Yeah, so a couple of years ago I was turning 60, and I don't like being 60. (Laughter) And I started grappling with this existential angst of what little I had done with my life. It wasn't the resume of breaking this record here, it was more like, who had I become? How had I spent my valuable time? How could this have gone by like lightning? And I couldn't forgive myself for the countless, countless hours I had lost in negative thought -- all the time I had spent beating myself up for losing my marriage and not stopping the sexual abuse when I was a kid and career moves and this and this and this. Just why, why didn't I do it better? Why? Why? Why? And then my mother died at 82. And so I starting thinking, not only am I not happy with the past, now I'm getting choked with, "I've only got 22 years left." What am I going to do with this short amount of time that's just fleeting? And I'm not in the present whatsoever.
Bon, alors, il y a deux ans, j'ai eu 60 ans, et je n'aime pas avoir 60 ans. (Rires) Et j'ai commencé à affronter l'angoisse existentielle de savoir le peu que j'avais fait de ma vie. Ce n'était pas une question de palmarès, d'avoir battu tel ou tel record, c'était plutôt du genre : qui suis-je devenue ? Comment ai-je dépensé mon précieux temps ? Comment a-t-il pu passer ainsi, comme l'éclair ? Et je ne pouvais pas me pardonner. les heures innombrables, innombrables, que j'avais perdues en pensées négatives ; tout le temps que j'avais passé à m'accuser d'avoir raté mon mariage, et de ne pas avoir fait cesser les abus sexuels quand j'étais une enfant, et de certains choix de carrière, etc, etc, etc. Pourquoi, mais pourquoi ne pas avoir mieux réussi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Et puis ma mère est morte, à 82 ans. Alors j'ai commencé à réfléchir : non seulement je ne suis pas heureuse de mon passé, mais maintenant je me sens étouffée par l'idée que je n'ai plus que 22 ans à vivre. Que vais-je bien pouvoir faire de ce court laps de temps tellement fugace ? Et, de toute façon, je ne vis pas l'instant présent.
And I decided the remedy to all this malaise was going to be for me to chase an elevated dream, an extreme dream, something that would require utter conviction and unwavering passion, something that would make me be my best self in every aspect of my life, every minute of every day, because the dream was so big that I couldn't get there without that kind of behavior and that kind of conviction. And I decided, it was an old dream that was lingering, that was from so many years ago, three decades ago -- the only sort of world class swim I had tried and failed at back in my 20s -- was going from Cuba to Florida. It was deep in my imagination.
J'ai décidé que le remède à tout ce malaise allait être pour moi de poursuivre un rêve supérieur, un rêve extrême, quelque chose qui nécessiterait une conviction absolue et une passion inébranlable, quelque chose qui me ferait devenir le meilleur de moi-même dans tous les aspects de ma vie, chaque minute de chaque jour, parce que le rêve serait si grand que je ne pourrais pas y arriver sans une attitude et une conviction de cette sorte. Et j'ai décidé... c'était un ancien rêve qui persistait, depuis tant d'années, depuis 30 ans ; la seule sorte de nage au niveau mondial que j'avais essayé et où j'avais échoué quand j'avais une vingtaine d'années ; c'était d'aller de Cuba à la Floride. C'était profondément ancré dans mon imaginaire.
No one's ever done it without a shark cage. It's daunting. It's more than a hundred miles across a difficult passage of ocean. It's probably, at my speed, at my age -- for anybody's speed at anybody's age -- going to take 60, maybe 70, hours of continuous swimming, never getting out on the boat.
Personne ne l'a jamais fait sans cage anti-requins. C'est intimidant. C'est plus de 160 kilomètres au travers d'un détroit océanique difficile. Probablement, à ma vitesse, à mon âge - à la vitesse de n'importe qui à n'importe quel âge - cela prendra 60, 70 heures peut-être, de nage continue, sans jamais remonter sur le bateau.
And I started to train. I hadn't swum for 31 years, not a stroke. And I had kept in good shape, but swimming's a whole different animal. As a matter of fact, this picture is supposed to be me during training. It's a smiling face. And when you're training for this sport, you are not smiling. (Laughter) It's an arduous, difficult sport, and I don't remember smiling at any time during this sport. As I said, I respect other sports, and I compare this sport sometimes to cycling and to mountain climbing and other of the expedition type events, but this is a sensory deprivation, a physical duress. And when I started in with the eight hours and the 10 hours and the 12 hours and the 14 hours and the 15 hours and the 24-hour swims, I knew I had it, because I was making it through these.
J'ai commencé à m'entraîner. Je n'avais plus nagé depuis 31 ans, pas un mouvement. J'avais conservé la forme, mais la natation, c'est une toute autre bestiole. En fait, cette photo est censée me montrer pendant l'entraînement. C'est un visage souriant. Alors que quand vous vous entraînez à ce sport, vous ne souriez pas. (Rires) C'est un sport ardu, difficile, et je ne me souviens pas avoir souri une seule fois en le pratiquant. Comme je l'ai dit, je respecte les autres sports, et je compare parfois celui-ci au cyclisme, à l'alpinisme, et aux autres aventures du genre expéditions, mais là, il s'agit de privation sensorielle, de contrainte physique. Et quand j'ai commencé à faire des nages de 8 heures, et de 10 heures, et de 12 heures, et de 14 heures, et de 15 heures, et de 24 heures, j'ai su que j'avais ce qu'il fallait, parce que j'y arrivais.
And when I said I'm going to go out and do a 15-hour swim, and we're coming into the dock after a long day and it's now night, and we come in and it's 14 hours and 58 minutes and I can touch the dock and we're done, the trainer says, "That's great. It's 14 hours 58 minutes. Who cares the last two minutes?" I say, "No, it's got to be 15 hours," and I swim another minute out and another minute back to make the 15 hours.
Quand je disais : « Je vais sortir faire une nage de 15 heures », et que nous revenions au port après une longue journée, et qu'il faisait nuit, et qu'à notre arrivée, cela fait 14 heures et 58 minutes, et je peux toucher le quai, et j'ai fini, l'entraîneur dit : « C'est super. Ça fait 14 heures et 58 minutes. Au diable les deux dernières minutes », je réponds : « Non, ça doit faire 15 heures », et je repars nager, une autre minute aller, et une autre minute retour, pour faire les 15 heures.
And I put together an expedition. It's not that I didn't have help, but honestly, I sort of led, I was the team leader. And to get the government permissions, you read in the paper, you think it's easy to get into Cuba everyday? Try going in with an armada like we had of 50 people and five boats and CNN's crew, etc. The navigation is difficult. There's a big river called the Gulf Stream that runs across and it's not going in the direction you are. It's going to the east and you'd like to go north. It's tricky. And there's dehydration. And there's hypothermia. And there are sharks. And there are all kinds of problems. And I gathered together, honestly, the world's leading experts in every possible way.
Et je monte une expédition. Ce n'est pas que je n'avais personne pour m'aider, mais franchement, c'est plutôt moi qui dirigeait, j'étais le chef d'équipe. Pour avoir les autorisations gouvernementales, vous lisez les journaux, vous pensez que c'est simple comme bonjour d'aller à Cuba ? Essayez donc d'y aller avec une armada comme la nôtre, 50 personnes et 5 bateaux, et l'équipe de CNN, etc. La navigation est difficile. Il y a un courant qu'on appelle le Gulf Stream, qui coupe la route, et qui ne va pas dans la même direction que vous. Il va vers l'Est, et vous aimeriez aller au Nord. C'est délicat. Et il y a la déshydratation. Et il y a l'hypothermie. Et il y a des requins. Et toutes sortes de problèmes. Franchement, j'ai rassemblé les meilleurs experts mondiaux sur tous ces sujets.
And a month ago, the 23rd of September, I stood on that shore and I looked across to that long, long faraway horizon and I asked myself, do you have it? Are your shoulders ready? And they were. They were prepared. No stone left unturned. Was the mind ready? You know, you're swimming with the fogged goggles, you're swimming at 60 strokes a minute, so you're never really focused on anything, you don't see well. You've got tight bathing caps over your ears trying to keep the heat of the head, because it's where the hypothermia starts, and so you don't hear very well. You're really left alone with your own thoughts. And I had all kinds of counting systems ready there in English, followed by German, followed by Spanish, followed by French. You save the French for last.
Et il y a un mois, le 23 septembre, je me tenais sur ce rivage, et je regardais vers ce très, très lointain horizon, et je me suis demandé : « As-tu ce qu'il faut ? Est-ce que tes épaules sont prêtes ? » Elles l'étaient. Elles s'étaient préparées. On n'avait oublié aucun détail. Est-ce que l'esprit était prêt ? Vous savez, vous nagez avec des lunettes embuées, vous nagez à 60 battements par minute, alors votre regard n'est jamais vraiment fixé sur rien, vous ne voyez pas bien. Vous avez un bonnet de bain serré sur les oreilles, pour essayer de garder la chaleur de la tête, parce que c'est par là que commence l'hypothermie, alors vous n'entendez pas très bien. Vous êtes vraiment seul avec vos pensées. J'avais prévu tout un tas de différents systèmes de comptage, en anglais, suivi de l'allemand, suivi de l'espagnol, suivi du français. Vous gardez le français pour la fin.
And I had songs, I had a playlist in my head -- not through headphones, in my own head -- of 65 songs. And I couldn't wait to get into the dark in the middle of the night, because that's when Neil Young comes out. (Laughter) And it's odd, isn't it? You'd think you'd be singing Leonard Cohen's "Hallelujah" out in the majesty of the ocean, not songs about heroin addiction in New York City. But no, for some reason I couldn't wait to get into the dark of the night and be singing, ♫ "A heard you knocking at my cellar door ♫ ♫ I love you baby and I want some more ♫ ♫ Ooh, ooh, the damage done" ♫
Et j'avais des chansons, j'avais une playlist dans la tête, pas avec des écouteurs, mais dans ma propre tête, de 65 chansons. Et je bouillais d'impatience d'être dans le noir, au milieu de la nuit, parce que c'est là que Neil Young fait son apparition. (Rires) C'est bizarre, non ? On pourrait croire que vous aller chanter "Alléluia", de Leonard Cohen, face à la majesté de l'océan, pas des chansons qui parlent d'addiction à l'héroïne, à New-York. Mais non, pour une raison inconnue, j'étais très impatiente de me retrouver dans l'obscurité de la nuit, et de chanter : ♫ "Je t'ai entendue frapper à la porte de ma cave ♫ ♫ Je t'aime, bébé, et j'en veux un peu plus ♫ ♫ Ooh, ooh, le mal est fait. ♫
(Applause)
(Applaudissements)
The night before I started, I finished Stephen Hawking's "The Grand Design." And I couldn't wait to trip the mind fantastic. About the 50th hour, I was going to start thinking about the edge of the universe. Is there an edge? Is this an envelope we're living inside of, or no, does it go onto infinity in both time and space? And there's nothing like swimming for 50 hours in the ocean that gets you thinking about things like this. I couldn't wait to prove the athlete I am, that nobody else in the world can do this swim. And I knew I could do it.
La nuit précédant mon départ, j'ai terminé "The Grand Design", de Stephen Hawking. Et j'étais pressée de commencer ce fantastique voyage mental. Après la 50ème heure, j'allais commencer à penser aux limites de l'Univers. Y a-t-il une limite ? Est-ce une enveloppe dans laquelle nous vivons, ou au contraire, s'étend-il infiniment à la fois dans le temps et dans l'espace ? Il n'y a rien de tel que de nager 50 heures dans l'océan pour vous faire réfléchir à des choses comme ça. J'étais impatiente de prouver quelle athlète j'étais, que personne d'autre au monde ne pouvait réussir cet exploit. Et je savais que j'en étais capable.
And when I jumped into that water, I yelled in my mother's French, "Courage!" And I started swimming, and, oh my God, it was glassy. And we knew it, all 50 people on the boat, we all knew this was it, this was our time. And I reminded myself a couple hours in, you know, the sport is sort of a microcosm of life itself. First of all, you're going to hit obstacles. And even though you're feeling great at any one moment, don't take it for granted, be ready, because there's going to be pain, there's going to be suffering. It's not going to feel this good all the way across. And I was thinking of the hypothermia and maybe some shoulder pain and all the other things -- the vomiting that comes from being in the saltwater. You're immersed in the liquid. Your body doesn't like the saltwater. After a couple of days, three days, you tend to rebel in a lot of physical ways.
Et quand j'ai plongé dans l'eau, j'ai crié, dans le français de ma mère : « Courage ! » Et j'ai commencé à nager, et mon Dieu, l'eau était lisse comme un miroir. Et nous avons tous su, les 50 personnes sur le bateau, nous avons tous su que c'était le moment, que c'était notre heure. Je me suis souvenu, au bout de deux heures, vous savez, le sport est comme un microcosme de la vie elle même. Tout d'abord, vous allez vous heurter à des obstacles. Et même si vous vous sentez en pleine forme à chaque instant, ne tenez pas cela pour acquis, soyez prêt, parce qu'il va y avoir de la douleur, il va y avoir de la souffrance. Vous n'allez pas vous sentir aussi bien pendant toute la traversée. Je pensais à l'hypothermie, et peut-être à quelques douleurs à l'épaule, et à tout ça ; les nausées provoquées par le séjour dans l'eau salée. Vous êtes immergés dans le liquide. Votre corps n'aime pas l'eau salée. Après deux, trois jours, il se rebelle de tout un tas de façons concrètes.
But no, two hours in, wham! Never in my life ... I knew there were Portuguese men o' war, all kinds of moon jellies, all kinds of things, but the box jellyfish from the southern oceans is not supposed to be in these waters. And I was on fire -- excruciating, excruciating pain. I don't know if you can still see the red line here and up the arm. Evidently, a piece this big of tentacle has a hundred-thousand little barbs on it and each barb is not just stinging your skin, it's sending a venom. The most venomous animal that lives in the ocean is the box jellyfish. And every one of those barbs is sending that venom into this central nervous system. So first I feel like boiling hot oil, I've been dipped in. And I'm yelling out, "Fire! Fire! Fire! Fire! Help me! Somebody help me!" And the next thing is paralysis. I feel it in the back and then I feel it in the chest up here, and I can't breathe. And now I'm not swimming with a nice long stroke, I'm sort of crabbing it this way. Then come convulsions.
Mais non, après deux heures, BAM ! Jamais dans ma vie... Je savais qu'il y avait des physalies, toutes sortes d'aurélies, toutes sortes de choses, mais la guêpe de mer, des mers australes, n'est pas supposée se trouver dans ces eaux. J'étais en feu ; une douleur atroce, atroce. Je ne sais pas si vous pouvez encore voir la ligne rouge, là, et le long du bras. Visiblement, un morceau de tentacule de cette longueur porte une centaine de milliers de petits dards, et chaque dard ne fait pas que vous piquer la peau, il vous injecte un venin. L'animal le plus venimeux qui vive dans l'océan est la guêpe de mer. Chacun de ces dards vous envoie du venin dans le système nerveux central. Tout d'abord, je me suis senti comme plongée dans de l'huile bouillante. Et j'ai hurlé :"Au feu ! Au feu ! Au feu ! Au feu ! Au secours ! Aidez-moi !" Ensuite, il y a la paralysie. Je la sens dans le dos, puis je la sens là, dans la poitrine, et je ne peux plus respirer. Maintenant, je ne nage plus avec de grands mouvements fluides, je m'agite de cette façon. Puis viennent les convulsions.
A young man on our boat is an EMT. He dives in to try to help me. He's stung. They drag him out on the boat, and he's -- evidently, I didn't see any of this -- but lying on the boat and giving himself epinephrine shots and crying out. He's 29 years old, very well-built, lean, he's six-foot, five, weighs 265 lbs., and he is down. And he is crying and he's yelling to my trainer who's trying to help me. And he's saying, "Bonnie, I think I'm going to die. My breath is down to three breaths a minute. I need help, and I can't help Diana."
Un des jeunes hommes sur le bateau est médecin urgentiste. Il plonge pour essayer de m'aider. Il est piqué. Ils le sortent de l'eau, et il - évidemment, je n'ai rien vu de tout cela - il est couché sur le bateau, et il se fait lui-même des piqûres d'adrénaline, et il hurle. Il a 29 ans, bien bâti, mince, il fait 1 m 95, il pèse 120 kilos, et il est couché. Et il pleure, et il crie à mon entraîneur, qui essaie de m'aider. Il crie : "Bonnie, je crois que je vais mourir. Ma respiration est tombée à trois par minute. J'ai besoin d'aide, et je ne peux pas aider Diana."
So that was at eight o'clock at night. The doctor, medical team from University of Miami arrived at five in the morning. So I swam through the night, and at dawn they got there and they started with prednisone shots. I didn't get out, but was in the water taking prednisone shots, taking Xanax, oxygen to the face. It was like an ICU unit in the water. (Laughter) And I guess the story is that even Navy SEALS who are stung by the box jelly, they're done. They either die or they quickly get to a hospital.
Il était huit heures du soir. Le docteur, l'équipe médicale de l'Université de Miami, est arrivée à cinq heures du matin. J'ai nagé toute la nuit, et à l'aube, ils sont arrivés, et ils ont commencé avec des injections de prednisone. Je ne suis pas sortie de l'eau, mais j'y suis restée, avec des injections de prednisone, avec du Xanax, un masque à oxygène. C'était comme une unité de soins intensifs dans l'eau. (Rires) Le truc, c'est que même les SEAL de la Navy, quand ils se font piquer par la guêpe de mer, ils sont fichus. Soit ils meurent, soit ils atteignent rapidement un hôpital.
And I swam through the night and I swam through the next day. And the next night at dusk, again, wham! The box jelly again -- all across the neck, all across here. And this time, I don't like it, I didn't want to give into it, but there's a difference between a non-stop swim and a staged swim. And I gave in to the staged swim. And they got me out and they started again with the epinephrine and the prednisone and with the oxygen and with everything they had on board. And I got back in. And I swam through that night and into the next day. And at 41 hours, this body couldn't make it. The devastation of those stings had taken the respiratory system down so that I couldn't make the progress I wanted. And the dream was crushed.
J'ai nagé toute la nuit, et tout le jour suivant, Et la nuit suivante, au crépuscule, encore, BAM ! Encore la guêpe de mer ; sur tout le cou, sur toute la largeur, là. Et cette fois, je n'aime pas ça, je ne voulais pas en arriver là, mais il y a une différence entre une traversée à la nage sans interruption, et une traversée par étapes. Et j'ai accepté la traversée par étapes. Ils m'ont sorti, et ils ont recommencé avec l'adrénaline et la prednisone, avec l'oxygène, et tout ce qu'ils avaient à bord. Et j'y suis retournée. Et j'ai nagé toute cette nuit, et le jour suivant. Et à la 41ème heure, ce corps a jeté l'éponge. La dévastation de ces piqures avait démoli le système respiratoire, de sorte que je ne pouvais pas progresser comme je le voulais. Et le rêve était brisé.
And how odd is this intelligent person who put this together and got all these world experts together. And I knew about the jellyfish, but I was sort of cavalier. A lot of athletes have this, you know, sort of invincibility. They should worry about me. I don't worry about them. I'll just swim right through them. We've got benadryl on board. If I get stung, I'll just grin and bear it. Well there was no grin and bearing this.
Comme c'est bizarre, cette personne intelligente, qui a tout organisé, qui a rassemblé tous ces experts du monde entier. Je savais qu'il y avait des méduses, mais j'ai été cavalière. Beaucoup d'athlètes, vous savez, ont cette sorte d’invincibilité. Elles n'ont qu'à prendre garde à moi. Je ne me soucie pas d'elles. Je vais tout bonnement nager en plein dedans. On a du Bendryl à bord. Si je suis piquée, je vais serrer les dents et le supporter. Eh bien, il n'était pas possible de serrer les dents et de supporter ça.
As a matter of fact, the best advice I got was from an elementary school class in the Caribbean. And I was telling these kids, 120 of them -- they were all in the school on the gymnasium floor -- and I was telling them about the jellyfish and how they're gelatinous and you can't see them at night especially. And they have these long 30 to 40 to 50-ft. tentacles. And they do this wrapping. And they can send the poison into the system.
En fait, le meilleur conseil que j'ai reçu, venait d'une classe de primaire, dans la Caraïbe. Je racontais à ces mômes, ces 120 mômes - ils étaient tous assis sur le sol du gymnase de l'école - et je leur parlais des méduses, et comme elles sont gélatineuses, et comme vous ne pouvez pas les voir, surtout la nuit. Et elles ont ces tentacules longues de 10, 12, jusqu'à 15 mètres. Elles les enroulent autour de leurs proies. Et elles peuvent envoyer le poison dans le système nerveux.
And a little kid from the back was like this. And I said, "What's your name?" "Henry." "Henry, what's your question?" He said, "Well, I didn't have a question so much as I had a suggestion." He said, "You know those guys who really believe in what they believe in and so they wear bombs?" And I said, "Well it's odd that you've learned of this as a noble kind of pursuit, but yeah, I know those guys." He said, "That's what you need. You need like a school of fish that would swim in front of you like this." (Laughter) "And when the jellyfish come and they wrap their tentacles around the fish, they're going to be busy with them, and you'll just scoot around." I said, "Oh, it's like a suicide army." He said, "That's what I'm talking about. That's what you need."
Et un petit gamin, à l'arrière, faisait comme ça. J'ai dit : « Quel est ton nom ? » « Henry ». « Henry, quelle est ta question ? » Il a dit : « Eh bien, je n'avais pas tellement une question, mais plutôt une suggestion. » Il a dit : « Vous savez, ces types qui croient vraiment à ce qu'ils croient, et qui portent des bombes ? » Et j'ai dit : « C'est drôle que tu voies cela comme une noble quête, mais oui, je les connais. » Il a dit : « C'est ça qu'il vous faut. Il vous faut comme un banc de poissons, qui nageraient comme ça devant vous. » (Rires) « Et quand les méduses arrivent, et qu'elles enroulent leurs tentacules autour des poissons, elles seront occupées avec eux, et vous ferez vite le tour. » J'ai dit : « Oh, c'est comme une armée suicide. » Il a dit : « C'est ça dont je parle. C'est ce qu'il vous faut. »
And little did I know, that you should listen to eight year-olds. And so I started that swim in a bathing suit like normal, and, no joke, this is it; it came from the shark divers. I finished the swim like this. I was swimming with this thing on. That's how scared of the jellyfish I was.
J'aurais dû savoir qu'il faut toujours écouter les enfants de 8 ans. Mais j'ai commencé cette traversée avec un maillot de bain, normalement, sans blaguer, le voici, il vient des plongeurs de requins. J'ai fini comme ça. Je nageais avec ça sur la tête. C'est dire à quel point j'avais peur des méduses.
So now what do I do? I wouldn't mind if every one of you came up on this stage tonight and told us how you've gotten over the big disappointments of your lives. Because we've all had them, haven't we? We've all had a heartache. And so my journey now is to find some sort of grace in the face of this defeat. And I can look at the journey, not just the destination. I can feel proud. I can stand here in front of you tonight and say I was courageous. Yeah.
Alors maintenant, quoi faire ? Je ne serais pas contre si vous montiez ce soir sur cette scène, nous expliquer comment vous avez surmonté les grosses déceptions de la vie. Parce que nous en avons tous eu, non ? Nous avons tous eu le cœur brisé. Alors maintenant, ma quête, ce sera de trouver une sorte de grâce face à cette défaite. Je peux regarder le parcours en lui-même, et pas seulement le but. Je peux être fière. Je peux me tenir devant vous ce soir, et dire que j'ai été courageuse. Ouais.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
And with all sincerity, I can say, I am glad I lived those two years of my life that way, because my goal to not suffer regrets anymore, I got there with that goal. When you live that way, when you live with that kind of passion, there's no time, there's no time for regrets, you're just moving forward. And I want to live every day of the rest of my life that way, swim or no swim. But the difference in accepting this particular defeat is that sometimes, if cancer has won, if there's death and we have no choice, then grace and acceptance are necessary.
Et en toute sincérité, je peux dire que je suis heureuse d'avoir vécu ainsi ces deux années de ma vie, parce que mon but de ne plus jamais avoir de regrets, je l'ai atteint, ce but. Quand vous vivez ainsi, quand vous vivez avec cette sorte de passion, il n'y a pas de temps, il n'y a pas de temps pour les regrets, vous avancez, c'est tout. Et je veux vivre ainsi chaque jour du reste de ma vie, nage ou pas nage. Mais la différence avec cette défaite particulière, c'est que parfois, si le cancer a gagné, si c'est la mort, et que l'on n'a pas le choix, alors la grâce et l'acceptation sont nécessaires.
But that ocean's still there. This hope is still alive. And I don't want to be the crazy woman who does it for years and years and years, and tries and fails and tries and fails and tries and fails, but I can swim from Cuba to Florida, and I will swim from Cuba to Florida.
Mais cet océan est toujours là. L'espoir est toujours vivant. Je ne veux pas être cette folle, qui continue pendant des années et des années, à essayer et à échouer, et échouer, et échouer, mais je peux nager de Cuba jusqu'en Floride, et je nagerai de Cuba jusqu'en Floride.
Thank you. Thank you.
Merci. Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
And so, what after that? Are you going to swim the Atlantic? No, that's the last swim. It's the only swim I'm interested in. But I'm ready. And by the way, a reporter called me the other day and he said he looked on Wikipedia and he said he saw my birthday was August 22nd 1949, and for some odd reason in Wikipedia, they had my death date too. (Laughter) He said, "Did you know you're going to die the same place you were born, New York City, and it's going to be in January of '35?" I said, "Nope. I didn't know." And now I'm going to live to 85. I have three more years than I thought.
Et après ça ? Allez-vous traverser l'Atlantique ? Non, c'est la dernière traversée. C'est la seule qui m'intéresse. Mais je suis prête. Et à propos, un journaliste m'a appelée l'autre jour, et il m'a dit qu'il avait regardé sur Wikipédia, et qu'il avait vu que ma date de naissance était le 22 août 1949, et pour une raison étrange, sur Wikipédia, ils ont aussi ma date de décès. (Rires) Il a dit : « Saviez-vous que vous alliez mourir au même endroit que là où vous êtes née, à New-York, et que ce serait en janvier 2035 ? » J'ai dit : « Non, je ne le savais pas. » Et voilà que je vais vivre jusqu'à 85 ans ! J'ai trois ans de plus que je ne le pensais !
And so I ask myself, I'm starting to ask myself now, even before this extreme dream gets achieved for me, I'm asking myself, and maybe I can ask you tonight too, to paraphrase the poet Mary Oliver, she says, "So what is it, what is it you're doing, with this one wild and precious life of yours?"
Je me suis alors demandé, je commence à me demander maintenant, avant même que je n’accomplisse ce rêve extrême, je me demande, et peut-être puis-je vous poser la question à vous aussi ce soir, pour citer la poétesse Mary Oliver, elle dit : « Que faites-vous, que faites-vous donc, avec cette précieuse et sauvage existence qui est la vôtre ? »
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you. Thank you. Thank you. Thank you.
Merci. Merci. Merci. Merci.
(Applause) Live it large. Live it large.
(Applaudissements) Vivez en grand ! Vivez en grand !