I was supposed to go in the very first session. And I had a plan. And that plan was I'd do TED, I'd see Vancouver, I'd chill out, I'd get this thing done, then I’d relax. I'd listen to other people's speeches, rob their best ideas, bring them home and sound incredibly, incredibly brainy. And then your man, Chris, rings me last weekend. He says, "You know that last thing, the first thing? Why don't you go last?" I'm like, "Oh, man." That brought to mind the words of the great American philosopher, Mike Tyson.
Je devais passer à la première session. Et j’avais un plan. Mon plan était de faire TED, de visiter Vancouver, j’allais décompresser, faire le talk et puis me relaxer. J’allais écouter les autres talks, dérober quelques bonnes idées, les emporter avec moi à la maison pour frimer à fond. Mais Chris m’a appelé le week-end dernier et m’a dit : « Tu te souviens, les derniers seront les premiers ? Tu ne passerais pas le dernier ? » Et moi, je pense : « Mince alors ! » Cela m’a rappelé les mots du grand philosophe américain Mike Tyson.
(Laughter)
(Rires)
Who said of plans, "Everybody has a plan until they get a punch in the face."
Qui a dit des plans que tout le monde en a un, jusqu’au premier coup.
(Laughter)
(Rires)
And of course, you know, doing the last gig at TED, it's not about the pressure, that's not the problem. The pressure isn't the problem. The problem is the sobriety.
Passer en dernier à TED, ce n’est pas une question de pression, non. On gère la pression. Le problème, c’est de rester sobre.
(Laughter)
(Rires)
But the speeches have been amazing, right? And if I could kind of encapsulate them all, it's really been about, as far as I can see, the pace of change and what that's doing to us demographically, politically, socially, economically. Extraordinary stuff.
Les talks furent époustouflants, non ? Si je pouvais les résumer tous, ça parle en fait, de ce que j’ai compris, de la cadence du changement et de son effet sur nous, démographiquement, politiquement, socialement, économiquement. Extraordinaire !
And I'd now like to quote from a great liberal, democrat, a friend of TED, Vladimir Lenin.
Permettez-moi de citer un grand homme libéral, démocrate, un ami de TED, Vladimir Lénine.
(Laughter)
(Rires)
Who said of change and crises that there are decades when nothing happens and there are weeks when decades happen. And we’re living through those weeks, you get that feeling, and it’s really difficult to know where to start to think about these ... How do you analyze this stuff? Now, if I was an American economist or a Canadian economist or, God forbid, an English economist -- Actually the nice thing is they're not good at economics anymore. It's so beautiful, isn't it?
Qui a dit du changement et des crises que durant certaines décennies, rien ne survient et qu’en l’espace de quelques semaines, une décennie survient. On est en train de vivre ces semaines, on sent ça, et c’est compliqué de savoir par où commencer à analyser - comment on analyse ça ? Si j’étais un économiste américain, ou canadien, ou Dieu m’en préserve, anglais - quoi que, ce qui est cool, c’est qu’ils ne sont plus bons en économie. C’est beau, n’est-ce pas ?
(Laughter)
(Rires)
Praise the Lord. Praise the Lord.
Loué soit le Seigneur ! Loué soit le Seigneur !
(Laughter)
(Rires)
But I'd come here armed with the tools of my trade. You know, the graphs and the charts and the maths and all that good stuff. But I'm an Irish economist, so I'm only going to come here armed with some lines and some verses of poetry.
Mais je suis venu armé des outils de mon art : des graphiques, des tableaux, des maths et toutes ces délicatesses. Je suis un économiste irlandais, Alors, je suis venu ici armé de quelques vers de poésie.
(Laughter)
(Rires)
Yeah.
Eh oui.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you very much, the poets in the corner. We're a small minority.
Merci beaucoup, les poètes dans le fond. Nous sommes minoritaires.
(Laughter)
(Rires)
But perfectly formed. Now, I want to talk to you about a poem that was written in 1919 called "The Second Coming" by W.B. Yeats, our national poet. And the fascinating thing about crisis, so in 1919, 100-odd years ago -- the fascinating thing about crisis is that every generation feels that their crisis is the big one. We're kind of narcissistic about it, right? But every generation experiences crisis. Every generation, our parents, our grandparents, they all did. How we deal with the crisis is the definitive issue for our generation.
Mais très bien éduqués. Permettez-moi d’évoquer un poème écrit en 1919 par notre poète national. W.B. Yeats, intitulé : « La Seconde Venue ». Ce qui est fascinant dans les crises, on est en 1919, il y a 100 ans, peu ou prou, c’est que chaque génération pense que sa crise est la grande crise. Les crises nous rendent très narcissique. Mais il y a une crise pour chaque génération, celle de nos parents, celles de nos grands-parents, toutes. Et comment une génération gère cette crise est son problème majeur.
So Yates is sitting in Dublin, 1919. He's trying to make sense of the world, right? His world is changing rapidly. The German Empire is over. The Austrian Empire is over. The Ottoman Empire is over. Ireland has declared a war of independence against Britain, which, if you were a betting man, you wouldn't really give us, not our side, you wouldn't have given us good odds. And Yeats is trying to figure out not just what is happening, but what is likely to happen.
Donc, Yeats est à Dublin, on est en 1919. Il essaie de trouver un sens au monde. Son monde se transforme rapidement. L’empire germanique s’est effondré. L’empire autrichien aussi, l’empire ottoman aussi. L’Irlande a déclaré la guerre d’indépendance au Royaume-Uni, et si vous êtes porté sur les paris, vous n’auriez pas misé sur nous. Yeats essaie donc de comprendre pas uniquement les événements, mais ce qui pourrait survenir.
And he writes these words, and just listen to them and imagine they were written now. “The Second Coming.” “Turning and turning in the widening gyre / The falcon cannot hear the falconer; / Things fall apart; the centre cannot hold; / Mere anarchy is loosed on the world, / A blood-dimmed tide is loosed, and everywhere / The procession of innocence is drowned; / The best lack all conviction, the worst / Are full of passionate intensity.”
Il écrit ces mots-ci, ne faites qu’écouter, dites-vous aussi qu’ils ont été écrits aujourd’hui. « La Seconde Venue. » Tournant, tournant dans la gyre toujours plus large, Le faucon ne peut plus entendre le fauconnier. Tout se disloque. Le centre ne peut tenir. L’anarchie se déchaîne sur le monde Comme une mer noircie de sang : partout On noie les saints élans de l’innocence. Les meilleurs ne croient plus à rien, les pires Se gonflent de l’ardeur des passions mauvaises. »
Just let those words lie. “Things fall apart, the best people lack conviction, the worst are full of passionate intensity.” Now, this is Yeats writing 100 years ago, and the historical rhythm and repetition is clear, I think, to all of us. But what really interests me as an economist is the contrast between what Yeats, the poet, was saying back then and what all the economists, the people who were employed to think about the future, were saying.
Laissez infuser ces mots. « Tout se disloque. Les meilleurs ne croient plus à rien, les pires se gonflent de l’ardeur des passions mauvaises. » Yeats a écrit ça il y a 100 ans, Le rythme et la répétition historique sont claires pour tout le monde, j’imagine. Mais en tant qu’économiste, je suis curieux du contraste entre ce qu’affirmait jadis Yeats, le poète, et ce que tous les économistes, des gens recrutés pour penser à l’avenir, affirmaient.
So, Yeats said, "The center will not hold." Three years after he wrote this, three years, three to four years, Mussolini was in power in Italy, Stalin was on the ascendancy in the Soviet Union and a little, small, unprepossessing man with a mustache called Adolf Hitler had just orchestrated a putsch in Munich. Yates was right. Yates was right.
Yeats disait donc : « Le centre ne peut tenir. » Trois ans après qu’il eut écrit ça, trois ou quatre ans, Mussolini était au pouvoir en Italie, l’emprise Staline sur l’Union soviétique s’amplifiait, et un petit homme moustachu, au physique ingrat appelé Adolf Hitler venait d’orchestrer un coup d’État à Munich. Yeats avait raison. Yeats avait raison.
And what were all the economists saying back then? The people who were paid to think about the future? They were all saying, "Oh, don't worry, we'll go back to the gold --" Not all, the vast majority -- "We will go back to the gold standard. We'll trade again. Germany will pay all its reparations and the First World War will have been the war to end all wars." How wrong could they be?
Et que disaient tous les économistes de l’époque ? Ceux-là mêmes qui étaient payés pour penser à l’avenir ? « Ne vous inquiétez pas, on va retourner vers l’âge d’or. » - certes, pas à l’unanimité - « Nous allons revenir à la normale. Nous ferons à nouveau des affaires. L’Allemagne payera les dommages et la Première guerre mondiale sera la guerre qui mettra fin aux autres. » Comment ont-ils pu se tromper autant ?
So what's always bugged me is why did the poet get things so right at a tipping point, and the economists get things so wrong? And I believe it is because the poet, the artist, the musician, these types of people give themselves, at a tipping point, the permission to think unconventionally. They see the world differently.
Ce qui m’a toujours titillé, c’est pourquoi le poète a eu raison à ce point de bascule, et pourquoi les économistes se sont fourvoyés. Je pense que c’est parce que le poète, l’artiste, le musicien, à un point de bascule, ces personnes s’autorisent à penser de façon non conventionnelle. Elles voient le monde d’une autre façon.
Do we value the unconventional thinker? Do we? And maybe the best way to answer that question is to go all the way back to school, to the place we begin to learn.
Mais valorise-t-on les penseurs non conventionnels ? Les estime-t-on ? La meilleure façon de répondre à cette question est de retourner sur les bancs de l’école, là où notre apprentissage a commencé.
Now just bring yourselves back to your school days. Remember yourself at 13. Just remember the person you were. I remember the classroom. I remember the teachers, I remember the building, I remember the break, I remember everything. I remember the sports day, I remember the whole thing. In fact, there's a gang of five of us who've hung around since we were in school. And those five lads I was in school with spent the entire of our school years looking out the window They just didn't get it. They just didn't get school at all. And they've gone on to have incredibly successful lives in their own individual ways. But their intelligence, their form of intelligence, was not recognized.
Souvenez-vous de vos journées à l’école, quand vous aviez 13 ans, de qui vous étiez. Je me souviens de ma classe, des professeurs, du bâtiment, des récréations, je me souviens de tout, même de la journée sportive, la totale. Nous étions un groupe de cinq amis, toujours ensemble depuis l’école. Et ces cinq mecs à l’école ont passé toute leur scolarité à regarder par la fenêtre. Ça ne les passionnait pas du tout, l’école. Mais ils ont tous réussi dans la vie, chacun à sa manière. Mais leur intelligence, leur forme d’intelligence n’était pas reconnue.
And as we get older, we realize the world is full of various different intelligences. But back in school, we only really recognized one type of intelligence. And that was like the little kid who could come in -- big, wide-eyed kid, right? -- he’d come in, could absorb all this information into his head or her head, opened some sort of weird compartment, stuff it all in, stuff, stuff, stuff it all in. And then, in early June, when the weather gets good in Ireland -- and I presume it’s the same all over the place except for Vancouver -- write like bejesus, right? That was the type of intelligence we rewarded. It's like getting a prize for being a walking filing cabinet, right?
En grandissant, on a pris conscience que le monde est rempli d’intelligences diverses. Mais alors, à l’école, on n’en reconnaissait qu’une seule. Le genre de gosse qui entre en classe, avec des grands yeux, et au cours, il absorbe toutes les informations dans sa tête, il doit y avoir un tiroir mystérieux et magique pour emmagasiner tout. Et début juin, quand le climat est clément en Irlande, et c’est sans doute pareil partout, sauf à Vancouver, il recrache tout, comme par miracle. C’est le genre d’intelligence qui était valorisée. C’est comme recevoir un prix pour être une armoire d’archivage sur pattes.
(Laughter)
(Rires)
That's one intelligence. It is an intelligence, but it's only one type of intelligence. And what about all the other kids over here, the kids who didn’t get it? ... They weren't not only recognized, their intelligence was besmirched, humiliated and belittled.
C’est une forme d’intelligence. C’est une facette parmi toutes les intelligences. Et tous les autres gosses alors ? Ceux qui ne captaient pas. Non seulement n’étaient-ils pas reconnus, mais leur intelligence était brisée, humiliée et diminuée.
My daughter is dyslexic. She hated every single day of school. And as a result of this system, we have a strange thing in our society where there are thousands of incredibly clever people who left school feeling stupid. But the corollary is also the case. There are many actually quite stupid people --
Ma fille est dyslexique. Elle hait chaque jour passé à l’école. Et le fruit de ce système, c’est un phénomène social étrange, où des milliers de personnes incroyablement intelligentes ont quitté l’école en se sentant stupide. Mais l’inverse est aussi vrai. Il y a des gens stupides qui -
(Laughter)
(Rires)
You know where I'm going -- Who left school feeling very, very clever. And those kids, when they were really good kids, they used to get the best marks in school. In Ireland, we have a little star over the right. And of course, the teacher told them they were clever, and the priests, the nuns, and of course, their mummy told them they were clever, right? If you want to get a sense of an Irish mummy, an Irish mummy is the sort of mother that makes an American soccer mom look unambitious.
vous avez deviné, n’est-ce pas ? - qui quittent l’école en se sentant vraiment très intelligents. Et ces gosses, c’était de bons gamins, ils étaient toujours les meilleurs de la classe. En Irlande, on a une petite étoile. Et les professeurs leurs disaient qu’ils étaient intelligents, les prêtres, les sœurs, et leurs mères, bien sûr, le leur répétaient. Pour vous décrire une maman irlandaise, c’est le genre de mère qui fait passer inaperçue une maman américaine sur le terrain de foot.
(Laughter)
(Rires)
I know, I have one, right? I am the son of a retired schoolteacher. If anybody else in the room is the son or daughter of a schoolteacher, we can form a self-help group later on to deal with our trauma, right?
Je le sais de première main, ma mère est irlandaise. Je suis le fils d’un professeur à la retraite. Si quelqu’un dans le public est l’enfant d’un maître d’école, je vous propose de se retrouver plus tard pour former un groupe de thérapie contre ce traumatisme.
But those sort of kids, they do extremely, extremely well in school, then they do very, very well in college. And then they get on, because they do very, well, on to the graduate trainee programs and they join the big banks, and they join the big firms and they join insurance companies, they join the consultancies, and they're on the fast track. They’re on the fast track career-wise.
Mais ce genre de gosses, ils brillent à l’école, et encore plus à l’université. Et ensuite, ils continuent, comme ils sont si bons, des formations postuniversitaires puis ils rejoignent les grandes banques, les grandes entreprises, les grands groupes d’assurance, les boîtes de consulting, ils sont repérés comme hauts potentiels. Ils avancent rapidement dans leur carrière.
And something weird happens as their career progresses. We like to think that we surround ourselves with people who think differently, but we don't. There's something called confirmation bias. We actually surround ourselves with people who confirm our biases. And how this works in institutions is the following.
Mais un truc bizarre survient en cours de route. On pense facilement qu’on s’entoure de personnes qui pensent autrement que nous, mais c’est faux. Il y a un phénomène appelé le biais de confirmation. On s’entoure en fait de personnes qui confirment nos biais. Et dans les organisations, cela fonctionne ainsi :
We end up employing people who think like us, right? And like, if you imagine an interview process, so the person goes into the interview and there's two clever persons saying, "No, no, you're clever." "You're clever, you're amazing." "You've got that grade." "You went to that university." "I read that paper you wrote." "You're clever, clever, amazing." "Feck it, just have the job." So the interview becomes --
on finit par employer des personnes qui pensent comme nous. Imaginez un processus de recrutement, le candidat arrive pour l’entretien et les personnes intelligentes disent : « Vous êtes brillant. » « Brillant et incroyable. » « Vous avez ce diplôme. » « De telle université. » « J’ai lu votre article. » « Vous êtes intelligent, formidable. » « Potin, on vous donne le poste. » Et l’entretien devient -
By the way, I said “feck” there. Not the other word. Feck is a sort of a linguistic version of a white lie. OK? It's used at home.
J’ai dit « Potin ». Pas l’autre mot. C’est une sorte de version linguistique d’un pieux mensonge. D’accord ? On utilise ça à la maison.
Now, what actually happens is the interview process just becomes like a Tinder for people who can do algebra. OK.
Donc, l’entretien se transforme en une sorte de Tinder pour des gens qui connaissent l’algèbre. Pas vrai ?
(Laughter)
(Rires)
So they all go into the institution and then what you get, you get groupthink because everyone's thinking the same way. And of course, because these people have always been the clever kids with the right answer, they defined themselves, "I'm the person with the right answer." And what happens when you’re the person who always has the right answer? It’s very hard to be wrong. So it breeds a sort of an overconfidence.
Ils sont tous dans la même organisation, on se retrouve avec une pensée conformiste car tout le monde pense la même chose. Bien sûr, comme ces personnes ont toujours été les meilleurs de la classe, ils se définissent comme « celui ou celle qui a la bonne réponse. » Et que se passe-t-il quand on est celui qui a toujours la bonne réponse ? C’est dur d’avoir tort. Car ça nourrit une forme de surconfiance.
And we know that overconfidence and overconfident people can really overestimate their competence's critical moments. The thing comes from a thing called Dunning-Kruger in psychology. It's a great story. A fella goes in to rob a bank in America. Somewhere, I think Pittsburgh, down there somewhere. In the '90s, a lad goes into rob a bank, OK? He runs into the bank ... he’s got no mask, no balaclava, no nothing, right? The security camera looks at him. And he winks at it. He winks again, big smile, "Hi, how are you?" He goes in, holds up the bank, robs the thing. Goes off. Coppers, come in, look at the securities. "See this geezer, just waved to the camera. Does anyone know him?" "Oh, yeah, he lives around the corner, around the second block, sixth house, up third floor."
Et on sait tous que la surconfiance, et des personnes trop confiantes en elles, peuvent surestimer leurs compétences à des moments critiques. C’est ce qu’on appelle le syndrome Dunning-Kruger en psychologie. L’histoire est belle. Un type entre et fait un hold-up dans une banque. C’était à Pittsburgh, je crois, dans ce coin-là. On est dans les années 1990 et le type vole une banque, bien. Il entre dans la banque, sans masque, sans cagoule, rien. La caméra de sécurité le filme. Il lui fait un clin d’œil. Il refait un clin d’œil, un grand sourire : « Salut, la caméra ! » Il entre dans la banque et vole l’argent. Il s’en va. Les flics arrivent, ils regardent les vidéos de sécurité : « Mais qu’il est gonflé, il salue la caméra. Quelqu’un le connaît ? - Oui, moi, il habite près du deuxième carrefour, à gauche, sixième maison, troisième étage. »
So they arrive and bang on the door, the man's there, I presume, kind of eating a takeaway or something. And copper said, "We want to bang you off for the bank robbery." And he said, "How do you mean, the bank robbery?" “We’ve got you on camera for the bank robbery ... here we go.” "How do you mean?" "We've got you!" “How could you possibly know? I wore the juice!” Copper looks at him, says, “What?”
La police arrive, frappe à la porte. Le type est à la maison, sans doute en train de manger un truc. Et un flic dit : « On vient t’arrêter pour le hold-up de la banque. » Le type répond : « Quel hold-up ? - On t’a repéré sur la caméra de surveillance... et voilà. - Comment ça ? Vous m’avez repéré ? Ce n’est pas possible ! J’avais appliqué la potion ! » Le flic le regarde interloqué : « Pardon ? »
Do you remember when we were kids? Invisible ink? And you put lemon juice on the invisible ink -- this is a true story -- and you disappear. Your man covered his face with lemon juice and he thought he was invisible. The overconfident overestimating their competence.
Souvenez-vous, quand on était enfant, l’encre invisible ? On ajoute du jus de citron sur l’encre invisible - l’histoire est véridique - et on disparaît. Le type s’était recouvert le visage de jus de citron et croyait être invisible. La personne surconfiante qui surestime ses compétences.
Now, when the psychologists thought about this, they actually did lots and lots of tests. And apparently it's true, that this is a thing in society. And surprise, surprise, the Dunning-Kruger effect is much more prevalent in men than women. Who would have known?
Quand les psychologues ont réfléchi à ça, ils ont réalisé des tonnes de tests. Et apparemment, c’est vrai, c’est un phénomène social. Et surprise, surprise, l’effet Dunning-Kruger est plus présent chez les hommes que chez les femmes. Qui l’eut cru ?
(Laughter)
(Rires)
Shock horror. I can see it in my own family. Our son, for example, comes home, teenager, after doing an exam. Hasn't done a tap of work, right? Comes in the door and everyone in the family's in the kitchen saying, "How did you do in your exam?" And he says, "Oh, Jesus, I aced that, man, no problem." And he fails all the time.
Quelle horreur ! Je peux le constater dans ma famille. Mon fils, par exemple, rentre à la maison, c’est un ado, après ses examens. Il n’a pas vraiment bossé, d’accord. Il rentre et tout le monde est dans la cuisine et lui demande : « Alors, ton examen ? » Et il répond : « Oh, j’ai assuré de la mort qui tue. » Et il se plante à chaque fois.
(Laughter)
(Rires)
All the time. So you see these things and that again it happens. And of course, how this happens in institutions is you get very overconfident people, very intelligent, can't make mistakes.
À chaque fois. Donc, ça arrive très souvent, plus qu’on le pense. Naturellement, dans les organisations, on se retrouve avec des personnes en surconfiance, très intelligentes, qui ne font jamais d’erreur.
And we saw that in the 2008 financial crisis. 2008, the biggest financial crisis the world has ever seen. And the vast majority of economists and the Fed and the Bank of England and the European Central Bank and Wall Street missed the whole thing. In fact, the Queen of England went to the LSC about two or three months after the crash and she said, "If you chaps were so clever, how come none of you saw this coming?"
On l’a vu dans la crise financière de 2008, la crise financière la plus grande qu’ait traversée le monde. Mais la grande majorité des économistes, la réserve fédérale, celle d’Angleterre, la Banque Centrale Européenne et Wall Street, personne ne l’a vue venir. La Reine d’Angleterre a visité l’École de commerce de Londres environ deux ou trois mois après le crash boursier et a demandé : « Si vous êtes si malins, pourquoi n’avez-vous pas vu venir ça ? » (Rires)
(Laughter)
And she was right.
Elle avait raison.
(Laughter)
(Rires)
Because they all were wearing the juice.
Car ils avaient tous appliqué une potion sur leur tête.
(Laughter)
(Rires)
The economics juice. Now, JK Galbraith, very famous Canadian economist. But Galbraith said something fascinating about the conventional person. He said, "When faced with the choice between changing his mind and finding the proof not to do so, the conventional man always gets busy looking for the proof." And that's when we make big mistakes at these critical moments.
Le jus de l’économie. JK Galbraith, un économiste canadien très connu a dit une chose fascinante sur les personnes conventionnelles : « Devant le choix de changer d’avis ou de trouver une preuve pour ne pas le faire, l’homme conventionnel choisira toujours de s’affairer à trouver une preuve. » C’est alors que l’on commet les grandes erreurs des moments critiques.
Leonard Cohen, the Canadian poet, put it differently, the same idea. Cohen said, "There is a crack in everything. And that is how the light gets in." What Cohen was saying to us was, look for the cracks, look into the cracks. That's where we'll see the big picture.
Leonard Cohen, le poète canadien, affirme la même chose, mais en d’autres mots. Cohen a dit : « Il y a des fissures dans tout. C’est ainsi que la lumière entre. » Ce que Cohen veut nous dire, c’est qu’il faut chercher les fissures et regarder au travers. C’est ainsi qu’on a une vue globale.
So let’s just leave the Canadian poet, go back to an Irish poet. The words of "The Second Coming" again, our world right now. “Turning and turning in the widening gyre / The falcon cannot hear the falconer; / Things fall apart; the center cannot hold; / Mere anarchy is loosed on the world, / A blood-dimmed tide is loosed, and everywhere, / The procession of innocence is drowned.” And why, says Yeats? Because the best lack all conviction and the worst are full of passionate intensity.
Abandonnons le poète canadien pour retrouver le poète irlandais. À nouveau les vers de « La Seconde Venue », notre monde actuel. « Tournant, tournant dans la gyre toujours plus large, Le faucon ne peut plus entendre le fauconnier. Tout se disloque. Le centre ne peut tenir. L’anarchie se déchaîne sur le monde Comme une mer noircie de sang : partout, on noie les saints élans de l’innocence. » « Et pourquoi ? », se demande Yeats. Parce que les meilleurs ne croient plus à rien, et les pires gonflent de l’ardeur des passions mauvaises.
Now apply that to our world. And if you, at this tipping point say, "Nah, you know, it's not my problem, I lack all conviction." Right? “I go and watch baseball,” or rounders or whatever that game is you guys watch, right? But if you lack all conviction, what actually happens is the worst people in our society, with their passionate intensity, their certitude, their simple ideas, they will win the day at this tipping point. And they will win the day because the best people back away from the responsibility.
Appliquons ça à notre monde. Si, au point de bascule, vous pensez : « Non, moi, vous savez, ce n’est pas mon problème, je ne crois plus à rien. » D’accord ? « Je vais regarder du foot », ou une série, ou un autre sport, peu importe. Mais si vous ne croyez plus à rien, alors les pires de notre société, gonflés de leur ardeur des passions mauvaises, de leurs certitudes, de leurs idées simples, ils vont gagner au point de bascule. Et ils auront gagné, car les meilleurs auront failli face à leurs responsabilités.
And what Yates was also saying about the best people was the following. He said, mandate the best. The poets, the artists, the musicians, because they are the people who see the possibilities. They see the possibilities because they see the world from a different angle. They have to be part of the solution.
Yeats disait encore autre chose au sujet des meilleurs : « Mandatez les meilleurs. Les poètes, les artistes, les musiciens, car ce sont eux qui discernent les possibilités. Ils peuvent voir les possibles parce qu’ils voient le monde sous un angle différent. Ils doivent faire partie de la solution. »
So my idea that I think is worth spreading is the following. If you want to understand the world a little bit more clearly, listen less to my tribe, the economists, and listen more to Yeats's tribe, the poets.
Donc, mon idée qui me semble mériter d’être diffusée, est la suivante. Quand on veut comprendre le monde un peu mieux, il faut moins écouter ma tribu, les économistes, et écouter davantage la tribu de Yeats, les poètes.
Thank you very much.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you very much.
Merci.