In the 17th century, a woman named Giulia Tofana had a very successful perfume business. For over 50 years she ran it. It sort of ended abruptly when she was executed — (Laughter) — for murdering 600 men. You see, it wasn't a very good perfume. In fact, it was completely odorless and tasteless and colorless, but as a poison, it was the best money could buy, so women flocked to her in order to murder their husbands.
Au 17ème siècle, une femme qui s'appelait Giulia Tofana tenait une boutique de parfum très en vogue. Son commerce a tenu 50 ans. Mais a connu, en quelques sortes, une fin brutale quand elle fut exécutée..." (Rires) pour avoir assassiné 600 hommes. Ah ça! Ce n'était pas un très bon parfum. Il n'avait ni odeur, ni couleur et était insipide, mais en tant que poison, c'était le meilleur de sa catégorie, et les femmes se l'arrachaient pour assassiner leur mari.
It turns out that poisoners were a valued and feared group, because poisoning a human being is a quite difficult thing. The reason is, we have sort of a built-in poison detector. You can see this as early as even in newborn infants. If you are willing to do this, you can take a couple of drops of a bitter substance or a sour substance, and you'll see that face, the tongue stick out, the wrinkled nose, as if they're trying to get rid of what's in their mouth. This reaction expands into adulthood and becomes sort of a full-blown disgust response, no longer just about whether or not we're about to be poisoned, but whenever there's a threat of physical contamination from some source. But the face remains strikingly similar. It has expanded more, though, than just keeping us away from physical contaminants, and there's a growing body of evidence to suggest that, in fact, this emotion of disgust now influences our moral beliefs and even our deeply held political intuitions.
Il se trouve que les empoisonneurs étaient un groupe craint et respecté, en effet, empoisonner un être humain est une tâche ardue. L'explication à cela est que nous possédons une sorte de détecteur de poison. présent déjà chez les nouveaux nés. Si vous avez l'esprit aventureux, donnez au bébé quelques gouttes d'une substance aigre ou amère, et vous le verrez grimacer, la langue tirée, le nez froncé, comme s'il essayait de se débarrasser de ce qu'il a dans la bouche. Cette réaction se poursuit à l'age adulte et devient une sorte de réaction au dégoût à part entière, non plus seulement une interrogation si oui ou non nous allons être empoisonnés, mais à chaque fois qu'il y a une menace de contamination physique d'une origine quelconque. À chaque fois le visage reproduit cette expression. Il ne s'agit plus seulement de s'écarter d'une contamination physique, il y a des éléments de plus en plus nombreux suggérant que dans la pratique, cette émotion de dégout influence dorénavant nos croyances morales et aurait même un impact sur nos croyances politiques profondes.
Why this might be the case? We can understand this process by understanding a little bit about emotions in general. So the basic human emotions, those kinds of emotions that we share with all other human beings, exist because they motivate us to do good things and they keep us away from doing bad things. So by and large, they are good for our survival. Take the emotion of fear, for instance. It keeps us away from doing things that are really, really risky. This photo taken just before his death — (Laughter) — is actually a — No, one reason this photo is interesting is because most people would not do this, and if they did, they would not live to tell it, because fear would have kicked in a long time ago to a natural predator. Just like fear offers us protective benefits, disgust seems to do the same thing, except for what disgust does is keeps us away from not things that might eat us, or heights, but rather things that might poison us, or give us disease and make us sick. So one of the features of disgust that makes it such an interesting emotion is that it's very, very easy to elicit, in fact more so than probably any of the other basic emotions, and so I'm going to show you that with a couple of images I can probably make you feel disgust. So turn away. I'll tell you when you can turn back. (Laughter)
Comment est-ce possible? Nous pouvons comprendre ce processus en se penchant un peu sur l'étude des émotions en général. Les émotions humaines de base, le genre d'émotions que nous partageons avec tous les autres êtres humains, sont présentes car elles nous motivent à faire de bonnes choses et nous empêchent d'en faire de mauvaises. Pour résumer, les émotions sont utiles à notre survie. Si nous prenons pour exemple l'émotion de la peur. Elle nous empêche de faire des choses très très risquées. Cette photo fut prise juste avant sa mort (Rires) C'est en réalité un... Non, ce qu'il faut comprendre avec cette photo c'est que la plupart des gens ne ferait jamais ça, et que s'ils le faisaient, ils ne vivraient pas assez longtemps pour en parler, car la peur des prédateurs naturels est ancrée en nous depuis toujours. La peur nous offre une protection salutaire, de la même manière le dégoût semble avoir le même effet protecteur, sauf que le dégoût ne nous tiens pas éloigné des choses qui voudraient nous manger, ou se mesurer à nous, mais plutôt celles qui pourraient nous empoisonner, ou nous rendre malades en nous contaminant. Ainsi, l'un des aspect du dégoût qui en fait une émotion intéressante tient au fait que nous ressentons souvent cette émotion, et bien plus fréquemment que n'importe quelle autre émotion basique. Je vais à présent vous montrer qu'avec quelques images, je vais pouvoir vous faire ressentir du dégoût. Donc tournez-vous, je vous dirai quand vous pourrez à nouveau regarder. (Rires)
I mean, you see it every day, right? I mean, come on. (Laughter)
Je veux dire par là, vous voyez ça tous les jours, pas vrai? Allez, c'est rien. (Rires)
(Audience: Ewww.)
(Audience: Ewww.)
Okay, turn back, if you didn't look.
Très bien. Ceux qui n'ont pas regardé se tournent.
Those probably made a lot of you in the audience feel very, very disgusted, but if you didn't look, I can tell you about some of the other things that have been shown sort of across the world to make people disgusted, things like feces, urine, blood, rotten flesh. These are the sorts of things that it makes sense for us to stay away from, because they might actually contaminate us. In fact, just having a diseased appearance or odd sexual acts, these things are also things that give us a lot of disgust.
C'est-à-dire, que probablement, beaucoup d'entre vous dans le public ont été écœurées, cependant si vous n'avez pas voulu voir, je peux vous parler des autres choses qui ont été montrées, une sorte de passage en revue mondiale de ce qui dégoûte les gens, des choses comme des excréments, de l'urine, du sang, de la chair pourrie. Il semble normal de nous tenir éloigné de ce genre de choses car elles pourraient nous contaminer. Au quotidien, le simple fait de paraître malade, ou d'avoir des pratiques sexuelles singulières ce genre de choses vous dégoûte.
Darwin was probably one of the first scientists to systematically investigate the human emotions, and he pointed to the universal nature and the strength of the disgust response. This is an anecdote from his travels in South America.
Darwin a sans doute été l'un des premiers scientifiques à étudier méthodiquement les émotions humaines, et il mit le doigt sur la force et le caractère universel de la réaction de dégoût. Voici une anecdote d'un de ses voyages en Amérique du Sud.
"In Tierro del Fuego a native touched with his finger some cold preserved meat while I was eating ... and plainly showed disgust at its softness, whilst I felt utter disgust at my food being touched by a naked savage — (Laughter) — though his hands did not appear dirty." He later wrote, "It's okay, some of my best friends are naked savages." (Laughter)
"À Tierro del Fuego, un autochtone a touché du doigt des restes de viande conservée pendant que je mangeais... et a clairement manifesté son dégoût à la douceur du toucher, alors que je ressentais un vrai dégoût à voir ma viande touchée par un sauvage nu (Rires) bien que ses mains n'aient pas l'air sales." Il écrira plus tard, "Pas de problème, certains de mes amis sont des sauvages nus." (Rires)
Well it turns out it's not only old-timey British scientists who are this squeamish. I recently got a chance to talk to Richard Dawkins for a documentary, and I was able to disgust him a bunch of times. Here's my favorite.
Il s'avère qu'il n'y a pas que les scientifiques britanniques vieillots qui sont à ce point délicats. Il y a peu, j'ai eu la chance de parler à Richard Dawkins pour un documentaire et je lui ai provoqué des réactions de dégoût un tas de fois. Voici ma préférée.
Richard Dawkins: "We've evolved around courtship and sex, are attached to deep-rooted emotions and reactions that are hard to jettison overnight."
Richard Dawkins : « Nous avons évolué autour des concepts de cour et de sexualité, qui sont attachées à des réactions et à des émotions profondes dont il est difficile de se débarrasser du jour au lendemain. »
David Pizarro: So my favorite part of this clip is that Professor Dawkins actually gagged. He jumps back, and he gags, and we had to do it three times, and all three times he gagged. (Laughter) And he was really gagging. I thought he might throw up on me, actually.
David Pizarro : Mais la partie de cet interview que je préfère, c'est lorsque le Professeur Dawkins s'est mis à avoir des hauts-le-coeur. Il reculait et avait un haut-le-coeur, nous avons rejoué la scène trois fois, et les trois fois, il a eu un haut-le-coeur. (Rires) Il était sincèrement écœuré. Je me demandais même s'il n'allait pas vomir sur moi.
One of the features, though, of disgust, is not just its universality and its strength, but the way that it works through association. So when one disgusting thing touches a clean thing, that clean thing becomes disgusting, not the other way around. This makes it very useful as a strategy if you want to convince somebody that an object or an individual or an entire social group is disgusting and should be avoided. The philosopher Martha Nussbaum points this out in this quote: "Thus throughout history, certain disgust properties -- sliminess, bad smell, stickiness, decay, foulness -- have been repeatedly and monotonously been associated with ... Jews, women, homosexuals, untouchables, lower-class people -- all of those are imagined as tainted by the dirt of the body." Let me give you just some examples of how, some powerful examples of how this has been used historically. This comes from a Nazi children's book published in 1938: "Just look at these guys! The louse-infested beards, the filthy, protruding ears, those stained, fatty clothes... Jews often have an unpleasant sweetish odor. If you have a good nose, you can smell the Jews." A more modern example comes from people who try to convince us that homosexuality is immoral. This is from an anti-gay website, where they said gays are "worthy of death for their vile ... sex practices." They're like "dogs eating their own vomit and sows wallowing in their own feces." These are disgust properties that are trying to be directly linked to the social group that you should not like.
La particularité de la réaction de dégoût n'est cependant pas seulement son universalité et sa force mais la manière dont elle fonctionne par association. Donc lorsqu'une chose répugnante entre en contact avec quelque chose de propre, cette chose propre devient sale et le contraire n'est pas vrai. C'est une stratégie très efficace si vous souhaitez convaincre quelqu'un, qu'un objet ou un individu ou un groupe social entier est dégoutant et doit être tenu à l'écart. La philosophe Martha Nussbaum a mis cela en lumière par cette citation : « Ainsi, tout au long de l'histoire, certains traits associés au dégoût -- un aspect gluant ou collant, une mauvaise odeur, la pourriture ou la puanteur -- ont été sans cesse associés aux... Juifs, aux femmes, aux homosexuels, à la caste des intouchables, aux classes sociales les plus pauvres -- tous ces groupes sont rattachés à une certaine saleté corporelle. » Permettez-moi de vous donner des exemples de la manière, des exemples percutants de la façon dont cela a été exploité dans l'histoire. Voici un extrait d'un livre pour enfants nazi publié en 1938 : « Voyez un peu ces gens-là! Leurs barbes infestées de poux, leurs oreilles saillantes et crottées, leurs vêtements tachés de gras... Les Juifs exhalent souvent une désagréable odeur douceâtre. Si vous avez du flair, vous pouvez sentir le juif. » Nous avons un exemple plus contemporain de gens qui essaient de nous convaincre que l'homosexualité est immorale. Voici un extrait d'un site web anti gays, où on peut lire « les gays méritent la mort pour leurs pratiques sexuelles dépravées. » Ce sont « des chiens mangeant leur propre vomi et des truies vautrées dans leurs propres excréments. » Ils essaient d'attribuer directement le dégoût au groupe social que nous devrions mépriser.
When we were first investigating the role of disgust in moral judgment, one of the things we became interested in was whether or not these sorts of appeals are more likely to work in individuals who are more easily disgusted. So while disgust, along with the other basic emotions, are universal phenomena, it just really is true that some people are easier to disgust than others. You could probably see it in the audience members when I showed you those disgusting images. The way that we measured this was by a scale that was constructed by some other psychologists that simply asked people across a wide variety of situations how likely they are to feel disgust. So here are a couple of examples. "Even if I were hungry, I would not drink a bowl of my favorite soup if it had been stirred by a used but thoroughly washed fly-swatter." "Do you agree or disagree?" (Laughter) "While you are walking through a tunnel under a railroad track, you smell urine. Would you be very disgusted or not at all disgusted?" If you ask enough of these, you can get a general overall score of disgust sensitivity. It turns out that this score is actually meaningful. When you bring people into the laboratory and you ask them if they're willing to engage in safe but disgusting behaviors like eating chocolate that's been baked to look like dog poop, or in this case eating some mealworms that are perfectly healthy but pretty gross, your score on that scale actually predicts whether or not you'll be willing to engage in those behaviors.
Lorsque nous avons commencé à étudier le lien entre la réaction de dégoût et le jugement moral, l'un des aspect qui a attiré notre attention est de savoir si ces sortes de propagandes sont plus susceptibles de fonctionner sur des individus extrêmement sensibles au dégoût. Même si la réaction de dégoût comme toutes les autres émotions basiques, sont des phénomènes universels, il n'en demeure pas moins vrai que certaines personnes sont plus sensibles au dégoût que d'autres. C'était visible dans l'assistance, lorsque je vous ai montré ces images répugnantes. La façon dont nous avons mesuré ces réactions a été établie sous forme d'échelle, par d'autres psychologues en demandant simplement à des personnes leur facilité à être dégoûté, au travers de diverses situations. Voici quelques exemples : « Même si j'avais très faim, je ne prendrai pas un bol de ma soupe préférée si on l'avait mélangé avec une tapette à mouches utilisée mais propre. » « Auriez-vous eu la même réaction ? » (Rires) « Alors que vous marchez à travers un tunnel sous une voie ferrée, vous sentez une odeur d'urine. Seriez-vous extrêmement dégoûté ou pas du tout ? » Si vous en avez assez de ces questions, jetez un œil au résultat général de sensibilité au dégoût. Il s'avère que ces résultats sont vraiment significatifs. Quand vous conviez des individus au laboratoire et que vous leur demandez de se conduire de façon dégoûtante, comme manger du chocolat qui a été cuit pour ressembler à une crotte de chien, ou dans ce cas précis de manger des vers comestibles très sains mais assez répugnants, le résultat que vous obtenez sur cette échelle prédit si vous êtes prêt ou non à vous comporter ainsi.
The first time that we set out to collect data on this and associate it with political or moral beliefs, we found a general pattern -- this is with the psychologists Yoel Inbar and Paul Bloom -- that in fact, across three studies we kept finding that people who reported that they were easily disgusted also reported that they were more politically conservative. Another way to say this, though, is that people who are very liberal are very hard to disgust. (Laughter)
La première fois que nous avons commencé à rassembler des données et à les associer à des croyances politiques ou morales une tendance générale au travers de trois différentes études en est ressortie - sous l’œil professionnel de deux psychologues Yoel Inbar et Paul Bloom - expliquant alors que les personnes se disant plus facilement dégoûtées se déclaraient également pour la plupart politiquement conservatrices. En d’autres termes, les personnes se définissant comme très libérales sont beaucoup plus difficiles à dégoûter. (Rires)
In a more recent follow-up study, we were able to look at a much greater sample, a much larger sample. In this case, this is nearly 30,000 U.S. respondents, and we find the same pattern. As you can see, people who are on the very conservative side of answering the political orientation scale are also much more likely to report that they're easily disgusted. This data set also allowed us to statistically control for a number of things that we knew were both related to political orientation and to disgust sensitivity. So we were able to control for gender, age, income, education, even basic personality variables, and the result stays the same.
Dans une étude suivie plus récente, nous avons pu interroger un échantillon bien plus important. Dans ce cas, presque 30 000 américains ont ainsi été sondés, et le résultat s’est avéré être le même. Comme vous pouvez le constater les individus à tendance conservateurs et répondant à cette orientation politique ont beaucoup plus souvent des réactions de dégoût Ce résultat nous permet de vérifier que statistiquement, un grand nombre de choses que nous connaissons sont liées à l'orientation politique et à la sensibilité au dégoût. Nous avons pu alors étudier les variables par sexe, âge, revenus niveau d'études, ou même personnalité, et le résultat est similaire.
When we actually looked at not just self-reported political orientation, but voting behavior, we were able to look geographically across the nation. What we found was that in regions in which people reported high levels of disgust sensitivity, McCain got more votes. So it not only predicted self-reported political orientation, but actual voting behavior. And also we were able, with this sample, to look across the world, in 121 different countries we asked the same questions, and as you can see, this is 121 countries collapsed into 10 different geographical regions. No matter where you look, what this is plotting is the size of the relationship between disgust sensitivity and political orientation, and no matter where we looked, we saw a very similar effect. Other labs have actually looked at this as well using different measures of disgust sensitivity, so rather than asking people how easily disgusted they are, they hook people up to physiological measures, in this case skin conductance. And what they've demonstrated is that people who report being more politically conservative are also more physiologically aroused when you show them disgusting images like the ones that I showed you. Interestingly, what they also showed in a finding that we kept getting in our previous studies as well was that one of the strongest influences here is that individuals who are very disgust-sensitive not only are more likely to report being politically conservative, but they're also very much more opposed to gay marriage and homosexuality and pretty much a lot of the socio-moral issues in the sexual domain. So physiological arousal predicted, in this study, attitudes toward gay marriage.
Lorsque nous avons étudié au delà de l’orientation politique, comme la manière de voter, nous avons alors pu découper la nation par zones géographiques. Nous avons constaté que les régions où la sensibilité au dégoût était élevée, étaient celles où McCain détenait la majorité des votes. Il ne s’agit donc pas seulement de l’orientation politique de chacun, mais bien du comportement de vote. Nous avons également pu, grâce à cet échantillon, étudier à échelle mondiale, dans 121 pays différents et en posant les mêmes questions, et comme vous pouvez le voir il s’agit de 121 pays divisés en 10 zones géographiques. Peu importe la zone que nous regardons, ce qui est frappant partout, c'est le lien semblable entre la sensibilité au dégoût et l'orientation politique. D’autres laboratoires ont également fait ce lien tout en utilisant une autre manière de tester la sensibilité au dégoût : au lieu de demander aux individus le niveau de dégoût resenti, les laboratoires ont sondé les individus à partir de mesures physiologiques, et dans ce cas, selon leur activité électrodermale. Il a été démontré que les personnes qui se définissent comme politiquement conservatrices sont d'autant plus réactives physiologiquement lorsque nous leur présentons des images répugnantes comme celles que je vous ai montrées. Fait intéressant, leur conclusion, similaire à celles que nous avons obtenu par la suite, a également montré que les individus extrêmement sensibles au dégoût étaient non seulement conservatrices mais étaient également fortement opposées au mariage gay, à l’homosexualité, et même à la plupart des déviances dans le domaine sexuel. Dans cette étude, les réactions physiologiques révèlent les diverses réactions face au mariage gay.
But even with all these data linking disgust sensitivity and political orientation, one of the questions that remains is what is the causal link here? Is it the case that disgust really is shaping political and moral beliefs? We have to resort to experimental methods to answer this, and so what we can do is actually bring people into the lab and disgust them and compare them to a control group that hasn't been disgusted. It turns out that over the past five years a number of researchers have done this, and by and large the results have all been the same, that when people are feeling disgust, their attitudes shift towards the right of the political spectrum, toward more moral conservatism as well. So this is whether you use a foul odor, a bad taste, from film clips, from post-hypnotic suggestions of disgust, images like the ones I've shown you, even just reminding people that disease is prevalent and they should be wary of it and wash up, right, to keep clean, these all have similar effects on judgment.
Mais même si toutes ces données relient la sensibilité au dégoût avec l’orientation politique, quel en est le lien de cause à effet ? Cela signifie t-il que les croyances politiques et morales sont réellement façonnées par la réaction au dégoût? Nous devons recourir à des méthodes expérimentales pour y répondre, et pour cela nous pouvons convier des personnes au laboratoire et les dégoûter, puis les comparer à un groupe témoin qui lui n’a pas été sensible au dégoût. Il s’avère qu’au cours des cinq dernières années, un certains nombre de chercheurs a travaillé la dessus, et les résultats ont, pour la plupart, été identiques : lorsque les personnes ressentent du dégoût, leur tendance politique penche plus vers le côté droit de la balance politique, soit vers une morale plus conservatrice. Alors, que vous utilisiez une mauvaise odeur ou un mauvais goût, un extrait de film, des suggestions post-hypnotiques dégoûtantes, des images comme celles que je vous ai montrées, ou même que vous rappeliez simplement aux gens que cette maladie est contagieuse et qu’ils devraient alors prendre soin de se laver les mains régulièrement, tout cela aura un impact similaire sur le jugement.
Let me just give you an example from a recent study that we conducted. We asked participants to just simply give us their opinion of a variety of social groups, and we either made the room smell gross or not. When the room smelled gross, what we saw was that individuals actually reported more negative attitudes toward gay men. Disgust didn't influence attitudes toward all the other social groups that we asked, including African-Americans, the elderly. It really came down to the attitudes they had toward gay men. In another set of studies we actually simply reminded people -- this was at a time when the swine flu was going around -- we reminded people that in order to prevent the spread of the flu that they ought to wash their hands. For some participants, we actually had them take questionnaires next to a sign that reminded them to wash their hands. And what we found was that just taking a questionnaire next to this hand-sanitizing reminder made individuals report being more politically conservative. And when we asked them a variety of questions about the rightness or wrongness of certain acts, what we also found was that simply being reminded that they ought to wash their hands made them more morally conservative. In particular, when we asked them questions about sort of taboo but fairly harmless sexual practices, just being reminded that they ought to wash their hands made them think that they were more morally wrong. Let me give you an example of what I mean by harmless but taboo sexual practice. We gave them scenarios. One of them said a man is house-sitting for his grandmother. When his grandmother's away, he has sex with his girlfriend on his grandma's bed. In another one, we said a woman enjoys masturbating with her favorite teddy bear cuddled next to her. (Laughter) People find these to be more morally abhorrent if they've been reminded to wash their hands. (Laughter) (Laughter)
Laissez-moi juste vous donner un exemple tiré d’une récente étude que nous avons mené. Nous avons simplement demandé aux participants de donner leur avis sur une variété de groupes sociaux, tout en diffusant ou non, une odeur désagréable dans la pièce. Lorsque l’odeur était répugnante, nous avons constaté que chacun donnait un avis plutôt négatif sur les homosexuels de sexe masculin. Cela n’a eu aucune d’influence sur les autres groupes incluant les afro-américains et les personnes âgées. Cela a eu seulement de l'impact sur leur avis concernant les hommes gays. Dans une autre série d’études, nous avons simplement rappelé aux personnes -- au moment de la grippe porcine – que pour éviter la propagation du virus, elles devaient se laver les mains. Pour quelques participants, nous leur avons fait prendre des questionnaires proche d’un signal qui rappelait de se laver les mains. Nous avons alors constaté que le fait de prendre un questionnaire près d’un rappel sanitaire influençait les participants à avoir un comportement politique plus conservateur. Et lorsque nous les avons questionné sur le bien ou le mal de certains actes, nous avons également constaté que le simple fait de leur rappeler de se laver les mains les rendait moralement plus conservateurs. En particulier, lorsque nous leurs avons posé des questions sur des pratiques sexuelles plutôt tabous mais anodines, le simple fait de leur rappeler de se laver les mains poussait les participants à considérer ces pratiques comme répréhensibles. Prenons un exemple de ces pratiques sexuelles tabous mais anodines. Nous leurs avons donné des scénarios. L’un parlait d’un homme tenant compagnie à sa grand-mère. Lorsque celle-ci partait faire une course, l’homme en profitait pour faire l’amour avec sa petite amie sur le lit de la vieille dame. Dans un autre groupe, nous parlions d’une femme qui prenait plaisir à se masturber avec son ours en peluche préféré collé contre elle. (Rires) Les gens trouvent cela bien plus dérangeant si on leur a rappelé de se laver les mains juste avant la lecture. (Rires) (Rires)
Okay. The fact that emotions influence our judgment should come as no surprise. I mean, that's part of how emotions work. They not only motivate you to behave in certain ways, but they change the way you think. In the case of disgust, what is a little bit more surprising is the scope of this influence. It makes perfect sense, and it's a very good emotion for us to have, that disgust would make me change the way that I perceive the physical world whenever contamination is possible. It makes less sense that an emotion that was built to prevent me from ingesting poison should predict who I'm going to vote for in the upcoming presidential election.
Très bien. Le fait que les émotions influencent notre jugement n’est une surprise pour personne. Je veux dire par là c’est en partie comme cela que les émotions fonctionnent. Elles n’influencent pas seulement certains de nos actes, mais changent également notre façon de penser. Dans le cas précis du dégoût, ce qui est le plus surprenant c'est l’impact de cette influence. C'est parfaitement logique, Cette émotion de dégoût est bonne pour nous, le dégoût change la façon dont je perçois le monde physique à chaque contamination possible. Mais il est moins normal qu’une émotion construite pour nous empêcher d’ingérer du poison puisse prédire notre intention de vote pour la prochaine élection présidentielle
The question of whether disgust ought to influence our moral and political judgments certainly has to be complex, and might depend on exactly what judgments we're talking about, and as a scientist, we have to conclude sometimes that the scientific method is just ill-equipped to answer these sorts of questions. But one thing that I am fairly certain about is, at the very least, what we can do with this research is point to what questions we ought to ask in the first place. Thank you. (Applause)
La question de savoir si le dégoût influence vraiment notre morale et nos opinions politiques est certainement complexe à répondre, et peut dépendre de quel jugement précis nous sommes en train de parler. Et en tant que scientifiques, nous devons parfois conclure que la méthode que nous utilisons est simplement mal adaptée pour répondre à ce genre de questions. Mais je suis sûr d’une chose : nous pouvons au moins, au travers de cette étude, nous concentrer sur les questions à se poser en premier lieu. Merci à tous. (Applaudissements)