I'm a teacher and a practitioner of civics in America. Now, I will kindly ask those of you who have just fallen asleep to please wake up. (Laughter) Why is it that the very word "civics" has such a soporific, even a narcoleptic effect on us? I think it's because the very word signifies something exceedingly virtuous, exceedingly important, and exceedingly boring. Well, I think it's the responsibility of people like us, people who show up for gatherings like this in person or online, in any way we can, to make civics sexy again, as sexy as it was during the American Revolution, as sexy as it was during the Civil Rights Movement. And I believe the way we make civics sexy again is to make explicitly about the teaching of power. The way we do that, I believe, is at the level of the city.
Je suis professeur et praticien d'éducation civique aux États-Unis. Maintenant, je vais gentiment demander à ceux qui viennent de s'endormir de bien vouloir se réveiller. (Rires) Pourquoi ce terme de « civisme » a un effet si soporifique, voire narcoleptique, sur nous ? Je pense que c'est parce que ce même mot signifie quelque chose d'extrêmement vertueux, d'extrêmement important, et d'extrêmement ennuyeux. Eh bien, je pense qu'il est de notre responsabilité, à nous qui participons à des rassemblements comme celui-ci, réel ou virtuel, de toutes les manières possibles, de rendre le civisme sexy à nouveau, aussi sexy qu'il l'était lors de la Révolution Américaine, aussi sexy que lors du Mouvement des droits civiques. Je pense que la façon de rendre le civisme sexy à nouveau est de rendre clair l'apprentissage du pouvoir. La façon de le faire, je pense, est au niveau de la ville.
This is what I want to talk about today, and I want to start by defining some terms and then I want to describe the scale of the problem I think we face and then suggest the ways that I believe cities can be the seat of the solution. So let me start with some definitions. By civics, I simply mean the art of being a pro-social, problem-solving contributor in a self-governing community. Civics is the art of citizenship, what Bill Gates Sr. calls simply showing up for life, and it encompasses three things: a foundation of values, an understanding of the systems that make the world go round, and a set of skills that allow you to pursue goals and to have others join in that pursuit.
C'est ce dont j'aimerais vous parler aujourd'hui, et je veux commencer en définissant certains termes puis décrire l'ampleur du problème auquel nous faisons face, et enfin suggérer de quelles manières je pense que les villes peuvent être la solution. Laissez-moi donc commencer avec quelques définitions. Par civisme, j'entends l'art d'être pro-social, contributeur à la résolution de problèmes dans une communauté auto-dirigée. Le civisme est l'art de la citoyenneté, ce que Bill Gates appelle simplement se manifester pour la vie, et cela inclut trois choses : une base de valeurs, une compréhension du système qui régit le monde, et un ensemble de compétences qui vous permettent de poursuivre un but et d'avoir d'autres personnes pour vous rejoindre dans cette quête.
And that brings me to my definition of power, which is simply this: the capacity to make others do what you would have them do. It sounds menacing, doesn't it? We don't like to talk about power. We find it scary. We find it somehow evil. We feel uncomfortable naming it. In the culture and mythology of democracy, power resides with the people. Period. End of story. Any further inquiry not necessary and not really that welcome. Power has a negative moral valence. It sounds Machiavellian inherently. It seems inherently evil. But in fact power is no more inherently good or evil than fire or physics. It just is. And power governs how any form of government operates, whether a democracy or a dictatorship. And the problem we face today, here in America in particular, but all around the world, is that far too many people are profoundly illiterate in power — what it is, who has it, how it operates, how it flows, what part of it is visible, what part of it is not, why some people have it, why that's compounded. And as a result of this illiteracy, those few who do understand how power operates in civic life, those who understand how a bill becomes a law, yes, but also how a friendship becomes a subsidy, or how a bias becomes a policy, or how a slogan becomes a movement, the people who understand those things wield disproportionate influence, and they're perfectly happy to fill the vacuum created by the ignorance of the great majority.
Ce qui m'amène à ma définition du pouvoir, qui est simplement : la capacité de faire faire aux autres ce que vous auriez pu faire vous-même. Ça semble menaçant, n'est-ce pas ? On n'aime pas parler de pouvoir. On trouve ça effrayant. D'une certaine manière, diabolique. On se sent mal à l'aise en en parlant. Dans la culture et mythologie de la démocratie, le pouvoir réside en chacun de nous. Point final. Toute autre demande n'est pas nécessaire et pas vraiment la bienvenue. Le Pouvoir a une connotation négative. Ça sonne intrinsèquement machiavélique. Ça semble mauvais par définition. Mais en réalité le pouvoir n'est ni meilleur ni moins bon que le feu ou la physique. C'est simplement le Pouvoir. Le pouvoir gouverne quelle que soit la forme du gouvernement, que ce soit une démocratie ou une dictature. Notre problème aujourd'hui, notamment ici en Amérique, mais aussi partout dans le monde, c'est que bien trop de gens sont profondément illettrés en matière de pouvoir - ce que c'est, qui l'a, comment ça fonctionne, comment ça évolue, quelle part est visible, quelle part ne l'est pas, pourquoi certaines personnes en ont, pourquoi est-ce complexe. A cause de cet illettrisme, le peu de personnes qui comprennent réellement comment fonctionne le pouvoir dans la vie civile, ceux qui comprennent comment un projet de loi devient une loi, oui, mais aussi comment une amitié se transforme en subvention, ou comment un penchant devient une politique, ou comment un slogan devient un mouvement, les gens qui comprennent ces choses jouissent d'une influence disproportionnée, et ils sont parfaitement heureux de remplir le vide créé par l'ignorance de la grande majorité.
This is why it is so fundamental for us right now to grab hold of this idea of power and to democratize it. One of the things that is so profoundly exciting and challenging about this moment is that as a result of this power illiteracy that is so pervasive, there is a concentration of knowledge, of understanding, of clout. I mean, think about it: How does a friendship become a subsidy? Seamlessly, when a senior government official decides to leave government and become a lobbyist for a private interest and convert his or her relationships into capital for their new masters. How does a bias become a policy? Insidiously, just the way that stop-and-frisk, for instance, became over time a bureaucratic numbers game. How does a slogan become a movement? Virally, in the way that the Tea Party, for instance, was able to take the "Don't Tread on Me" flag from the American Revolution, or how, on the other side, a band of activists could take a magazine headline, "Occupy Wall Street," and turn that into a global meme and movement. The thing is, though, most people aren't looking for and don't want to see these realities. So much of this ignorance, this civic illiteracy, is willful. There are some millennials, for instance, who think the whole business is just sordid. They don't want to have anything to do with politics. They'd rather just opt out and engage in volunteerism. There are some techies out there who believe that the cure-all for any power imbalance or power abuse is simply more data, more transparency. There are some on the left who think power resides only with corporations, and some on the right who think power resides only with government, each side blinded by their selective outrage. There are the naive who believe that good things just happen and the cynical who believe that bad things just happen, the fortunate and unfortunate alike who think that their lot is simply what they deserve rather than the eminently alterable result of a prior arrangement, an inherited allocation, of power.
C'est pourquoi il est si important pour nous maintenant de s'emparer de cette notion de pouvoir et de la démocratiser. Une des choses qui est profondément passionnante et stimulante à ce propos c'est qu'à cause de cette incompréhension du pouvoir qui est omniprésente, il y a une concentration de savoir, de connaissances, d'influence. Je veux dire, réfléchissez-y : comment une amitié se transforme en subvention ? Tout simplement, quand un membre expérimenté du gouvernement décide de quitter ce dernier et de devenir lobbyiste au profit d'intérêts privés et de transformer ses relations en capital pour ses nouveaux patrons. Comment une tendance devient une politique ? Insidieusement, de la même manière que la politique du « interpeller et fouiller », est devenue au fil du temps une question de chiffres. Comment un slogan devient un mouvement ? Viralement, tout comme le Tea Party, par exemple, a été capable de s'emparer du drapeau « Ne me Marche pas Dessus » hérité de la Révolution Américaine. ou comment, d'autre part, une bande d'activistes ont pu s'emparer du titre d'un magazine, « <i>Occupy Wall Street</i> », et en faire un mouvement mondial. Le fait est que la plupart des gens ne cherchent pas à comprendre et ne veut pas voir ces réalités. Toute cette ignorance, cette incompétence civique, est volontaire. Certains au sein de la génération Y, par exemple, pensent que tout ça est tout simplement sordide. Ils ne veulent pas de la politique. Ils restent à l'écart, et s'engagent dans le volontariat. Il y a certains geeks pour qui le remède à tout abus ou déséquilibre au sein du pouvoir est simplement plus de données, plus de transparence. Certains à gauche pensent que le pouvoir réside exclusivement au sein des entreprises et d'autres à droite pour qui le pouvoir réside exclusivement au sein du gouvernement, les deux bords aveuglés par leur obsession. Il y a les naïfs qui pensent que seules les bonnes choses arrivent et le cyniques qui pensent que seules les mauvaises choses arrivent, les chanceux et les malchanceux au contraire qui pensent qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent, plutôt que de voir que c'est là l'inexorable résultat de dispositions antérieures, d'un partage hérité du pouvoir.
As a result of all of this creeping fatalism in public life, we here, particularly in America today, have depressingly low levels of civic knowledge, civic engagement, participation, awareness. The whole business of politics has been effectively subcontracted out to a band of professionals, money people, outreach people, message people, research people. The rest of us are meant to feel like amateurs in the sense of suckers. We become demotivated to learn more about how things work. We begin to opt out.
La conséquence de tout ce désolant fatalisme dans la vie publique, est que nous avons, particulièrement en Amérique actuellement, un niveau navrant de connaissance civique, d'engagement civique, de participation, de conscience. Toute la politique a été laissé au bon vouloir d'un groupe de professionnels, des gens d'argent, des gens hors d'atteinte, des gens de message, des gens de recherche. Nous autres sommes voués à nous sentir comme des amateurs au sens de bonne poire. On n'a plus la motivation d'en apprendre davantage sur le fonctionnement des choses. Nous commençons à laisser tomber.
Well, this problem, this challenge, is a thing that we must now confront, and I believe that when you have this kind of disengagement, this willful ignorance, it becomes both a cause and a consequence of this concentration of opportunity of wealth and clout that I was describing a moment ago, this profound civic inequality. This is why it is so important in our time right now to reimagine civics as the teaching of power. Perhaps it's never been more important at any time in our lifetimes. If people don't learn power, people don't wake up, and if they don't wake up, they get left out.
Eh bien, ce problème, ce défi, nous devons le relever maintenant et je pense que quand on a ce genre de désengagement, cette ignorance volontaire, ça devient à la fois cause et conséquence de cette concentration d'opportunités, de richesses et de pouvoir que je décrivais un peu plus tôt, de profonde inégalité civique. C'est pourquoi il est si important maintenant de repenser l'éducation civique comme l'enseignement du pouvoir. Peut être cela n'a-t-il jamais été si important à aucun moment de nos vies. S'ils n'apprennent pas ce qu'est le pouvoir, les gens ne se réveillent pas, et s'ils ne se réveillent pas, ils se retrouveront laissés de côté.
Now, part of the art of practicing power means being awake and having a voice, but it also is about having an arena where you can plausibly practice deciding. All of civics boils down to the simple question of who decides, and you have to play that out in a place, in an arena.
Maintenant, l'art de manier le pouvoir signifie être conscient et avoir une voix, mais il s'agit aussi d'avoir un terrain où vous pouvez vous entraîner à décider. Toutes les préoccupations civiles se résument à savoir qui décide, et vous devez vous y coller, quelque part, dans une arène.
And this brings me to the third point that I want to make today, which is simply that there is no better arena in our time for the practicing of power than the city. Think about the city where you live, where you're from. Think about a problem in the common life of your city. It can be something small, like where a street lamp should go, or something medium like which library should have its hours extended or cut, or maybe something bigger, like whether a dilapidated waterfront should be turned into a highway or a greenway, or whether all the businesses in your town should be required to pay a living wage. Think about the change that you want in your city, and then think about how you would get it, how you would make it happen. Take an inventory of all the forms of power that are at play in your city's situation: money, of course, people, yes, ideas, information, misinformation, the threat of force, the force of norms. All of these form of power are at play. Now think about how you would activate or perhaps neutralize these various forms of power.
Cela m'amène au troisième point que je souhaite aborder aujourd'hui, qui est simplement qu'il n'y a pas de meilleur terrain de nos jours pour s'entraîner à la pratique du pouvoir que la ville. Pensez à la ville où vous vivez, d'où vous venez. Pensez à un problème de la vie quotidienne de votre ville. Cela peut être quelque chose de simple, comme savoir où mettre les lampadaires, ou quelque chose d'intermédiaire comme savoir quelle bibliothèque devrait voir ses horaires allongés ou réduits, ou peut-être quelque chose de plus complexe, comme savoir si un front de mer délabré devrait être transformé en autoroute ou en espace vert, ou comme savoir si tous les entreprises de votre ville devraient verser un salaire décent. Pensez aux changements que vous souhaitez dans votre ville, et pensez ensuite à comment vous pourriez les obtenir, comment vous feriez que cela se produise. Faites un inventaire de toutes les formes de pouvoir qui entrent en jeu dans votre ville : l'argent, évidemment, les gens, oui, les idées, l'information, la désinformation, la menace de la force, la force des normes. Toutes ces formes de pouvoir sont en jeu. Maintenant pensez à comment vous pourriez activer ou peut-être neutraliser ces diverses formes de pouvoir.
This is not some Game of Thrones empire-level set of questions. These are questions that play out in every single place on the planet. I'll just tell you quickly about two stories drawn from recent headlines. In Boulder, Colorado, voters not too long ago approved a process to replace the private power company, literally the power company, the electric company Xcel, with a publicly owned utility that would forego profits and attend far more to climate change. Well, Xcel fought back, and Xcel has now put in play a ballot measure that would undermine or undo this municipalization. And so the citizen activists in Boulder who have been pushing this now literally have to fight the power in order to fight for power. In Tuscaloosa, at the University of Alabama, there's an organization on campus called, kind of menacingly, the Machine, and it draws from largely white sororities and fraternities on campus, and for decades, the Machine has dominated student government elections. Well now, recently, the Machine has started to get involved in actual city politics, and they've engineered the election of a former Machine member, a young, pro-business recent graduate to the Tuscaloosa city school board. Now, as I say, these are just two examples drawn almost at random from the headlines. Every day, there are thousands more like them. And you may like or dislike the efforts I'm describing here in Boulder or in Tuscaloosa, but you cannot help but admire the power literacy of the players involved, their skill. You cannot help but reckon with and recognize the command they have of the elemental questions of civic power — what objective, what strategy, what tactics, what is the terrain, who are your enemies, who are your allies?
Il ne s'agit pas là de questions façon « le Trône de Fer ». Ce sont là des questions qui jouent un rôle partout sur la planète. Je vais rapidement vous raconter deux histoires tirées de l'actualité récente. A Boulder, dans le Colorado, des électeurs ont approuvé il n'y a pas si longtemps de ça le remplacement de la société privée d'énergie, littéralement la société d'électricité, la société Xcel, par un service public qui ne ferait pas de bénéfices et serait plus attentif au changement climatique. Eh bien, Xcel a réagi, et a maintenant mis en place un certain nombre de mesures qui va réduire ou défaire cette contestation. Alors les citoyens militants de Boulder qui ont soutenu ce projet doivent maintenant littéralement combattre le pouvoir afin de se battre pour le pouvoir. A Tuscaloosa, à l'Université d'Alabama, il y a une organisation sur le campus appelée, un peu menaçante, La Machine, qui puise dans les grandes sororités blanches et fraternités du campus, et depuis des années, la Machine domine les élections des représentants étudiants. Récemment, la Machine a commencé à s'impliquer dans la vie politique de la ville, et ils ont orchestré l'election d'un ancien membre de la Machine, un jeune homme d'affaires récemment diplômé au conseil de direction de l'enseignement de la ville de Tuscaloosa. A présent, comme je l'ai dit, ce ne sont là que deux exemples trouvés presque par hasard dans les journaux. Tous les jours, il y en a des centaines d'autres comme ceux-là. Vous pouvez aimer ou non les efforts que je décris là à Boulder ou à Tuscaloosa, mais vous ne pouvez pas ne pas admirer la maîtrise du pouvoir des protagonistes, leurs compétences. Vous ne pouvez pas ne pas reconnaître la maîtrise qu'ils ont des questions élementaires liées au pouvoir civique - quel objectif, quelle stratégie, quelles tactiques, sur quel terrain, qui sont vos ennemis, qui sont vos alliés ?
Now I want you to return to thinking about that problem or that opportunity or that challenge in your city, and the thing it was that you want to fix or create in your city, and ask yourself, do you have command of these elemental questions of power? Could you put into practice effectively what it is that you know? This is the challenge and the opportunity for us.
Maintenant je souhaite que vous repensiez au problème, l'opportunité ou au challenge au sein de votre ville, que vous souhaitez améliorer ou créer, et demandez vous, si vous maîtrisez ces questions élémentaires de pouvoir. Pourriez-vous mettre en pratique ce que vous souhaitez ? C'est le challenge et l'opportunité qui sont les nôtres.
We live in a time right now where in spite of globalization or perhaps because of globalization, all citizenship is ever more resonantly, powerfully local. Indeed, power in our time is flowing ever faster to the city. Here in the United States, the national government has tied itself up in partisan knots. Civic imagination and innovation and creativity are emerging from local ecosystems now and radiating outward, and this great innovation, this great wave of localism that's now arriving, and you see it in how people eat and work and share and buy and move and live their everyday lives, this isn't some precious parochialism, this isn't some retreat into insularity, no. This is emergent. The localism of our time is networked powerfully. And so, for instance, consider the ways that strategies for making cities more bike-friendly have spread so rapidly from Copenhagen to New York to Austin to Boston to Seattle. Think about how experiments in participatory budgeting, where everyday citizens get a chance to allocate and decide upon the allocation of city funds. Those experiments have spread from Porto Alegre, Brazil to here in New York City, to the wards of Chicago. Migrant workers from Rome to Los Angeles and many cities between are now organizing to stage strikes to remind the people who live in their cities what a day without immigrants would look like. In China, all across that country, members of the New Citizens' Movement are beginning to activate and organize to fight official corruption and graft, and they're drawing the ire of officials there, but they're also drawing the attention of anti-corruption activists all around the world. In Seattle, where I'm from, we've become part of a great global array of cities that are now working together bypassing government altogether, national government altogether, in order to try to meet the carbon reduction goals of the Kyoto Protocol. All of these citizens, united, are forming a web, a great archipelago of power that allows us to bypass brokenness and monopolies of control.
Nous vivons une période aujourd'hui où malgré la mondialisation ou peut-être à cause de la mondialisation, la citoyenneté a encore davantage de sens, elle est localement puissante. En effet, le pouvoir de nos jours se déplace plus rapidement que jamais vers la ville. Ici au États-Unis, le gouvernement fédéral s'est entravé dans des nœuds partisans. L'imagination civique, l'innovation et la créativité émergent des écosystèmes locaux maintenant et rayonnent aux alentours, et cette grande innovation, cette grande vague, de régionalisme est en train d'arriver, la manière dont les gens mangent, travaillent, partagent, consomment, se déplacent et vivent leur vie quotidienne, ce n'est pas un esprit de clocher, ce n'est pas un repli sur soi, non. C'est émergent. Le régionalisme de notre temps est profondément interconnecté. Et, par exemple, regardez comment les stratégies qui visent à rendre les villes plus accessibles aux vélos se sont répandues si vite depuis Copenhague jusqu'à New York, Austin, Boston ou Seattle. Pensez aux experimentations sur la budgétisation participative, où chaque citoyen a une chance d'allouer et de décider de l'allocation des fonds de la ville. Ces expérimentations se sont répandues depuis Porto Alegre, au Brésil, jusqu'ici à New York, jusqu'aux quartiers de Chicago. Les travailleurs immigrés de Rome à Los Angeles et de beaucoup d'autres villes organisent maintenant des grèves pour rappeler aux gens qui vivent dans leurs villes à quoi ressemblerait un jour sans immigrés. En Chine, à travers de tout le pays, des membres du Mouvement des Nouveaux Citoyens commencent à réagir et à s'activer pour combattre la corruption, et ils attirent la colère des officiels mais ils attirent aussi l'attention des activistes anti-corruption du monde entier. A Seattle, d'où je viens, nous avons intégré un réseau mondial de villes qui travaillent maintenant ensemble à contourner l'ensemble des gouvernements, tous les gouvernements nationaux, afin d'atteindre les objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre du protocole de Kyoto. Tous ces citoyens, unis, forment un réseau, un grand archipel de pouvoir qui nous permet de contourner les difficultés et les monopoles de pouvoir.
And our task now is to accelerate this work. Our task now is to bring more and more people into the fold of this work. That's why my organization, Citizen University, has undertaken a project now to create an everyman's curriculum in civic power. And this curriculum starts with this triad that I described earlier of values, systems and skills. And what I'd like to do is to invite all of you to help create this curriculum with the stories and the experiences and the challenges that each of you lives and faces, to create something powerfully collective. And I want to invite you in particular to try a simple exercise drawn from the early frameworks of this curriculum. I want you to write a narrative, a narrative from the future of your city, and you can date it, set it out one year from now, five years from now, a decade from now, a generation from now, and write it as a case study looking back, looking back at the change that you wanted in your city, looking back at the cause that you were championing, and describing the ways that that change and that cause came, in fact, to succeed. Describe the values of your fellow citizens that you activated, and the sense of moral purpose that you were able to stir. Recount all the different ways that you engaged the systems of government, of the marketplace, of social institutions, of faith organizations, of the media. Catalog all the skills you had to deploy, how to negotiate, how to advocate, how to frame issues, how to navigate diversity in conflict, all those skills that enabled you to bring folks on board and to overcome resistance. What you'll be doing when you write that narrative is you'll be discovering how to read power, and in the process, how to write power. So share what you write, do you what you write, and then share what you do. I invite you to literally share the narratives that you create on our Facebook page for Citizen University. But even beyond that, it's in the conversations that we have today all around the world in the simultaneous gatherings that are happening on this topic at this moment, and to think about how we can become one another's teachers and students in power. If we do that, then together we can make civics sexy again. Together, we can democratize democracy and make it safe again for amateurs. Together, we can create a great network of city that will be the most powerful collective laboratory for self-government this planet has ever seen. We have the power to do that.
Et notre rôle aujourd'hui est d'accélérer ce travail. Notre rôle maintenant est d'attirer de plus en plus de gens à contribuer à ce travail. C'est pourquoi mon association, Université Citoyenne, a mis en place un projet actuellement afin de créer un programme d'étude universel en matière de pouvoir civique. Et ce programme débute avec cette triade que j'ai décrit plus tôt de valeurs, systèmes et compétences. Et ce que je voudrais faire, c'est vous inviter tous à créer ce programme avec les histoires, les expériences et les défis auxquels chacun d'entre vous fait face, afin de créer quelque chose de profondément collectif. Je veux vous inviter tout particulièrement à essayer un exercice simple tiré du début de ce programme. Je veux que vous écriviez un récit, un récit sur le futur de votre ville, et vous pouvez le dater, d'une année à partir de maintenant, cinq ans, dix ans, une génération, et écrivez-le comme une étude de cas, en fonction du changement que vous souhaitez dans votre ville, en fonction de l'élément que vous souhaitez changer, et décrivez de quelles manières ce changement et cette cause en sont venus, en fait, au succès. Décrivez les valeurs de vos concitoyens que vous avez activées, et le sens de l'utilité morale que vous avez été capable de faire vibrer en eux. Raconter les différentes façons dont vous avez investi les systèmes du gouvernement, des marchés, des institutions sociales, des organisations religieuses, des médias. Listez toutes les compétences que vous avez dû déployer, comment négocier, comment argumenter, comment cerner ces problèmes, comment gérer la différence dans les conflits, toutes ces compétences qui vous ont permis de motiver les gens et de surpasser la résistance. Quand vous écrirez ce récit, vous découvrirez comment lire le pouvoir, et pendant ce processus, comment écrire le pouvoir. Alors partagez ce que vous écrivez, faites ce que vous écrivez, puis partagez ce que vous faites. Je vous invite à réellement partager les histoires que vous créez sur notre page Facebook Université Citoyenne. Mais au delà de ça, tout cela est en marche aujourd'hui, partout dans le monde dans les échanges simultanés qui prennent place à ce sujet en ce moment, et pensez à la façon dont on peut tous devenir les enseignants et les étudiants les uns des autres en matière de pouvoir. Si nous faisons ça, alors tous ensemble, nous pouvons rendre le civisme sexy à nouveau. Ensemble, nous pouvons démocratiser la démocratie et la rendre sûre à nouveau pour les amateurs. Ensemble, nous pouvons créer un grand réseau de villes qui sera le laboratoire collaboratif le plus puissant en matière d'auto-régulation que cette planète aie jamais vu. Nous avons le pouvoir de faire cela.
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)