Where does the end begin? Well, for me, it all began with this little fellow. This adorable organism -- well, I think it's adorable -- is called Tetrahymena and it's a single-celled creature. It's also been known as pond scum. So that's right, my career started with pond scum.
Où commence la fin ? Pour moi, elle est arrivée en même temps que cette petite créature. Cet organisme tout mignon (enfin, je le trouve mignon) s'appelle Tetrahymena. C'est un organisme unicellulaire. On l'appelle « créature des mares ». Ma carrière a commencé avec la créature des mares.
Now, it was no surprise I became a scientist. Growing up far away from here, as a little girl I was deadly curious about everything alive. I used to pick up lethally poisonous stinging jellyfish and sing to them. And so starting my career, I was deadly curious about fundamental mysteries of the most basic building blocks of life, and I was fortunate to live in a society where that curiosity was valued.
Sans surprise, je suis donc devenue une scientifique. J'ai grandi loin d'ici. Dans mon enfance déjà, j'étais très curieuse, surtout concernant les êtres vivants. J'attrapais des méduses venimeuses et je leur chantais des chansons. Et donc, dès le début de ma carrière, j'étais avide d'en savoir plus sur les mystères fondamentaux des principes de base de la vie et j'ai eu la chance de vivre dans une société qui encourageait la curiosité.
Now, for me, this little pond scum critter Tetrahymena was a great way to study the fundamental mystery I was most curious about: those bundles of DNA in our cells called chromosomes. And it was because I was curious about the very ends of chromosomes, known as telomeres. Now, when I started my quest, all we knew was that they helped protect the ends of chromosomes. It was important when cells divide. It was really important, but I wanted to find out what telomeres consisted of, and for that, I needed a lot of them. And it so happens that cute little Tetrahymena has a lot of short linear chromosomes, around 20,000, so lots of telomeres. And I discovered that telomeres consisted of special segments of noncoding DNA right at the very ends of chromosomes.
Cette créature des mares, Tetrahymena, a été pour moi une opportunité d'étudier le mystère fondamental qui m'intéressait tant : ces paquets d'ADN dans nos cellules appelés les chromosomes. En réalité, je m'intéressais à l'extrémité des chromosomes, les télomères. J'ai donc commencé ma quête. On pensait à l'époque que les télomères protégeaient l'extrémité des chromosomes pendant la division cellulaire. C'était vraiment important. Mais moi, je voulais connaître le but réel des télomères, et pour cela, il allait m'en falloir un paquet. C'est alors que mon petit Tetrahymena entre en jeu. Il possède plein de petits chromosomes linéaires, environ 20 000. Donc un tas de télomères. J'ai alors découvert que les télomères constituent un segment spécifique porteur d'ADN non-codant à l'extrémité des chromosomes.
But here's a problem. Now, we all start life as a single cell. It multiples to two. Two becomes four. Four becomes eight, and on and on to form the 200 million billion cells that make up our adult body. And some of those cells have to divide thousands of times. In fact, even as I stand here before you, all throughout my body, cells are furiously replenishing to, well, keep me standing here before you. So every time a cell divides, all of its DNA has to be copied, all of the coding DNA inside of those chromosomes, because that carries the vital operating instructions that keep our cells in good working order, so my heart cells can keep a steady beat, which I assure you they're not doing right now, and my immune cells can fight off bacteria and viruses, and our brain cells can save the memory of our first kiss and keep on learning throughout life.
Mais un problème apparaît alors. Nous commençons tous notre vie en étant une unique cellule. Elle se divise en deux, puis en quatre, puis en huit, et ainsi de suite jusqu'à devenir les 200 milliards de cellules qui composent notre corps d'adulte. Certaines de ces cellules iront jusqu'à se diviser plusieurs milliers de fois. En réalité, alors que je me tiens là, devant vous, des cellules se régénèrent à grande vitesse dans tout mon corps, pour m'aider à me tenir debout, devant vous. À chaque fois qu'il y a multiplication de cellules, tout l'ADN doit être copié, du moins, l'ADN codant contenu dans les chromosomes, qui est porteur d'informations essentielles pour le bon fonctionnement de nos cellules. Mes cellules cardiaques permettent à mon cœur de battre à un rythme régulier, même si là, ce n'est pas vraiment le cas. Les cellules immunitaires combattent les bactéries et les virus. Les cellules cérébrales gardent en mémoire notre premier baiser et nous permettent d'apprendre au cours de notre vie.
But there is a glitch in the way DNA is copied. It is just one of those facts of life. Every time the cell divides and the DNA is copied, some of that DNA from the ends gets worn down and shortened, some of that telomere DNA. And think about it like the protective caps at the ends of your shoelace. And those keep the shoelace, or the chromosome, from fraying, and when that tip gets too short, it falls off, and that worn down telomere sends a signal to the cells. "The DNA is no longer being protected." It sends a signal. Time to die. So, end of story.
Mais il y a un hic dans la transmission de l'ADN. C'est juste un de ces faits de la vie. Chaque fois qu'une cellule se divise et que l'ADN est recopié, une partie de l'ADN située aux extrémités s'abîme et se raccourcit, la partie de l'ADN sur les télomères. Il faut le voir comme le morceau de plastique qui se trouve aux bouts de vos lacets. Il protège le lacet, ou le chromosome, pour éviter qu'il ne s'effrite. Lorsque ce morceau devient trop court, il tombe. Le télomère abîmé envoie alors une sorte de signal aux cellules : « L'ADN n'est plus protégé. » Le signal est envoyé. L'ADN meurt. Fin de l'histoire.
Well, sorry, not so fast. It can't be the end of the story, because life hasn't died off the face of the earth. So I was curious: if such wear and tear is inevitable, how on earth does Mother Nature make sure we can keep our chromosomes intact?
En réalité, ça ne va pas si vite. Ce n'est pas la fin de l'histoire, car la vie n'a pas disparu de la surface de la Terre. Je me suis demandée : si une telle usure est inévitable, comment est-ce que Mère Nature s'assure que nous pouvons garder des chromosomes intacts ?
Now, remember that little pond scum critter Tetrahymena? The craziest thing was, Tetrahymena cells never got old and died. Their telomeres weren't shortening as time marched on. Sometimes they even got longer. Something else was at work, and believe me, that something was not in any textbook. So working in my lab with my extraordinary student Carol Greider -- and Carol and I shared the Nobel Prize for this work -- we began running experiments and we discovered cells do have something else. It was a previously undreamed-of enzyme that could replenish, make longer, telomeres, and we named it telomerase. And when we removed our pond scum's telomerase, their telomeres ran down and they died. So it was thanks to their plentiful telomerase that our pond scum critters never got old.
Revenons-en à la créature des mares, Tetrahymena. Dans son cas, les cellules du Tetrahymena ne vieillissent pas, ni ne meurent. Ses télomères ne sont pas raccourcis par le passage du temps. Ils peuvent même parfois s'allonger. Il y a autre chose qui entre en jeu, quelque chose qui ne se trouve pas dans les manuels scolaires. Au laboratoire, quand je travaillais avec mon étudiante Carol Greider (nous avons obtenu un Prix Nobel pour ce travail), nous avons lancé une série d'expériences et nous avons découvert quelque chose dans ces cellules. Elles possèdent une enzyme inédite, qui permet la reconstitution et l'allongement des télomères et que l'on appelle la télomérase. Lorsque nous avons retiré la télomérase de notre créature de mares, ses télomères ont rapetissé et ont fini par mourir. C'est donc grâce à la richesse de sa télomérase que notre créature des mares a le pouvoir de ne pas vieillir.
OK, now, that's an incredibly hopeful message for us humans to be receiving from pond scum, because it turns out that as we humans age, our telomeres do shorten, and remarkably, that shortening is aging us. Generally speaking, the longer your telomeres, the better off you are. It's the overshortening of telomeres that leads us to feel and see signs of aging. My skin cells start to die and I start to see fine lines, wrinkles. Hair pigment cells die. You start to see gray. Immune system cells die. You increase your risks of getting sick. In fact, the cumulative research from the last 20 years has made clear that telomere attrition is contributing to our risks of getting cardiovascular diseases, Alzheimer's, some cancers and diabetes, the very conditions many of us die of.
Voilà un message plein d'espoir pour nous, humains, de la part de la créature des mares, parce qu'il faut réaliser qu'en tant qu'humains, nos télomères se raccourcissent avec le temps. C'est ce raccourcissement qui nous fait vieillir. En gros, plus nos télomères sont longs, mieux on se porte. Lorsqu'ils sont trop raccourcis, nous sentons et remarquons alors des signes de vieillissement. Mes cellules cutanées se meurent et je commence à remarquer des petites lignes, des rides. Les cellules capillaires meurent et des cheveux gris apparaissent. Les cellules immunitaires meurent et on a plus de chances de tomber malade. En réalité, l'intégralité des recherches effectuées ces 20 dernières années montre bien que l'usure des télomères augmente nos risques face aux maladies cardio-vasculaires, à Alzheimer, à certaines formes de cancer ou de diabète, c'est-à-dire face à des maladies qui tuent la majorité d'entre nous.
And so we have to think about this. What is going on? This attrition, we look and we feel older, yeah. Our telomeres are losing the war of attrition faster. And those of us who feel youthful longer, it turns out our telomeres are staying longer for longer periods of time, extending our feelings of youthfulness and reducing the risks of all we most dread as the birthdays go by.
Il faut donc y penser. Que se passe-t-il ? Cette usure, on paraît et on se sent plus vieux, ok. Nos télomères perdent cette guerre contre l'usure plus rapidement. Pour ceux d'entre nous qui se sentent jeunes plus longtemps, il se trouve que leurs télomères restent plus longs pendant plus longtemps, allongeant leur sentiment de jeunesse et réduisant les risques qui sont craints de tous au fil des anniversaires.
OK, seems like a no-brainer. Now, if my telomeres are connected to how quickly I'm going to feel and get old, if my telomeres can be renewed by my telomerase, then all I have to do to reverse the signs and symptoms of aging is figure out where to buy that Costco-sized bottle of grade A organic fair trade telomerase, right? Great! Problem solved.
D'accord. Ça semble plutôt simple. Donc, en considérant que mes télomères soient liés à la vitesse à laquelle je me sens plus vieille, si mes télomères peuvent se régénérer grâce à la télomérase, alors tout ce qu'il faut faire pour inverser les signes et symptômes de l'âge, c'est de trouver où se procurer une bouteille XXL de télomérase organique de première qualité, n'est-ce pas ? Parfait ! Problème résolu !
(Applause)
(Applaudissements)
Not so fast, I'm sorry. Alas, that's not the case. OK. And why? It's because human genetics has taught us that when it comes to our telomerase, we humans live on a knife edge. OK, simply put, yes, nudging up telomerase does decrease the risks of some diseases, but it also increases the risks of certain and rather nasty cancers. So even if you could buy that Costco-sized bottle of telomerase, and there are many websites marketing such dubious products, the problem is you could nudge up your risks of cancers. And we don't want that.
Pas si vite, désolée. Malheureusement, on ne peut pas faire ça. D'accord, mais pourquoi ? Parce que la génétique humaine nous a appris qu'en ce qui concerne notre télomérase, en tant qu'humains, nous sommes sur le fil du rasoir. Pour faire simple, en effet, une télomérase améliorée diminue les risques de maladies, mais elle augmente également les risques de certains cancers redoutables. Donc même si on pouvait acheter une bouteille XXL de télomérase, et si ça se trouve, certains sites vendent déjà ce genre de produits contestables, le problème serait qu'on augmenterait alors les risques de cancer. Et on ne veut pas de ça.
Now, don't worry, and because, while I think it's kind of funny that right now, you know, many of us may be thinking, "Well, I'd rather be like pond scum," ...
Mais ne vous inquiétez pas. Je dois vous avouer que je trouve cela assez drôle, car en ce moment, je pense que la majorité d'entre nous préférerait devenir une créature des mares.
(Laughter)
(Rires)
there is something for us humans in the story of telomeres and their maintenance. But I want to get one thing clear. It isn't about enormously extending human lifespan or immortality. It's about health span. Now, health span is the number of years of your life when you're free of disease, you're healthy, you're productive, you're zestfully enjoying life. Disease span, the opposite of health span, is the time of your life spent feeling old and sick and dying. So the real question becomes, OK, if I can't guzzle telomerase, do I have control over my telomeres' length and hence my well-being, my health, without those downsides of cancer risks? OK?
Il y a quelque chose pour nous, humains, dans l'histoire et l'entretien des télomères. Je voudrais clarifier une chose. Le sujet n'est pas d'allonger notre longévité ou de nous rendre immortels. On parle d'espérance de vie sans incapacité. L'EVSI est le nombre d'années passées dans notre vie sans être malade, c'est-à-dire en étant en bonne santé, en étant fertile et en profitant de la vie. À l'inverse, l'espérance de vie malade correspond au temps passé à se sentir malade, vieux et mourant. Se pose alors le vrai problème. On ne peut absorber de la télomérase, mais peut-on contrôler la longueur de nos télomères et améliorer notre bien-être et notre santé sans augmenter nos risques d'avoir un cancer ? D'accord ?
So, it's the year 2000. Now, I've been minutely scrutinizing little teeny tiny telomeres very happily for many years, when into my lab walks a psychologist named Elissa Epel. Now, Elissa's expertise is in the effects of severe, chronic psychological stress on our mind's and our body's health. And there she was standing in my lab, which ironically overlooked the entrance to a mortuary, and --
Revenons à l'an 2000. À cette époque, j'avais déjà commencé à étudier de tout petits télomères depuis de nombreuses années quand une psychologue du nom d'Elissa Epel est entrée dans mon laboratoire. Elissa est spécialiste des effets du stress psychologique chronique et grave sur notre santé mentale et physique. Et elle se trouvait dans mon laboratoire qui surplombait ironiquement l'entrée d'une morgue, et...
(Laughter)
(Rires)
And she had a life-and-death question for me. "What happens to telomeres in people who are chronically stressed?" she asked me. You see, she'd been studying caregivers, and specifically mothers of children with a chronic condition, be it gut disorder, be it autism, you name it -- a group obviously under enormous and prolonged psychological stress. I have to say, her question changed me profoundly. See, all this time I had been thinking of telomeres as those miniscule molecular structures that they are, and the genes that control telomeres. And when Elissa asked me about studying caregivers, I suddenly saw telomeres in a whole new light. I saw beyond the genes and the chromosomes into the lives of the real people we were studying. And I'm a mom myself, and at that moment, I was struck by the image of these women dealing with a child with a condition very difficult to deal with, often without help. And such women, simply, often look worn down. So was it possible their telomeres were worn down as well?
et elle me posa une question de vie ou de mort. « Qu'arrive-t-il aux télomères des patients souffrant de stress chronique ? » me demanda-t-elle. Elle a fait des études sur les soignants, notamment sur les mères d'enfants atteints de maladies chroniques, comme des troubles de l'appareil digestif, l'autisme, et bien d'autres... Ce groupe choisi était sous un stress psychologique important et persistant. Et je dois bien l'avouer, sa question m'a profondément changée. Pendant tout ce temps, je voyais les télomères comme de petites structures moléculaires et les gènes qui contrôlent les télomères. La question d'Elissa en lien avec son étude sur les soignants a complètement changé ma vision des télomères. Je voyais désormais au-delà des gènes et des chromosomes. Je prenais en compte la vie des personnes que nous étudiions. J'ai moi-même des enfants et à ce moment-là, j'ai vu l'image de ces femmes s'occupant d'enfants atteints de maladies difficilement gérables, souvent sans aucune aide. Et ces femmes ont souvent l'air abîmées par le temps. Se pourrait-il alors que leurs télomères soient eux aussi abîmés ?
So our collective curiosity went into overdrive. Elissa selected for our first study a group of such caregiving mothers, and we wanted to ask: What's the length of their telomeres compared with the number of years that they have been caregiving for their child with a chronic condition? So four years go by and the day comes when all the results are in, and Elissa looked down at our first scatterplot and literally gasped, because there was a pattern to the data, and it was the exact gradient that we most feared might exist. It was right there on the page. The longer, the more years that is, the mother had been in this caregiving situation, no matter her age, the shorter were her telomeres. And the more she perceived her situation as being more stressful, the lower was her telomerase and the shorter were her telomeres.
Ceci a alors déclenché notre curiosité collective. Pour notre première étude, Elissa a formé un groupe avec ces mères soignantes, et nous nous sommes posé la question suivante : la longueur de leurs télomères est-elle proportionnelle au nombre d'années qu'elles ont passé à s'occuper de leur enfant porteur de maladie chronique ? Après quatre années, les résultats sont enfin tombés. Elissa a alors regardé le premier diagramme et s'est exclamée en voyant qu'il y avait bien une tendance qui se révélait. Il s'agissait de l'évolution dont nous craignions le plus l'existence. C'était écrit noir sur blanc. Plus le nombre d'années passées par une mère à prendre soin de son enfant est important, peu importe l'âge de la mère, plus ses télomères sont courts. De plus, plus la mère considère sa situation comme étant très stressante, plus sa télomérase et la longueur de ses télomères diminuent.
So we had discovered something unheard of: the more chronic stress you are under, the shorter your telomeres, meaning the more likely you were to fall victim to an early disease span and perhaps untimely death. Our findings meant that people's life events and the way we respond to these events can change how you maintain your telomeres. So telomere length wasn't just a matter of age counted in years. Elissa's question to me, back when she first came to my lab, indeed had been a life-and-death question.
Nous avions donc découvert quelque chose d'inédit : plus une personne est victime de stress chronique, plus ses télomères sont courts. Cela signifie que son espérance de vie peut être réduite et qu'elle risque une mort prématurée. Nos recherches ont permis de déterminer que ce que nous vivons et la manière dont nous réagissons face à ces événements agissent sur le bon entretien de nos télomères. La longueur des télomères n'est donc pas seulement due au passage des années. La question posée par Elissa était donc bel et bien une question de vie ou de mort.
Now, luckily, hidden in that data there was hope. We noticed that some mothers, despite having been carefully caring for their children for many years, had been able to maintain their telomeres. So studying these women closely revealed that they were resilient to stress. Somehow they were able to experience their circumstances not as a threat day in and day out but as a challenge, and this has led to a very important insight for all of us: we have control over the way we age all the way down into our cells.
Heureusement, nous avons également trouvé de l'espoir parmi ces données. Pour certaines femmes, qui se sont également occupées de leurs enfants avec attention pendant des années, leurs télomères se sont maintenus. En étudiant ces femmes, nous avons remarqué qu'elles résistaient au stress. En effet, elles vivaient leur situation non pas comme une menace constante, mais comme un défi. Ceci nous a conduites à une réflexion de la plus haute importance : nous contrôlons notre manière de vieillir jusque dans nos cellules.
OK, now our initial curiosity became infectious. Thousands of scientists from different fields added their expertise to telomere research, and the findings have poured in. It's up to over 10,000 scientific papers and counting. So several studies rapidly confirmed our initial finding that yes, chronic stress is bad for telomeres. And now many are revealing that we have more control over this particular aging process than any of us could ever have imagined. A few examples: a study from the University of California, Los Angeles of people who are caring for a relative with dementia, long-term, and looked at their caregiver's telomere maintenance capacity and found that it was improved by them practicing a form of meditation for as little as 12 minutes a day for two months. Attitude matters. If you're habitually a negative thinker, you typically see a stressful situation with a threat stress response, meaning if your boss wants to see you, you automatically think, "I'm about to be fired," and your blood vessels constrict, and your level of the stress hormone cortisol creeps up, and then it stays up, and over time, that persistently high level of the cortisol actually damps down your telomerase. Not good for your telomeres.
Notre curiosité initiale est devenue contagieuse. Des scientifiques spécialisés dans différents domaines sont venus apporter leur savoir-faire à la recherche sur les télomères, apportant toutes sortes de résultats. Nous en sommes à plus de 10 000 articles scientifiques. Plusieurs études ont confirmé nos premières trouvailles, c'est-à-dire que le stress chronique est l'ennemi des télomères. Certaines études révèlent que nous avons même plus de contrôle sur ce processus de vieillissement que nous l'avions imaginé. Par exemple : l'Université de Californie à Los Angeles a mené une étude sur des personnes s'occupant de proches atteints de démence sur le long terme en se penchant sur la capacité d'entretien des télomères de ces personnes. Les résultats ont montré que cette capacité était améliorée par la pratique quotidienne d'une certaine forme de méditation par séance de 12 minutes par jour pendant deux mois. Notre attitude a son importance. Si une personne a une attitude pessimiste, elle vivra une situation stressante comme une menace. Cela veut dire que si son patron demande à la voir, elle pensera : « Je vais me faire virer », ses vaisseaux se contracteront et son niveau de cortisol, l'hormone du stress, augmentera et restera élevé. Avec le temps, ce taux constamment élevé de cortisol aura un impact négatif sur la télomérase, et donc sur les télomères.
On the other hand, if you typically see something stressful as a challenge to be tackled, then blood flows to your heart and to your brain, and you experience a brief but energizing spike of cortisol. And thanks to that habitual "bring it on" attitude, your telomeres do just fine. So ... What is all of this telling us? Your telomeres do just fine. You really do have power to change what is happening to your own telomeres.
D'un autre côté, si une personne considère une situation stressante comme un défi à relever, alors le sang irriguera normalement son cœur et son cerveau et elle ne ressentira qu'un bref pic de cortisol énergisant. Grâce à cette attitude « à la cool » habituelle, ses télomères se porteront très bien. Donc... Qu'est-ce que cela veut dire ? Nos télomères se portent bien. Nous avons le pouvoir de changer ce qu'il se passe pour nos propres télomères.
But our curiosity just got more and more intense, because we started to wonder, what about factors outside our own skin? Could they impact our telomere maintenance as well? You know, we humans are intensely social beings. Was it even possible that our telomeres were social as well? And the results have been startling. As early as childhood, emotional neglect, exposure to violence, bullying and racism all impact your telomeres, and the effects are long-term. Can you imagine the impact on children of living years in a war zone? People who can't trust their neighbors and who don't feel safe in their neighborhoods consistently have shorter telomeres. So your home address matters for telomeres as well. On the flip side, tight-knit communities, being in a marriage long-term, and lifelong friendships, even, all improve telomere maintenance.
Mais notre curiosité a continué de grandir car nous nous sommes posé la question de savoir ce qu'il en était des facteurs extérieurs à notre peau. Peuvent-ils avoir également un impact sur l'entretien de nos télomères ? Vous voyez, en tant qu'humains, nous sommes des êtres sociaux. Se pourraient-ils alors que nos télomères soient aussi sociaux que nous ? Les résultats sont surprenants. Dès le plus jeune âge, la négligence émotionnelle, l'exposition à la violence, le harcèlement et le racisme ont un impact sur nos télomères et les effets se ressentent sur le long terme. Quel serait l'impact sur des enfants ayant longtemps vécu en zone de guerre ? Les personnes qui ne font pas confiance à leurs voisins et ne se sentent pas en sécurité dans leur quartier ont des télomères plus courts. Notre lieu de résidence a donc un impact sur nos télomères. A l'inverse, des communautés soudées, un mariage qui dure depuis des années ou des amitiés de toute une vie améliorent l'entretien de nos télomères.
So what is all this telling us? It's telling us that I have the power to impact my own telomeres, and I also have the power to impact yours. Telomere science has told us just how interconnected we all are.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que je peux à la fois avoir un impact sur mes télomères, mais aussi sur les vôtres. La science des télomères nous indique à quel point nous sommes connectés.
But I'm still curious. I do wonder what legacy all of us will leave for the next generation? Will we invest in the next young woman or man peering through a microscope at the next little critter, the next bit of pond scum, curious about a question we don't even know today is a question? It could be a great question that could impact all the world. And maybe, maybe you're curious about you. Now that you know how to protect your telomeres, are you curious what are you going to do with all those decades of brimming good health? And now that you know you could impact the telomeres of others, are you curious how will you make a difference? And now that you know the power of curiosity to change the world, how will you make sure that the world invests in curiosity for the sake of the generations that will come after us?
Mais je reste curieuse. Je me demande quel héritage est-ce que nous allons laisser aux générations à venir ? Allons-nous investir dans la prochaine femme ou le prochain homme qui se penchera sur un microscope pour identifier une nouvelle petite bête, une nouvelle créature des mares, et qui s'intéressera à un problème que l'on ne se pose pas aujourd'hui ? Cela pourrait être un problème à l'échelle mondiale. Et maintenant, peut être que vous êtes curieux à propos de vous-même. Vous savez comment protéger vos télomères, alors qu'allez-vous faire maintenant que vous avez des décennies à vivre en bonne santé ? Maintenant que vous pouvez avoir un impact sur les télomères des autres, vous demandez-vous comment vous allez faire la différence ? Maintenant que vous avez vu que la curiosité pouvait changer le monde, comment allez-vous vous assurer que le monde investisse dans la curiosité pour le bien des générations futures ?
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)