I want to talk to you today about something the open-source programming world can teach democracy, but before that, a little preamble. Let's start here.
Aujourd'hui, je veux vous dire une chose que le monde de la programmation open source peut enseigner à la démocratie, mais avant ça, un petit préambule. Commençons ici.
This is Martha Payne. Martha's a 9-year-old Scot who lives in the Council of Argyll and Bute. A couple months ago, Payne started a food blog called NeverSeconds, and she would take her camera with her every day to school to document her school lunches. Can you spot the vegetable? (Laughter) And, as sometimes happens, this blog acquired first dozens of readers, and then hundreds of readers, and then thousands of readers, as people tuned in to watch her rate her school lunches, including on my favorite category, "Pieces of hair found in food." (Laughter) This was a zero day. That's good.
Voici Martha Payne. Martha a 9 ans, elle est écossaise et vit dans la Région d'Argyll and Bute. Il y a quelques mois, Payne a lancé un blog culinaire appelé NeverSeconds : elle emmenait son appareil photo tous les jours à l'école pour documenter ses déjeuners scolaires. Pouvez-vous repérer les légumes ? (Rires) Et, comme ça arrive parfois, ce blog a d'abord eu des dizaines de lecteurs, puis des centaines, puis des milliers, quand les gens visitaient son blog pour voir son classement de ses repas scolaires, y compris ma catégorie préférée, « Cheveux trouvés dans les aliments. » (Rires) C'était une journée sans. C'est bien.
And then two weeks ago yesterday, she posted this. A post that read: "Goodbye." And she said, "I'm very sorry to tell you this, but my head teacher pulled me out of class today and told me I'm not allowed to take pictures in the lunch room anymore. I really enjoyed doing this. Thank you for reading. Goodbye."
Et puis il y a deux semaines hier, elle a publié ceci. Un post qui disait : « Au revoir. » Elle a dit: « Je suis terriblement désolée de vous dire ceci, mon professeur principal m'a sortie de la classe aujourd'hui et m'a dit que je ne suis plus autorisée à prendre des photos dans le réfectoire. J'aimais vraiment faire ça.
You can guess what happened next, right? (Laughter) The outrage was so swift, so voluminous, so unanimous, that the Council of Argyll and Bute reversed themselves the same day and said, "We would, we would never censor a nine-year-old." (Laughter) Except, of course, this morning. (Laughter) And this brings up the question, what made them think they could get away with something like that? (Laughter) And the answer is, all of human history prior to now.
Merci de m'avoir lue. Au revoir. » Vous pouvez deviner ce qui s'est passé ensuite, non ? (Rires) L'outrage a été si rapide, si volumineux, si unanime, que la Région d'Argyll and Bute a fait marche arrière le jour même et a dit : « Nous ne censurerions jamais un enfant de neuf ans. » (Rires) Sauf, bien sûr, ce matin. (Rires) Et ça soulève la question, qu'est-ce qui leur a fait penser qu'ils pourraient s'en tirer avec quelque chose comme ça ? (Rires) Et la réponse est, toute l'histoire humaine avant aujourd'hui.
(Laughter) So, what happens when a medium suddenly puts a lot of new ideas into circulation?
(Rires) Par conséquent, que se passe-t-il quand un média met tout à coup beaucoup de nouvelles idées en circulation ?
Now, this isn't just a contemporaneous question. This is something we've faced several times over the last few centuries. When the telegraph came along, it was clear that it was going to globalize the news industry. What would this lead to? Well, obviously, it would lead to world peace. The television, a medium that allowed us not just to hear but see, literally see, what was going on elsewhere in the world, what would this lead to? World peace. (Laughter) The telephone? You guessed it: world peace. Sorry for the spoiler alert, but no world peace. Not yet. Even the printing press, even the printing press was assumed to be a tool that was going to enforce Catholic intellectual hegemony across Europe. Instead, what we got was Martin Luther's 95 Theses, the Protestant Reformation, and, you know, the Thirty Years' War. All right, so what all of these predictions of world peace got right is that when a lot of new ideas suddenly come into circulation, it changes society. What they got exactly wrong was what happens next.
Ce n'est pas qu'une question ponctuelle. C'est une chose que nous avons rencontrée plusieurs fois au cours des derniers siècles. Quand le télégraphe est apparu, il était clair qu'il allait mondialiser l'industrie de l'information. À quoi est-ce que ça conduirait ? Eh bien, évidemment, ça conduirait à la paix mondiale. La télévision, un média qui nous a permis non seulement d'entendre mais de voir, littéralement voir, ce qui se passait ailleurs dans le monde, à quoi est-ce que ça conduirait ? La paix mondiale. (Rires) Le téléphone ? Vous l'avez deviné : la paix mondiale. Désolé pour cette fausse prédiction, mais pas de paix mondiale. Pas encore. Même la presse à imprimer, était supposée être un outil qui allait faire respecter l'hégémonie intellectuelle catholique dans toute l'Europe. Au lieu de ça, on a eu les 95 thèses de Martin Luther, la réforme protestante et la Guerre de trente ans. Ce que toutes ces prédictions de paix mondiale ont vu juste, c'est que lorsque tout d'un coup beaucoup de nouvelles idées sont mises en circulation, ça transforme la société. Là où on s'est précisément trompé,
The more ideas there are in circulation, the more ideas there are for any individual to disagree with. More media always means more arguing. That's what happens when the media's space expands. And yet, when we look back on the printing press in the early years, we like what happened. We are a pro-printing press society.
c'est sur ce qui se passe ensuite. Plus il y a d'idées en circulation, plus il y a d'idées à contredire pour chacun. Plus de médias signifie toujours plus de débat. Voilà ce qui arrive lorsque l'espace des médias se développe. Et pourtant, quand on revient sur la presse à imprimer, dans les premières années, nous aimons ce qui est arrivé.
So how do we square those two things, that it leads to more arguing, but we think it was good?
Nous sommes une société en faveur de l'imprimerie. Alors, comment concilier ces deux choses, le fait que ça engendre plus de débat,
And the answer, I think, can be found in things like this.
mais qu'on pense que c'est bien ?
This is the cover of "Philosophical Transactions," the first scientific journal ever published in English in the middle of the 1600s, and it was created by a group of people who had been calling themselves "The Invisible College," a group of natural philosophers who only later would call themselves scientists, and they wanted to improve the way natural philosophers argued with each other, and they needed to do two things for this. They needed openness. They needed to create a norm which said, when you do an experiment, you have to publish not just your claims, but how you did the experiment. If you don't tell us how you did it, we won't trust you. But the other thing they needed was speed. They had to quickly synchronize what other natural philosophers knew. Otherwise, you couldn't get the right kind of argument going. The printing press was clearly the right medium for this, but the book was the wrong tool. It was too slow. And so they invented the scientific journal as a way of synchronizing the argument across the community of natural scientists. The scientific revolution wasn't created by the printing press. It was created by scientists, but it couldn't have been created if they didn't have a printing press as a tool.
Et la réponse, je pense, se trouve dans des choses comme ça. Il s'agit de la couverture de « Philosophical Transactions » la première revue scientifique jamais publiée en anglais au milieu du 16e siècle. Elle a été créée par un groupe de gens qui se nommaient eux-mêmes « Le Collège Invisible», un groupe de philosophes naturels qui seulement plus tard s'appellerait scientifiques, et ils voulaient améliorer la façon dont les philosophes naturels débattaient, et pour ça, ils devaient faire deux choses : ils avaient besoin d'ouverture. Ils avaient besoin de créer une norme qui disait, quand vous faites une expérience, vous devez publier non seulement vos affirmations, mais aussi votre procédure. Si vous ne nous dites pas comment vous l'avez faite, nous ne vous ferons pas confiance. Mais il leur fallait aussi aller vite. Ils ont dû rapidement synchroniser ce que d'autres philosophes naturels savaient. Sinon, impossible de lancer le bon type de débat. L'imprimerie était clairement le bon moyen pour ce faire, mais le livre était le mauvais outil. Il était trop lent. Alors ils ont inventé la revue scientifique comme moyen de synchronisation du débat dans la communauté des spécialistes des sciences naturelles. La révolution scientifique n'a pas été créée par la presse à imprimer. Elle a été créée par des scientifiques, mais elle n'aurait pas pu l'être
So what about us? What about our generation, and our media revolution, the Internet? Well, predictions of world peace? Check. (Laughter) More arguing? Gold star on that one. (Laughter) (Laughter) I mean, YouTube is just a gold mine. (Laughter) Better arguing? That's the question.
s'ils n'avaient pas eu une presse à imprimer. Et nous, alors ? Et notre génération, et notre révolution des médias, d'Internet ? Des prédictions de paix mondiale ? Vérifions. (Rires) Plus de débat ? On peut mettre une étoile d'or là-dessus. (Rires) (Rires) Je veux dire, YouTube est une mine d'or. (Rires)
So I study social media, which means, to a first approximation, I watch people argue. And if I had to pick a group that I think is our Invisible College, is our generation's collection of people trying to take these tools and to press it into service, not for more arguments, but for better arguments, I'd pick the open-source programmers. Programming is a three-way relationship between a programmer, some source code, and the computer it's meant to run on, but computers are such famously inflexible interpreters of instructions that it's extraordinarily difficult to write out a set of instructions that the computer knows how to execute, and that's if one person is writing it. Once you get more than one person writing it, it's very easy for any two programmers to overwrite each other's work if they're working on the same file, or to send incompatible instructions that simply causes the computer to choke, and this problem grows larger the more programmers are involved. To a first approximation, the problem of managing a large software project is the problem of keeping this social chaos at bay.
Un meilleur débat ? C'est la question. J'étudie les médias sociaux, ce qui signifie, de prime abord, que j'observe les gens débattre. Et si je devais choisir un groupe dont je pense qu'il est notre Collège Invisible, c'est la collection de notre génération de gens qui essayent de prendre ces outils et de les utiliser, non pas pour plus d'arguments, mais pour de meilleurs arguments, je choisirais les programmeurs opensource. La programmation est une relation triangulaire entre un programmeur, un code source, et l'ordinateur sur lequel le programme est destiné à être exécuté, mais les ordinateurs interprètent les instructions de façon si rigide qu'il est extraordinairement difficile d'écrire tout un ensemble d'instructions que l'ordinateur sache exécuter, et nous parlons du cas où une seule personne l'a écrit. Quand il y a plus d'une personne il est très facile pour n'importe lequel deux programmeurs d'écraser leurs travaux respectifs s'ils travaillent sur le même fichier, ou d'envoyer des instructions incompatibles ce qui fait que l'ordinateur s'étouffe, et ce problème s'accroît avec le nombre de programmeurs impliqués. En gros, le problème de la gestion d'un grand projet de logiciel
Now, for decades there has been a canonical solution to this problem, which is to use something called a "version control system," and a version control system does what is says on the tin. It provides a canonical copy of the software on a server somewhere. The only programmers who can change it are people who've specifically been given permission to access it, and they're only allowed to access the sub-section of it that they have permission to change. And when people draw diagrams of version control systems, the diagrams always look something like this. All right. They look like org charts. And you don't have to squint very hard to see the political ramifications of a system like this. This is feudalism: one owner, many workers.
c'est d'éviter ce chaos social. Depuis des décennies, une solution canonique à ce problème consiste à utiliser ce qu'on appelle un « système de contrôle de version », qui fait ce qui est marqué sur la boite. Il fournit une copie canonique du logiciel sur un serveur quelque part. Les seuls programmeurs à pouvoir le changer sont des personnes qui ont reçu spécifiquement l'autorisation d'y accéder, et ils sont seulement autorisés à accéder à la sous-section qu'ils sont autorisés à modifier. Et quand les gens dessinent des diagrammes de systèmes de contrôle de version, ils ressemblent toujours à ça. Ils ressemblent à des organigrammes hiérarchiques. Et pas besoin de plisser les yeux très fort pour voir les ramifications politiques d'un tel système.
Now, that's fine for the commercial software industry. It really is Microsoft's Office. It's Adobe's Photoshop. The corporation owns the software. The programmers come and go.
C'est du féodalisme : un seul propriétaire, beaucoup d'ouvriers. C'est très bien pour l'industrie des logiciels commerciaux. C'est Office DE Microsoft. C'est Photoshop D'Adobe . La société est propriétaire du logiciel.
But there was one programmer who decided that this wasn't the way to work. This is Linus Torvalds. Torvalds is the most famous open-source programmer, created Linux, obviously, and Torvalds looked at the way the open-source movement had been dealing with this problem. Open-source software, the core promise of the open-source license, is that everybody should have access to all the source code all the time, but of course, this creates the very threat of chaos you have to forestall in order to get anything working. So most open-source projects just held their noses and adopted the feudal management systems.
Les programmeurs vont et viennent. Mais il y avait un programmeur qui a décidé que ce n'était pas la façon de travailler. Il s'agit de Linus Torvalds. Torvalds est le programmeur open source le plus célèbre, il a créé Linux, évidemment, et Torvalds a examiné la façon dont le mouvement open source s'occupe de ce problème. Les logiciels libres, la promesse au coeur de la licence open source, est que tout le monde devrait avoir accès à l'intégralité du code source tout le temps, mais bien sûr, ça crée la menace même du chaos qu'il faut prévenir pour faire que ça marche. La plupart des projets open source se sont pincé le nez
But Torvalds said, "No, I'm not going to do that." His point of view on this was very clear. When you adopt a tool, you also adopt the management philosophy embedded in that tool, and he wasn't going to adopt anything that didn't work the way the Linux community worked. And to give you a sense of how enormous a decision like this was, this is a map of the internal dependencies within Linux, within the Linux operating system, which sub-parts of the program rely on which other sub-parts to get going. This is a tremendously complicated process. This is a tremendously complicated program, and yet, for years, Torvalds ran this not with automated tools but out of his email box. People would literally mail him changes that they'd agreed on, and he would merge them by hand.
et ont adopté des systèmes de gestion féodale. Mais Torvalds a dit, « Non, je vais pas faire ça. » Son point de vue là-dessus a été très clair. Lorsque vous adoptez un outil, vous adoptez aussi la philosophie de gestion intégrée dans cet outil, et il n'allait pas adopter une chose qui ne marchait pas comme la communauté Linux . Pour vous donner une idée de l'énormité d'une telle décision, voici une carte des dépendances internes au sein de Linux, au sein du système d'exploitation Linux, dont des sections du programme s'appuient sur d'autres sections pour se lancer. C'est un processus extrêmement complexe. C'est un programme extrêmement compliqué, pourtant, pendant des années, Torvalds l'a fait tourner non pas avec des outils automatisés, mais depuis sa boite e-mail. Les gens lui envoyaient littéralement par mail les changements sur lesquels ils se mettaient d'accord,
And then, 15 years after looking at Linux and figuring out how the community worked, he said, "I think I know how to write a version control system for free people."
et il les fusionnait à la main. Et puis, 15 ans après avoir observé Linux et trouvé comment la communauté fonctionnait, il a dit, « Je pense que je sais comment écrire
And he called it "Git." Git is distributed version control.
un système de contrôle de version pour les gens libres. »
It has two big differences with traditional version control systems. The first is that it lives up to the philosophical promise of open-source. Everybody who works on a project has access to all of the source code all of the time. And when people draw diagrams of Git workflow, they use drawings that look like this. And you don't have to understand what the circles and boxes and arrows mean to see that this is a far more complicated way of working than is supported by ordinary version control systems.
Il l'a appelé « Git ». Git est un contrôle de version distribué. Il a deux grandes différences par rapport aux systèmes de contrôle de version traditionnels. La première est qu'il est à la hauteur de la promesse philosophique de l'open source. Tous ceux qui travaillent sur un projet ont accès à toutes les données du code source tout le temps. Et quand les gens dessinent des diagrammes de flux de travail Git, ils utilisent des dessins qui ressemblent à ça. Pas besoin de comprendre ce que les cercles, les cases et les flèches signifient pour voir qu'il s'agit d'une façon bien plus compliquée de travailler
But this is also the thing that brings the chaos back, and this is Git's second big innovation. This is a screenshot from GitHub, the premier Git hosting service, and every time a programmer uses Git to make any important change at all, creating a new file, modifying an existing one, merging two files, Git creates this kind of signature. This long string of numbers and letters here is a unique identifier tied to every single change, but without any central coordination. Every Git system generates this number the same way, which means this is a signature tied directly and unforgeably to a particular change.
que les systèmes de contrôle de version ordinaires ne supportent. Mais c'est aussi ce qui apporte de nouveau le chaos, et c'est la deuxième grande innovation de Git. Voici une capture d'écran de GitHub, le premier service d'hébergement Git, et chaque fois qu'un programmeur utilise Git pour faire un changement important, en créant un nouveau fichier, en modifiant un fichier existant, en fusionnant deux fichiers, Git crée ce type de signature. Cette longue chaîne de chiffres et de lettres est un identificateur unique lié à chaque modification unique, mais sans coordination centrale. Chaque système Git génère ce numéro de la même façon, ce qui signifie que c'est une signature liée directement
This has the following effect: A programmer in Edinburgh and a programmer in Entebbe can both get the same -- a copy of the same piece of software. Each of them can make changes and they can merge them after the fact even if they didn't know of each other's existence beforehand. This is cooperation without coordination. This is the big change.
et sans possibilité de falsification sur un changement particulier. Ceci a l'effet suivant : un programmeur à Édimbourg et un programmeur à Entebbe peuvent tous les deux avoir une copie du même logiciel. Chacun d'eux peut apporter des modifications, et ils peuvent les fusionner ensuite, même s'ils ne savent pas au préalable que l'autre existe. Il s'agit de coopération sans coordination.
Now, I tell you all of this not to convince you that it's great that open-source programmers now have a tool that supports their philosophical way of working, although I think that is great. I tell you all of this because of what I think it means for the way communities come together.
Voilà le grand changement. Je vous dis tout ça non pas pour vous convaincre que c'est génial que des programmeurs opensource disposent maintenant d'un outil qui prend en charge leur manière philosophique de travailler, bien que je pense que c'est très bien. Je vous dis tout ça à cause de ce que je pense que ça signifie
Once Git allowed for cooperation without coordination, you start to see communities form that are enormously large and complex.
pour la manière dont les communautés se réunissent. Une fois que Git a permis la coopération sans coordination, on commence à voir des communautés se former
This is a graph of the Ruby community. It's an open-source programming language, and all of the interconnections between the people -- this is now not a software graph, but a people graph, all of the interconnections among the people working on that project — and this doesn't look like an org chart. This looks like a dis-org chart, and yet, out of this community, but using these tools, they can now create something together. So there are two good reasons to think that this kind of technique can be applied to democracies in general and in particular to the law.
qui sont extrêmement vastes et complexes. Voici un diagramme de la communauté Ruby. C'est un langage de programmation open source, et de toutes les interconnexions entre les personnes -- voici maintenant non pas un graphique du logiciel, mais un graphe de personnes, toutes les interconnexions entre les personnes qui travailent sur ce projet : et ça ne ressemble pas à un organigramme hiérarchique. Ça ressemble à une organigramme dis-hiérarchique, et pourtant, à partir de cette communauté, mais à l'aide de ces outils, ils peuvent désormais créer quelque chose ensemble. Donc, il y a deux bonnes raisons de penser que ce genre de technique peut être appliqué
When you make the claim, in fact, that something on the Internet is going to be good for democracy, you often get this reaction.
aux démocraties en général et en particulier à la Loi. Lorsque vous avancez, en fait, que quelque chose sur Internet va être bon
(Music) (Laughter)
pour la démocratie, vous obtenez souvent cette réaction.
Which is, are you talking about the thing with the singing cats? Like, is that the thing you think is going to be good for society? To which I have to say, here's the thing with the singing cats. That always happens. And I don't just mean that always happens with the Internet, I mean that always happens with media, full stop. It did not take long after the rise of the commercial printing press before someone figured out that erotic novels were a good idea. (Laughter) You don't have to have an economic incentive to sell books very long before someone says, "Hey, you know what I bet people would pay for?" (Laughter) It took people another 150 years to even think of the scientific journal, right? So -- (Laughter) (Applause)
(Musique) (Rires) Qui est, tu parles du truc avec les chats qui chantent ? C'est le truc dont vous pensez qu'il va être bon pour la société ? Et là, je dois dire, voilà ce qu'il y a avec les chats qui chantent. C'est toujours le cas. Je ne veux pas seulement dire que ça se passe toujours comme ça avec internet, je veux dire que c'est toujours comme ça avec les médias, point final. Il n'a pas fallu longtemps après la naissance de l'imprimerie commerciale avant que quelqu'un comprenne que les romans érotiques étaient une bonne idée. (Rires) Pas besoin d'une incitation économique à vendre des livres avant que quelqu'un ne dise, « Hé, vous savez combien j'ai parié que les gens paieraient pour ça ? » (Rires) Il a fallu aux gens encore 150 ans pour penser à la revue scientifique, pas vrai ? (Rires) (Applaudissements)
So the harnessing by the Invisible College of the printing press to create the scientific journal was phenomenally important, but it didn't happen big, and it didn't happen quick, and it didn't happen fast, so if you're going to look for where the change is happening, you have to look on the margins.
L'exploitation du Collège invisible de l'imprimerie pour créer la revue scientifique a été extrêmement important, mais ça n'a eu que des proportions modestes, ce n'est pas arrivé vite, alors si vous allez chercher où les changements se produisent,
So, the law is also dependency-related. This is a graph of the U.S. Tax Code, and the dependencies of one law on other laws for the overall effect. So there's that as a site for source code management. But there's also the fact that law is another place where there are many opinions in circulation, but they need to be resolved to one canonical copy, and when you go onto GitHub, and you look around, there are millions and millions of projects, almost all of which are source code, but if you look around the edges, you can see people experimenting with the political ramifications of a system like that. Someone put up all the Wikileaked cables from the State Department, along with software used to interpret them, including my favorite use ever of the Cablegate cables, which is a tool for detecting naturally occurring haiku in State Department prose. (Laughter) Right. (Laughter) The New York Senate has put up something called Open Legislation, also hosting it on GitHub, again for all of the reasons of updating and fluidity. You can go and pick your Senator and then you can see a list of bills they have sponsored. Someone going by Divegeek has put up the Utah code, the laws of the state of Utah, and they've put it up there not just to distribute the code, but with the very interesting possibility that this could be used to further the development of legislation. Somebody put up a tool during the copyright debate last year in the Senate, saying, "It's strange that Hollywood has more access to Canadian legislators than Canadian citizens do. Why don't we use GitHub to show them what a citizen-developed bill might look like?" And it includes this very evocative screenshot.
il faut regarder vers les marges. La loi est aussi liée à la dépendance. Voici un graphique du Code fiscal des États-Unis, et les dépendances d'une loi aux autres lois pour l'effet global. Donc il y a ça comme site pour la gestion du code source. Mais il y a aussi le fait que le droit est un autre endroit où il y a beaucoup d'opinions en circulation, mais elles ont besoin d'être résolues en un seul exemplaire canonique, et quand vous allez voir sur GitHub, il y a des millions et des millions de projets, presque tous sont du code source, mais si vous regardez plus loin, vous pouvez voir des gens expérimenter avec les ramifications politiques d'un tel système Quelqu'un a mis en ligne tous les câbles de Wikileaks du département d'État, ainsi que des logiciels utilisés pour les interpréter, y compris mon utilisation préférée des câbles Cablegate, qui est un outil pour détecter les haïkus qui appariassent naturellement dans la prose du département d'État. (Rires) Bon. (Rires) Le Sénat de New York a mis en place ce qu'on appelle la législation ouverte, et l'héberge aussi sur GitHub, encore une fois pour toutes les raisons de mise à jour et de fluidité. Vous pouvez aller choisir votre sénateur et ensuite vous pouvez voir une liste des lois qu'il a parrainées. Quelqu'un avec le pseudo de Divegeek a mis en ligne le code de l'Utah, les lois de l'État de l'Utah, et il l'a mis là non seulement pour distribuer le code, mais avec la possibilité très intéressante que ça pourrait servir à faire progresser le développement de la législation. Quelqu'un a mis en ligne un outil au cours du débat sur le droit d'auteur l'an dernier au Sénat, en disant : « Il est étrange que Hollywood ait plus accès aux législateurs canadiens que les citoyens canadiens. Pourquoi n'utilisons-nous pas GitHub pour leur montrer à quoi peut ressembler un projet de loi mis au point par les citoyens ? »
This is a called a "diff," this thing on the right here. This shows you, for text that many people are editing, when a change was made, who made it, and what the change is. The stuff in red is the stuff that got deleted. The stuff in green is the stuff that got added. Programmers take this capability for granted. No democracy anywhere in the world offers this feature to its citizens for either legislation or for budgets, even though those are the things done with our consent and with our money.
Et il inclut cette capture d'écran très évocatrice. C'est ce qu'on appelle un « diff », ce truc ici à droite. Ça vous montre, pour du texte que beaucoup de gens éditent, quand une modification a été effectuée, qui l'a faite, et quel est le changement. Les trucs en rouge sont ceux qui ont été supprimés. Les trucs en vert sont ceux qui ont été ajoutés. Pour les programmeurs ça va de soi. Aucune démocratie nulle part dans le monde ne propose cette fonctionnalité à ses citoyens, ni pour la législation ni pour les budgets, même si ce sont les choses faites
Now, I would love to tell you that the fact that the open-source programmers have worked out a collaborative method that is large scale, distributed, cheap, and in sync with the ideals of democracy, I would love to tell you that because those tools are in place, the innovation is inevitable. But it's not. Part of the problem, of course, is just a lack of information. Somebody put a question up on Quora saying, "Why is it that lawmakers don't use distributed version control?" This, graphically, was the answer. (Laughter) (Laughter) (Applause) And that is indeed part of the problem, but only part.
avec notre consentement et avec notre argent. Maintenant, j'aimerais vous dire que le fait que les programmeurs opensource aient mis au point une méthode collaborative à grande échelle, distribuée, bon marché et en phase avec les idéaux de la démocratie, je serais ravi de vous dire que, parce que ces outils sont en place, l'innovation est inévitable. Mais ce n'est pas le cas. Une partie du problème, bien sûr, est juste un manque d'information. Quelqu'un a mis une question sur Quora : « Comment se fait-il que les législateurs n'utilisent pas le contrôle de version distribué ? » Voici la réponse qui a été donnée, graphiquement. (Rires) (Rires) (Applaudissements)
The bigger problem, of course, is power. The people experimenting with participation don't have legislative power, and the people who have legislative power are not experimenting with participation. They are experimenting with openness. There's no democracy worth the name that doesn't have a transparency move, but transparency is openness in only one direction, and being given a dashboard without a steering wheel has never been the core promise a democracy makes to its citizens.
Et en effet, ça fait partie du problème, mais seulement en partie. Le plus gros problème, bien sûr, est le pouvoir. Les gens qui expérimentent avec la participation n'ont pas le pouvoir législatif et les gens qui ont le pouvoir législatif n'expérimentent pas avec la participation. Ils expérimentent avec l'ouverture. Il n'y a pas de démocratie digne de ce nom qui n'ait pas essayé une transparence, mais la transparence est l'ouverture dans un seul sens et se voir donner un tableau de bord sans un volant n'a jamais été la promesse de base
So consider this. The thing that got Martha Payne's opinions out into the public was a piece of technology, but the thing that kept them there was political will. It was the expectation of the citizens that she would not be censored. That's now the state we're in with these collaboration tools. We have them. We've seen them. They work. Can we use them? Can we apply the techniques that worked here to this?
qu'une démocratie fait à ses citoyens. Alors, pensez-y. Ce qui a fait que des avis de Martha Payne sont parvenus au public c'était une technologie, mais ce qui a fait qu'on a continué à s'y intéresser, c'était la volonté politique. C'était l'attente des citoyens qu'elle ne serait pas censurée. Voilà où nous sommes avec ces outils de collaboration. Nous les avons. Nous les avons vus. Ils fonctionnent. Pouvons-nous les utiliser ? Peut-on généraliser les techniques qui ont fonctionné ici à ça ?
T.S. Eliot once said, "One of the most momentous things that can happen to a culture is that they acquire a new form of prose." I think that's wrong, but -- (Laughter) I think it's right for argumentation. Right? A momentous thing that can happen to a culture is they can acquire a new style of arguing: trial by jury, voting, peer review, now this. Right?
T.S. Eliot a dit: « Une des choses les plus mémorables qui puisse arriver à une culture est qu'on acquière une nouvelle forme de prose.» Je pense que c'est faux, mais... (Rires) Je pense que ce n'est valable que pour l'argumentation. Pas vrai ? Ce qui peut arriver d'important à une culture est qu'on puisse acquérir un nouveau style d'argumentation : le procès avec jury, le droit de vote, l'examen par les pairs, et maintenant ceci. Pas vrai ?
A new form of arguing has been invented in our lifetimes, in the last decade, in fact. It's large, it's distributed, it's low-cost, and it's compatible with the ideals of democracy. The question for us now is, are we going to let the programmers keep it to themselves? Or are we going to try and take it and press it into service for society at large?
Une nouvelle forme d'argumentation a été inventée de notre vivant, dans la dernière décennie, en fait. Elle est géniale, elle est distribuée, elle est peu coûteuse, et elle est compatible avec les idéaux de la démocratie. Maintenant, la question pour nous est, allons-nous laisser les programmeurs la garder pour eux ? Ou allons-nous tenter de la prendre
Thank you for listening. (Applause) (Applause) Thank you. Thank you. (Applause)
et de la mettre au service de la société dans son ensemble ? Merci de m'avoir écouté. (Applaudissements)