You've all seen lots of articles on climate change, and here's yet another New York Times article, just like every other darn one you've seen. It says all the same stuff as all the other ones you've seen. It even has the same amount of headline as all the other ones you've seen. What's unusual about this one, maybe, is that it's from 1953. And the reason I'm saying this is that you may have the idea this problem is relatively recent. That people have just sort of figured out about it, and now with Kyoto and the Governator and people beginning to actually do something, we may be on the road to a solution. The fact is -- uh-uh. We've known about this problem for 50 years, depending on how you count it. We have talked about it endlessly over the last decade or so. And we've accomplished close to zip.
Vous avez tous vu beaucoup d'articles sur le changement climatique, voici un article de plus du New York Times, identique à tous ceux que vous avez déjà vus. Il dit exactement les mêmes choses que tous les autres articles. Il a même un titre de longueur identique. Ce qui est inhabituel avec celui-ci, peut-être, c'est qu'il date de 1953. Et la raison pour laquelle je vous raconte ça c'est que vous avez peut-être l'impression que ce problème est relativement récent. Que les gens viennent à peine de le comprendre, et maintenant avec les accords de Kyoto et le 'Gouvernator' Schwartzenegger et les gens qui commencent à réellement faire quelque chose, nous nous dirigeons peut-être vers une solution. Le fait est: pas vraiment. Voilà 50 ans que nous connaissons ce problème, selon comment vous calculez. Nous n'avons pas cessé d'en parler ces dix dernières années. Et nous n'avons quasiment rien fait.
This is the growth rate of CO2 in the atmosphere. You've seen this in various forms, but maybe you haven't seen this one. What this shows is that the rate of growth of our emissions is accelerating. And that it's accelerating even faster than what we thought was the worst case just a few years back. So that red line there was something that a lot of skeptics said the environmentalists only put in the projections to make the projections look as bad as possible, that emissions would never grow as fast as that red line. But in fact, they're growing faster.
Voici le taux d'accroissement du CO2 dans l'atmosphère. Vous l'avez déjà vu sous différentes formes, mais peut-être pas cette représentation-là. Cela montre que le taux de croissance de nos émissions s'accélère. Et qu'il accélère encore plus que dans ce que nous pensions être le pire scénario il y a seulement quelques années en arrière. Beaucoup de sceptiques ont dit que les écologistes ajoutaient cette ligne rouge dans les projections uniquement pour les faire apparaître aussi mauvaises que possible. Que les émissions n'augmenteraient jamais aussi vite que la ligne rouge. Mais en fait elles augmentent plus vite.
Here's some data from actually just 10 days ago, which shows this year's minimum of the Arctic Sea ice, and it's the lowest by far. And the rate at which the Arctic Sea ice is going away is a lot quicker than models. So despite all sorts of experts like me flying around the planet and burning jet fuel, and politicians signing treaties -- in fact, you could argue the net effect of all this has been negative, because it's just consumed a lot of jet fuel. (Laughter) No, no! In terms of what we really need to do to put the brakes on this very high inertial thing -- our big economy -- we've really hardly started. Really, we're doing this, basically. Really, not very much.
Voici quelques données qui datent de seulement 10 jours, qui montrent le minimum de glace de l'Arctique cette année, et c'est de loin le plus bas. La vitesse à laquelle la glace de l'Arctique disparaît est beaucoup plus rapide que les modélisations. Donc, malgré toutes sortes d'experts comme moi, qui volent aux quatre coins de la planète et en brûlant du kérosène et des politiciens qui signent des traités, en fait, on pourrait soutenir que le résultat final de tout cela a été négatif parce que ça a seulement consommé beaucoup de kérosène. (Rires) Non, non! Ce que nous devons vraiment faire pour mettre un frein à cette chose très inertielle - notre grande économie - nous venons à peine de le commencer. Vraiment, voilà ce que nous faisons en gros. Vraiment, pas grand chose.
I don't want to depress you too much. The problem is absolutely soluble, and even soluble in a way that's reasonably cheap. Cheap meaning sort of the cost of the military, not the cost of medical care. Cheap meaning a few percent of GDP. No, this is really important to have this sense of scale. So the problem is soluble, and the way we should go about solving it is, say, dealing with electricity production, which causes something like 43-or-so percent and rising of CO2 emissions. And we could do that by perfectly sensible things like conservation, and wind power, nuclear power and coal to CO2 capture, which are all things that are ready for giant scale deployment, and work. All we lack is the action to actually spend the money to put those into place. Instead, we spend our time talking.
Je ne veux pas trop vous déprimer. Le problème est absolument résoluble, et même d'une façon raisonnablement peu coûteuse. Le coût étant en gros celui de l'armée, pas celui des soins médicaux. Représentant quelques pourcents du PIB. Non, c'est vraiment important d'avoir cette notion d'échelle. Donc on peut résoudre le problème, et la façon dont nous devrions le résoudre, est, disons, de s'attaquer à la production d'électricité, qui génère quelque chose comme environ 43% des émissions de CO2, et ce chiffre est en augmentation. Nous pourrions le faire avec des moyens tout-à-fait raisonnables comme la maîtrise de l'énergie, et l'énergie éolienne, l'énergie nucléaire et la capture du CO2 provenant de la combustion du charbon, qui sont toutes prêtes à être déployées à grande échelle et qui marchent. Tout ce qui manque, c'est de vraiment dépenser de l'argent pour les mettre en place. Au lieu de passer notre temps à parler.
But nevertheless, that's not what I'm going to talk to you about tonight. What I'm going to talk to you about tonight is stuff we might do if we did nothing. And it's this stuff in the middle here, which is what you do if you don't stop the emissions quickly enough. And you need to deal -- somehow break the link between human actions that change climate, and the climate change itself. And that's particularly important because, of course, while we can adapt to climate change -- and it's important to be honest here, there will be some benefits to climate change. Oh, yes, I think it's bad. I've spent my whole life working to stop it. But one of the reasons it's politically hard is there are winners and losers -- not all losers. But, of course, the natural world, polar bears. I spent time skiing across the sea ice for weeks at a time in the high Arctic. They will completely lose. And there's no adaption.
Mais néanmoins, ce n'est pas ce dont je vais vous parler ce soir. Je vais vous parler ce soir de ce que nous pourrions faire si nous ne faisons rien. Ce truc ici au milieu est ce que vous faites si vous n'arrêtez pas les émissions assez rapidement. Vous devez vous en occuper - en quelque sorte briser le lien entre les actions humaines qui changent le climat, et le changement climatique lui-même. Et c'est particulièrement important car bien sûr, alors que nous pouvons nous adapter au changement climatique -- et il est important d'être honnête ici - il y aura des avantages au changement climatique. Oh oui, je pense que c'est mauvais. J'ai passé toute ma vie à travailler pour y mettre un terme. Mais une des raisons pour lesquelles c'est politiquement difficile est qu'il y a des gagnants et des perdants - pas que des perdants. Mais bien sûr, la nature, les ours polaires. J'ai passé plusieurs semaines d'affilée à skier sur la mer gelée dans le haut Arctique. Ils vont perdre complètement. Et il n'y a pas d'adaptation.
So this problem is absolutely soluble. This geo-engineering idea, in it's simplest form, is basically the following. You could put signed particles, say sulfuric acid particles -- sulfates -- into the upper atmosphere, the stratosphere, where they'd reflect away sunlight and cool the planet. And I know for certain that that will work. Not that there aren't side effects, but I know for certain it will work. And the reason is, it's been done. And it was done not by us, not by me, but by nature.
On peut absolument résoudre le problème. Cette idée de géo-ingénierie, dans sa forme la plus simple, est la suivante : on pourrait mettre certaines particules, par exemple d'acide sulfurique - des sulfates -- dans la haute atmosphère, la stratosphère, où elles dévieraient la lumière du soleil et refroidiraient la planète. Je suis certain que cela fonctionnera. Non qu'il n'y ait pas d'effets secondaires, mais je suis sûr que ça marchera. Et la raison en est la suivante: ça a déjà été fait. Cela n'a pas été fait par nous, ni moi, mais par la nature.
Here's Mount Pinatubo in the early '90s. That put a whole bunch of sulfur in the stratosphere with a sort of atomic bomb-like cloud. The result of that was pretty dramatic. After that, and some previous volcanoes we have, you see a quite dramatic cooling of the atmosphere. So this lower bar is the upper atmosphere, the stratosphere, and it heats up after these volcanoes. But you'll notice that in the upper bar, which is the lower atmosphere and the surface, it cools down because we shielded the atmosphere a little bit. There's no big mystery about it. There's lots of mystery in the details, and there's some bad side effects, like it partially destroys the ozone layer -- and I'll get to that in a minute. But it clearly cools down. And one other thing: it's fast. It's really important to say. So much of the other things that we ought to do, like slowing emissions, are intrinsically slow, because it takes time to build all the hardware we need to reduce emissions. And not only that, when you cut emissions, you don't cut concentrations, because concentrations, the amount of CO2 in the air, is the sum of emissions over time. So you can't step on the brakes very quickly. But if you do this, it's quick. And there are times you might like to do something quick.
Voici le mont Pinatubo au début des années 90, qui a envoyé tout un tas de soufre dans la stratosphère, avec un nuage en forme de champignon atomique. Le résultat a été assez radical. Après ça, et les éruptions précédentes d'autres volcans, on voit un refroidissement assez radical de l'atmosphère. Donc, cette courbe inférieure représente la haute atmosphère, la stratosphère, elle chauffe après ces éruptions. Mais vous remarquerez que dans la courbe supérieure, qui représente la basse atmosphère et la surface, elle refroidit parce que nous avons un peu protégé l'atmosphère. Ce n'est pas un grand mystère. Il y a beaucoup de mystère dans les détails, et il y a de mauvais effets secondaires, comme la destruction partielle de la couche d'ozone - et j'y viendrai dans une minute. Mais clairement, ça refroidit. Autre chose : c'est rapide. Il est vraiment important de le dire. Tant d'autres choses que nous devrions faire, comme ralentir les émissions, sont intrinsèquement lentes car il faut du temps pour construire tout le matériel dont nous avons besoin. Et pas seulement ça, lorsque vous réduisez les émissions, vous n'arrêtez pas les concentrations. A cause des concentrations, la quantité de CO2 dans l'air, est la somme des émissions dans le temps. Vous ne pouvez donc pas freiner d'un coup. Mais si vous faites cela, c'est rapide. Et il y a des fois où vous aimeriez faire quelque chose vite.
Another thing you might wonder about is, does it work? Can you shade some sunlight and effectively compensate for the added CO2, and produce a climate sort of back to what it was originally? And the answer seems to be yes. So here are the graphs you've seen lots of times before. That's what the world looks like, under one particular climate model's view, with twice the amount of CO2 in the air. The lower graph is with twice the amount of CO2 and 1.8 percent less sunlight, and you're back to the original climate. And this graph from Ken Caldeira. It's important to say came, because Ken -- at a meeting that I believe Marty Hoffart was also at in the mid-'90s -- Ken and I stood up at the back of the meeting and said, "Geo-engineering won't work." And to the person who was promoting it said, "The atmosphere's much more complicated." Gave a bunch of physical reasons why it wouldn't do a very good compensation. Ken went and ran his models, and found that it did.
Vous vous demandez aussi peut-être, est-ce que ça marche? Est-ce qu'on peut réduire l'ensoleillement et compenser efficacement le CO2 supplémentaire, et produire un climat qui revienne en quelque sorte à son état d'origine? La réponse semble être oui. Voici les courbes que vous avez déjà vues souvent. Voilà à quoi ressemble le monde vu sous une modélisation particulière du climat avec deux fois la quantité de CO2 dans l'air. Le graphique inférieur présente deux fois la quantité de CO2 et 1,8 % moins d'ensoleillement, et on revient au climat d'origine. Nous devons ces graphiques à Ken Caldera. C'est important de le dire parce que Ken, lors d'une réunion à laquelle je crois Marty Hoffart assistait également dans le milieu des années 90 -- Ken et moi nous sommes levés au fond de la salle et avons dit, "La géo-ingénierie ne marchera pas." A la personne qui en faisait la promotion, ça disait, "L'atmosphère est beaucoup plus compliquée que ça." On a donné un tas de raisons physiques pour lesquelles il n'y aurait pas une bonne compensation. Ken est parti lancer ses modélisations, et a trouvé le contraire.
This topic is also old. That report that landed on President Johnson's desk when I was two years old -- 1965. That report, in fact, which had all the modern climate science -- the only thing they talked about doing was geo-engineering. It didn't even talk about cutting emissions, which is an incredible shift in our thinking about this problem. I'm not saying we shouldn't cut emissions. We should, but it made exactly this point. So, in a sense, there's not much new. The one new thing is this essay. So I should say, I guess, that since the time of that original President Johnson report, and the various reports of the U.S. National Academy -- 1977, 1982, 1990 -- people always talked about this idea. Not as something that was foolproof, but as an idea to think about.
Ce sujet date également. Ce rapport a atterri sur le bureau du Président Johnson quand j'avais deux ans. 1965. Ce rapport, en fait, contenait toute la science moderne sur le climat -- la seule solution qui y était évoquée était la géo-ingénierie. Il ne parlait même pas de réduction des émissions, qui est un incroyable changement dans notre réflexion sur ce sujet. Je ne dis pas que nous ne devons pas réduire les émissions. Nous le devrions, mais il parlait précisément de ça. Donc, en un sens, il n'y a pas grand chose de nouveau. La seule chose nouvelle est cet essai. Donc, je dois dire, je suppose, que depuis le temps du rapport originel au Président Johnson, et les différents rapports de l'Académie Nationale américaine -- 1977, 1982, 1990 - les gens ont toujours parlé de cette idée. Pas comme quelque chose d'infaillible, mais comme une idée à méditer.
But when climate became, politically, a hot topic -- if I may make the pun -- in the last 15 years, this became so un-PC, we couldn't talk about it. It just sunk below the surface. We weren't allowed to speak about it. But in the last year, Paul Crutzen published this essay saying roughly what's all been said before: that maybe, given our very slow rate of progress in solving this problem and the uncertain impacts, we should think about things like this. He said roughly what's been said before. The big deal was he happened to have won the Nobel prize for ozone chemistry. And so people took him seriously when he said we should think about this, even though there will be some ozone impacts. And in fact, he had some ideas to make them go away.
Mais quand le climat est devenu, au plan politique, un sujet brûlant - si je peux me permettre le jeu de mots -- au cours des 15 dernières années, le sujet est devenu si politiquement incorrect que nous ne pouvions pas en parler. Il était enterré. Nous n'avions pas le droit d'en parler. Mais au cours de l'année dernière, Paul Crutzen a publié cet essai qui disait en gros tout ce qui avait été dit auparavant: que, peut-être, compte tenu du rythme très lent des progrès que nous faisions sur ce problème, et des impacts incertains, nous devions penser à des choses comme celle-là. Il a dit en gros ce qui avait été dit auparavant. La différence : il avait gagné le Prix Nobel pour ses recherches sur la chimie de l'ozone. Les gens l'ont donc pris au sérieux quand il a dit que nous devrions y réfléchir, même s'il y avait certaines incidences sur l'ozone. En fait, il a quelques idées pour s'en débarrasser.
There was all sorts of press coverage, all over the world, going right down to "Dr. Strangelove Saves the Earth," from the Economist. And that got me thinking. I've worked on this topic on and off, but not so much technically. And I was actually lying in bed thinking one night. And I thought about this child's toy -- hence, the title of my talk -- and I wondered if you could use the same physics that makes that thing spin 'round in the child's radiometer, to levitate particles into the upper atmosphere and make them stay there. One of the problems with sulfates is they fall out quickly. The other problem is they're right in the ozone layer, and I'd prefer them above the ozone layer. And it turns out, I woke up the next morning, and I started to calculate this. It was very hard to calculate from first principles. I was stumped. But then I found out that there were all sorts of papers already published that addressed this topic because it happens already in the natural atmosphere. So it seems there are already fine particles that are levitated up to what we call the mesosphere, about 100 kilometers up, that already have this effect.
Il y a eu tous types d'articles de journaux, dans le monde entier, qui allaient jusqu'à ce titre "Le Docteur Folamour Sauve la Terre," dans The Economist. Ça m'a donné à réfléchir - j'ai travaillé sur ce thème par intermittence, mais pas tant techniquement - j'étais couché dans mon lit en train de réfléchir une nuit. J'ai pensé à ce jouet pour enfant - d'où le titre de mon allocution -- et je me demandais si on pouvait utiliser la même physique qui fait tourner cette chose dans le radiomètre de l'enfant pour faire léviter des particules dans la haute atmosphère et les y faire rester. Un des problèmes avec les sulfates est qu'ils tombent rapidement. L'autre problème est qu'ils sont en plein dans la couche d'ozone, et je préfèrerais qu'ils en soient au-dessus. Finalement, je me suis réveillé le lendemain matin, et j'ai commencé à calculer ça. C'est très difficile à calculer à partir des premiers principes. J'ai été déconcerté. Mais ensuite j'ai découvert qu'il y avait toutes sortes de documents déjà publiés qui avaient abordé ce sujet parce que ça se produit déjà dans l'atmosphère naturelle. Il semble donc qu'il existe déjà de fines particules qui lévitent jusqu'à ce que l'on appelle la mésosphère, à environ 100 kilomètres d'altitude -- qui ont déjà cet effet.
I'll tell you very quickly how the effect works. There are a lot of fun complexities that I'd love to spend the whole evening on, but I won't. But let's say you have sunlight hitting some particle and it's unevenly heated. So the side facing the sun is warmer; the side away, cooler. Gas molecules that bounce off the warm side bounce away with some extra velocity because it's warm. And so you see a net force away from the sun. That's called the photophoretic force. There are a bunch of other versions of it that I and some collaborators have thought about how to exploit. And of course, we may be wrong -- this hasn't all been peer reviewed, we're in the middle of thinking about it -- but so far, it seems good. But it looks like we could achieve long atmospheric lifetimes -- much longer than before -- because they're levitated. We can move things out of the stratosphere into the mesosphere, in principle solving the ozone problem. I'm sure there will be other problems that arise. Finally, we could make the particles migrate to over the poles, so we could arrange the climate engineering so it really focused on the poles. Which would have minimal bad impacts in the middle of the planet, where we live, and do the maximum job of what we might need to do, which is cooling the poles in case of planetary emergency, if you like.
Je vais vous dire très rapidement comment l'effet se produit. Il y a beaucoup de difficultés amusantes sur lesquelles j'adorerais passer toute la soirée, mais je ne le ferai pas. Mais disons que la lumière du soleil frappe une particule qui est ainsi chauffée de façon inégale. Le côté face au soleil est plus chaud, et l'autre beaucoup plus froid. Des molécules de gaz qui rebondissent sur le côté chaud s'éloignent avec une vitesse accrue à cause de la chaleur. Vous avez une force nette qui s'éloigne du soleil. On l'appelle la force photophorétique. Il en existe un tas d'autres versions, par moi et d'autres, sur comment l'exploiter. Bien sûr, nous avons peut-être tort -- tout ça n'a pas encore été soumis à nos pairs, nous sommes en train d'y réfléchir -- mais jusqu'à présent, ça semble bien. Mais il semble que nous pourrions atteindre de longues durées de vie atmosphériques -- beaucoup plus longues qu'avant - parce qu'elles ont lévité. Nous pouvons déplacer des choses de la stratosphère à la mésosphère, et en principe résoudre le problème de l'ozone. Je suis sûr qu'il y aura d'autres problèmes qui se poseront. Enfin, nous avons pu faire migrer les particules au-dessus des pôles, afin de pouvoir organiser l'ingénierie climatique pour qu'elle s'y concentre vraiment. Ce qui aurait un minimum d'impacts négatifs sur l'endroit de la planète où nous vivons et ferait le maximum de ce qu'on pourrait avoir besoin de faire -- c'est-à-dire refroidir les pôles en cas d'urgence planétaire, si vous voulez.
This is a new idea that's crept up that may be, essentially, a cleverer idea than putting sulfates in. Whether this idea is right or some other idea is right, I think it's almost certain we will eventually think of cleverer things to do than just putting sulfur in. That if engineers and scientists really turned their minds to this, it's amazing how we can affect the planet. The one thing about this is it gives us extraordinary leverage. This improved science and engineering will, whether we like it or not, give us more and more leverage to affect the planet, to control the planet, to give us weather and climate control -- not because we plan it, not because we want it, just because science delivers it to us bit by bit, with better knowledge of the way the system works and better engineering tools to effect it.
Il s'agit d'une idée nouvelle qui a germé et qui est peut-être essentiellement une meilleure idée que d'envoyer des sulfates. Que cette idée soit la bonne ou qu'une autre idée soit la bonne, je crois qu'il est quasiment sûr que nous finirons par trouver mieux que d'envoyer du soufre. Que, si les ingénieurs et les chercheurs se mettent vraiment à y réfléchir, nous pouvons influer sur la planète d'une façon incroyable. Ce qui compte dans tout ça, c'est que ça nous donne un levier extraordinaire. Cette amélioration de la science et de l'ingénierie, qu'on le veuille ou non, nous donnera de plus en plus de levier pour influer sur la planète. Pour contrôler la planète. Pour nous donner le contrôle de la météo et du climat - non pas parce que nous le planifions, non pas parce que nous le voulons, simplement parce que la science nous le livre petit à petit, avec une meilleure connaissance du fonctionnement du système de meilleurs outils d'ingénierie pour le mettre en œuvre.
Now, suppose that space aliens arrived. Maybe they're going to land at the U.N. headquarters down the road here, or maybe they'll pick a smarter spot -- but suppose they arrive and they give you a box. And the box has two knobs. One knob is the knob for controlling global temperature. Maybe another knob is a knob for controlling CO2 concentrations. You might imagine that we would fight wars over that box. Because we have no way to agree about where to set the knobs. We have no global governance. And different people will have different places they want it set. Now, I don't think that's going to happen. It's not very likely.
Maintenant, supposons que des extraterrestres arrivent -- peut-être vont-ils atterrir au siège de l'ONU tout près d'ici, ou peut-être qu'ils choisiront un endroit plus intelligent -- mais supposons qu'ils arrivent et nous donnent une boîte. La boîte a deux boutons. Un bouton est le bouton de contrôle de la température de la planète. Peut-être que l'autre bouton est un bouton de contrôle des concentrations de CO2. Vous imaginez sans problème que nous battrions pour cette boîte. Parce que nous n'avons aucun moyen de nous entendre pour savoir où fixer les boutons. Nous n'avons pas de gouvernance mondiale. Différentes personnes voudront la mettre dans différents endroits. Maintenant, je ne pense pas que ça arrive. Ce n'est pas très probable.
But we're building that box. The scientists and engineers of the world are building it piece by piece, in their labs. Even when they're doing it for other reasons. Even when they're thinking they're just working on protecting the environment. They have no interest in crazy ideas like engineering the whole planet. They develop science that makes it easier and easier to do. And so I guess my view on this is not that I want to do it -- I do not -- but that we should move this out of the shadows and talk about it seriously. Because sooner or later, we'll be confronted with decisions about this, and it's better if we think hard about it, even if we want to think hard about reasons why we should never do it.
Mais nous construisons cette boîte. Les scientifiques et les ingénieurs du monde la construisent pièce par pièce, dans leurs laboratoires. Même s'ils le font pour d'autres raisons. Même s'ils pensent simplement travailler sur la protection de l'environnement. Ils n'ont aucun intérêt pour des idées folles comme l'ingénierie de la planète entière. Ils développent la science qui rend l'action de plus en plus facile. Mon avis sur cette question n'est pas que je veux le faire - je ne le veux pas -- mais que nous devons sortir cette question de l'ombre et en parler sérieusement. Parce que tôt ou tard nous allons être confrontés à des décisions à ce sujet, et c'est mieux si l'on y réfléchit bien, même si l'on veut réfléchir à des raisons pour lesquelles nous ne devrions jamais le faire.
I'll give you two different ways to think about this problem that are the beginning of my thinking about how to think about it. But what we need is not just a few oddballs like me thinking about this. We need a broader debate. A debate that involves musicians, scientists, philosophers, writers, who get engaged with this question about climate engineering and think seriously about what its implications are. So here's one way to think about it, which is that we just do this instead of cutting emissions because it's cheaper. I guess the thing I haven't said about this is, it is absurdly cheap. It's conceivable that, say, using the sulfates method or this method I've come up with, you could create an ice age at a cost of .001 percent of GDP. It's very cheap. We have a lot of leverage. It's not a good idea, but it's just important. (Laughter) I'll tell you how big the lever is: the lever is that big. And that calculation isn't much in dispute. You might argue about the sanity of it, but the leverage is real. (Laughter)
Je vais vous donner deux manières différentes de réfléchir à ce problème qui sont le début de mes réflexions sur la façon d'y penser. Nous avons besoin que ce ne soit pas seulement quelques hurluberlus comme moi qui y réfléchissent -- il nous faut un débat plus large. Un débat qui implique des musiciens, des scientifiques, des philosophes, des écrivains, qui s'attaquent à cette question sur l'ingénierie climatique et réfléchissent sérieusement à ses implications. Alors, voici une façon de penser, qui est de faire cela au lieu de réduire les émissions, car c'est moins cher. Ce que je n'ai pas dit à ce sujet, c'est que c'est ridiculement bon marché. Il est concevable que, par exemple, en utilisant la méthode des sulfates ou cette méthode que j'ai inventée, on puisse créer un âge glaciaire pour un coût de 0,0001 % du PIB. C'est très bon marché. Nous avons beaucoup d'effet de levier. Ce n'est pas une bonne idée, mais c'est juste important. Je vais vous dire l'importance du levier - le levier est grand comme ça. Et ce calcul n'est pas tellement discutable. Vous pourriez trouver que c'est insensé, mais l'effet de levier est réel. (Rires)
So because of this, we could deal with the problem simply by stopping reducing emissions, and just as the concentrations go up, we can increase the amount of geo-engineering. I don't think anybody takes that seriously. Because under this scenario, we walk further and further away from the current climate. We have all sorts of other problems, like ocean acidification that come from CO2 in the atmosphere, anyway. Nobody but maybe one or two very odd folks really suggest this.
Donc, de ce fait, nous avons pu régler le problème simplement en cessant de réduire les émissions. et alors que les concentrations augmentent, nous pouvons augmenter la quantité de géo-ingénierie. Je ne pense pas que quiconque prenne ça au sérieux. Parce que dans ce scénario, on s'éloigne de plus en plus du climat actuel. Nous avons toutes sortes d'autres problèmes tels que l'acidification des océans qui découlent du CO2 dans l'atmosphère de toute façon. Personne, sauf peut-être une ou deux personnes très étranges suggèrent vraiment cela.
But here's a case which is harder to reject. Let's say that we don't do geo-engineering, we do what we ought to do, which is get serious about cutting emissions. But we don't really know how quickly we have to cut them. There's a lot of uncertainty about exactly how much climate change is too much. So let's say that we work hard, and we actually don't just tap the brakes, but we step hard on the brakes and really reduce emissions and eventually reduce concentrations. And maybe someday -- like 2075, October 23 -- we finally reach that glorious day where concentrations have peaked and are rolling down the other side. And we have global celebrations, and we've actually started to -- you know, we've seen the worst of it. But maybe on that day we also find that the Greenland ice sheet is really melting unacceptably fast, fast enough to put meters of sea level on the oceans in the next 100 years, and remove some of the biggest cities from the map. That's an absolutely possible scenario. We might decide at that point that even though geo-engineering was uncertain and morally unhappy, that it's a lot better than not geo-engineering. And that's a very different way to look at the problem. It's using this as risk control, not instead of action. It's saying that you do some geo-engineering for a little while to take the worst of the heat off, not that you'd use it as a substitute for action.
Voici un cas qui est plus difficile à rejeter. Disons que nous ne faisons pas de géo-ingénierie, nous faisons ce que nous devons faire, c'est-à-dire nous mettre sérieusement à réduire les émissions. Mais nous ne savons pas vraiment à quelle vitesse nous devons les réduire. Il y a beaucoup d'incertitude quant à savoir exactement si le changement climatique est trop important. Donc, disons que nous travaillons dur, et nous ne nous contentons pas de mettre le pied sur le frein, mais nous freinons à fond et réduisons réellement les émissions et finalement nous réduisons les concentrations. Et peut-être un jour - par exemple le 23 octobre 2075 -- nous arriverons enfin à ce jour glorieux où les concentrations auront atteint leur sommet et commenceront à redescendre. Et nous fêterons ça dans le monde entier, et nous aurons réellement commencé à - vous savez - le pire est derrière nous. Mais peut-être ce jour-là, nous aurons également constaté que la calotte glaciaire du Groenland fond vraiment trop vite, assez vite pour élever le niveau de la mer de plusieurs mètres pour les 100 prochaines années, et rayer certaines des plus grandes villes de la carte. C'est un scénario tout à fait possible. Nous pourrions décider à ce moment-là, même si la géo-ingénierie est incertaine et moralement malheureuse, que c'est beaucoup mieux que pas de géo-ingénierie. C'est une manière très différente d'aborder le problème. Il s'agit de l'utiliser pour contrôler le risque et non pour agir. Vous faites un peu de géo-ingénierie pendant quelque temps pour supprimer le plus gros de la chaleur, et pas pour éviter d'agir.
But there is a problem with that view. And the problem is the following: knowledge that geo-engineering is possible makes the climate impacts look less fearsome, and that makes a weaker commitment to cutting emissions today. This is what economists call a moral hazard. And that's one of the fundamental reasons that this problem is so hard to talk about, and, in general, I think it's the underlying reason that it's been politically unacceptable to talk about this. But you don't make good policy by hiding things in a drawer.
Mais cette approche pose un problème. Le problème est le suivant: le fait de savoir la géo-ingénierie possible fait que les incidences du climat semblent moins redoutables. Cela engendre une volonté plus faible à réduire les émissions aujourd'hui. C'est ce que les économistes appellent l'aléa moral. C'est une des raisons fondamentales qui fait qu'il est si difficile de parler de ce problème, et, en général, je pense que c'est la raison sous-jacente qui a fait qu'il est politiquement inacceptable d'en parler. Mais on ne fait pas de bonne politique en cachant les choses.
I'll leave you with three questions, and then one final quote. Should we do serious research on this topic? Should we have a national research program that looks at this? Not just at how you would do it better, but also what all the risks and downsides of it are. Right now, you have a few enthusiasts talking about it, some in a positive side, some in a negative side -- but that's a dangerous state to be in because there's very little depth of knowledge on this topic. A very small amount of money would get us some. Many of us -- maybe now me -- think we should do that. But I have a lot of reservations. My reservations are principally about the moral hazard problem, and I don't really know how we can best avoid the moral hazard. I think there is a serious problem: as you talk about this, people begin to think they don't need to work so hard to cut emissions.
Je vais vous laisser avec trois questions, puis une dernière citation. Faut-il faire des recherches sérieuses sur ce sujet? Nous faut-il un programme national de recherche qui s'y intéresse? Pas seulement à la façon de mieux le faire, mais aussi à tous les risques et les inconvénients que cela comporte. Vous avez déjà quelques amateurs qui en parlent, certains d'une façon positive, certains d'une façon négative - mais c'est une position dangereuse parce qu'il y a très peu de connaissances approfondies sur ce sujet. Une très petite somme d'argent nous en donnerait. Beaucoup d'entre nous - peut-être moi maintenant - pensent que nous devrions le faire. Mais j'ai de nombreuses réserves. J'ai essentiellement des réserves quant au problème d'aléa moral, et je ne sais pas vraiment comment nous pouvons éviter l'éviter au mieux. Je pense qu'il y a un sérieux problème quand on en parle. Les gens commencent à penser qu'ils n'ont pas besoin de travailler si dur pour réduire les émissions.
Another thing is, maybe we need a treaty. A treaty that decides who gets to do this. Right now we may think of a big, rich country like the U.S. doing this. But it might well be that, in fact, if China wakes up in 2030 and realizes that the climate impacts are just unacceptable, they may not be very interested in our moral conversations about how to do this, and they may just decide they'd really rather have a geo-engineered world than a non-geo-engineered world. And we'll have no international mechanism to figure out who makes the decision.
Autre chose : peut-être avons-nous besoin d'un traité. Un traité qui décide à qui il revient de le faire. Pour le moment, nous pensons peut-être à un grand pays riche comme les États-Unis pour s'en charger. Mais il se pourrait bien que, en fait, si la Chine se réveille en 2030 et se rend compte que les impacts climatiques sont inacceptables, elle ne soit pas intéressée par nos conversations morales sur comment s'y prendre, et qu'elle décide simplement qu'elle préfère avoir un monde de géo-ingénierie qu'un monde de non-géo-ingénierie. Nous n'aurons pas de système international pour savoir qui prend la décision.
So here's one last thought, which was said much, much better 25 years ago in the U.S. National Academy report than I can say today. And I think it really summarizes where we are here. That the CO2 problem, the climate problem that we've heard about, is driving lots of things -- innovations in the energy technologies that will reduce emissions -- but also, I think, inevitably, it will drive us towards thinking about climate and weather control, whether we like it or not. And it's time to begin thinking about it, even if the reason we're thinking about it is to construct arguments for why we shouldn't do it. Thank you very much.
Alors, voici une dernière pensée, qui a été beaucoup mieux exprimée il y a 25 ans dans le rapport de l'Académie Nationale Américaine que je ne peux le faire aujourd'hui. Et je pense que cela résume bien où nous en sommes ici. Le problème du CO2, le problème du climat dont nous avons entendu parler, est le moteur de beaucoup de choses, d'innovations dans les technologies énergétiques, qui permettront de réduire les émissions. Mais aussi, je pense inévitablement que ça nous conduira à réfléchir au contrôle du climat et de la météo que ça nous plaise ou non. Et il est temps de commencer à y réfléchir, même si la raison pour laquelle nous réfléchissons, c'est pour construire des arguments pour dire pourquoi nous ne devrions pas le faire. Merci beaucoup.