When I got my current job, I was given a good piece of advice, which was to interview three politicians every day. And from that much contact with politicians, I can tell you they're all emotional freaks of one sort or another. They have what I called "logorrhea dementia," which is they talk so much they drive themselves insane. (Laughter) But what they do have is incredible social skills. When you meet them, they lock into you, they look you in the eye, they invade your personal space, they massage the back of your head.
Quand j'ai décroché mon emploi actuel, on m'a donné un conseil, celui d'interviewer trois hommes politiques par jour. Et avec autant de contact avec des politiciens, je peux vous dire qu'émotionnellement ce sont des anomalies d'une sorte ou d'un autre. Ils ont ce que j'appelle une logorrhée démente, qui fait qu'ils parlent tant qu'ils se rendent fous. (Rires) Mais ils ont d'incroyables aptitudes sociales. Quand vous les rencontrez, ils se fixent sur vous, ils vous regardent droit dans les yeux, ils envahissent votre espace personnel, ils vous massent la nuque.
I had dinner with a Republican senator several months ago who kept his hand on my inner thigh throughout the whole meal -- squeezing it. I once -- this was years ago -- I saw Ted Kennedy and Dan Quayle meet in the well of the Senate. And they were friends, and they hugged each other and they were laughing, and their faces were like this far apart. And they were moving and grinding and moving their arms up and down each other. And I was like, "Get a room. I don't want to see this." But they have those social skills.
J'ai diné avec un sénateur républicain il y a plusieurs mois qui a laissé sa main sur ma cuisse pendant tout le repas -- en la serrant. Une fois - c'était il y a des années -- j'ai vu TEd Kennedy et Dan Quayle se rencontrer au Sénat. Et ils étaient amis, et ils se sont serrés dans les bras et ils riaient, et leurs visages étaient à ça. Et puis ils bougeaient et se frottaient et montaient et descendaient leurs bras l'un sur l'autre. Et je me disais, "Prenez une chambre. je ne veux pas voir ça." Mais ils ont ces aptitudes sociales.
Another case: Last election cycle, I was following Mitt Romney around New Hampshire, and he was campaigning with his five perfect sons: Bip, Chip, Rip, Zip, Lip and Dip. (Laughter) And he's going into a diner. And he goes into the diner, introduces himself to a family and says, "What village are you from in New Hampshire?" And then he describes the home he owned in their village. And so he goes around the room, and then as he's leaving the diner, he first-names almost everybody he's just met. I was like, "Okay, that's social skill."
Un autre cas: Les dernières élections, je suivais Mitt Romney dans le New Hampshire. Et il faisait campagne avec ses 5 fils parfaits : Bip, Chip, Rip, Zip, Lip et Dip. (Rires) Et il va à un diner. Et il va à un diner, se présente à une famille et il dit, "Vous êtes d'où dans le New Hampshire?" Et puis il décrit la maison qu'il possède dans leur village. Et donc il fait le tour de la pièce, et ensuite alors qu'il quitte le diner, il appelait par leur prénom tous les gens dont il venait juste de faire la connaissance. J'ai dit, " Bon c'est une aptitude sociale."
But the paradox is, when a lot of these people slip into the policy-making mode, that social awareness vanishes and they start talking like accountants. So in the course of my career, I have covered a series of failures. We sent economists in the Soviet Union with privatization plans when it broke up, and what they really lacked was social trust. We invaded Iraq with a military oblivious to the cultural and psychological realities. We had a financial regulatory regime based on the assumptions that traders were rational creatures who wouldn't do anything stupid. For 30 years, I've been covering school reform and we've basically reorganized the bureaucratic boxes -- charters, private schools, vouchers -- but we've had disappointing results year after year. And the fact is, people learn from people they love. And if you're not talking about the individual relationship between a teacher and a student, you're not talking about that reality. But that reality is expunged from our policy-making process.
Mais le paradoxe est, quand beaucoup de ces gens passent en mode décisionnel, leur conscience s'envole et ils se mettent à parler comme des comptables. Donc dans le cours de ma carrière, j'ai couvert une série d'échecs. Nous avons envoyé des économistes en Union Soviétique avec des plans de privatisation quand ça a éclaté, et ce qui leur manquait vraiment c'était la confiance sociale. Nous avons envahi l'Iraq avec une armée inconsciente des réalités psychologiques et culturelles. Nous avions un régime régulateur financier basé sur les présomptions selon lesquelles les traders étaient des créatures rationnelles qui ne feraient rien de stupide. Pendant 30 ans, j'ai couvert la réforme de l'éducation et nous avons en gros réorganisé les boites bureaucratiques -- des écoles sous contrat, des écoles privées, des bons -- mais nous avons eu des résultats décevants année après année. Et le fait est que les gens apprennent des gens qu'ils aiment. Et si vous ne parlez pas de la relation individuelle entre un enseignant et un étudiant, vous ne parlez pas de cette réalité, mais cette réalité est effacée de notre processus décisionnel.
And so that's led to a question for me: Why are the most socially-attuned people on earth completely dehumanized when they think about policy? And I came to the conclusion, this is a symptom of a larger problem. That, for centuries, we've inherited a view of human nature based on the notion that we're divided selves, that reason is separated from the emotions and that society progresses to the extent that reason can suppress the passions. And it's led to a view of human nature that we're rational individuals who respond in straightforward ways to incentives, and it's led to ways of seeing the world where people try to use the assumptions of physics to measure how human behavior is. And it's produced a great amputation, a shallow view of human nature.
Et donc cela m'a amené à me poser une question: Pourquoi la plupart des gens les plus sensibles aux questions sociales sur terre sont complètement déshumanisés quand il pensent à la politique? Et je suis arrivé à la conclusion, que c'est le symptôme d'un problème plus grand. Que, pendant des siècles, nous avons hérité d'une vision de la nature humaine basée sur la notion qu'il y a deux parties en nous, que la raison est séparée des émotions et que la société progresse dans la mesure où la raison peut supprimer les passions. Et cela conduit à une vision de la nature humaine selon laquelle nous sommes des individus rationnels qui répondent de façons directes à des motivations. Et ça conduit à des manières de voir le monde dans lesquelles les gens essayent d'utiliser les hypothèses de physique pour mesurer le comportement humain. Et ça a produit une grande amputation, une vision superficielle de la nature humaine.
We're really good at talking about material things, but we're really bad at talking about emotions. We're really good at talking about skills and safety and health; we're really bad at talking about character. Alasdair MacIntyre, the famous philosopher, said that, "We have the concepts of the ancient morality of virtue, honor, goodness, but we no longer have a system by which to connect them." And so this has led to a shallow path in politics, but also in a whole range of human endeavors.
Nous somme vraiment bon pour parler de choses matérielles, mais nous sommes vraiment mauvais pour parler des émotions. Nous sommes vraiment bons pour parler d'aptitudes et de sécurité et de santé, nous sommes vraiment mauvais pour parler de caractère. Alasdair MacIntyre, le célèbre philosophe, a dit , "Nous avons les concepts de l'antique moralité de vertu, d'honneur, de bonté, mais nous n'avons plus le système pour les connecter." Et donc ceci a conduit à une voie superficielle en politique, mais aussi dans toute une gamme d'efforts humains.
You can see it in the way we raise our young kids. You go to an elementary school at three in the afternoon and you watch the kids come out, and they're wearing these 80-pound backpacks. If the wind blows them over, they're like beetles stuck there on the ground. You see these cars that drive up -- usually it's Saabs and Audis and Volvos, because in certain neighborhoods it's socially acceptable to have a luxury car, so long as it comes from a country hostile to U.S. foreign policy -- that's fine. They get picked up by these creatures I've called uber-moms, who are highly successful career women who have taken time off to make sure all their kids get into Harvard. And you can usually tell the uber-moms because they actually weigh less than their own children. (Laughter) So at the moment of conception, they're doing little butt exercises. Babies flop out, they're flashing Mandarin flashcards at the things.
Vous pouvez le voir dans la façon dont nous élevons nos enfants. Vous allez à l'école primaire à 3 heures de l'après-midi et vous regardez les enfants sortir, et ils portent ces cartables de 40 kilos. Si le vent souffle sur eux, ils sont comme des scarabées coincés là sur le sol. Vous voyez ces voitures qui circulent -- en général des Saab, des Audis et des Volvos, parce que dans certains quartiers, il est socialement acceptable d'avoir une voiture de luxe, du moment qu'elle vient d'un pays hostile à la politique étrangère américaine -- c'est bien. Ce sont des créatures que j'appelle des uber-mamans qui viennent les chercher, ce sont des femmes qui font de très belles carrières qui ont pris un congé pour s'assurer que tous leurs enfants iront à Harvard. Et en général on reconnait les uber-mamans, parce qu'en fait elles pèsent moins que leurs propres enfants. (Rires) Donc au moment de la conception, elles font quelques exercices pour leurs fessiers, Les bébés s'endorment, elles leur montrent des flashcards de mandarin.
Driving them home, and they want them to be enlightened, so they take them to Ben & Jerry's ice cream company with its own foreign policy. In one of my books, I joke that Ben & Jerry's should make a pacifist toothpaste -- doesn't kill germs, just asks them to leave. It would be a big seller. (Laughter) And they go to Whole Foods to get their baby formula, and Whole Foods is one of those progressive grocery stores where all the cashiers look like they're on loan from Amnesty International. (Laughter) They buy these seaweed-based snacks there called Veggie Booty with Kale, which is for kids who come home and say, "Mom, mom, I want a snack that'll help prevent colon-rectal cancer."
Sur le chemin de la maison, et elles veulent qu'ils soient éclairés, alors elles les emmènent à la compagnie de crèmes glacées Ben & Jerry avec sa propre politique étrangère. Dans un de mes livres, j'ai plaisanté en disant que Ben & Jerry's devraient faire un dentifrice pacifiste -- qui ne tue pas les microbes, il leur demande simplement de partir. Ce serait un succès. (Rires) Et ils vont chez Whole Foods pour acheter leur lait pour bébé. Et Whole Foods est une de ces épiceries progressistes où tous les caissiers ont l'air d'être prêtés par Amnesty Internationl. (Rires) Ils y achètent ces en-cas à base d'algues appelés Veggie Booty avec du chou marin ce qui est pour les enfants qui rentrent à la maison en disant, "Maman, Maman, je veux un en-cas qui contribue à la prévention du cancer colorectal."
(Laughter)
(Rires)
And so the kids are raised in a certain way, jumping through achievement hoops of the things we can measure -- SAT prep, oboe, soccer practice. They get into competitive colleges, they get good jobs, and sometimes they make a success of themselves in a superficial manner, and they make a ton of money. And sometimes you can see them at vacation places like Jackson Hole or Aspen. And they've become elegant and slender -- they don't really have thighs; they just have one elegant calve on top of another. (Laughter) They have kids of their own, and they've achieved a genetic miracle by marrying beautiful people, so their grandmoms look like Gertrude Stein, their daughters looks like Halle Berry -- I don't know how they've done that. They get there and they realize it's fashionable now to have dogs a third as tall as your ceiling heights. So they've got these furry 160-pound dogs -- all look like velociraptors, all named after Jane Austen characters.
Et donc les enfants sont élevés d'une certaine manière ils sautent au travers de cerceaux de performances des choses que nous pouvons mesurer -- la prépa pour le SAT, le hautbois, l'entrainement de foot. Ils vont dans des facs performantes, ils obtiennent de bons emplois et parfois ils réussissent leur vie de manière superficielle, et gagne des tonnes de fric. Et parfois on peut les voir dans les lieux de vacances comme Jackson Hole ou Aspen. Et ils deviennent élégants et minces -- ils n'ont pas vraiment de cuisses; ils ont seulement un mollet élégant au dessus d'un autre. (Rires) Ils ont des enfants à leurs tour, et ils ont accompli un miracle génétique en épousant des gens beaux, donc leurs grand-mères ressemblent à Gertrude Stein, leurs filles ressemblent à Halle Berry -- Je ne sais pas comment ils font ça Ils y parviennent et ils se rendent compte qu'il est maintenant à la mode d'avoir des chiens hauts du tiers de la hauteur de plafond. Alors ils ont ces chiens à poils longs qui pèsent 80 kilos ressemblent à des vélociraptors, portent tous les noms de personnages de Jane Austen.
And then when they get old, they haven't really developed a philosophy of life, but they've decided, "I've been successful at everything; I'm just not going to die." And so they hire personal trainers; they're popping Cialis like breath mints. You see them on the mountains up there. They're cross-country skiing up the mountain with these grim expressions that make Dick Cheney look like Jerry Lewis. (Laughter) And as they whiz by you, it's like being passed by a little iron Raisinet going up the hill.
Et ensuite quand ils vieillissent, ils n'ont aps vraiment développé une philosophie de la vie, mais ils ont décidé, " J'ai tout réussi, je ne vais pas mourir." Et donc ils embauchent des entraîneurs personnels, ils avalent du Viagra comme si c'était des pastilles de menthe. On les voit là-haut sur les montagnes. Ils font du ski de fond au sommet de la montagne avec ces expression lugubres qui font que Dick Cheney ressemble à Jerry Lewis. (RIres) Et quand ils vous dépassent à toute vitesse, c'est comme si un raisin sec enrobé de chocolat vous dépassait en montant la colline.
(Laughter)
(Rires)
And so this is part of what life is, but it's not all of what life is. And over the past few years, I think we've been given a deeper view of human nature and a deeper view of who we are. And it's not based on theology or philosophy, it's in the study of the mind, across all these spheres of research, from neuroscience to the cognitive scientists, behavioral economists, psychologists, sociology, we're developing a revolution in consciousness. And when you synthesize it all, it's giving us a new view of human nature. And far from being a coldly materialistic view of nature, it's a new humanism, it's a new enchantment. And I think when you synthesize this research, you start with three key insights.
Et cela fait donc partie de la vie, mais ce n'est pas la vie. Et ces dernières années, je pense qu'on nous adonné une vision plus profonde de la nature humaine et une vision plus profonde de qui nous sommes. Et elle n'est pas fondée sur la théologie ou la philosophie, elle est dans l'étude de l'esprit, dans tous ces milieux de recherche, des neurosciences aux scientifiques cognitivistes, les économistes comportementaux, les psychologues, la sociologie, nous développons une révolution dans l'état de conscience. Et quand vous synthétisez le tout, cela nous donne une nouvelle vision de la nature humaine. Et loin d'être une vision froidement matérialiste de la nature, c'est un nouvel humanisme, c'est un nouvel enchantement. et je pense que quand vous synthétisez ces recherches, vous commencez avec 3 idées-clés.
The first insight is that while the conscious mind writes the autobiography of our species, the unconscious mind does most of the work. And so one way to formulate that is the human mind can take in millions of pieces of information a minute, of which it can be consciously aware of about 40. And this leads to oddities. One of my favorite is that people named Dennis are disproportionately likely to become dentists, people named Lawrence become lawyers, because unconsciously we gravitate toward things that sound familiar, which is why I named my daughter President of the United States Brooks. (Laughter) Another finding is that the unconscious, far from being dumb and sexualized, is actually quite smart. So one of the most cognitively demanding things we do is buy furniture. It's really hard to imagine a sofa, how it's going to look in your house. And the way you should do that is study the furniture, let it marinate in your mind, distract yourself, and then a few days later, go with your gut, because unconsciously you've figured it out.
La première idée est que pendant que l'esprit conscient écrit l'autobiographie de notre espèce, l'esprit inconscient fait le plus gros du travail. Et donc une manière de formuler cela, l'esprit humain peut absorber des millions d'informations par minute, et être conscient d'environ 40 de ces informations. Et cela mène à des bizarreries. Une des mes préférées est que les gens qui s'appellent Dennis sont susceptibles de manière disproportionnée de devenir dentistes, les gens qui s'appelle Lawrence deviennent avocats, parce qu'inconsciemment nous gravitons vers des choses qui ont des résonances familières, et c'est pourquoi j'ai appelé ma fille Président des Etats-Unis Brooks. (Rires) Une autre découverte est que l'inconscient, loin d'être idiot et sexualisé, est en fait assez intelligent. Alors une de nos actions les plus exigeantes du point de vue cognitif c'est quand nous achetons des meubles. Il est très difficile d'imaginer un sofa, de quoi il aura l'air chez vous. Et la manière dont vous devriez faire ça est d'étudier les meubles, de les laisser mariner dans votre esprit, de vous changer les idées, et puis quelques jours plus tard, de suivre votre instinct, parce qu'inconsciemment vous avez tout compris.
The second insight is that emotions are at the center of our thinking. People with strokes and lesions in the emotion-processing parts of the brain are not super smart, they're actually sometimes quite helpless. And the "giant" in the field is in the room tonight and is speaking tomorrow morning -- Antonio Damasio. And one of the things he's really shown us is that emotions are not separate from reason, but they are the foundation of reason because they tell us what to value. And so reading and educating your emotions is one of the central activities of wisdom.
La deuxième idée est que les émotions sont au centre de notre réflexion. Les gens qui ont des attaques et des lésions dans les parties du cerveau qui traitent les émotions ne sont pas super intelligents, en fait ils sont parfois assez impuissants. Et le géant dans ce domaine est dans cette salle ce soir et il parlera demain matin -- Antonio Damasio. Et une des choses qu'il nous a vraiment montré c'est que les émotions ne sont pas séparées de la raison, mais elles sont le fondemenet de la raison parce qu'elles nous disent à quoi accorder de la valeur. Et donc lire et éduquer nos émotions est une des activités centrales de la sagesse.
Now I'm a middle-aged guy. I'm not exactly comfortable with emotions. One of my favorite brain stories described these middle-aged guys. They put them into a brain scan machine -- this is apocryphal by the way, but I don't care -- and they had them watch a horror movie, and then they had them describe their feelings toward their wives. And the brain scans were identical in both activities. It was just sheer terror. So me talking about emotion is like Gandhi talking about gluttony, but it is the central organizing process of the way we think. It tells us what to imprint. The brain is the record of the feelings of a life.
Maintenant j'ai la cinquantaine; je ne suis pas exactement à l'aise avec les émotions. Une de mes histoires de cerveau préférée a décrit ces types d'âge moyen. On les met dans un scanner -- c'est une histoire apocryphe en fait, mais ça m'est égal -- et on leur fait voir un film d'horreur, et puis on leur fait décrire ce qu'ils ressentent pour leurs femmes. Et les scans des cerveaux étaient identiques dans les deux activités. C'était de la vraie terreur. Alors quand je parle d'émotion c'est comme si Gandhi parlait de gloutonnerie, mais c'est le processus d'organisation central de la façon dont nous pensons. Il nous dit quoi graver. Le cerveau est l'enregistrement des sentiments d'une vie.
And the third insight is that we're not primarily self-contained individuals. We're social animals, not rational animals. We emerge out of relationships, and we are deeply interpenetrated, one with another. And so when we see another person, we reenact in our own minds what we see in their minds. When we watch a car chase in a movie, it's almost as if we are subtly having a car chase. When we watch pornography, it's a little like having sex, though probably not as good. And we see this when lovers walk down the street, when a crowd in Egypt or Tunisia gets caught up in an emotional contagion, the deep interpenetration. And this revolution in who we are gives us a different way of seeing, I think, politics, a different way, most importantly, of seeing human capital.
Et la troisième idée est que nous ne sommes pas des individus essentiellement autonomes. Nous sommes des animaux sociaux, pas des animaux rationnels. Nous sortons de relations, et nous sommes profondément interpénétrés les uns avec les autres. Et donc quand nous voyons une autre personne, nous reconstituons dans nos esprits ce que nous voyons dans les leurs. Quand nous regardons une poursuite en voiture dans un film, c'est presque comme si nous étions imperceptiblement dans une poursuite en voiture. Quand nous regardons de la pornographie, c'est un peu comme avoir des relations sexuelles, même si ce n'est probablement pas aussi bon. Et nous voyons ça quand des amoureux marchent dans la rue, quand une foule en Egypte ou en Tunisie est prise dans une contagion émotionnelle, l'interpénétration profonde. Et cette révolution de qui nous sommes nous fait voir la politique différemment, je pense, une vision différente, ce qui est le plus important, de voir le capital humain.
We are now children of the French Enlightenment. We believe that reason is the highest of the faculties. But I think this research shows that the British Enlightenment, or the Scottish Enlightenment, with David Hume, Adam Smith, actually had a better handle on who we are -- that reason is often weak, our sentiments are strong, and our sentiments are often trustworthy. And this work corrects that bias in our culture, that dehumanizing bias. It gives us a deeper sense of what it actually takes for us to thrive in this life. When we think about human capital we think about the things we can measure easily -- things like grades, SAT's, degrees, the number of years in schooling. What it really takes to do well, to lead a meaningful life, are things that are deeper, things we don't really even have words for. And so let me list just a couple of the things I think this research points us toward trying to understand.
Nous sommes à présent les enfants des Lumières Françaises. Nous croyons que la raison est la plus grande des facultés. Mais je pense que ces recherches montrent que les Lumières Britanniques, ou les Lumières Ecossaises, avec David Hume, Adam Smith, en fait comprenaient mieux qui nous sommes -- que la raison est souvent faible, que nos sentiments sont forts, et nos sentiments sont souvent fiables. Et ce travail corrige ce préjugé dans notre culture, ce préjugé profondément humanisant. il nous donne un sens plus profond de ce qui est en fait nécessaire pour que nous nous épanouissions dans cette vie. Quand nous pensons au capital humain nous pensons aux choses que nous pouvons mesurer facilement -- comme les notes, les évaluations, les diplômes, le nombre d'années de scolarisation. Ce qui est vraiment nécessaire pour bien faire, pour mener une vie qui ait du sens ce sont des choses qui sont plus profondes, des choses pour lesquelles nous n'avons par vraiment de mots. Et donc permettez-moi de faire la liste de deux ou trois choses que je crois que ces recherches nous poussent à essayer de comprendre.
The first gift, or talent, is mindsight -- the ability to enter into other people's minds and learn what they have to offer. Babies come with this ability. Meltzoff, who's at the University of Washington, leaned over a baby who was 43 minutes old. He wagged his tongue at the baby. The baby wagged her tongue back. Babies are born to interpenetrate into Mom's mind and to download what they find -- their models of how to understand reality. In the United States, 55 percent of babies have a deep two-way conversation with Mom and they learn models to how to relate to other people. And those people who have models of how to relate have a huge head start in life. Scientists at the University of Minnesota did a study in which they could predict with 77 percent accuracy, at age 18 months, who was going to graduate from high school, based on who had good attachment with mom. Twenty percent of kids do not have those relationships. They are what we call avoidantly attached. They have trouble relating to other people. They go through life like sailboats tacking into the wind -- wanting to get close to people, but not really having the models of how to do that. And so this is one skill of how to hoover up knowledge, one from another.
Le premier don, ou talent, c'est la vision de l'esprit -- la capacité à entrer dans l'esprit d'autres gens et d'apprendre ce qu'ils ont à offrir. Les bébés naissent avec cette capacité. Meltzoff, qui est à l'Université de Washington, s'est penché sur un bébé qui avait 23 minutes. Il a remué sa langue devant le bébé. Le bébé a a son tour remué sa langue. Les bébés naissent pour interpénétrer l'esprit de leur mère et pour télécharger ce qu'ils y trouvent -- leur modèle pour comprendre la réalité. Aux Etats-Unis, 55% des bébés ont une conversation bilatérale profonde avec leur maman, et ils apprennent des modèles pour établir des relations avec d'autres gens. Et ces gens qui ont des modèles pour établir des relations ont une énorme avance dans la vie. Des scientifiques de l'Université du Minnesota ont fait une étude dans la quelle ils pouvaient prédire avec une précision de 77%, à l'âge de 18 mois, qui obtiendrait son bac, d'après qui avait un bon attachement avec maman. 20 pour cent des enfants n'ont pas ces relations. Ils sont ce qu'on appelle des attachés détachés. Ils ont du mal à avoir des relations avec les autres. Ils traversent la vie comme des voiliers qui louvoient -- ils veulent s'approcher des gens, mais n'ont pas vraiment de modèles pour savoir le faire. Et donc c'est une aptitude pour savoir comment aspirer la connaissance, les uns des autres.
A second skill is equipoise, the ability to have the serenity to read the biases and failures in your own mind. So for example, we are overconfidence machines. Ninety-five percent of our professors report that they are above-average teachers. Ninety-six percent of college students say they have above-average social skills. Time magazine asked Americans, "Are you in the top one percent of earners?" Nineteen percent of Americans are in the top one percent of earners. (Laughter) This is a gender-linked trait, by the way. Men drown at twice the rate of women, because men think they can swim across that lake. But some people have the ability and awareness of their own biases, their own overconfidence. They have epistemological modesty. They are open-minded in the face of ambiguity. They are able to adjust strength of the conclusions to the strength of their evidence. They are curious. And these traits are often unrelated and uncorrelated with IQ.
Une deuxième aptitude est l'équilibre égal. La capacité d'avoir la sérénité de lire les préjugés et les échecs dans votre esprit. Donc par exemple, nous sommes des machines trop sûres de nous. 95 % de nos professeurs signalent qu'ils sont des enseignants au dessus de la moyenne. 96 % des étudiants de fac disent qu'ils ont des aptitudes sociales au dessus de la moyenne. Le magazine Time a demandé à des Américains, "Faites-vous partie des 1 % des plus gros salaires?" 19 % des américains sont dans les 1 % des plus gros salaires?" (Rires) C'est une caractéristique liée au sexe, d'ailleurs. Les hommes se noient deux fois plus que les femmes. parce que les hommes pensent qu'ils peuvent traverser le lac à la nage. Mais certaines personnes on la capacité et la conscience de leurs propres préjugés, de leur propre excès de confiance en eux. Ils ont une modestie épistémologique. Il sont ouverts d'esprits face à l'ambigüité. Ils sont capable d'ajuster la force des conclusions à la force de leurs preuves. Ils sont curieux. Et ces caractéristiques sont souvent sans rapport avec le QI.
The third trait is metis, what we might call street smarts -- it's a Greek word. It's a sensitivity to the physical environment, the ability to pick out patterns in an environment -- derive a gist. One of my colleagues at the Times did a great story about soldiers in Iraq who could look down a street and detect somehow whether there was an IED, a landmine, in the street. They couldn't tell you how they did it, but they could feel cold, they felt a coldness, and they were more often right than wrong. The third is what you might call sympathy, the ability to work within groups. And that comes in tremendously handy, because groups are smarter than individuals. And face-to-face groups are much smarter than groups that communicate electronically, because 90 percent of our communication is non-verbal. And the effectiveness of a group is not determined by the IQ of the group; it's determined by how well they communicate, how often they take turns in conversation.
La troisième caractéristique est ce que nous appelons des débrouillards. C'est une sensibilité à l'environnement physique, la capacité à sélectionner des modèles dans un environnement -- à déduire l'essentiel. Un de mes collègues du Times a fait un article génial sur des soldats en Iraq qui pouvaient regarder une rue et détecter d'un certaine manière s'il y avait une bombe artisanale, une mine dans la rue. Ils ne pouvaient pas vous dire comment ils avaient fait; mais ils ressentaient du froid, ils ressentaient une froideur, et ils avaients plus souvent raison que tort. La troisième est ce que vous pourriez appeler de la sympathie, la capacité de travailler dans des groupes. Et c'est terriblement pratique, parce que les groupes sont plus intelligents que les individus -- et les groupes qui se rencontrent et se voient sont bien plus intelligents que les groupes qui communiquent électroniquement, parce que 90% de notre communication est non verbale. Et l'efficacité d'un groupe n'est pas déterminée par le QI du groupe, elle est déterminée par la qualité de leur communication, la fréquence des tours de prise de parole dans les conversations.
Then you could talk about a trait like blending. Any child can say, "I'm a tiger," pretend to be a tiger. It seems so elementary. But in fact, it's phenomenally complicated to take a concept "I" and a concept "tiger" and blend them together. But this is the source of innovation. What Picasso did, for example, was take the concept "Western art" and the concept "African masks" and blend them together -- not only the geometry, but the moral systems entailed in them. And these are skills, again, we can't count and measure.
Et puis vous pourriez parler d'une caractéristique comme le mélange. Tous les enfants peuvent dire, " Je suis un tigre, " faire semblant d'être un tigre. Cela semble si élémentaire. Mais en fait, c'est phénoménalement compliqué de prendre un concept "Je" et un concept "tigre" et de mélanger les deux. Mais c'est la source d'innovation. Ce que Picasso a fait, par exemple, c'est de prendre le concept Art Occidental et le concept masques Africains et de mélanger les deux -- pas seulement la géométrie, mais les systèmes moraux qu'ils impliquent. Et ce sont des aptitudes, là encore, que nous ne pouvons ni compter ni mesurer.
And then the final thing I'll mention is something you might call limerence. And this is not an ability; it's a drive and a motivation. The conscious mind hungers for success and prestige. The unconscious mind hungers for those moments of transcendence, when the skull line disappears and we are lost in a challenge or a task -- when a craftsman feels lost in his craft, when a naturalist feels at one with nature, when a believer feels at one with God's love. That is what the unconscious mind hungers for. And many of us feel it in love when lovers feel fused.
Et puis la dernière chose dont je parlerai est quelque chose qu'on pourrait appeler limerence. Et ce n'est pas une capacité, c'est une pulsion et une motivation L'esprit conscient a faim de réussite et de prestige. L'esprit inconscient a faim de ces moments de transcendance, quand la ligne du crâne disparait et que nous sommes perdus dans un problème ou une tâche -- quand un artisan se sent perdu dans son artisanat, quand un naturaliste se sent en phase avec la nature, quand un croyant ressent qu'il ne fait qu'un avec l'amour de Dieu. C'est de ça que l'esprit inconscient a faim. Et beaucoup d'entre nous le ressentent dans l'amour quand les amoureux ont l'impression qu'ils fusionnent.
And one of the most beautiful descriptions I've come across in this research of how minds interpenetrate was written by a great theorist and scientist named Douglas Hofstadter at the University of Indiana. He was married to a woman named Carol, and they had a wonderful relationship. When their kids were five and two, Carol had a stroke and a brain tumor and died suddenly. And Hofstadter wrote a book called "I Am a Strange Loop." In the course of that book, he describes a moment -- just months after Carol has died -- he comes across her picture on the mantel, or on a bureau in his bedroom.
Et une des plus belles descriptions que j'ai pu voir dans ces recherches sur la façon dont les esprits s'interpénètrent a été écrite par un grand théoricien et scientifique du nom de Douglas Hofstadter de l'Université d'Indiana. Il était marié à une femme du nom de Carol, et ils avaient une merveilleuse relation. Quand leurs enfants ont eu 5 et 2 ans, Carol a eu une attaque et une tumeur au cerveau et est décédé subitement. Et Hofstadter a écrit un livre intitulé "Je suis une drôle de boucle." Dans ce livre, il décrit un moment -- quelques mois après la mort de Carol -- il tombe sur une photo d'elle sur le bord de la cheminée, ou sur une commode dans sa chambre.
And here's what he wrote: "I looked at her face, and I looked so deeply that I felt I was behind her eyes. And all at once I found myself saying as tears flowed, 'That's me. That's me.' And those simple words brought back many thoughts that I had had before, about the fusion of our souls into one higher-level entity, about the fact that at the core of both our souls lay our identical hopes and dreams for our children, about the notion that those hopes were not separate or distinct hopes, but were just one hope, one clear thing that defined us both, that welded us into a unit -- the kind of unit I had but dimly imagined before being married and having children. I realized that, though Carol had died, that core piece of her had not died at all, but had lived on very determinedly in my brain."
Et voici ce qu'il a écrit: "J'ai regardé son visage, et j'ai regardé si profondément que j'ai eu l'impression que j'étais derrière ses yeux. Et d'un coup je me suis surpris à dire tout en pleurant, "C'est moi. C'est moi." Et ces simples mots ont ravivé de nombreuses pensées que j'avais eu auparavant, sur la fusion de nos âmes en une entité de niveau plus élevé, sur le fait qu'au coeur de nos deux âmes se trouvent des espoirs et des rêves identiques pour nos enfants, sur la notion que ces espoirs n'étaient pas des espoirs séparés ou distincts, mais n'étaient qu'un espoir, une chose claire qui nous définissait tous les deux, qui nous soudaient en une seule unité -- le genre d'unité que je n'avais que vaguement imaginé avant d'être marié et d'avoir des enfants. Je me suis rendu compte, bien que Carol soit morte, que cette partie centrale d'elle n'était pas du tout morte, mais avait continué à vivre résolument dans mon cerveau.
The Greeks say we suffer our way to wisdom. Through his suffering, Hofstadter understood how deeply interpenetrated we are. Through the policy failures of the last 30 years, we have come to acknowledge, I think, how shallow our view of human nature has been. And now as we confront that shallowness and the failures that derive from our inability to get the depths of who we are, comes this revolution in consciousness -- these people in so many fields exploring the depth of our nature and coming away with this enchanted, this new humanism. And when Freud discovered his sense of the unconscious, it had a vast effect on the climate of the times. Now we are discovering a more accurate vision of the unconscious, of who we are deep inside, and it's going to have a wonderful and profound and humanizing effect on our culture.
Les grecs disent que nous parvenons à la sagesse par la souffrance. Par sa souffrance, Hofstadter a compris la profondeur de notre interpénétration. A travers les échecs politique des 30 dernières années, nous somme arrivés à reconnaitre, je crois, combien notre vision de la nature humaine était superficielle. Et maintenant que nous faisons face à cette superficialité et aux échecs qui dérivent de notre incapacité à saisir les profondeurs de qui nous sommes, vient cette révolution dans notre conscience -- ces gens dans tant de domaines qui explorent la profondeur de notre nature et qui passent avec ce nouvel humanisme enchanté. Et quand Freud a découvert son sens de l'inconscient, cela a eu un vaste effet sur le climat de l'époque. Maintenant nous découvrons une vision plus exacte de l'inconscient -- de qui nous sommes au fond de nous. Et cela aura un effet humanisant profond et merveilleux sur notre culture.
Thank you.
Merci.
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