I was recently traveling in the Highlands of New Guinea, and I was talking with a man who had three wives. I asked him, "How many wives would you like to have?" And there was this long pause, and I thought to myself, "Is he going to say five? Is he going to say 10? Is he going to say 25?" And he leaned towards me and he whispered, "None."
Récemment, j'ai voyagé dans les hauteurs de la Nouvelle-Guinée et j'ai parlé à un homme qui a trois femmes. Je lui ai demandé combien de femmes il aimerait avoir. Il y a eu une longue pause, je me suis demandé s'il allait dire 5, s'il allait dire 10, s'il allait dire 25. Il s'est penché vers moi et il a murmuré : « Aucune. »
(Laughter)
(Rires)
Eighty-six percent of human societies permit a man to have several wives: polygyny. But in the vast majority of these cultures, only about five or ten percent of men actually do have several wives. Having several partners can be a toothache. In fact, co-wives can fight with each other, sometimes they can even poison each other's children. And you've got to have a lot of cows, a lot of goats, a lot of money, a lot of land, in order to build a harem.
86% des sociétés humaines autorisent l'homme à avoir plusieurs femmes : la polygynie. Mais dans la grande majorité de ces cultures, seulement entre 5% et 10% des hommes ont réellement plusieurs femmes. Avoir plusieurs partenaires peut être douloureux. Les co-femmes peuvent se battre entre elles, parfois elles peuvent même empoisonner les enfants des autres. Et il vous faudrait beaucoup de vaches, de chèvres, d'argent, de terres pour construire un harem.
We are a pair-bonding species. Ninety-seven percent of mammals do not pair up to rear their young; human beings do. I'm not suggesting that we're not -- that we're necessarily sexually faithful to our partners. I've looked at adultery in 42 cultures, I understand, actually, some of the genetics of it, and some of the brain circuitry of it. It's very common around the world, but we are built to love.
Notre espèce fonctionne par couples. 97% des mammifères n'élèvent pas leurs petits en couple ; les humains si. Je ne suggère pas que nous ne sommes pas -- que nous sommes sexuellement fidèles envers nos partenaires. J'ai étudié l'adultère dans 42 cultures, j'en comprends, en partie, la génétique et les circuits cérébraux. Cela est devenu commun à travers le monde mais nous sommes faits pour aimer.
How is technology changing love? I'm going to say almost not at all. I study the brain. I and my colleagues have put over 100 people into a brain scanner -- people who had just fallen happily in love, people who had just been rejected in love and people who are in love long-term. And it is possible to remain "in love" long-term. And I've long ago maintained that we've evolved three distinctly different brain systems for mating and reproduction: sex drive, feelings of intense romantic love and feelings of deep cosmic attachment to a long-term partner. And together, these three brain systems -- with many other parts of the brain -- orchestrate our sexual, our romantic and our family lives.
Comment la technologie change-t-elle l'amour ? Je vais dire : « Presque pas. » J'étudie le cerveau. Mes collègues et moi avons mis plus de 100 personnes dans un scanner -- des gens qui venaient de tomber amoureux, qui venaient d'être rejetés et des amoureux de long terme. Et il est possible de rester « amoureux » sur du long terme. Il y a longtemps, j'ai soutenu que nous avions développé trois systèmes cérébraux distincts pour l'accouplement et la reproduction : le désir sexuel, le sentiment d'amour intense et le sentiment d'attachement cosmique profond envers un partenaire de long terme. Et ensemble, ces trois systèmes cérébraux -- avec beaucoup d'autres parties du cerveau -- orchestrent nos vies sexuelle, romantique et familiale.
But they lie way below the cortex, way below the limbic system where we feel our emotions, generate our emotions. They lie in the most primitive parts of the brain, linked with energy, focus, craving, motivation, wanting and drive. In this case, the drive to win life's greatest prize: a mating partner. They evolved over 4.4 million years ago among our first ancestors, and they're not going to change if you swipe left or right on Tinder.
Mais ils se situent bien en-dessous du cortex, bien en-dessous du système limbique où nous ressentons les émotions et générons nos émotions. Ils se situent dans les parties primitives de notre cerveau, liées à l'énergie, la concentration, le besoin, la motivation, le désir et la volonté. Dans ce cas, la volonté de remporter le prix de la vie : un partenaire d'accouplement. Ils se sont développés chez nos ancêtres il y a plus de 4,4 millions d'années et ne vont pas changer si vous allez à droite ou à gauche sur Tinder.
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
There's no question that technology is changing the way we court: emailing, texting, emojis to express your emotions, sexting, "liking" a photograph, selfies ... We're seeing new rules and taboos for how to court. But, you know -- is this actually dramatically changing love? What about the late 1940s, when the automobile became very popular and we suddenly had rolling bedrooms?
Il n'y a pas de doute que la technologie change notre façon de faire la cour : les mails, les SMS, les émoticônes pour exprimer nos émotions, les sextos, « aimer » une photo, des selfies... Nous avons de nouvelles règles et de nouveaux tabous pour faire la cour. Mais, vous savez -- est-ce que tout ça change énormément l'amour ? Qu'en est-il de la fin des années 40, quand l'automobile est devenue populaire et que nous avions soudain des chambres sur roues ?
(Laughter)
(Rires)
How about the introduction of the birth control pill? Unchained from the great threat of pregnancy and social ruin, women could finally express their primitive and primal sexuality.
Qu'en est-il de l'introduction de la pilule contraceptive ? Libérées de la grande menace de la grossesse et de la ruine sociale, les femmes pouvaient enfin exprimer leur sexualité primitive et primale.
Even dating sites are not changing love. I'm Chief Scientific Advisor to Match.com, I've been it for 11 years. I keep telling them and they agree with me, that these are not dating sites, they are introducing sites. When you sit down in a bar, in a coffee house, on a park bench, your ancient brain snaps into action like a sleeping cat awakened, and you smile and laugh and listen and parade the way our ancestors did 100,000 years ago. We can give you various people -- all the dating sites can -- but the only real algorithm is your own human brain. Technology is not going to change that.
Même les sites de rencontres ne changent pas l'amour. Je suis conseillère scientifique en chef chez Match.com, je le suis depuis 11 ans. Je leur dis, et ils sont d'accord, que ce ne sont pas des sites de rencontres mais d'introduction. Quand vous asseyez dans un bar, dans un café, sur un banc dans un parc, votre ancien cerveau s'active, comme un chat endormi que l'on réveille, et vous souriez, vous riez, vous écoutez et vous paradez comme nos ancêtres le faisaient il y a 100 000 ans. Nous vous donnons plusieurs personnes -- tous les sites le peuvent -- mais le seul vrai algorithme est votre propre cerveau humain. La technologie ne changera pas cela.
Technology is also not going to change who you choose to love. I study the biology of personality, and I've come to believe that we've evolved four very broad styles of thinking and behaving, linked with the dopamine, serotonin, testosterone and estrogen systems. So I created a questionnaire directly from brain science to measure the degree to which you express the traits -- the constellation of traits -- linked with each of these four brain systems. I then put that questionnaire on various dating sites in 40 countries. Fourteen million or more people have now taken the questionnaire, and I've been able to watch who's naturally drawn to whom.
La technologie ne changera pas qui vous décidez d'aimer. J'étudie la biologie de la personnalité et je crois que nous avons développé quatre grands styles de pensées et de comportements, liés aux systèmes de dopamine, de sérotonine, de testostérone et œstrogènes. J'ai donc créé un questionnaire basé sur la science du cerveau afin de mesurer le degré d'expression des traits -- la constellation de traits -- liée à chacun de ces quatre systèmes cérébraux. J'ai ensuite mis ce questionnaire sur plusieurs sites de rencontres dans 40 pays. Plus de 14 millions de personnes ont répondu au questionnaire et j'ai pu observer qui est naturellement attiré par qui.
And as it turns out, those who were very expressive of the dopamine system tend to be curious, creative, spontaneous, energetic -- I would imagine there's an awful lot of people like that in this room -- they're drawn to people like themselves. Curious, creative people need people like themselves. People who are very expressive of the serotonin system tend to be traditional, conventional, they follow the rules, they respect authority, they tend to be religious -- religiosity is in the serotonin system -- and traditional people go for traditional people. In that way, similarity attracts. In the other two cases, opposites attract. People very expressive of the testosterone system tend to be analytical, logical, direct, decisive, and they go for their opposite: they go for somebody who's high estrogen, somebody who's got very good verbal skills and people skills, who's very intuitive and who's very nurturing and emotionally expressive. We have natural patterns of mate choice. Modern technology is not going to change who we choose to love.
Il s'avère que ceux dont le système de dopamine s'exprime fortement ont tendance à être curieux, créatifs, spontanés, énergiques -- j'imagine qu'il y en beaucoup de ces personnes dans cette pièce -- ils sont attirés par les gens comme eux. Les gens curieux et créatifs ont besoin de gens qui leur ressemblent. Ceux dont le système de sérotonine s'exprime fortement sont plus traditionnels, conventionnels, suivent les règles, respectent l'autorité, ont tendance à être religieux -- cela vient du système de sérotonine -- et les gens traditionnels aiment les gens traditionnels. En fait, qui se ressemble s'assemble. Dans les autres cas, les contraires s'attirent. Les gens dont le système de testostérone s'exprime ont tendance à être analytiques, logiques, directs, décisifs et attirés par leur contraire : ils aiment ceux ayant beaucoup d’œstrogènes, d'excellentes aptitudes verbales et le sens du contact, quelqu'un d'intuitif et qui est encourageant et émotionnellement expressif. Il y a des motifs naturels pour le choix de partenaire. La technologie moderne ne changera pas qui nous choisissons d'aimer.
But technology is producing one modern trend that I find particularly important. It's associated with the concept of paradox of choice. For millions of years, we lived in little hunting and gathering groups. You didn't have the opportunity to choose between 1,000 people on a dating site. In fact, I've been studying this recently, and I actually think there's some sort of sweet spot in the brain; I don't know what it is, but apparently, from reading a lot of the data, we can embrace about five to nine alternatives, and after that, you get into what academics call "cognitive overload," and you don't choose any.
Mais la technologie produit une mode moderne que je trouve très importante. Elle est associée au concept du paradoxe du choix. Pendants des millions d'années, nous avons vécu en petits groupes de chasse. Vous n'aviez pas l'opportunité de choisir entre 1 000 personnes sur un site de rencontres. En fait, j'ai étudié cela récemment et je crois qu'il y a un équilibre dans notre cerveau ; je ne sais pas ce que c'est mais, apparemment en lisant beaucoup de données, nous pouvons embrasser entre 5 et 9 alternatives, au-delà vous entrez dans ce qu'on appelle une « surcharge cognitive » et vous ne choisissez pas.
So I've come to think that due to this cognitive overload, we're ushering in a new form of courtship that I call "slow love." I arrived at this during my work with Match.com. Every year for the last six years, we've done a study called "Singles in America." We don't poll the Match population, we poll the American population. We use 5,000-plus people, a representative sample of Americans based on the US census.
Je pense que, à cause de cette surcharge cognitive, nous vivons une nouvelle forme de séduction que j'appelle « amour lent ». J'en suis venue à cela en travaillant pour Match.com. Tous les ans pendant 6 ans, nous avons fait une étude : « Célibataires en Amérique ». Nous ne sondons pas les utilisateurs mais la population américaine. Nous utilisons plus de 5 000 personnes, un échantillon représentatif des Américains, selon le recensement.
We've got data now on over 30,000 people, and every single year, I see some of the same patterns. Every single year when I ask the question, over 50 percent of people have had a one-night stand -- not necessarily last year, but in their lives -- 50 percent have had a friends with benefits during the course of their lives, and over 50 percent have lived with a person long-term before marrying. Americans think that this is reckless. I have doubted that for a long time; the patterns are too strong. There's got to be some Darwinian explanation -- Not that many people are crazy.
Nous avons des données sur plus de 30 000 personnes et, chaque année, je vois les mêmes motifs. Chaque année, quand je pose la question, plus de 50% des gens ont eu une histoire d'un soir -- pas forcément l'année précédente, mais dans leur vie -- 50% ont eu des amitiés avec avantages au cours de leur vie et plus de 50% ont vécu avec quelqu'un sur du long terme avant le mariage. Les Américains pensent que c'est imprudent. J'ai longtemps douté de cela ; cela se répète trop. Il doit y avoir une explication darwinienne -- il n'y a pas autant de personnes folles.
And I stumbled, then, on a statistic that really came home to me. It was a very interesting academic article in which I found that 67 percent of singles in America today who are living long-term with somebody, have not yet married because they are terrified of divorce. They're terrified of the social, legal, emotional, economic consequences of divorce. So I came to realize that I don't think this is recklessness; I think it's caution. Today's singles want to know every single thing about a partner before they wed. You learn a lot between the sheets, not only about how somebody makes love, but whether they're kind, whether they can listen and at my age, whether they've got a sense of humor.
Puis je suis tombée sur une statistique qui m'a touchée. C'était un article académique très intéressant qui disait qu'aujourd'hui, 67% des célibataires américains ayant une relation de longue durée ne sont pas encore mariés car ils ont peur de divorcer. Ils ont peur des conséquences sociales, légales, émotionnelles, économiques du divorce. J'ai réalisé que je ne pense pas que c'est imprudent, je pense que c'est de la prudence. Les célibataires d'aujourd'hui veulent tout savoir de leur partenaire avant de les épouser. On en apprend beaucoup entre les draps, pas seulement sur comment la personne fait l'amour mais si elle est gentille, si elle peut écouter et, à mon âge, est-ce qu'elle a le sens de l'humour.
(Laughter)
(Rires)
And in an age where we have too many choices, we have very little fear of pregnancy and disease and we've got no feeling of shame for sex before marriage, I think people are taking their time to love.
A une époque où nous avons trop de choix, nous avons très peu peur d'une grossesse ou d'une maladie et ne ressentons pas la honte du sexe avant le mariage, je pense que les gens prennent leur temps pour aimer.
And actually, what's happening is, what we're seeing is a real expansion of the precommitment stage before you tie the knot. Where marriage used to be the beginning of a relationship, now it's the finale. But the human brain --
Ce qu'il se passe est que nous voyons une réelle expansion des étapes de pré-engagement avant de sceller l'union. Où le mariage était le début d'une relation, c'en est maintenant la fin. Mais le cerveau humain --
(Laughter)
(Rires)
The human brain always triumphs, and indeed, in the United States today, 86 percent of Americans will marry by age 49. And even in cultures around the world where they're not marrying as often, they are settling down eventually with a long-term partner.
Le cerveau humain triomphe toujours, en effet, aujourd'hui aux États-Unis, 86% des Américains seront mariés à l'âge de 49 ans. Même dans des cultures du monde où le mariage n'est pas si fréquent, les gens finissent par s'installer avec un partenaire de longue durée.
So it began to occur to me: during this long extension of the precommitment stage, if you can get rid of bad relationships before you marry, maybe we're going to see more happy marriages. So I did a study of 1,100 married people in America -- not on Match.com, of course -- and I asked them a lot of questions. But one of the questions was, "Would you re-marry the person you're currently married to?" And 81 percent said, "Yes."
Je me suis rendu compte d'une chose : lors de cette longue extension de l'étape de pré-engagement, si vous vous débarrassez des mauvaises relations avant le mariage, il y aura peut-être plus de mariages heureux. J'ai fait une étude sur 1 100 personnes mariées vivant aux États-Unis -- pas sur Match.com, bien sûr -- et je leur ai posé beaucoup de questions. Mais l'une des questions était : « Est-ce que vous épouseriez à nouveau votre actuel époux ? » Et 81% ont répondu « Oui. »
In fact, the greatest change in modern romance and family life is not technology. It's not even slow love. It's actually women piling into the job market in cultures around the world. For millions of years, our ancestors lived in little hunting and gathering groups. Women commuted to work to gather their fruits and vegetables. They came home with 60 to 80 percent of the evening meal. The double-income family was the rule. And women were regarded as just as economically, socially and sexually powerful as men.
En fait, le plus grand changement dans la romance moderne et la vie de famille n'est pas la technologie. Ce n'est même pas l'amour lent. C'est l'arrivée des femmes sur le marché du travail partout dans le monde. Durant des millions d'années, nos ancêtres ont vécu en petits groupes de chasse. Les femmes allaient au travail pour cueillir fruits et légumes. Elles rentraient avec 60% à 80% du repas du soir. La famille à deux revenus était la norme. Les femmes étaient considérées tout aussi puissantes que les hommes économiquement, socialement et sexuellement.
Then the environment changed some 10,000 years ago, we began to settle down on the farm and both men and women became obliged, really, to marry the right person, from the right background, from the right religion and from the right kin and social and political connections. Men's jobs became more important: they had to move the rocks, fell the trees, plow the land. They brought the produce to local markets, and came home with the equivalent of money.
Puis l'environnement a changé, il y a 10 000 ans, nous nous sommes installés dans des fermes et les hommes et les femmes ont été obligés d'épouser la bonne personne, de la bonne origine, de la bonne religion et de la bonne famille, avec les connexions sociales, politiques. Le travail des hommes a pris de l'importance : déplacer les rochers, couper les arbres, labourer. Ils amenaient les produits aux marchés locaux et rentraient avec l'équivalent de l'argent.
Along with this, we see a rise of a host of beliefs: the belief of virginity at marriage, arranged marriages -- strictly arranged marriages -- the belief that the man is the head of the household, that the wife's place is in the home and most important, honor thy husband, and 'til death do us part. These are gone. They are going, and in many places, they are gone.
En parallèle, nous avons vu la montée d'un ensemble de croyances : la croyance en la virginité au mariage, les mariages arrangés -- les mariages strictement arrangés -- la croyance que l'homme est le chef de la famille, que la place de sa femme est à la maison et, surtout, qu'elle doit honorer son mari jusqu'à ce que la mort les sépare. Ces croyances ont disparu. Elles disparaissent et, dans nombre de lieux, elles ont disparu.
We are right now in a marriage revolution. We are shedding 10,000 years of our farming tradition and moving forward towards egalitarian relationships between the sexes -- something I regard as highly compatible with the ancient human spirit.
Nous vivons une révolution du mariage. Nous remisons 10 000 ans de tradition fermière et avançons vers des relations égalitaires entre les sexes -- ce qui est, à mon avis, compatible avec notre ancien état d'esprit.
I'm not a Pollyanna; there's a great deal to cry about. I've studied divorce in 80 cultures, I've studied, as I say, adultery in many -- there's a whole pile of problems. As William Butler Yeats, the poet, once said, "Love is the crooked thing." I would add, "Nobody gets out alive."
Je ne suis pas Pollyanna ; il y aurait trop de choses à pleurer. J'ai étudié le divorce dans 80 cultures, j'ai étudié l'adultère dans beaucoup -- il y a beaucoup de problèmes. Comme le poète William Butler Yeats l'a dit : « L'amour est tortueux. » J'ajouterais : « Personne n'en sort vivant. »
(Laughter)
(Rires)
We all have problems. But in fact, I think the poet Randall Jarrell really sums it up best. He said, "The dark, uneasy world of family life -- where the greatest can fail, and the humblest succeed."
Nous avons tous des problèmes. Mais je pense que le poète Randall Jarrell résume bien cela. Il a dit : « Le monde sombre, pas facile de la vie de famille -- où les meilleurs peuvent échouer et les plus humbles réussir. »
But I will leave you with this: love and attachment will prevail, technology cannot change it. And I will conclude by saying any understanding of human relationships must take into account one the most powerful determinants of human behavior: the unquenchable, adaptable and primordial human drive to love.
Mais je vous quitterai là-dessus : l'amour et l'attachement prévaudront, la technologie ne peut pas changer cela. Et je conclurai en disant que toute compréhension des relations humaines doit tenir compte d'un des facteurs les plus importants du comportement humain : l'insatiable, adaptable et primordial désir humain d'aimer.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Kelly Stoetzel: Thank you so much for that, Helen. As you know, there's another speaker here with us that works in your same field. She comes at it from a different perspective. Esther Perel is a psychotherapist who works with couples. You study data, Esther studies the stories the couples tell her when they come to her for help. Let's have her join us on the stage. Esther?
Kelly Stoetzel : Merci beaucoup, Helen. Comme vous le savez, une autre intervenante travaille dans le même domaine. Elle approche la question avec une autre perspective. Esther Perel est une psychothérapeute travaillant avec des couples. Vous étudiez les données, Esther étudie les histoires racontées par les couples quand ils lui demandent de l'aide. Qu'elle nous rejoigne sur scène. Esther ?
(Applause)
(Applaudissements)
So Esther, when you were watching Helen's talk, was there any part of it that resonated with you through the lens of your own work that you'd like to comment on?
Alors Esther, en regardant l'intervention d'Helen, y a-t-il une partie qui a résonné pour vous, à travers votre propre travail, et que vous voudriez commenter ?
Esther Perel: It's interesting, because on the one hand, the need for love is ubiquitous and universal. But the way we love -- the meaning we make out of it -- the rules that govern our relationships, I think, are changing fundamentally.
Esther Perel : C'est intéressant car d'un côté, le besoin d'amour est omniprésent et universel. Mais notre façon d'aimer -- le sens que nous lui donnons -- les règles qui gouvernent nos relations changent fondamentalement.
We come from a model that, until now, was primarily regulated around duty and obligation, the needs of the collective and loyalty. And we have shifted it to a model of free choice and individual rights, and self-fulfillment and happiness. And so, that was the first thing I thought, that the need doesn't change, but the context and the way we regulate these relationships changes a lot.
Nous venons d'un modèle qui, jusqu'alors, était principalement régi par le devoir et l'obligation, le besoin d'un conjoint et de loyauté. Nous sommes passés de cela à un modèle de libre décision, de droits individuels, d'auto-satisfaction et de bonheur. C'était ma première pensée, que le besoin ne change pas, mais le contexte et notre façon de régir ces relations changent beaucoup.
On the paradox of choice -- you know, on the one hand we relish the novelty and the playfulness, I think, to be able to have so many options. And at the same time, as you talk about this cognitive overload, I see many, many people who ... who dread the uncertainty and self-doubt that comes with this massa of choice, creating a case of "FOMO" and then leading us -- FOMO, fear of missed opportunity, or fear of missing out -- it's like, "How do I know I have found 'the one' -- the right one?"
Sur le paradoxe du choix -- d'un côté nous aimons la nouveauté et le jeu, je pense, d'avoir autant d'options. En même temps, vous parliez de surcharge cognitive, je vois beaucoup de personnes qui... qui ont peur de l'incertitude et du doute de soi-même qui vient avec l'importance du choix, créant un cas de « FOMO » et allant vers -- FOMO : la peur de manquer une opportunité -- comment savoir qu'on a trouvé la personne, la bonne personne ?
So we've created what I call this thing of "stable ambiguity." Stable ambiguity is when you are too afraid to be alone but also not really willing to engage in intimacy-building. It's a set of tactics that kind of prolong the uncertainty of a relationship but also the uncertainty of the breakup. So, here on the internet you have three major ones. One is icing and simmering, which are great stalling tactics that offer a kind of holding pattern that emphasizes the undefined nature of a relationship but at the same time gives you enough of a comforting consistency and enough freedom of the undefined boundaries.
Nous avons créé ce que j'appelle « l'ambiguïté stable ». L'ambiguïté stable est quand vous avez trop peur d'être seul mais n'avez pas vraiment envie de créer une intimité. C'est un ensemble de tactiques prolongeant l'incertitude de la relation mais aussi l'incertitude de la rupture. Sur internet, il y en a trois principales. L'une est le gel et le frémissement, qui sont deux grandes tactiques dilatoires qui offrent un schéma d'emprise qui accentue la nature indéfinie de la relation mais en même temps vous donne assez de consistance rassurante et assez de liberté au vu des limites non définies.
(Laughter)
(Rires)
Yeah?
Ouais ?
And then comes ghosting. And ghosting is, basically, you disappear from this massa of texts on the spot, and you don't have to deal with the pain that you inflict on another, because you're making it invisible even to yourself.
Puis il y a le fantôme. Faire le fantôme c'est, en gros, disparaître soudainement de tous ces SMS, vous n'avez pas à gérer la peine infligée à l'autre car vous la rendez invisible même à vos yeux.
(Laughter)
(Rires)
Yeah?
Ouais ?
So I was thinking -- these words came up for me as I was listening to you, like how a vocabulary also creates a reality, and at the same time, that's my question to you: Do you think when the context changes, it still means that the nature of love remains the same?
Je pensais -- ces mots me sont venus en vous écoutant, le vocabulaire crée aussi une réalité et, au même moment, voici ma question pour vous : pensez-vous que, quand le contexte change, la nature de l'amour reste la même ?
You study the brain and I study people's relationships and stories, so I think it's everything you say, plus. But I don't always know the degree to which a changing context ... Does it at some point begin to change -- If the meaning changes, does it change the need, or is the need clear of the entire context?
Vous étudiez le cerveau et j'étudie les relations et histoires des gens, je pense que c'est ce que vous dites, plus quelque chose. Mais je ne sais pas toujours à quel point un contexte changeant... Est-ce qu'il commence à changer à un moment donné -- si le sens change, cela change-t-il le besoin ou le besoin est-il indépendant du contexte ?
HF: Wow! Well --
HF : Wahou ! Eh bien...
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
Well, I've got three points here, right? First of all, to your first one: there's no question that we've changed, that we now want a person to love, and for thousands of years, we had to marry the right person from the right background and right kin connection. And in fact, in my studies of 5,000 people every year, I ask them, "What are you looking for?" And every single year, over 97 percent say --
Ma réponse est en trois points. D'abord, le premier : aucun doute que nous avons changé, nous voulons quelqu'un à aimer et, durant des millénaires, nous mariions la bonne personne, de la bonne origine, avec les bonnes connexions. Dans mes études de 5 000 personnes par an, je leur demande ce qu'ils recherchent. Et tous les ans, plus de 97% disent --
EP: The list grows --
EP : La liste s'allonge.
HF: Well, no. The basic thing is over 97 percent of people want somebody that respects them, somebody they can trust and confide in, somebody who makes them laugh, somebody who makes enough time for them and somebody who they find physically attractive. That never changes. And there's certainly -- you know, there's two parts --
HF : Eh bien, non. La base de cela est que plus de 97% des gens veulent quelqu'un qui les respecte, en qui ils peuvent avoir confiance, qui les fait rire, qui leur accorde assez de temps et quelqu'un qu'ils trouvent physiquement attirant. Cela ne change jamais. Il y a sûrement -- ces deux parties --
EP: But you know how I call that? That's not what people used to say --
EP : Comment j'appelle cela ? Ce n'est pas ce que les gens disaient --
HF: That's exactly right.
HF : C'est vrai.
EP: They said they wanted somebody with whom they have companionship, economic support, children. We went from a production economy to a service economy.
EP : Ils disaient vouloir quelqu'un offrant de la compagnie, de l'argent, des enfants. Nous sommes passés de la production aux services.
(Laughter)
(Rires)
We did it in the larger culture, and we're doing it in marriage.
Cela est arrivé à la culture globale et arrive au mariage.
HF: Right, no question about it. But it's interesting, the millennials actually want to be very good parents, whereas the generation above them wants to have a very fine marriage but is not as focused on being a good parent. You see all of these nuances.
HF : Aucun doute là-dessus. Ceux de la génération du millénaire veulent être de bons parents, alors que ceux de la génération d'avant voulaient faire un bon mariage mais la parentalité leur importait moins. Vous voyez toutes ces nuances.
There's two basic parts of personality: there's your culture -- everything you grew up to do and believe and say -- and there's your temperament. Basically, what I've been talking about is your temperament. And that temperament is certainly going to change with changing times and changing beliefs.
Il y a deux traits de personnalité fondamentaux : il y a votre culture -- ce que vous avez fait, dit et cru en grandissant -- et il y a votre tempérament. J'ai parlé du tempérament. Et le tempérament va certainement changer avec les temps qui changent, les croyances qui changent.
And in terms of the paradox of choice, there's no question about it that this is a pickle. There were millions of years where you found that sweet boy at the other side of the water hole, and you went for it.
En termes de paradoxe du choix, aucun doute que c'est un pétrin. Pendant des millions d'années, vous trouviez ce beau garçon de l'autre côté du puits et vous vous lanciez.
EP: Yes, but you --
EP : Oui, mais vous --
HF: I do want to say one more thing. The bottom line is, in hunting and gathering societies, they tended to have two or three partners during the course of their lives. They weren't square! And I'm not suggesting that we do, but the bottom line is, we've always had alternatives. Mankind is always -- in fact, the brain is well-built to what we call "equilibrate," to try and decide: Do I come, do I stay? Do I go, do I stay? What are the opportunities here? How do I handle this there? And so I think we're seeing another play-out of that now.
HF : j'aimerais ajouter une chose. Pour résumer, dans les sociétés de chasse, on avait tendance à avoir deux ou trois partenaires dans notre vie. Ce n'était pas honnête ! Je ne suggère pas de faire cela, mais pour résumer, nous avons toujours eu des alternatives. L'humanité est toujours -- le cerveau est conçu pour « équilibrer », essayer de décider : Est-ce que je reste ou je m'en vais ? Quelles sont les opportunités ? Comment gérer ceci ? Je crois que nous voyons une autre interprétation de cela.
KS: Well, thank you both so much. I think you're going to have a million dinner partners for tonight!
KS : Merci beaucoup à vous deux. Je crois que vous aurez des millions de partenaires pour le dîner !
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you, thank you.
Merci, merci.