I bet you're worried.
Je parie que vous êtes inquiets.
(Laughter)
(Rires)
I was worried. That's why I began this piece. I was worried about vaginas. I was worried what we think about vaginas and even more worried that we don't think about them. I was worried about my own vagina. It needed a context, a culture, a community of other vaginas. There is so much darkness and secrecy surrounding them. Like the Bermuda Triangle, nobody ever reports back from there.
J'étais inquiète. C'est pour cela que j'ai commencé cette pièce. Les vagins m'inquiétaient. Ce que nous pensons des vagins m'inquiétait, et que nous n'y pensions pas m'inquiétais encore plus. Mon propre vagin m'inquiétait. Il avait besoin d'un contexte, d'une culture, d'une communauté de vagins. Il y a tant de noirceur et de secret autour des vagins. Comme le triangle des Bermudes, personne n'en revient jamais pour en parler.
(Laughter)
(Rires)
In the first place, it's not so easy to even find your vagina. Women go days, weeks, months, without looking at it. I interviewed a high-powered businesswoman; she told me she didn't have time. "Looking at your vagina," she said, "is a full day's work."
D'abord, il n'est pas si simple de trouver son vagin. Les femmes passent des jours, des semaines, des mois sans le regarder. J'ai interviewé une grande femme d'affaires, qui m'a dit qu'elle n'avait pas le temps. "Regarder son vagin" m'a-t-elle dit, "est l'équivalent d'une journée entière de travail."
(Laughter)
(Rires)
"You've got to get down there on your back, in front of a mirror, full-length preferred. You've got to get in the perfect position with the perfect light, which then becomes shadowed by the angle you're at. You're twisting your head up, arching your back, it's exhausting." She was busy; she didn't have time. So I decided to talk to women about their vaginas. They began as casual vagina interviews, and they turned into vagina monologues. I talked with over 200 women. I talked to older women, younger women, married women, lesbians, single women. I talked to corporate professionals, college professors, actors, sex workers. I talked to African-American women, Asian-American women, Native-American women, Caucasian women, Jewish women.
"Il faut s'allonger par terre, sur le dos, en face d'un miroir, de pied, de préférence. Il faut trouver la position idéale, avec la lumière idéale, qui sera de toute façon cachée par l'angle dans lequel vous êtes. Vous soulevez la tête, courbez le dos, c'est épuisant --" elle était occupée, elle n'avait pas le temps. Alors, j'ai décidé de parler aux femmes de leurs vagins. Cela a commencé par des entretiens informels autour du vagin. et c'est devenu les Monologues du Vagin. J'ai parlé à plus de 200 femmes. J'ai parlé à des femmes âgées, à des jeunes femmes, à des femmes mariées, à des lesbiennes, des célibataires. J'ai parlé à des cadres, des professeures de lycée, des actrices, des professionnelles du sexe, J'ai parlé à des afro-américaines, des américaines d'origine asiatique, des indiennes d'Amérique, des femmes blanches, des juives.
OK, at first women were a little shy, a little reluctant to talk. Once they got going, you couldn't stop them. Women love to talk about their vaginas, they do. Mainly because no one's ever asked them before.
OK, au début, les femmes étaient un peu timides, un peu réticentes à parler. Mais une fois qu'elles étaient lancées, on ne pouvait plus les arrêter. Les femmes adorent parler de leur vagin, je vous assure. Surtout parce qu'on ne les avait jamais interrogées avant.
(Laughter)
(Rires)
Let's just start with the word "vagina" -- vagina, vagina. It sounds like an infection, at best. Maybe a medical instrument. "Hurry, nurse, bring the vagina!"
Commençons par le mot vagin -- vagin, vagin. On dirait au mieux une infection. Peut-être à un instrument médical. "Infirmière, vite, apportez le vagin"
(Laughter)
(Rires)
Vagina, vagina, vagina.
Vagin, vagin, vagin, peu importe le nombre de fois
It doesn't matter how many times you say the word, it never sounds like a word you want to say. It's a completely ridiculous, totally un-sexy word. If you use it during sex, trying to be politically correct, "Darling, would you stroke my vagina," you kill the act right there.
que vous prononcez ce mot, ce n'est jamais un mot que vous voulez utiliser. C'est un mot totalement ridicule, et pas sexy du tout. Si vous le prononcez durant l'acte sexuel, en essayant d'être politiquement correct, "Chéri, veux-tu caresser mon vagin?", vous foutez tout par terre
(Laughter)
(Rires)
I'm worried what we call them and don't call them. In Great Neck, New York, they call it a Pussycat. A woman told me there her mother used to tell her, "Don't wear panties, dear, underneath your pajamas. You need to air out your Pussycat."
Je suis préoccupée par la façon dont on les appelle et dont on ne les appelle pas. Dans le Great Neck, à New York, on l'appelle le "minou'' Là-bas, une femme m'a raconté que sa mère lui disait, "ma chérie, ne porte pas de culotte sous ton pyjama, il faut t'aérer le minou."
(Laughter)
(Rires)
In Westchester, they call it a Pooki, in New Jersey, a twat. There's Powderbox, derriere, a Pooky, a Poochi, a Poopi, a Poopelu, a Pooninana, a Padepachetchki, a Pal, and a Piche.
Dans le Westchester, on dit le "petit coin'', dans le New Jersey, "la foufoune". Ici le "zizi", le "pioupiou", la "languette", là le "kiki", la "poupounette" j'ai trouvé le "ziguouigoui", la "crapounette", la "bibiche", le "mimi".
(Laughter)
(Rires)
There's Toadie, Dee Dee, Nishi, Dignity, Coochi Snorcher, Cooter, Labbe, Gladys Seagelman, VA, Wee wee, Horsespot, Nappy Dugout, Mongo, Ghoulie, Powderbox, a Mimi in Miami, a Split Knish in Philadelphia ...
On l'appelle aussi le "tutu", le "turlututu", la "bécassine", le "pipi", le "frifri" "labi", "gladis siegelman", "va", pipi, l'endroit des putes, "nappy dugout", "mungo", "ghoulie", poudrier, un "mimi à Miami", un "split knish" -- Philadelphie -- et un "schmende" dans le Bronx.
(Laughter)
and a Schmende in the Bronx.
(Laughter)
(Rires)
I am worried about vaginas. This is how the "Vagina Monologues" begins. But it really didn't begin there. It began with a conversation with a woman. We were having a conversation about menopause, and we got onto the subject of her vagina, which you'll do if you're talking about menopause. And she said things that really shocked me about her vagina -- that it was dried-up and finished and dead -- and I was kind of shocked. So I said to a friend casually, "Well, what do you think about your vagina?" And that woman said something more amazing, and then the next woman said something more amazing, and before I knew it, every woman was telling me I had to talk to somebody about their vagina because they had an amazing story, and I was sucked down the vagina trail.
Les vagins m'inquiètent. C'est comme ça que les Monologues du vagin commencent. Mais cela n'a pas réellement commencé là, cela a commencé par une conversation avec une femme. Nous parlions de ménopause, et nous nous sommes mises à parler de vagin -- ce que vous feriez si vous étiez en train de parler de ménopause. Et ce qu'elle m'a dit de son vagin m'a vraiment choquée, elle m'a dit qu'il était asséché, fini et mort, et j'étais choquée. Alors j'ai demandé à une amie, comme ça, "que penses-tu de ton vagin?" Et cette femme m'a dit quelque chose d'encore plus étonnant, et la femme d'après m'a dit quelque chose d'encore plus incroyable, et avant que je ne m'en rende compte, toutes les femmes me disaient que je devais parler à quelqu'un d'autre qui avait une histoire incroyable sur son vagin, et j'ai été entrainée sur la route des vagins. (Rires)
(Laughter)
And I really haven't gotten off of it. I think if you had told me when I was younger that I was going to grow up, and be in shoe stores, and people would scream out, "There she is, the Vagina Lady!" I don't know that that would have been my life ambition.
Et je n'en n'ai pas encore fini le tour, si on m'avait dit quand j'étais plus jeune que je grandirais et que j'irais dans un magasin de chaussures, et que les gens crieraient en me voyant "c'est la Dame du Vagin", je ne sais pas si cela aurait été l'ambition de ma vie. (Rires)
(Laughter)
Mais je veux parler un peu du bonheur et de la relation
But I want to talk a little bit about happiness, and the relationship to this whole vagina journey, because it has been an extraordinary journey that began eight years ago. I think before I did the "Vagina Monologues," I didn't really believe in happiness. I thought that only idiots were happy, to be honest. I remember when I started practicing Buddhism 14 years ago, and I was told that the end of this practice was to be happy, I said, "How could you be happy and live in this world of suffering and live in this world of pain?" I mistook happiness for a lot of other things, like numbness or decadence or selfishness. And what happened through the course of the "Vagina Monologues" and this journey is, I think I have come to understand a little bit more about happiness.
à cette aventure du vagin parce que cela a été une aventure extraordinaire qui a commencé il y a 8 ans. Je pense qu'avant que je ne fasse les Monologues du vagin je ne croyais pas vraiment au bonheur. Pour être honnête, je pensais que seuls les imbéciles étaient heureux. Je me souviens, lorsque j'ai commencé à pratiquer le bouddhisme, il y a 14 ans, et que l'on me disait que le but de cette pratique était d'être heureux. Je disais "Comment pouvez vous être heureux et vivre dans ce monde de souffrances dans ce monde de peines?" J'ai confondu le bonheur avec beaucoup d'autres choses, comme l'engourdissement, ou la décadence, ou l'égoïsme. Et ce qui s'est passé avec les Monologues du vagin et cette aventure, c'est que j'ai enfin compris un peu mieux ce que c'était que le bonheur.
There are three qualities I want to talk about. One is seeing what's right in front of you, and talking about it, and stating it. I think what I learned from talking about the vagina and speaking about the vagina, is it was the most obvious thing -- it was right in the center of my body and the center of the world -- and yet it was the one thing nobody talked about. The second thing is that what talking about the vagina did is it opened this door which allowed me to see that there was a way to serve the world to make it better. And that's where the deepest happiness has actually come from. And the third principle of happiness, which I've realized recently:
Je voudrais parler de trois qualités. L'une est de voir ce qui en juste en face de vous et en parler, et le dire. Je pense que ce que j'ai appris en parlant du vagin, et en parlant du vagin comme si c'était la chose la plus évidente -- c'était au centre de mon corps, au centre du monde -- et pourtant c'était la seule chose dont personne ne parlait. La deuxième chose est que parler du vagin a ouvert la porte qui me permettait de voir qu'il y avait un moyen d'être utile au monde pour le rendre meilleur. Et c'est en fait de cela qu'est venu le plus grand bonheur. Et le troisième principe du bonheur dont je me suis rendue compte récemment.
Eight years ago, this momentum and this energy, this "V-wave" started -- and I can only describe it as a "V-wave" because, to be honest, I really don't understand it completely; I feel at the service of it. But this wave started, and if I question the wave, or try to stop the wave or look back at the wave, I often have the experience of whiplash or the potential of my neck breaking. But if I go with the wave, and I trust the wave and I move with the wave, I go to the next place, and it happens logically and organically and truthfully. And I started this piece, particularly with stories and narratives, and I was talking to one woman and that led to another woman and that led to another woman. And then I wrote those stories down, and I put them out in front of other people.
Il y a 8 ans, commençaient cet élan et cette énergie, cette vague V -- et je ne peux que décrire cela comme une vague parce que pour être honnête je ne la comprends pas tout à fait, je me sens à son service. Mais cette vague a commencé, et si je remets la vague en question, ou essaie de l'arrêter ou de regarder en arrière, j'ai souvent l'impression de me faire le coup du lapin ou de me casser le cou. Mais si je pense à la vague, et si je lui fais confiance, si je bouge avec elle, elle m'emmène au prochain lieu. Et cela se passe de manière logique, biologique, vraie. Et j'ai commencé cette pièce, particulièrement avec des histoires et des récits, et j'ai parlé à une femme et cela m'a amené à une autre femme et à une autre femme et alors j'ai écrit ces histoires et je les ai présentées à d'autres personnes.
And every single time I did the show at the beginning, women would literally line up after the show, because they wanted to tell me their stories. And at first I thought, "Oh great, I'll hear about wonderful orgasms, and great sex lives, and how women love their vaginas." But in fact, that's not what women lined up to tell me. What women lined up to tell me was how they were raped, and how they were battered, and how they were beaten, and how they were gang-raped in parking lots, and how they were incested by their uncles. And I wanted to stop doing the "Vagina Monologues," because it felt too daunting. I felt like a war photographer who takes pictures of terrible events, but doesn't intervene on their behalf.
Et au début, toutes les fois où je montrais le spectacle, les femmes faisaient la queue après le spectacle parce qu'elles voulaient me raconter leur histoire. Et j'ai d'abord pensé, "Super, je vais entendre parler d'orgasmes merveilleux, et de vies sexuelles formidables et d'amour des femmes pour leurs vagins." En fait, les femmes ne faisaient pas la queue pour me parler de cela. Elles faisaient la queue pour me dire comment elles avaient été violées, et comment elles avaient été cabossées, comment elles avaient été battues, et comment elles avaient été victimes d'une tournante dans un parking, et comment elles avaient été victimes d'inceste de leurs oncles. Et j'ai voulu arrêter les Monologues du vagin parce que je me sentais trop découragée. J'étais comme un reporter de guerre qui prend des photos d'évènements terribles mais n'intervient pas. Et donc en 1997, je me suis dit "Rassemblons les femmes.
And so in 1997, I said, "Let's get women together. What could we do with this information that all these women are being violated?" And it turned out, after thinking and investigating, that I discovered -- and the UN has actually said this recently -- that one out of every three women on this planet will be beaten or raped in her lifetime. That's essentially a gender; that's essentially the resource of the planet, which is women. So in 1997 we got all these incredible women together and we said, "How can we use the play, this energy, to stop violence against women?" And we put on one event in New York City, in the theater, and all these great actors came -- from Susan Sarandon, to Glenn Close, to Whoopi Goldberg -- and we did one performance on one evening, and that catalyzed this wave, this energy.
Que pourrions nous faire de l'information de ces femmes qui ont été violées?" Et après réflexion et investigations, il s'est avéré que j'ai découvert -- et les Nations unies l'avaient dit récemment -- qu'1 femme sur 3 sur cette planète sera battue ou violée au cours de sa vie. C'est essentiellement un genre qui est essentiellement la ressource de la planète, et c'est la femme. Alors en 1997 nous avons mis toutes ces femmes ensemble et nous avons dit, "Comment utiliser la pièce, cette énergie, afin de mettre fin aux violences faites aux femmes?" Et nous avons mené un évènement à New York, dans un théâtre, et toutes ces actrices formidables sont venues -- de Susan Sarandon, à Glenn Close, en passant par Whoopi Goldberg -- et nous avons fait une représentation sur une soirée et cela a catalysé cette vague, cette énergie.
And within five years, this extraordinary thing began to happen. One woman took that energy and she said, "I want to bring this wave, this energy, to college campuses," and so she took the play and she said, "Let's use the play and have performances once a year, where we can raise money to stop violence against women in local communities all around the world." And in one year, it went to 50 colleges, and then it expanded. And over the course of the last six years, it's spread and it's spread and it's spread around the world.
Et en cinq ans, cette chose extraordinaire a commencé à se passer. Une femme a pris cette énergie et a dit "Je veux apporter cette vague, cette énergie, sur les campus des universités", et elle a pris la pièce et dit "Utilisons cette pièce et montons des représentations une fois par an afin de collecter des fonds pour mettre fin aux violences faites aux femmes dans les communautés locales à travers le monde." Et en un an, la pièce a été montée dans 50 universités, puis ailleurs. Et elle s'est répandue ces six dernières années, elle s'est répandue, répandue, répandue à travers le monde.
What I have learned is two things: one, that the epidemic of violence towards women is shocking; it's global; it is so profound and it is so devastating, and it is so in every little pocket of every little crater, of every little society that we don't even recognize it, because it's become ordinary. This journey has taken me to Afghanistan, where I had the extraordinary honor and privilege to go into parts of Afghanistan under the Taliban. I was dressed in a burqa and I went in with an extraordinary group, called the Revolutionary Association of the Women of Afghanistan. And I saw firsthand how women had been stripped of every single right that was possible to strip women of -- from being educated, to being employed, to being actually allowed to eat ice cream. For those of you who don't know, it was illegal to eat ice cream under the Taliban. And I actually saw and met women who had been flogged for being caught eating vanilla ice cream. I was taken to the secret ice cream-eating place in a little town, where we went to a back room, and women were seated and a curtain was pulled around us, and they were served vanilla ice cream. And women lifted their burqas and ate this ice cream. And I don't think I ever understood pleasure until that moment, and how women have found a way to keep their pleasure alive.
J'ai appris deux choses. L'une est que l'épidémie de violences envers les femmes est choquante, elle est globale, elle est tellement profonde et elle est tellement dévastatrice, et elle est tellement ancrée dans toutes les petites poches de tous les petits recoins de toutes les petites sociétés, que nous ne la reconnaissons même pas parce qu'elle est devenue ordinaire. Ce voyage m'a amené en Afghanistan, où j'ai eu l'honneur et le privilège extraordinaires de me rendre dans des endroits de l'Afghanistan sous les Talibans -- j'étais habillé en burqua -- et j'y suis allée avec un groupe extraordinaire appelé l'Association révolutionnaire des femmes d'Afghanistan, et j'ai vu de mes propres yeux comment les femmes ont été dépouillées de tous les droits dont on pouvait les dépouiller. Du droit à être éduquée, à celui de travailler, à celui de pouvoir même être autorisée à manger une glace. Pour ceux d'entre vous qui ne le saurait pas, il était illégal de manger des glaces sous les Talibans. Et j'ai vu et rencontré moi même des femmes qui ont reçu des coups de fouet pour avoir été prises en train de manger une glace à la vanille. Et on m'a emmené dans l'endroit secret où on pouvait manger des glaces dans une petite ville, nous sommes allées dans une remise et les femmes étaient assises et un rideau était tiré autour de nous, et on leur a servi des glaces à la vanille. Les femmes ont levé leur burqua et ont mangé leur glace, je crois que ce n'est qu'à ce moment là que j'ai compris ce qu'était le plaisir, et comment les femmes avaient trouvé un moyen de garder leur plaisir vivant.
It has taken me, this journey, to Islamabad, where I have witnessed and met women with their faces melted off. It has taken me to Juarez, Mexico, where I was a week ago, where I have literally been there in parking lots, where bones of women have washed up and been dumped next to Coca-Cola bottles. It has taken me to universities all over this country, where girls are date-raped and drugged. I have seen terrible, terrible, terrible violence. But I have also recognized, in the course of seeing that violence, that being in the face of things and seeing actually what's in front of us is the antidote to depression, and to a feeling that one is worthless and has no value.
Ce voyage m'a emmené à Islamabad, où j'ai vu et rencontré des femmes aux visages brûlés. Il m'a emmené à Juarez, au Mexique, où j'étais il y a une semaine, où je me suis rendue dans les parkings où des ossements de femmes avaient été découverts et jetés près de bouteilles de Coca-Cola. Ce voyage m'a emmené dans les universités à travers ce pays, où les filles sont violées et droguées. J'ai vu des violences terribles, terribles, terribles. Mais, en voyant ces violences, j'ai aussi compris, qu'être confrontée à ces choses et que voir ce qui est en face de nous est un antidote à la dépression et au sentiment qu'on ne vaut rien et qu'on a pas de valeur.
Because before the "Vagina Monologues," I will say that 80 percent of my consciousness was closed off to what was really going on in this reality, and that closing-off closed off my vitality and my life energy. What has also happened is in the course of these travels -- and it's been an extraordinary thing -- is that every single place that I have gone to in the world, I have met a new species. And I really love hearing about all these species at the bottom of the sea. And I was thinking about how being with these extraordinary people on this particular panel, that it's beneath, beyond and between, and the vagina kind of fits into all those categories.
Parce qu'avant les Monologues du vagin, je dirais que 80% de ma conscience était fermé à ce qui se passait dans cette réalité. Et cette fermeture me coupait de ma vitalité et de mon énergie vitale. Ce qui s'est également passé au cours de ces voyages -- et cela a été extraordinaire -- est que dans chaque endroit où je me suis rendue dans ce monde, j'ai rencontré une nouvelle espèce. Et j'adore vraiment entendre parler de ces espèces du fond de la mer. Et je me suis demandé comment être avec ces gens extraordinaire sur cette planète qui soit en dessous, au delà et entre, et le vagin semble convenir à toutes ces catégories.
(Laughter)
(Rires)
But one of the things I've seen is this species -- and it is a species, and it is a new paradigm, and it doesn't get reported in the press or in the media because I don't think good news ever is news, and I don't think people who are transforming the planet are what gets the ratings on TV shows. But every single country I have been to -- and in the last six years, I've been to about 45 countries, and many tiny little villages and cities and towns -- I have seen something what I've come to call "vagina warriors." A "vagina warrior" is a woman, or a vagina-friendly man, who has witnessed incredible violence or suffered it, and rather than getting an AK-47 or a weapon of mass destruction or a machete, they hold the violence in their bodies; they grieve it; they experience it; and then they go out and devote their lives to making sure it doesn't happen to anybody else.
Mais une des choses que j'ai vu est que ces espèces -- et c'est une espèce, et c'est un nouveau paradigme, et on en entend pas parler dans la presse ou dans les médias parce que je ne pense pas que les bonnes nouvelles sont de l'information, et je ne pense pas que les gens qui transforment la planète fassent monter l'audience des shows télévisés. Mais dans tous les pays dans lesquels je me suis rendue - et ces 6 dernières années je me suis rendue dans 45 pays environ, y compris dans ces petits villages et villes et communes -- j'ai vu ce que j'en suis venue à appeler les "guerrières du vagin". Une guerrière du vagin est une femme, ou un homme 'vagin-friendly', qui a été témoin ou qui a subi des violences incroyables, et plutôt que de prendre un AK-47 ou une arme de destruction massive, ou une machette, elles gardent la violence dans leurs corps, elles ont du chagrin, elles en font l'expérience, et elles s'en vont et dédient leurs vies à s'assurer que cela n'arrivera à personne d'autre.
I have met these women everywhere on the planet, and I want to tell a few stories, because I believe that stories are the way that we transmit information, where it goes into our bodies. And I think one of the things about being at TED that's been very interesting is that I live in my body a lot, and I don't live in my head very much anymore. And this is a very heady place. And it's been really interesting to be in my head for the last two days; I've been very disoriented --
J'ai rencontré des femmes partout sur cette planète. Et je veux raconter quelques histoires parce que je crois que les histoires sont un vecteur de transmission d'information qui permet de toucher nos corps. Et je pense que l'une des choses très intéressantes de cette participation à TED est que je vis beaucoup dans mon corps et je ne vis plus beaucoup dans ma tête. Or c'est un endroit très cérébral. Et cela a été vraiment très intéressant d'être cérébrale. Ces deux derniers jours, j'ai été très désorientée --
(Laughter)
(Rires)
because I think the world, the V-world, is very much in your body. It's a body world, and the species really exists in the body. And I think there's a real significance in us attaching our bodies to our heads, that that separation has created a divide that is often separating purpose from intent. And the connection between body and head often brings those things into union.
parce que je pense que le monde, le monde-V, est beaucoup dans notre corps. C'est un monde corporel et l'espèce existe vraiment dans le corps, et je je pense qu'il est très significatif de rattacher nos corps à nos têtes -- que cette séparation a crée une division qui sépare souvent le but de l'intention. Et la connexion entre le corps et la tête ramène souvent ces choses ensemble.
I want to talk about three particular people that I've met, vagina warriors, who really transformed my understanding of this whole principle and species, and one is a woman named Marsha Lopez. Marsha Lopez was a woman I met in Guatemala. She was 14 years old, and she was in a marriage and her husband was beating her on a regular basis. And she couldn't get out, because she was addicted to the relationship, and she had no money. Her sister was younger than her, and she applied -- we had a "Stop Rape" contest a few years ago in New York -- and she applied, hoping that she would become a finalist and she could bring her sister. She did become a finalist; she brought Marsha to New York.
Je voudrais parler de trois personnes en particulier que j'ai rencontré, des guerrières qui ont réellement transformé ma compréhension de ces principes et espèce, et l'une d'entre elles est une femme qui s'appelle Marsha Lopez. Marsha Lopez est une femme que j'ai rencontré au Guatemala. Elle avait 14 ans et elle était mariée et son mari la battait régulièrement, et elle ne pouvait pas s'en allait car elle était accroc à cette relation et elle n'avait pas d'argent. Sa soeur était plus jeune qu'elle et elle a postulé -- nous avions une concours à New York "Arrêtez le viol" -- et elle a postulé, dans l'espoir qu'elle pourrait devenir finaliste et qu'elle pourrait amener sa soeur. Elle est devenu finaliste, elle a amené Marsha à New York.
And at that time, we did this extraordinary V-Day at Madison Square Garden, where we sold out the entire testosterone-filled dome -- 18,000 people standing up to say "Yes" to vaginas, which was really a pretty incredible transformation. And she came, and she witnessed this, and she decided that she would go back and leave her husband, and that she would bring V-Day to Guatemala. She was 21 years old. I went to Guatemala and she had sold out the National Theater of Guatemala. And I watched her walk up on stage in her red short dress and high heels, and she stood there and said, "My name is Marsha. I was beaten by my husband for five years. He almost murdered me. I left and you can, too." And the entire 2,000 people went absolutely crazy.
Et à cette époque nous avons fait ce V-Day extraordinaire sur Madison Square Garden où nous avons vendu tous les billets du dome rempli de testotérone, 18 000 personne debout disant "oui" aux vagins, ce qui était une transformation plutôt incroyable. Et elle est venue, elle a vu cela et elle a décidé qu'elle repartirait et qu'elle quitterait son mari, et qu'elle amènerait le V-Day au Guatemala. Elle avait 21 ans. Je suis allée au Guatemala et elle avait rempli tout le théâtre national du Guatemala. Et je l'ai vu monter sur scène dans sa robe rouge courte et ses talons hauts et elle était là et elle a dit: "Je m'appelle Marsha. Mon mari m'a battu pendant cinq ans. Il m'a presque tuée. Je suis partie et vous aussi vous pouvez le faire." Et les 2 000 personnes sont devenues folles.
There's a woman named Esther Chávez who I met in Juarez, Mexico. And Esther Chávez was a brilliant accountant in Mexico City. She was 72 years old and she was planning to retire. She went to Juarez to take care of an ailing aunt, and in the course of it, she began to discover what was happening to the murdered and disappeared women of Juarez. She gave up her life; she moved to Juarez. She started to write the stories which documented the disappeared women. 300 women have disappeared in a border town because they're brown and poor. There has been no response to the disappearance, and not one person has been held accountable. She began to document it. She opened a center called Casa Amiga, and in six years, she has literally brought this to the consciousness of the world. We were there a week ago, when there were 7,000 people in the street, and it was truly a miracle. And as we walked through the streets, the people of Juarez, who normally don't even come into the streets, because the streets are so dangerous, literally stood there and wept, to see that other people from the world had showed up for that particular community.
Il y a une femme qui s'appelle Esther Chavez que j'ai rencontré à Juarez, au Mexique. Esther Chavez était une comptable brillante à Mexico, elle avait 72 ans, et elle prévoyait de prendre sa retraite. Elle est allée à Juarez pour s'occuper d'une tante malade et ce faisant, elle a commencé à découvrir ce qu'il arrivait aux femmes tuées et disparues de Juarez. Elle a tout abandonné, a déménagé à Juarez, elle a commencé à écrire des histoires documentant les femmes disparues. 300 femmes ont disparu dans une ville frontière parce qu'elles étaient bronzées et pauvres. Aucune réponse n'a été apportée à ces disparitions, et pas une personne n'a eu à rendre des comptes. Elle a commencé à les documenter, elle a ouvert un centre qui s'appelle Casa Amiga, et en 6 ans, elle a littéralement porté cela à la conscience du monde. Nous étions là-bas il y a une semaine et 7 000 personnes étaient dans la rue et c'était vraiment un miracle, et alors que nous marchions dans les rues, les habitants de Juarez, qui d'habitude ne descendent pas dans la rue, parce que les rues sont dangereuses, se sont tenus là et se sont joint pour voir que d'autres gens du monde entier étaient venus pour cette communauté là.
There's another woman, named Agnes. And Agnes, for me, epitomizes what a vagina warrior is. I met her three years ago in Kenya. And Agnes was mutilated as a little girl; she was circumcised against her will when she was 10 years old, and she really made a decision that she didn't want this practice to continue anymore in her community. So when she got older, she created this incredible thing: it's an anatomical sculpture of a woman's body, half a woman's body. And she walked through the Rift Valley, and she had vagina and vagina replacement parts, where she would teach girls and parents and boys and girls what a healthy vagina looks like, and what a mutilated vagina looks like.
Il y a une autre femme qui s'appelle Agnès. Pour moi Agnès illustre illustre ce qu'est une guerrière du vagin. Je l'ai rencontré au Kenya il y a 3 ans. Agnès a été mutilée enfant, elle a été excisée contre sa volonté lorsqu'elle avait 10 ans et elle a décidé qu'elle ne voulait pas que cette pratique continue dans sa communauté. Alors, lorsqu'elle fut plus âgée, elle a crée cette chose incroyable, c'est une sculpture anatomique du corps de femme, c'est à moitié un corps de femme, et elle a parcouru à pied la vallée du Rift avec un morceau de vagin et un morceau de remplacement de vagin qu'elle utilisait pour apprendre aux filles et à leurs parents et aux garçons et aux filles à quoi ressemblait un vagin sain, et à quoi ressemblait un vagin mutilé. Durant son voyage
And in the course of her travel -- she walked literally for eight years through the Rift Valley, through dust, through sleeping on the ground, because the Maasai are nomads, and she would have to find them, and they would move, and she would find them again -- she saved 1,500 girls from being cut.
elle a marché pendant 8 ans, litéralement, à travers la vallée du Rift, traversant la poussière, dormant par terre -- parce que les Massais sont des nomades, et elle devait les trouver, et ils bougeaient, et elle les trouvait à nouveau -- elle a sauvé 1 500 filles de l'excision.
And in that time, she created an alternative ritual, which involved girls coming of age without the cut. When we met her three years ago, we said, "What could V-Day do for you?" And she said, "Well, if you got me a jeep, I could get around a lot faster."
Et durant ce travail, elle a crée un rituel alternatif pour les filles arrivant en âge, sans etre excisées. Quand nous l'avons rencontré il y a trois ans, nous avons demandé "Qu'est-ce que V-Day pourrait faire pour vous?" Elle nous a dit, "Eh bien, si vous me donnez une jeep, je pourrais me déplacer beaucoup plus vite."
(Laughter)
(Rires)
So we bought her a jeep. And in the year that she had the jeep, she saved 4,500 girls from being cut. So we said to her, "What else could we do for you?" She said, "Well, Eve, if you gave me some money, I could open a house and girls could run away, and they could be saved." And I want to tell this little story about my own beginnings, because it's very interrelated to happiness and Agnes.
Alors nous lui avons acheté une jeep. Et l'année où elle a eu la jeep, elle a sauvé 4 500 filles de l'excision. Alors nous lui avons demandé: "Agnès, que pourrions-nous faire d'autre pour vous?" et elle a répondu: "Eh bien, Eve, vous savez, si vous me donniez de l'argent, je pourrais ouvrir une maison et les filles pourraient se réfugier et pourraient être sauvées." Et je veux raconter cette petite histoire de mes propres débuts parce qu'elle est très liée au bonheur et, et à Agnès.
When I was a little girl -- I grew up in a wealthy community; it was an upper-middle class white community, and it had all the trappings and the looks of a perfectly nice, wonderful, great life. And everyone was supposed to be happy in that community, and, in fact, my life was hell. I lived with an alcoholic father who beat me and molested me, and it was all inside that. And always as a child I had this fantasy that somebody would come and rescue me. And I actually made up a little character whose name was Mr. Alligator. I would call him up when things got really bad, and say it was time to come and pick me up. And I would pack a little bag and wait for Mr. Alligator to come.
Lorsque j'étais une petite fille -- et j'ai grandi dans une communauté riche, blanche, bourgeoise-- et cela avait toutes les apparats, et les apparences d'une vie parfaitement agréable, merveilleuse, superbe. Et tout le monde était censé être heureux dans cette communauté En réalité ma vie était un enfer. Je vivais avec un père alcoolique qui me battait et m'agressait sexuellement, et tout ça se passait là bas. Et enfant, j'imaginais que quelqu'un viendrait me sauver. Et j'ai imaginé ce petit personnage qui s'appelait M. Alligator, et je l'appelais quand les choses tournaient mal, et je lui disais qu'il était temps de venir me chercher. et je préparais un petit sac et j'attendais que M. Alligator vienne.
Now, Mr. Alligator never did come, but the idea of Mr. Alligator coming actually saved my sanity and made it OK for me to keep going, because I believed, in the distance, there would be someone coming to rescue me.
Bien sûr, M. Alligator n'est jamais venu, mais l'idée de M. Alligator m'a empêché de devenir folle et m'a permis de continuer parce que je croyais qu'un jour, quelqu'un viendrait me sauver.
Cut to 40-some odd years later, we go to Kenya, and we're walking, we arrive at the opening of this house. And Agnes hadn't let me come to the house for days, because they were preparing this whole ritual.
Environ 40 ans plus tard, nous allons au Kenya, et nous marchons, nous arrivons à l'ouverture de cette maison et pendant plusieurs jours Agnès n'avait pas voulu que je vienne dans cette maison -- parce qu'elles étaient en train de préparer tout un rituel. Et je veux vous raconter une superbe histoire, quand Agnès a d'abord commencé
I want to tell you a great story. When Agnes first started fighting to stop female genital mutilation in her community, she had become an outcast, and she was exiled and slandered, and the whole community turned against her. But being a vagina warrior, she kept going, and she kept committing herself to transforming consciousness. And in the Maasai community, goats and cows are the most valued possession. They're like the Mercedes-Benz of the Rift Valley. And she said two days before the house opened, two different people arrived to give her a goat each, and she said to me, "I knew then that female genital mutilation would end one day in Africa."
à se battre pour faire cesser les mutilations génitales féminines dans sa communauté, elle était devenue une paria, et elle était exilée et calomniée, et toute la communauté s'était tournée contre elle. Mais, en guerrière du vagin, elle a continué. Et elle a continué à s'engager pour transformer les consciences. Et dans la communauté Masai, les chèvres et les vaches sont les possessions les plus précieuses. Ce sont les Mercedes-Benz de la Vallée du Rift. Elle a dit que 2 jours avant l'ouverture de la maison, 2 personnes différentes étaient venues lui donner chacune une chèvre et elle m'a dit: "J'ai su alors que les mutilations génitales féminines seraient éradiquées un jour en Afrique."
Anyway, we arrived, and when we arrived, there were hundreds of girls dressed in red homemade dresses -- which is the color of the Maasai and the color of V-Day -- and they greeted us. They had made up these songs that they were singing, about the end of suffering and the end of mutilation, and they walked us down the path. It was a gorgeous day in the African sun, and the dust was flying and the girls were dancing, and there was this house, and it said, "V-Day Safe House for the Girls."
Enfin, on est arrivé, et lorsque nous sommes arrivées, il y a avait des centaines de filles habillées en rouge, de robes faites maison -- qui est la couleur des Masai et la couleur du V-Day -- et elles nous ont saluées, elles avaient composé ces chansons qu'elles chantaient, sur la fin des souffrances, et la fin des mutilations, et elles nous ont accompagnées sur le chemin. C'était une journée magnifique, sous un soleil d'Afrique, et la poussière volait et les filles dansaient, et il y a avait cette maison sur laquelle était écrit "V-Day foyer pour filles."
And it hit me in that moment that it had taken 47 years, but that Mr. Alligator had finally shown up. And he had shown up, obviously, in a form that it took me a long time to understand, which is that when we give in the world what we want the most, we heal the broken part inside each of us.
Et à ce moment, j'ai réalisé qu'il avait fallu 47 ans, mais que M. Alligator était finalement venu. Et il était venu de toute évidence sous une forme que j'ai mis du temps à comprendre, qui est que lorsque nous donnons au monde ce que nous voulons le plus, nous soignons la part blessée à l'intérieur de chacun de nous.
And I feel, in the last eight years, that this journey -- this miraculous vagina journey -- has taught me this really simple thing, which is that happiness exists in action; it exists in telling the truth and saying what your truth is; and it exists in giving away what you want the most. And I feel that knowledge and that journey has been an extraordinary privilege, and I feel really blessed to have been here today to communicate that to you.
Et ces 8 dernière années, j'ai senti que ce voyage, ce miraculeux voyage du vagin, m'a appris cette chose très simple: que le bonheur existe dans l'action, il existe quand on dit la vérité et quand on dit quelle est notre vérité, et il existe en donnant ce que l'on veut le plus. Je sens que cette connaissance et ce voyage a été un privilège extraordinaire, et je me sens bénie d'être ici aujourd'hui pour vous le communiquer. Merci beaucoup.
Thank you very much.
(Applause)
(Applaudissements)