So, indeed, I have spent my life looking into the lives of presidents who are no longer alive. Waking up with Abraham Lincoln in the morning, thinking of Franklin Roosevelt when I went to bed at night. But when I try and think about what I've learned about the meaning in life, my mind keeps wandering back to a seminar that I took when I was a graduate student at Harvard with the great psychologist Erik Erikson.
Donc, vraiment, j'ai passé ma vie à examiner la vie de présidents qui ne sont plus de ce monde. A me lever le matin avec Abraham Lincoln, A penser à Franklin Roosevelt le soir en allant au lit. Mais quand j'essaye de penser à ce que j'ai appris au sujet du sens de la vie, je ne cesse de me remémorer un séminaire que j'ai suivi quand j'étais étudiante en maîtrise à Harvard par le grand psychologue Erik Erikson.
He taught us that the richest and fullest lives attempt to achieve an inner balance between three realms: work, love and play. And that to pursue one realm to the disregard of the other, is to open oneself to ultimate sadness in older age. Whereas to pursue all three with equal dedication, is to make possible a life filled not only with achievement, but with serenity.
Il nous a enseigné que les vies les plus riches et les plus remplies tentent d'atteindre un équilibre interne entre trois domaines: le travail, l'amour et le jeu. Et que se livrer à un domaine au détriment d'un autre c'est s'ouvrir à une ultime tristesse dans la vieillesse. Alors que de se dédier aux trois domaines avec le même dévouement c'est rendre possible une vie remplie, non seulement de réussite, mais aussi de sérénité.
So since I tell stories, let me look back on the lives of two of the presidents I've studied to illustrate this point -- Abraham Lincoln and Lyndon Johnson. As for that first sphere of work, I think what Abraham Lincoln's life suggests is that fierce ambition is a good thing. He had a huge ambition. But it wasn't simply for office or power or celebrity or fame -- what it was for was to accomplish something worthy enough in life so that he could make the world a little better place for his having lived in it.
Donc étant donné que je raconte des histoires, permettez-moi de faire une rétrospective de la vie de deux présidents que j'ai étudiées pour illustrer cette idée -- Abraham Lincoln et Lyndon Johnson. Pour ce premier domaine de travail, je pense que la vie d'Abraham Lincoln nous laisse penser que l'ambition acharnée est une bonne chose. Il était extrêmement ambitieux. Mais son ambition ne visait pas seulement sa fonction, son pouvoir, sa célébrité ou sa gloire son ambition visait à accomplir quelque chose dans la vie qui valait suffisamment la peine pour qu'il puisse rendre le monde un peu meilleur en y ayant vécu.
Even as a child, it seemed, Lincoln dreamed heroic dreams. He somehow had to escape that hard-scrabble farm from which he was born. No schooling was possible for him, except a few weeks here, a few weeks there. But he read books in every spare moment he could find. It was said when he got a copy of the King James Bible or "Aesop's Fables," he was so excited he couldn't sleep. He couldn't eat. The great poet Emily Dickinson once said, "There is no frigate like a book to take us lands away." How true for Lincoln.
Même enfant, il semblait que Lincoln faisait des rêves héroïques. D'une manière ou d'une autre, il devait fuir la ferme de dur labeur où il était né. Il n'avait pas la possibilité d'aller à l'école, excepté pour quelques semaines de temps à autres. Mais il lisait des livres dès qu'il trouvait du temps libre. On dit que quand il eut un exemplaire de la bible du roi James ou des fables d'Esope, il fut si excité qu'il ne dormit plus. Il était incapable de manger. La grande poètesse Emily Dickinson un jour dit "Aucune frégate ne peut nous amener dans des contrées lointaines aussi bien qu'un livre." C'était si vrai pour Lincoln.
Though he never would travel to Europe, he went with Shakespeare's kings to merry England, he went with Lord Byron's poetry to Spain and Portugal. Literature allowed him to transcend his surroundings. But there were so many losses in his early life that he was haunted by death. His mother died when he was only nine years old; his only sister, Sarah, in childbirth a few years later; and his first love, Ann Rutledge, at the age of 22. Moreover, when his mother lay dying, she did not hold out for him the hope that they would meet in an afterworld. She simply said to him, "Abraham, I'm going away from you now, and I shall never return." As a result he became obsessed with the thought that when we die our life is swept away -- dust to dust.
Bien qu'il ne voyagea jamais en Europe, il suivit les rois de Shakespeare dans la belle Angleterre, la poésie de Lord Byron l'amena en Espagne et au Portugal. La littérature lui permit d'aller au-delà son entourage. Mais il y eut tant de pertes au début de sa vie que la mort le hantait. Sa mère mourut quand il avait seulement neuf ans. Sa seule soeur, Sarah, mourut en couches quelques années plus tard. Et son premier amour, Ann Rutledge, à l'âge de 22ans. De plus, quand sa mère agonisait elle ne formula pas l'espoir de se rencontrer dans un autre monde. Elle lui dit simplement, "Abraham, à présent je te quitte, et je ne reviendrai jamais." Le résultat fut qu'il était obsédé par l'idée qu'à notre mort, notre vie est emportée, de la poussière à la poussière.
But only as he grew older did he develop a certain consolation from an ancient Greek notion -- but followed by other cultures as well -- that if you could accomplish something worthy in your life, you could live on in the memory of others. Your honor and your reputation would outlive your earthly existence. And that worthy ambition became his lodestar. It carried him through the one significant depression that he suffered when he was in his early 30s.
Mais seulement en vieillissant, il trouva une certaine consolation dans une notion de la Grèce antique -- également suivie par d'autres cultures -- que si l'on arrive à accomplir quelque chose de noble dans sa vie on peut vivre dans la mémoire des autres. Votre honneur et votre réputation survivraient à votre existence sur terre. Et cette ambition valable devint son inspiration. Elle le fit dépasser une des importantes dépressions qu'il subit dans la première partie de sa trentaine.
Three things had combined to lay him low. He had broken his engagement with Mary Todd, not certain he was ready to marry her, but knowing how devastating it was to her that he did that. His one intimate friend, Joshua Speed, was leaving Illinois to go back to Kentucky because Speed's father had died. And his political career in the state legislature was on a downward slide. He was so depressed that friends worried he was suicidal. They took all knives and razors and scissors from his room. And his great friend Speed went to his side and said, "Lincoln, you must rally or you will die." He said that, "I would just as soon die right now, but I've not yet done anything to make any human being remember that I have lived."
Trois choses s'associèrent pour le terrasser. Il avait rompu son engagement envers Mary Todd, incertain d'être prêt à l'épouser, mais tout en sachant à quel point son geste était dévastateur pour elle. Son seul ami intime, Joshua Speed, quittait l'Illinois pour rejoindre le Kentucky où son père venait de décéder. Et sa carrière politique dans la législature d'Etat était sur une pente descendante. Il était dépressif au point que ses amis s'inquiétaient qu'il soit suicidaire. Ils retirèrent tous les couteaux, rasoirs et ciseaux de sa chambre. Et son grand ami Speed vint à ses côtés et lui dit, "Lincoln, tu dois te rétablir ou tu mourras." Celui-ci dit "Je pourrais très bien mourir maintenant, mais je n'ai encore rien accompli qui ferait qu'un humain se souvienne que j'ai vécu."
So fueled by that ambition, he returned to the state legislature. He eventually won a seat in Congress. He then ran twice for the Senate, lost twice. "Everyone is broken by life," Ernest Hemingway once said, "but some people are stronger in the broken places." So then he surprised the nation with an upset victory for the presidency over three far more experienced, far more educated, far more celebrated rivals. And then when he won the general election, he stunned the nation even more by appointing each of these three rivals into his Cabinet. It was an unprecedented act at the time because everybody thought, "He'll look like a figurehead compared to these people." They said, "Why are you doing this, Lincoln?" He said, "Look, these are the strongest and most able men in the country. The country is in peril. I need them by my side." But perhaps my old friend Lyndon Johnson might have put it in less noble fashion: "Better to have your enemies inside the tent pissing out, than outside the tent pissing in." (Laughter)
Ainsi alimenté par son ambition, il retourna à la législature d'Etat. Il finit par remporter un siège au Congrès. Il se présenta deux fois pour le Sénat, et perdit deux fois. "Tout le monde est cassé par la vie" dit un jour Ernest Hemingway, "mais certains sont plus forts là où ils sont cassés." Et ainsi il surprit le peuple par une victoire présidentielle bouleversante face à trois rivaux avec plus d'expérience, plus d'éducation, et plus de renommée. Puis quand il emporta les élections législatives, il étonna encore plus le peuple en nommant ses trois rivaux à son cabinet. C'était un acte sans précédent car à l'époque tout le monde se disait: "Il aura l'air d'une potiche à côté de ces personnages." Ils dirent "Pourquoi faites-vous ça, Lincoln?" Et il répondit "Voyez, ce sont là les hommes les plus puissants et les plus compétents du pays. Le pays est en péril. J'ai besoin d'eux à mes côtés." Mais peut-être que mon vieil ami Lyndon Johnson l'aurait dit d'une manière moins noble, "Mieux vaut avoir ses amis dans la tente à pisser dehors, que hors de la tente à pisser dedans." (rires)
But it soon became clear that Abraham Lincoln would emerge as the undisputed captain of this unruly team. For each of them soon came to understand that he possessed an unparalleled array of emotional strengths and political skills that proved far more important than the thinness of his external résumé. For one thing, he possessed an uncanny ability to empathize with and to think about other peoples' point of view. He repaired injured feelings that might have escalated into permanent hostility. He shared credit with ease, assumed responsibility for the failure of his subordinates, constantly acknowledged his errors and learned from his mistakes. These are the qualities we should be looking for in our candidates in 2008. (Applause) He refused to be provoked by petty grievances. He never submitted to jealousy or brooded over perceived slights. And he expressed his unshakeable convictions in everyday language, in metaphors, in stories. And with a beauty of language -- almost as if the Shakespeare and the poetry he had so loved as a child had worked their way into his very soul.
Mais très vite il fut clair qu'Abraham Lincoln émergerait en tant que capitaine incontesté de cette équipe dissipée. Car chacun d'entre eux comprit vite qu'il possédait une gamme hors pair de force émotionnelle et de talents politiques qui s'avérèrent bien plus importantes que les quelques éléments de son CV. Déjà, il avait l'étonnante capacité de s'identifier et de penser aux points de vue des autres. Il réparait les sentiments blessés qui auraient pu s'intensifier et devenir de l'hostilité permanente. Il partageait facilement les honneurs, acceptait la responsabilité lors des échecs de ses subalternes, reconnaissait toujours ses fautes et apprenait de ses erreurs. Ce sont là les qualités que l'on devrait chercher chez nos candidats en 2008. (applaudissements) Il refusait de se laisser provoquer par des rancunes mesquines. Il ne se soumettait jamais à la jalousie et ne ressassait jamais les affronts perçus. Et il exprimait ses convictions inébranlables dans un langage de tous les jours, par des métaphores, des histoires. Et avec une grâce dans le langage, presque comme si Shakespeare et la poésie qu'il chérissait tant dans son enfance avaient atteint le plus profond de son âme.
In 1863, when the Emancipation Proclamation was signed, he brought his old friend, Joshua Speed, back to the White House, and remembered that conversation of decades before, when he was so sad. And he, pointing to the Proclamation, said, "I believe, in this measure, my fondest hopes will be realized." But as he was about to put his signature on the Proclamation his own hand was numb and shaking because he had shaken a thousand hands that morning at a New Year's reception. So he put the pen down. He said, "If ever my soul were in an act, it is in this act. But if I sign with a shaking hand, posterity will say, 'He hesitated.'" So he waited until he could take up the pen and sign with a bold and clear hand. But even in his wildest dreams, Lincoln could never have imagined how far his reputation would reach.
En 1863, quand la Proclamation d'Emancipation des esclaves fut signée, il amena son vieil ami, Joshua Speed, de nouveau à la Maison Blanche. Et il se souvint de cette conversation datant de dizaines d'années, lorsqu'il était si triste. Et, en désignant la Proclamation, il dit, "Je crois que, de cette manière, mes plus grands espoirs seront réalisés." Mais alors qu'il était prêt à apposer sa signature sur la Proclamation, sa propre main était engourdie et tremblait parce qu'il avait serré la main à une centaine de personnes ce matin-là lors d'une réception pour le Nouvel An. Alors il posa le stylo. Il dit, "Si mon âme doit être dans un acte, c'est dans cet acte. Mais si je la signe d'une main tremblante, la postérité dira, "Il hésita." Donc il attendit jusqu'au moment où il put prendre le stylo et la signer d'une main audacieuse et nette. Mais même dans ses rêves les plus fous, Lincoln n'aurait jamais pu imaginer l'ampleur de sa réputation.
I was so thrilled to find an interview with the great Russian writer, Leo Tolstoy, in a New York newspaper in the early 1900s. And in it, Tolstoy told of a trip that he'd recently made to a very remote area of the Caucasus, where there were only wild barbarians, who had never left this part of Russia. Knowing that Tolstoy was in their midst, they asked him to tell stories of the great men of history. So he said, "I told them about Napoleon and Alexander the Great and Frederick the Great and Julius Caesar, and they loved it. But before I finished, the chief of the barbarians stood up and said, 'But wait, you haven't told us about the greatest ruler of them all. We want to hear about that man who spoke with a voice of thunder, who laughed like the sunrise, who came from that place called America, which is so far from here, that if a young man should travel there, he would be an old man when he arrived. Tell us of that man. Tell us of Abraham Lincoln.'" He was stunned. He told them everything he could about Lincoln. And then in the interview he said, "What made Lincoln so great? Not as great a general as Napoleon, not as great a statesman as Frederick the Great." But his greatness consisted, and historians would roundly agree, in the integrity of his character and the moral fiber of his being.
Je fus si excitée de trouver une interview avec le grand écrivain russe Léon Tolstoï, dans un journal New Yorkais datant du tout début du XXème siècle. Dans celui-ci, Tolstoï parlait d'un récent voyage dans une région retirée du Caucase, où il n'y avaient que de sauvages barbares, qui n'avaient jamais quitté cette partie de la Russie. Sachant que Tolstoï était parmi eux, ils lui demandèrent de parler des grands hommes de l'Histoire. Il dit donc, "Je leur ai parlé de Napoléon, d'Alexandre le Grand, de Frédéric Le Grand, de Jules César, et ils adorèrent mon récit. Mais avant que j'aie terminé, le chef des barbares se leva et dit, "Mais attendez, vous ne nous avez pas parlé du plus grand dirigeant entre tous. Nous voulons entendre parler de cet homme qui parlait d'une voix de tonnerre, qui riait comme le lever de soleil, qui venait de cet endroit qu'on appelle l'Amérique, qui est si loin d'ici, que si un homme jeune devait voyager jusque là-bas, il serait un vieil homme à son arrivée. Parle-nous de cette homme. Parle-nous d'Abraham Lincoln." Il était stupéfait. Il raconta tout ce qu'il put sur Lincoln. Puis dans l'interview il déclara: "Qu'est-ce-qui fit de Lincoln quelqu'un d'aussi grand? Il n'était pas un général aussi remarquable que Napoléon, pas un homme d'Etat aussi formidable que Frédéric Le Grand." Mais sa grandeur consistait, et les historiens l'accorderaient tous, en l'intégrité de son caractère et en la fibre morale de son être.
So in the end that powerful ambition that had carried Lincoln through his bleak childhood had been realized. That ambition that had allowed him to laboriously educate himself by himself, to go through that string of political failures and the darkest days of the war. His story would be told. So as for that second sphere, not of work, but of love -- encompassing family, friends and colleagues -- it, too, takes work and commitment. The Lyndon Johnson that I saw in the last years of his life, when I helped him on his memoirs, was a man who had spent so many years in the pursuit of work, power and individual success, that he had absolutely no psychic or emotional resources left to get him through the days once the presidency was gone.
Donc, en fin de compte, cette puissante ambition qui avait poussé Lincoln à travers sa sombre enfance, avait été réalisée. Cette ambition qui lui avait permis de laborieusement s'éduquer lui-même, de traverser cette série d'échecs politiques et les jours les plus sombres de la guerre. On raconterait son histoire. Et quant à cette deuxième sphère, pas celle du travail, mais de l'amour, incluant la famille, les amis et les collègues, cela, aussi, demande du travail et de l'engagement. Le Lyndon Johnson que j'ai vu dans les dernières années de sa vie, quand je l'aidais à écrire ses mémoires, était un homme qui avait passé tant d'années à la poursuite du travail, du pouvoir et du succès personnel qu'il ne lui restait absolument aucune ressource psychologique ou émotionnelle pour le faire aller de l'avant une fois que la Présidence s'était achevée.
My relationship with him began on a rather curious level. I was selected as a White House Fellow when I was 24 years old. We had a big dance at the White House. President Johnson did dance with me that night. Not that peculiar -- there were only three women out of the 16 White House Fellows. But he did whisper in my ear that he wanted me to work directly for him in the White House. But it was not to be that simple. For in the months leading up to my selection, like many young people, I'd been active in the anti-Vietnam War movement, and had written an article against Lyndon Johnson, which unfortunately came out in The New Republic two days after the dance in the White House. (Laugher) And the theme of the article was how to remove Lyndon Johnson from power. (Laughter) So I was certain he would kick me out of the program. But instead, surprisingly, he said, "Oh, bring her down here for a year, and if I can't win her over, no one can." So I did end up working for him in the White House. Eventually accompanied him to his ranch to help him on those memoirs, never fully understanding why he'd chosen me to spend so many hours with.
Ma relation avec lui commença d'une manière étrange. Je fus sélectionnée en tant que membre de la Maison Blanche quand j'avais 24ans. Un grand bal était organisé à la Maison Blanche. Ce soir-là, le Président Johnson dansa avec moi. Ce n'est pas si curieux que ça: il n'y avait que 3 femmes sur les 16 membres de la Maison Blanche. Mais il m'a tout de même murmuré à l'oreille qu'il voulait que je travaille directement pour lui à la Maison Blanche. Mais ce n'était pas parti pour être si simple que ça. Durant les mois qui précédèrent ma sélection, comme beaucoup de jeunes, je m'étais engagée dans le mouvement contre la guerre du Vietnam et j'avais écris un article contre Lyndon Johnson, qui par malchance fut publié dans le New Republic deux jours après le bal de la Maison Blanche. (rires) Et le thème de l'article était comment retirer Lyndon Johnson du pouvoir. (rires) Donc j'étais sûre qu'il me renverrait du programme. Mais à la place, étonnamment, il dit, "Oh, amenez-la ici pour une année, et si je ne peux pas la convaincre, alors personne ne le peut." Alors j'ai vraiment fini par travailler pour lui à la Maison Blanche. Et au final je l'ai accompagné dans son ranch pour l'aider sur ses mémoires, sans jamais trop comprendre pourquoi il m'avait choisie pour passer tant d'heures ensemble.
I like to believe it was because I was a good listener. He was a great storyteller. Fabulous, colorful, anecdotal stories. There was a problem with these stories, however, which I later discovered, which is that half of them weren't true. But they were great, nonetheless. (Laughter) So I think that part of his attraction for me was that I loved listening to his tall tales. But I also worried that part of it was that I was then a young woman. And he had somewhat of a minor league womanizing reputation. So I constantly chatted to him about boyfriends, even when I didn't have any at all.
J'aime me dire que c'était parce que je savais l'écouter. Il était un excellent conteur. Des histoires fabuleuses, colorées, anecdotiques. Cependant il y avait un problème au sujet de ces histoires, que j'ai d'ailleurs découvert plus tard, qui est que la moitié d'entre elles sont fausses. Mais néanmoins, elle étaient géniales. (rires) Donc je crois qu'une partie de son intérêt pour moi était que j'adorais écouter toutes ses histoires. Mais je me souciais aussi du fait qu'à ce moment-là j'étais une jeune femme. Et il avait eu une réputation de charmeur donc je lui parlais toujours de petits amis, même si je n'en avais jamais aucun.
Everything was working perfectly, until one day he said he wanted to discuss our relationship. Sounded very ominous when he took me nearby to the lake, conveniently called Lake Lyndon Baines Johnson. And there was wine and cheese and a red-checked tablecloth -- all the romantic trappings. And he started out, "Doris, more than any other woman I have ever known ... " And my heart sank. And then he said, "You remind me of my mother." (Laughter)
Tout marchait à merveille, jusqu'au jour où il déclara qu'il voulait parler de notre relation. Cela me parut très inquiétant quand il m'amena au bord du lac, bien-sûr appelé Lac Lyndon Baines Johnson. Il y avait du vin, du fromage et une nappe à carreaux rouges tous les pièges romantiques. Et il se lança, "Doris, plus que toutes les femmes que j'ai connues..." Mon coeur trépida. Puis il dit, "Vous me rappelez ma mère." (rires)
It was pretty embarrassing, given what was going on in my mind. But I must say, the older I've gotten, the more I realize what an incredible privilege it was to have spent so many hours with this aging lion of a man. A victor in a thousand contests, three great civil rights laws, Medicare, aid to education. And yet, roundly defeated in the end by the war in Vietnam. And because he was so sad and so vulnerable, he opened up to me in ways he never would have had I known him at the height of his power -- sharing his fears, his sorrows and his worries. And I'd like to believe that the privilege fired within me the drive to understand the inner person behind the public figure, that I've tried to bring to each of my books since then.
C'était assez gênant, étant donné ce qu'il se passait dans ma tête. Mais je dois dire qu'avec les années, je réalise de plus en plus l'incroyable privilège que c'était d'avoir passé tant de temps avec ce lion vieillissant qu'il était. Vainqueur d'un millier de concours, trois lois sur les droits civiques, l'assurance maladie Medicare, l'aide à l'éducation. Et pourtant, franchement vaincu sur la fin par la guerre du Vietnam. Et parce qu'il était si triste et si vulnérable, il s'ouvrit à moi de manière telle qu'il ne l'aurait jamais fait si je l'avais connu au sommet de sa force, partageant ses peurs, ses chagrins et ses inquiétudes. Et j'aimerais croire que ce privilège créa en moi la volonté de comprendre la personne qu'il y a derrière l'icône publique, que j'ai essayé d'apporter à tous les livres depuis.
But it also brought home to me the lessons which Erik Erikson had tried to instill in all of us about the importance of finding balance in life. For on the surface, Lyndon Johnson should have had everything in the world to feel good about in those last years, in the sense that he had been elected to the presidency; he had all the money he needed to pursue any leisure activity he wanted; he owned a spacious ranch in the countryside, a penthouse in the city, sailboats, speedboats. He had servants to answer any whim, and he had a family who loved him deeply.
Mais ça m'a aussi rappelé les leçons qu'Erik Erikson avait essayé de nous inculquer à tous sur l'importance de trouver l'équilibre dans sa vie. Car vu de l'extérieur, Lyndon Johnson aurait dû avoir tout pour être satisfait dans ces dernières années, dans le sens qu'il avait été élu à la présidence. Il avait tout l'argent nécessaire pour s'adonner à n'importe quel loisir qui l'intéresserait. Il était propriétaire d'un ranch spacieux à la campagne, et d'un appartement de grand standing en ville. Des bateaux à voile, à moteur. Il avait des domestiques pour exaucer tous ses caprices, et une famille qui l'aimait profondément.
And yet, years of concentration solely on work and individual success meant that in his retirement he could find no solace in family, in recreation, in sports or in hobbies. It was almost as if the hole in his heart was so large that even the love of a family, without work, could not fill it. As his spirits sagged, his body deteriorated until, I believe, he slowly brought about his own death. In those last years, he said he was so sad watching the American people look toward a new president and forgetting him. He spoke with immense sadness in his voice, saying maybe he should have spent more time with his children, and their children in turn. But it was too late. Despite all that power, all that wealth, he was alone when he finally died -- his ultimate terror realized.
Et pourtant, ces années de concentration exclusive sur le travail et le succès personnel signifiaient que, dans sa retraite, il ne trouvait aucun réconfort dans la famille, les loisirs, le sport ou les hobbies. C'était presque comme si le trou dans son coeur était si vaste que même l'amour d'une famille, sans le travail, ne pouvait le combler. Alors que son humeur se dégradait, son corps déclina jusqu'à, je crois, ce qu'il se laisse mourir. Dans ces dernières années, il disait qu'il était très triste de voir le peuple américain se tourner vers un nouveau président tout en l'oubliant. Il parlait avec une tristesse immense dans la voix, et disait que, peut-être, il aurait dû passer plus de temps avec ses enfants, et avec leurs propres enfants. Mais il était trop tard. Malgré toute cette puissance, toute cette richesse, il était seul quand au final il mourut - et sa peur ultime se réalisa.
So as for that third sphere of play, which he never had learned to enjoy, I've learned over the years that even this sphere requires a commitment of time and energy -- enough so that a hobby, a sport, a love of music, or art, or literature, or any form of recreation, can provide true pleasure, relaxation and replenishment. So deep, for instance, was Abraham Lincoln's love of Shakespeare, that he made time to spend more than a hundred nights in the theater, even during those dark days of the war. He said, when the lights went down and a Shakespeare play came on, for a few precious hours he could imagine himself back in Prince Hal's time.
Et quant au troisième domaine, celui du jeu, qu'il n'avait jamais appris à apprécier, j'ai appris au fil des années que même ce domaine-là exige un engagement de temps et d'énergie. Assez pour que n'importe quel hobby, n'importe quel sport, l'amour de la musique, l'art, la littérature, ou n'importe quelle forme de loisir, puisse apporter un réel plaisir, une relaxation et un épanouissement. La passion d'Abraham Lincoln pour Shakespeare, par exemple, était si grande qu'il trouvait le temps de passer plus d'une centaine de soirées au théâtre, même durant les jours sombres de la guerre. Il disait que quand les lumières s'éteignaient et qu'une pièce de Shakespeare commençait, pendant quelques précieuses heures, il arrivait à s'imaginer à l'époque du Prince Hal.
But an even more important form of relaxation for him, that Lyndon Johnson never could enjoy, was a love of -- somehow -- humor, and feeling out what hilarious parts of life can produce as a sidelight to the sadness. He once said that he laughed so he did not cry, that a good story, for him, was better than a drop of whiskey. His storytelling powers had first been recognized when he was on the circuit in Illinois. The lawyers and the judges would travel from one county courthouse to the other, and when anyone was knowing Lincoln was in town, they would come from miles around to listen to him tell stories. He would stand with his back against a fire and entertain the crowd for hours with his winding tales. And all these stories became part of his memory bank, so he could call on them whenever he needed to. And they're not quite what you might expect from our marble monument.
Mais à ses yeux, une forme encore plus importante de relaxation que Lyndon Johnson n'a jamais su apprécier, était le goût pour, en quelque sorte, l'humour. Et de percevoir que la vie peut créer des moments hilarants qui illuminent la tristesse. Un jour il déclara qu'il riait pour ne pas pleurer. Qu'une bonne histoire était meilleure à ses yeux qu'une lampée de whisky. Ses talents de conteur avaient été repérés pour la première fois quand il exerçait en Illinois. Les juges et les avocats voyageaient d'un tribunal départemental à un autre, Et quand n'importe qui apprenait que Lincoln était dans les parages, ils faisaient des kilomètres pour venir l'écouter raconter des histoires. Il se tenait dos au feu et tenait la foule en haleine pendant des heures avec ses contes. Toutes ces histoires se gravèrent dans sa mémoire et il pouvait y recourir au besoin. Ce n'est pas ce qu'on imagine quand on voit sa statue.
One of his favorite stories, for example, had to do with the Revolutionary War hero, Ethan Allen. And as Lincoln told the story, Mr. Allen went to Britain after the war. And the British people were still upset about losing the Revolution, so they decided to embarrass him a little bit by putting a huge picture of General Washington in the only outhouse, where he'd have to encounter it. They figured he'd be upset about the indignity of George Washington being in an outhouse. But he came out of the outhouse not upset at all. And so they said, "Well, did you see George Washington in there?" "Oh, yes," he said, "perfectly appropriate place for him." "What do you mean?" they said. "Well," he said, "there's nothing to make an Englishman shit faster than the sight of General George Washington." (Laughter) (Applause)
Une des ses histoires préférées, par exemple, était sur le héros révolutionnaire Ethan Allen. Et alors que Lincoln racontait l'histoire, M. Allen se rendit en Grande Bretagne après la guerre. Et les Britanniques étaient toujours contrariés d'avoir perdu la révolution, donc ils décidèrent de l'embarrasser un peu en affichant un énorme portrait du général Washington dans les seuls toilettes des environs, là où il tomberait forcément dessus. Ils se disaient qu'il serait vexé de l'indignité que George Washington soit dans les toilettes. Mais il n'en sortit vexé en aucune façon. Et ils lancèrent: "Avez-vous vu George Washington là-dedans?" "Oh, oui" répondit-il, "c'est un lieu très bien choisi pour lui." "Comment ça?" demandèrent-ils. "Et bien," dit-il, "Pour faire chier un Anglais le plus vite possible, rien de tel que la vision du général Washington." (rires) (applaudissements)
So you can imagine, if you are in the middle of a tense cabinet meeting -- and he had hundreds of these stories -- you would have to relax. So between his nightly treks to the theater, his story telling, and his extraordinary sense of humor and his love of quoting Shakespeare and poetry, he found that form of play which carried him through his days. In my own life, I shall always be grateful for having found a form of play in my irrational love of baseball. Which allows me, from the beginning of spring training to the end of the fall, to have something to occupy my mind and heart other than my work.
Donc vous pouvez imaginez, si vous vous trouviez au milieu d'une réunion ministérielle plutôt tendue, et qu'il avait des centaines d'histoires du genre, vous seriez obligé de vous détendre. Donc entre ses virées nocturnes au théâtre, ses contes, son extraordinaire sens de l'humour et son amour pour les citations de Shakespeare et de poésie, il avait trouvé cette forme de jeu qui le faisait aller de l'avant. Dans ma propre vie, je serai toujours reconnaissante d'avoir trouvé une forme de jeu dans mon amour déraisonné du baseball. Qui me permet, du début de la saison au printemps à sa fin en automne, d'avoir quelque chose pour occuper mon esprit et mon coeur autre que mon travail.
It all began when I was only six years old, and my father taught me that mysterious art of keeping score while listening to baseball games -- so that when he went to work in New York during the day, I could record for him the history of that afternoon's Brooklyn Dodgers game. Now, when you're only six years old, and your father comes home every single night and listens to you -- as I now realize that I, in excruciating detail, recounted every single play of every inning of the game that had just taken place that afternoon. But he made me feel I was telling him a fabulous story. It makes you think there's something magic about history to keep your father's attention.
Tout commença quand je n'avais que 6ans, et que mon père m'apprit cet art mystérieux de suivre le score en écoutant les matchs de baseball. Afin que,quand il allait travailler à New York dans la journée, je puisse me souvenir pour lui de l'histoire du jeu des Brooklyn Dodgers de l'après-midi. Et, quand on a seulement six ans, et que son père rentre à la maison tous les soirs pour nous écouter -- maintenant je réalise que je racontais dans les moindres détails le jeu de chacun des joueurs du match qui venait de se jouer le même après-midi. Il me donnait l'impression que je lui racontais une histoire fabuleuse. Cela fait penser qu'il y a quelque chose de magique dans l'histoire pour retenir l'attention prolongée de son père.
In fact, I'm convinced I learned the narrative art from those nightly sessions with my father. Because at first, I'd be so excited I would blurt out, "The Dodgers won!" or, "The Dodgers lost!" Which took much of the drama of this two-hour telling away. (Laughter) So I finally learned you had to tell a story from beginning to middle to end. I must say, so fervent was my love of the old Brooklyn Dodgers in those days that I had to confess in my first confession two sins that related to baseball.
En fait, je suis sûre que ce sont ces moments le soir avec mon père qui m'ont appris l'art de conter. Car au départ, j'étais si excitée que je lâchais "Les Dodgers ont gagné!" ou "Les Dodgers ont perdu!" Ce qui enlevait le suspense de l'histoire qui durait 2heures. (rires) Donc j'ai finallement appris qu'il fallait raconter une histoire du début au milieu puis à la fin. Je dois dire, que pendant ces années ma passion des Brooklyn Dodgers était si ardente, que lors de ma première confession j'ai dû avouer deux pêchés liés au baseball.
The first occurred because the Dodgers' catcher, Roy Campanella, came to my hometown of Rockville Centre, Long Island, just as I was in preparation for my first Holy Communion. And I was so excited -- first person I'd ever see outside of Ebbets Field. But it so happened he was speaking in a Protestant Church. When you are brought up as a Catholic, you think that if you ever set foot in a Protestant Church, you'll be struck dead at the threshold. So I went to my father in tears, "What are we going to do?" He said, "Don't worry. He's speaking in a parish hall. We're sitting in folding chairs. He's talking about sportsmanship. It's not a sin." But as I left that night, I was certain that somehow I'd traded the life of my everlasting soul for this one night with Roy Campanella. (Laughter) And there were no indulgences around that I could buy. So I had this sin on my soul when I went to my first confession. I told the priest right away. He said, "No problem. It wasn't a religious service." But then, unfortunately, he said, "And what else, my child?"
Le premier arriva parce que le receveur des Dodgers, Roy Campanella, était venu dans ma ville de Rockville Centre, à Long Island, pile quand je me préparais pour ma Communion Solennelle. Et j'étais si exictée -- Première personne je voyais à part pour Ebbet Field. Mais il s'est trouvé qu'il donnait un discours dans une église protestante. Quand on est élevé en catholique, on se dit que si un jour on met le pied dans un église protestante, on sera banni à jamais du Paradis. Alors je suis allée voir mon père en pleurs, "Que va-t-on faire?" Il répondit, "Ne t'inquiète pas. Il donne son discours dans le hall d'une paroisse. On est assis sur des chaises pliantes. Il parle de sport. Ce n'est pas un péché." Mais alors que je partais ce soir-là, j'étais certaine que d'une certaine façon j'avais échangé mon éternité dans l'au-delà pour cette soirée-là avec Roy Campanella. (rires) Et il n'était pas possible de trouver un moyen de se racheter. Donc c'est avec ce péché dans l'âme que j'allai à ma première confession. Je l'ai dit directement au prêtre. Il a dit, "Pas de problème. Ce n'était pas un service religieux." Et alors, par malchance, il dit, "Et quoi d'autre, mon enfant?"
And then came my second sin. I tried to sandwich it in between talking too much in church, wishing harm to others, being mean to my sisters. And he said, "To whom did you wish harm?" And I had to say that I wished that various New York Yankees players would break arms, legs and ankles -- (Laughter) -- so that the Brooklyn Dodgers could win their first World Series. He said, "How often do you make these horrible wishes?" And I had to say, every night when I said my prayers. (Laughter) So he said, "Look, I'll tell you something. I love the Brooklyn Dodgers, as you do, but I promise you some day they will win fairly and squarely. You do not need to wish harm on others to make it happen." "Oh yes," I said. But luckily, my first confession -- to a baseball-loving priest! (Laughter)
Et là je racontai mon deuxième péché. J'essayai de le faire passer entre parler trop à la messe, souhaiter du mal aux autres, être méchante avec mes soeurs. Puis il dit, "A qui as-tu souhaité du mal?" Et je me suis vue obligée de raconter que j'avais souhaité que les joueurs des New York Yankees se cassent les bras, les jambes et les chevilles (rires) ...pour que les Brooklyn Dodgers puissent gagner le Mondial pour la première fois. Il dit, "Et tu fais ces souhaits horribles souvent?" J'ai dû avouer que c'était tous les soirs quand je faisais ma prière. (rires) Alors il dit, "Ecoute, je vais te dire quelque chose. Comme toi, j'adore les Brooklyn Dodgers mais je te promets qu'un jour ils gagneront d'une manière juste et nette. Tu n'as pas besoin de souhaiter du mal aux autres pour que ça arrive." "Oh, oui" je dis. Mais par chance, ma première confession fut avec un prêtre fan de baseball! (rires)
Well, though my father died of a sudden heart attack when I was still in my 20s, before I had gotten married and had my three sons, I have passed his memory -- as well as his love of baseball -- on to my boys. Though when the Dodgers abandoned us to come to L.A., I lost faith in baseball until I moved to Boston and became an irrational Red Sox fan. And I must say, even now, when I sit with my sons with our season tickets, I can sometimes close my eyes against the sun and imagine myself, a young girl once more, in the presence of my father, watching the players of my youth on the grassy fields below: Jackie Robinson, Roy Campanella, Pee Wee Reese, and Duke Snider.
Et bien, mon père mourut soudainement d'une crise cardique quand j'avais seulement la vingtaine, avant que je me marie et que j'aie mes trois fils. J'ai transmis son souvenir, tout comme son amour du baseball -- à mes garçons. Et pourtant quand les Dodgers nous ont abandonné pour aller à Los Angeles, J'ai perdu la foi du baseball jusqu'à ce que je déménage à Boston où je suis devenue une fan inconditionnelle des Red Socks. Et je dois dire que, même maintenant, quand je m'assois avec mes fils avec nos tickets pour la saison, je peux parfois fermer mes yeux au soleil et m'imaginer, petite fille, en présence de mon père, à regarder les joueurs de mon enfance sur la pelouse plus bas. Jackie Robinson, Roy Campanella, Pee Wee Reese, et Duke Snider.
I must say there is magic in these moments. When I open my eyes and I see my sons in the place where my father once sat, I feel an invisible loyalty and love linking my sons to the grandfather whose face they never had a chance to see, but whose heart and soul they have come to know through all the stories I have told. Which is why, in the end, I shall always be grateful for this curious love of history, allowing me to spend a lifetime looking back into the past. Allowing me to learn from these large figures about the struggle for meaning for life. Allowing me to believe that the private people we have loved and lost in our families, and the public figures we have respected in our history, just as Abraham Lincoln wanted to believe, really can live on, so long as we pledge to tell and to retell the stories of their lives. Thank you for letting me be that storyteller today. (Applause) Thank you.
Je dois dire que ces moments sont empreints de magie. Quand j'ouvre les yeux et que je vois mes fils là où mon père s'assit un jour, Je ressens une loyauté et un amour invisible qui relie mes fils à leur grand-père dont ils n'ont jamais eu la chance de voir le visage, mais dont ils ont appris à connaître le coeur et l'âme à travers les histoires que je leur ai racontées. C'est pourquoi finalement, je serai toujours reconnaissante de son amour curieux de l'histoire, qui m'a permis de passer ma vie entière à regarder en arrière. Qui m'a permis d'apprendre de ces personnalités célèbres au sujet de la lutte pour le sens de la vie. Qui m'a permis de croire que les personnes intimes que l'on a aimées et perdues dans notre famille, et les icônes célèbres que l'on a respectées tout au long de notre Histoire, peuvent, comme Abraham Lincoln voulait le croire, continuer à vivre, aussi longtemps que l'on s'engage à raconter et re-raconter l'histoire de leur vie. Merci de m'avoir permis d'être la conteuse aujourd'hui. (applaudissements) Merci.