So, I'll start with this: a couple years ago, an event planner called me because I was going to do a speaking event. And she called, and she said, "I'm really struggling with how to write about you on the little flyer." And I thought, "Well, what's the struggle?" And she said, "Well, I saw you speak, and I'm going to call you a researcher, I think, but I'm afraid if I call you a researcher, no one will come, because they'll think you're boring and irrelevant."
Alors, je vais commencer par ceci : il y a deux ans, l'organisatrice d'un événement m'a téléphoné parce que je devais donner une conférence. Elle m'a appelé et m'a dit : "J'ai vraiment du mal à trouver comment vous décrire sur notre petit prospectus." Et je me suis dit : " Et bien, où est le problème ?" Et elle m'a dit : " Et bien, je vous ai déjà vu parler, et je vais vous désigner comme une chercheuse, je crois, mais j'ai peur que si je vous désigne comme chercheuse, personne ne vienne, parce que tout le monde pensera que vous êtes ennuyeuse et hors sujet." (Rires)
(Laughter)
Ok.
And I was like, "Okay." And she said, "But the thing I liked about your talk is you're a storyteller. So I think what I'll do is just call you a storyteller." And of course, the academic, insecure part of me was like, "You're going to call me a what?" And she said, "I'm going to call you a storyteller." And I was like, "Why not 'magic pixie'?"
Et elle a dit : " Mais ce que j'ai aimé dans votre conférence, c'est que vous êtes une conteuse d'histoires. Alors je pense que ce que je vais faire, c'est juste dire que vous êtes une conteuse." Et bien sûr, mon côté universitaire, qui manque d'assurance, a dit : " Vous allez dire que je suis quoi ?! " Et elle a dit : " Je vais dire que vous êtes une conteuse." Et moi : " Et pourquoi pas fée Carabosse ? " (Rires)
(Laughter)
I was like, "Let me think about this for a second." I tried to call deep on my courage. And I thought, you know, I am a storyteller. I'm a qualitative researcher. I collect stories; that's what I do. And maybe stories are just data with a soul. And maybe I'm just a storyteller. And so I said, "You know what? Why don't you just say I'm a researcher-storyteller." And she went, "Ha ha. There's no such thing."
J'ai fait : " Laissez-moi réfléchir une seconde." J'ai essayé de rassembler tout mon courage. Et j'ai pensé, je suis une conteuse d'histoires. Je suis une chercheuse en sciences humaines. Je recueille des histoires ; c'est ce que je fais. Et peut-être que les histoires ne sont rien d'autre que des données scientifiques avec une âme. Et peut être que je ne suis rien d'autre qu'une conteuse. Alors j'ai dit : " Vous savez quoi ? Pourquoi ne pas simplement dire que je suis une chercheuse-conteuse ?" Et elle a fait : " Ha ha. Ça n'existe pas."
(Laughter)
(Rires)
So I'm a researcher-storyteller, and I'm going to talk to you today -- we're talking about expanding perception -- and so I want to talk to you and tell some stories about a piece of my research that fundamentally expanded my perception and really actually changed the way that I live and love and work and parent.
Ainsi, je suis une chercheuse-conteuse, et je vais vous parler aujourd'hui -- nous discutons de l'élargissement de nos conceptions -- alors je veux vous parler et vous raconter quelques histoires sur une partie de mes recherches qui a fondamentalement élargi ma perception et a réellement, concrètement, changé ma façon de vivre, d'aimer, de travailler, et d'élever mes enfants.
And this is where my story starts. When I was a young researcher, doctoral student, my first year, I had a research professor who said to us, "Here's the thing, if you cannot measure it, it does not exist." And I thought he was just sweet-talking me. I was like, "Really?" and he was like, "Absolutely." And so you have to understand that I have a bachelor's and a master's in social work, and I was getting my Ph.D. in social work, so my entire academic career was surrounded by people who kind of believed in the "life's messy, love it." And I'm more of the, "life's messy, clean it up, organize it and put it into a bento box."
Et voilà où mon histoire commence. Quand j'étais une jeune chercheuse, une étudiante en doctorat, pendant ma première année j'ai eu un directeur de recherche qui nous a dit : " Voilà le topo : ce qu'on ne peut pas mesurer n'existe pas." Et j'ai pensé qu'il essayait de m'embobiner. Et j'ai fait : " Vraiment ?", et lui : "Absolument." Il faut que vous sachiez que j'ai une licence d'assistance sociale, un master d'assistance sociale, et que je préparais une thèse d'assistance sociale, alors j'avais passé toute ma carrière universitaire entourée de gens qui croyaient en quelque sorte que la vie c'est le désordre, et qu'il faut l'aimer ainsi. Alors que moi ça serait plutôt : la vie c'est le désordre, il faut la nettoyer, l'organiser, et bien la ranger dans des petites cases.
(Laughter)
(Rires)
And so to think that I had found my way, to found a career that takes me -- really, one of the big sayings in social work is, "Lean into the discomfort of the work." And I'm like, knock discomfort upside the head and move it over and get all A's. That was my mantra. So I was very excited about this. And so I thought, you know what, this is the career for me, because I am interested in some messy topics. But I want to be able to make them not messy. I want to understand them. I want to hack into these things that I know are important and lay the code out for everyone to see.
Alors quand je pense que j'ai trouvé ma voie, que j'ai engagé ma carrière sur un chemin qui m'amène -- vraiment, dans l'aide sociale, on dit beaucoup qu'il faut plonger dans l'inconfort du travail. Et moi je suis plutôt : évacuer l'inconfort une bonne fois pour toutes, le dégager et n'obtenir que des 20 sur 20. C'était ma devise. C'est pourquoi j'étais très enthousiasmée par cette idée. Et que je me suis dit, tu sais quoi, c'est la carrière qu'il te faut, parce que je m'intéresse à des sujets compliqués, mais je veux pouvoir les rendre moins compliqués. Je veux les comprendre. Je veux m'infiltrer dans ces questions, que je sais importantes, et les décoder pour tout le monde.
So where I started was with connection. Because, by the time you're a social worker for 10 years, what you realize is that connection is why we're here. It's what gives purpose and meaning to our lives. This is what it's all about. It doesn't matter whether you talk to people who work in social justice, mental health and abuse and neglect, what we know is that connection, the ability to feel connected, is -- neurobiologically that's how we're wired -- it's why we're here.
J'ai donc commencé avec les relations humaines. Parce que, quand vous avez travaillé dans le social pendant 10 ans, vous réalisez que les relations humaines sont la raison de notre présence sur terre. C'est ce qui donne un but et du sens à nos vies. Tout tourne autour de cela. Peu importe que vous en discutiez avec des gens qui travaillent dans le secteur de la justice sociale, ou bien de la santé mentale, ou de la maltraitance, ou de la négligence parentale, ils vous diront tous que les relations, la capacité d'entrer en relation, c'est -- sur le plan neurobiologique, nous sommes conçus ainsi -- c'est la raison de notre présence sur terre.
So I thought, you know what, I'm going to start with connection. Well, you know that situation where you get an evaluation from your boss, and she tells you 37 things that you do really awesome, and one "opportunity for growth?"
J'ai donc pensé: je vais commencer par les relations humaines. Vous connaissez cette situation où vous avez un entretien d'évaluation avec votre patron, et elle vous parle de 37 choses que vous faites incroyablement bien, et puis d'une chose -- " Une occasion de vous améliorer."
(Laughter)
(Rires)
And all you can think about is that opportunity for growth, right? Well, apparently this is the way my work went as well, because, when you ask people about love, they tell you about heartbreak. When you ask people about belonging, they'll tell you their most excruciating experiences of being excluded. And when you ask people about connection, the stories they told me were about disconnection.
Et tout ce que vous retenez, c'est cette "occasion de vous améliorer", pas vrai ? Eh bien, à première vue, c'est également la direction que mon travail a prise, parce que, quand j'ai interrogé les gens sur l'amour, ils m'ont parlé de chagrin. Quand j'ai interrogé les gens sur le sentiment d'appartenance, ils m'ont raconté leurs plus atroces expériences où ils étaient exclus. Et quand j'ai interrogé les gens sur les relations humaines, les histoires qu'ils m'ont racontées parlaient d'isolement.
So very quickly -- really about six weeks into this research -- I ran into this unnamed thing that absolutely unraveled connection in a way that I didn't understand or had never seen. And so I pulled back out of the research and thought, I need to figure out what this is. And it turned out to be shame. And shame is really easily understood as the fear of disconnection: Is there something about me that, if other people know it or see it, that I won't be worthy of connection?
Aussi très rapidement -- en fait après seulement six semaines de recherches -- j'ai buté sur cette chose sans nom qui détruisait totalement les relations d'une façon que je ne comprenais pas, et que je n'avais jamais vu. J'ai donc pris un peu de recul sur ma recherche et je me suis dit, il faut que je comprenne ce dont il s'agit. Et j'ai découvert qu'il s'agissait de la honte. On peut vraiment comprendre la honte facilement si on la considère comme la peur de l'isolement. Il y a-t-il quelque chose chez moi qui ferait que, si d'autres le savaient ou le voyaient, je ne mériterais pas d'être en relation avec eux ?
The things I can tell you about it: It's universal; we all have it. The only people who don't experience shame have no capacity for human empathy or connection. No one wants to talk about it, and the less you talk about it, the more you have it. What underpinned this shame, this "I'm not good enough," -- which, we all know that feeling: "I'm not blank enough. I'm not thin enough, rich enough, beautiful enough, smart enough, promoted enough." The thing that underpinned this was excruciating vulnerability. This idea of, in order for connection to happen, we have to allow ourselves to be seen, really seen.
Il y a une chose que je peux vous en dire : c'est universel ; on a tous ça. Les seules personnes qui n'éprouvent pas la honte sont celles qui sont incapables d'empathie ou de relations humaines. Personne ne veut en parler, et moins on en parle, plus on la ressent. Ce qui est à la base de cette honte, ce "Je ne suis pas assez bien ", -- qui est un sentiment que nous connaissons tous : " Je ne suis pas assez neutre. Je ne suis pas assez mince, pas assez riche, pas assez beau, pas assez malin, pas assez reconnu dans mon travail." Ce qui est à la base de tout ça, c'est une atroce vulnérabilité, cette idée que, pour pouvoir entrer en relation avec les autres, nous devons nous montrer tels que nous sommes, vraiment tels que nous sommes.
And you know how I feel about vulnerability. I hate vulnerability. And so I thought, this is my chance to beat it back with my measuring stick. I'm going in, I'm going to figure this stuff out, I'm going to spend a year, I'm going to totally deconstruct shame, I'm going to understand how vulnerability works, and I'm going to outsmart it. So I was ready, and I was really excited. As you know, it's not going to turn out well.
Et vous savez ce que je pense de la vulnérabilité. Je hais la vulnérabilité. J'ai donc pensé, voilà l'occasion que j'attendais de la faire battre en retraite avec ma règle. Je vais m'y plonger, je vais démêler toute cette histoire, je vais y consacrer une année, je vais complètement déboulonner la honte, je vais comprendre comment fonctionne la vulnérabilité, et je vais être la plus forte. J'étais donc prête, et j'étais vraiment enthousiaste. Comme vous vous en doutez, ça ne s'est pas bien passé.
(Laughter)
(Rires)
You know this. So, I could tell you a lot about shame, but I'd have to borrow everyone else's time. But here's what I can tell you that it boils down to -- and this may be one of the most important things that I've ever learned in the decade of doing this research.
Vous vous en doutez. Alors, je pourrais vous en dire long sur la honte, mais il me faudrait prendre le temps de parole de tous les autres. Mais voilà ce que je peux vous dire, ce à quoi ça se résume -- et c'est peut-être la chose la plus importante que j'ai jamais apprise pendant les dix années passées sur cette recherche.
My one year turned into six years: Thousands of stories, hundreds of long interviews, focus groups. At one point, people were sending me journal pages and sending me their stories -- thousands of pieces of data in six years. And I kind of got a handle on it. I kind of understood, this is what shame is, this is how it works. I wrote a book, I published a theory, but something was not okay -- and what it was is that, if I roughly took the people I interviewed and divided them into people who really have a sense of worthiness -- that's what this comes down to, a sense of worthiness -- they have a strong sense of love and belonging -- and folks who struggle for it, and folks who are always wondering if they're good enough.
Mon année s'est transformée en six années, des milliers de récits, des centaines de longs entretiens, de groupes de discussion. À un moment, les gens m'envoyaient des pages de journaux, ils m'envoyaient leurs histoires -- des milliers d'éléments d'information en six ans. Et j'ai commencé à comprendre. J'ai commencé à comprendre : voilà ce qu'est la honte, voilà comment ça marche. J'ai écrit un livre, j'ai publié une théorie, mais quelque chose n'allait pas -- et ce que c'était, c'est que, si je prenais les gens que j'avais interviewés, et que je les divisais grossièrement en deux catégories: ceux qui croyaient vraiment en leur propre valeur -- c'est à cela que ça se résume, croire en sa propre valeur -- ils ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance -- et ceux qui ont du mal avec ça, ceux qui se demandent tout le temps si ils sont assez bien.
There was only one variable that separated the people who have a strong sense of love and belonging and the people who really struggle for it. And that was, the people who have a strong sense of love and belonging believe they're worthy of love and belonging. That's it. They believe they're worthy. And to me, the hard part of the one thing that keeps us out of connection is our fear that we're not worthy of connection, was something that, personally and professionally, I felt like I needed to understand better. So what I did is I took all of the interviews where I saw worthiness, where I saw people living that way, and just looked at those.
Il n'y avait qu'une variable qui différenciait ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance de ceux qui ont vraiment du mal avec ça. Et c'était que ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance pensent qu'ils méritent l'amour et l'appartenance. C'est tout. Ils pensent qu'ils le méritent. Et pour moi la chose qui nous prive de relations humaines est notre peur de ne pas mériter ces relations, c'était quelque chose que, sur le plan personnel comme professionnel, j'ai eu l'impression que j'avais besoin de mieux comprendre. Alors ce que j'ai fait, c'est que j'ai pris tous les interviews dans lesquels je pouvais voir des gens qui croyaient mériter, qui vivaient ainsi, et je les ai simplement examinés attentivement.
What do these people have in common? I have a slight office supply addiction, but that's another talk. So I had a manila folder, and I had a Sharpie, and I was like, what am I going to call this research? And the first words that came to my mind were "whole-hearted." These are whole-hearted people, living from this deep sense of worthiness. So I wrote at the top of the manila folder, and I started looking at the data. In fact, I did it first in a four-day, very intensive data analysis, where I went back, pulled the interviews, the stories, pulled the incidents. What's the theme? What's the pattern? My husband left town with the kids because I always go into this Jackson Pollock crazy thing, where I'm just writing and in my researcher mode.
Qu'ont en commun tous ces gens ? Je suis un peu accro aux fournitures de bureau, mais c'est une autre histoire. J'avais une chemise cartonnée, et j'avais un marqueur, et j'ai fait, comment vais-je intituler cette recherche ? Et les premiers mots qui me sont venus à l'esprit ont été "sans réserve". Ce sont des gens sans réserves, qui vivent avec ce sentiment profond de leur valeur. Alors je l'ai inscrit sur la couverture de la chemise, et j'ai commencé à examiner les données. En réalité, j'ai commencé par le faire pendant quatre jours par une analyse des données extrêmement intensive, où je suis revenue en arrière, j'ai ressorti ces interviews, ressorti les récits, ressorti les incidents. Quel est le thème ? Quel est le motif ? Mon mari a quitté la ville avec les enfants parce que je rentre à chaque fois dans ce délire à la Jackson Pollock, où je ne fais qu'écrire, et où je suis en mode chercheuse.
And so here's what I found. What they had in common was a sense of courage. And I want to separate courage and bravery for you for a minute. Courage, the original definition of courage, when it first came into the English language -- it's from the Latin word "cor," meaning "heart" -- and the original definition was to tell the story of who you are with your whole heart. And so these folks had, very simply, the courage to be imperfect. They had the compassion to be kind to themselves first and then to others, because, as it turns out, we can't practice compassion with other people if we can't treat ourselves kindly. And the last was they had connection, and -- this was the hard part -- as a result of authenticity, they were willing to let go of who they thought they should be in order to be who they were, which you have to absolutely do that for connection.
Et voici ce que j'ai trouvé. Ce qu'ils avaient en commun, c'était un sens du courage. Là je veux prendre une minute pour vous expliquer la distinction entre le courage et la bravoure. Le courage, la définition originelle du courage, lorsque ce mot est apparu dans la langue anglaise -- il vient du latin "cor", qui signifie "cœur" -- et sa définition originelle était : raconter qui nous sommes de tout notre cœur. Ainsi, ces gens avaient, très simplement, le courage d'être imparfaits. Ils avaient la compassion nécessaire pour être gentils, tout d'abord avec eux-mêmes, puis avec les autres, car, à ce qu'il semble, nous ne pouvons faire preuve de compassion envers les autres si nous sommes incapables d'être gentils envers nous-même. Et pour finir, ils étaient en relation avec les autres, et -- c'était ça le noyau dur -- de par leur authenticité, ils étaient disposés à abandonner l'idée qu'ils se faisaient de ce qu'ils auraient dû être, de façon à être qui ils étaient, ce qui est un impératif absolu pour entrer en relation avec les autres.
The other thing that they had in common was this: They fully embraced vulnerability. They believed that what made them vulnerable made them beautiful. They didn't talk about vulnerability being comfortable, nor did they really talk about it being excruciating -- as I had heard it earlier in the shame interviewing. They just talked about it being necessary. They talked about the willingness to say, "I love you" first ... the willingness to do something where there are no guarantees ... the willingness to breathe through waiting for the doctor to call after your mammogram. They're willing to invest in a relationship that may or may not work out. They thought this was fundamental.
L'autre chose qu'ils avaient en commun était ceci. Ils adoptaient complètement la vulnérabilité. Ils pensaient que ce qui les rendait vulnérable les rendait également beaux. Ils ne prétendaient pas que la vulnérabilité était confortable, ni qu'elle était atroce -- comme je l'avais entendu auparavant dans les entretiens sur la honte. Ils disaient juste qu'elle était nécessaire. Ils parlaient de la volonté de dire "Je t'aime" le premier, la volonté de faire quelque chose quand il n'y a aucune garantie de réussite, la volonté de ne pas retenir son souffle en attendant le coup de fil du médecin après une mammographie. Ils étaient prêts à s'investir dans une relation qui pourrait marcher, ou pas. Ils pensaient que c'était essentiel.
I personally thought it was betrayal. I could not believe I had pledged allegiance to research, where our job -- you know, the definition of research is to control and predict, to study phenomena for the explicit reason to control and predict. And now my mission to control and predict had turned up the answer that the way to live is with vulnerability and to stop controlling and predicting. This led to a little breakdown --
Pour ma part, je l'ai ressenti comme une trahison. Je ne pouvais pas croire que j'avais prêté serment d'allégeance à la recherche -- le principe même de la recherche est de contrôler et de prévoir, d'étudier un phénomène dans le but explicite de le contrôler et de le prévoir. Et là, ma mission de contrôler et de prévoir aboutissait au résultat que la meilleure façon de vivre est d'accepter sa vulnérabilité, et d'arrêter de contrôler et de prévoir. Ca m'a conduit à une petite dépression --
(Laughter)
(Rires)
-- which actually looked more like this.
-- qui en fait ressemblait plutôt à ça.
(Laughter)
(Rires)
And it did.
Vraiment !
I call it a breakdown; my therapist calls it a spiritual awakening.
J'ai appelé ça une dépression, ma psychothérapeute appelle ça un éveil spirituel.
(Laughter)
Un éveil spirituel, ça sonne mieux qu'une dépression,
A spiritual awakening sounds better than breakdown, but I assure you, it was a breakdown. And I had to put my data away and go find a therapist. Let me tell you something: you know who you are when you call your friends and say, "I think I need to see somebody. Do you have any recommendations?" Because about five of my friends were like, "Wooo, I wouldn't want to be your therapist."
mais je vous assure que c'était bien une dépression. Et j'ai dû ranger mes données et chercher un psychothérapeute. Laissez-moi vous dire quelque chose : vous découvrez vraiment qui vous êtes quand vous appelez vos amis pour leur dire :" Je crois que j'ai besoin de voir un psy. Tu aurais quelqu'un à me recommander ? " Parce que à peu près cinq de mes amis ont fait : " Wow. Je n'aimerais pas être ton psychothérapeute." (Rires)
(Laughter)
Et moi : " Comment ça ? "
I was like, "What does that mean?" And they're like, "I'm just saying, you know. Don't bring your measuring stick."
Et eux : " Moi ce que j'en dis, tu sais. N'apporte pas ta règle." Et moi : "Ok..."
(Laughter)
I was like, "Okay." So I found a therapist. My first meeting with her, Diana -- I brought in my list of the way the whole-hearted live, and I sat down. And she said, "How are you?" And I said, "I'm great. I'm okay." She said, "What's going on?" And this is a therapist who sees therapists, because we have to go to those, because their B.S. meters are good.
J'ai donc trouvé une psychothérapeute. Mon premier rendez-vous avec elle, Diana -- j'ai apporté ma liste sur la façon dont les "sans réserve" vivent, et je me suis assise. Et elle m'a dit : " Comment allez-vous ?" Et j'ai dit :" Je suis en pleine forme. Ça va bien." Elle a dit : " Qu'est-ce qui se passe ? " C'était une psychothérapeute qui consultait elle-même des psychothérapeutes ; on devrait aller chez ce genre là de psychothérapeute, parce que leur détecteur de conneries est très au point.
(Laughter)
(Rires)
And so I said, "Here's the thing, I'm struggling." And she said, "What's the struggle?" And I said, "Well, I have a vulnerability issue. And I know that vulnerability is the core of shame and fear and our struggle for worthiness, but it appears that it's also the birthplace of joy, of creativity, of belonging, of love. And I think I have a problem, and I need some help." And I said, "But here's the thing: no family stuff, no childhood shit."
Alors j'ai dit : " Voilà, j'ai un problème." Et elle a dit : " Quel est le problème ? " Et j'ai dit : " Et bien, j'ai un problème de vulnérabilité. Et je sais que la vulnérabilité est au cœur de la honte et de la peur et de notre problème d'estime de soi, mais il semble que ce soit aussi la source de la joie, de la créativité, du sentiment d'appartenance, de l'amour. Et je pense que j'ai un problème, et j'ai besoin d'aide." Et j'ai dit : " Mais voilà, pas d'histoires de famille, pas de ces conneries sur l'enfance."
(Laughter)
(Rires)
"I just need some strategies."
" J'ai seulement besoin d'une stratégie."
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you. So she goes like this.
Merci. Alors elle a fait comme ça.
(Laughter)
(Rires)
And then I said, "It's bad, right?" And she said, "It's neither good nor bad."
Et moi j'ai dit : " C'est mauvais, n'est-ce pas ? " Et elle a dit : " Ce n'est ni mauvais ni bon. "
(Laughter)
(Rires)
"It just is what it is." And I said, "Oh my God, this is going to suck."
" C'est juste ce que c'est. " Et je me suis dit : " Oh mon Dieu, on va se faire chier."
(Laughter)
(Rires)
And it did, and it didn't. And it took about a year. And you know how there are people that, when they realize that vulnerability and tenderness are important, that they surrender and walk into it. A: that's not me, and B: I don't even hang out with people like that.
Et ça a été le cas, et en même temps non. Et ça m'a pris près d'un an. Vous savez comment certaines personnes, quand elles réalisent que la vulnérabilité et la tendresse sont importantes, lâchent prise et y vont à fond. Premièrement, ça n'est pas mon style, et deuxièmement, je ne fréquente même pas ce genre de personnes.
(Laughter)
(Rires)
For me, it was a yearlong street fight. It was a slugfest. Vulnerability pushed, I pushed back. I lost the fight, but probably won my life back.
Pour moi, ça a été une lutte d'une année. Ça a été une tuerie. La vulnérabilité gagnait du terrain, je le regagnais à nouveau. J'ai perdu la bataille, mais j'y ai sans doute récupéré ma vie.
And so then I went back into the research and spent the next couple of years really trying to understand what they, the whole-hearted, what choices they were making, and what we are doing with vulnerability. Why do we struggle with it so much? Am I alone in struggling with vulnerability? No.
Et je suis donc retourné à mes recherches et j'ai passé les deux années suivantes à essayer de vraiment comprendre ce que eux, les sans réserve, faisaient comme choix, et ce que nous, nous faisons de la vulnérabilité. Pourquoi est-ce un tel problème ? Est-ce que je suis la seule pour qui c'est un problème ? Non.
So this is what I learned. We numb vulnerability -- when we're waiting for the call. It was funny, I sent something out on Twitter and on Facebook that says, "How would you define vulnerability? What makes you feel vulnerable?" And within an hour and a half, I had 150 responses. Because I wanted to know what's out there. Having to ask my husband for help because I'm sick, and we're newly married; initiating sex with my husband; initiating sex with my wife; being turned down; asking someone out; waiting for the doctor to call back; getting laid off; laying off people. This is the world we live in. We live in a vulnerable world. And one of the ways we deal with it is we numb vulnerability.
Voici donc ce que j'ai appris. Nous anesthésions la vulnérabilité -- quand nous attendons le coup de fil. C'est drôle, j'ai envoyé quelque chose sur Twitter et Facebook qui demandait : "Comment définiriez-vous la vulnérabilité ? Qu'est-ce qui vous rend vulnérable ? " Et en une heure et demie, j'avais 150 réponses. Parce que je voulais savoir ce qui se cache derrière tout ça. Devoir demander de l'aide à mon mari, parce que je suis malade, et on vient juste de se marier ; prendre l'initiative sur le plan sexuel avec mon mari ; prendre l'initiative avec ma femme ; être rejetée ; inviter quelqu'un à sortir ; attendre que le docteur rappelle ; être virée ; virer des gens -- voici le monde dans lequel nous vivons. Nous vivons dans un monde vulnérable. Et l'une des façons dont nous traitons ce problème, c'est d'anesthésier la vulnérabilité.
And I think there's evidence -- and it's not the only reason this evidence exists, but I think it's a huge cause -- We are the most in-debt ... obese ... addicted and medicated adult cohort in U.S. history. The problem is -- and I learned this from the research -- that you cannot selectively numb emotion. You can't say, here's the bad stuff. Here's vulnerability, here's grief, here's shame, here's fear, here's disappointment. I don't want to feel these. I'm going to have a couple of beers and a banana nut muffin.
Et je pense qu'il y a des preuves de cela -- ça n'en est pas la seule raison, mais je pense que c'en est une grande -- nous sommes la plus endettée, obèse, accro aux drogues et aux médicaments, de toutes les assemblées d'adultes de l'histoire des États-Unis. Le problème -- et c'est ce que j'ai appris de mes recherches -- c'est qu'on ne peut pas anesthésier ses émotions de façon sélective. On ne peut pas dire : " Là, c'est ce qui est mauvais. Voilà la vulnérabilité, voilà le chagrin, voilà la honte, voilà la peur, voilà la déception, je ne veux pas ressentir ces émotions. Je vais plutôt prendre quelques bières et un muffin à la banane.
(Laughter)
(Rires)
I don't want to feel these. And I know that's knowing laughter. I hack into your lives for a living. God.
Je ne veux pas ressentir ces émotions. Et je sais que ça, c'est un rire entendu. Je gagne ma vie en infiltrant les vôtres. Seigneur.
(Laughter)
(Rires)
You can't numb those hard feelings without numbing the other affects, our emotions. You cannot selectively numb. So when we numb those, we numb joy, we numb gratitude, we numb happiness. And then, we are miserable, and we are looking for purpose and meaning, and then we feel vulnerable, so then we have a couple of beers and a banana nut muffin. And it becomes this dangerous cycle.
Vous ne pouvez pas anesthésier ces sentiments pénibles sans anesthésier en même temps les affects, nos émotions. Vous ne pouvez pas anesthésier de façon sélective. Alors quand nous les anesthésions, nous anesthésions aussi la joie, nous anesthésions la gratitude, nous anesthésions le bonheur. Et nous nous retrouvons malheureux, et nous cherchons un but et un sens à nos vies, et nous nous sentons vulnérables, alors nous prenons quelques bières et un muffin à la banane. Et ça devient un cercle vicieux.
One of the things that I think we need to think about is why and how we numb. And it doesn't just have to be addiction. The other thing we do is we make everything that's uncertain certain. Religion has gone from a belief in faith and mystery to certainty. "I'm right, you're wrong. Shut up." That's it. Just certain. The more afraid we are, the more vulnerable we are, the more afraid we are. This is what politics looks like today. There's no discourse anymore. There's no conversation. There's just blame. You know how blame is described in the research? A way to discharge pain and discomfort. We perfect. If there's anyone who wants their life to look like this, it would be me, but it doesn't work. Because what we do is we take fat from our butts and put it in our cheeks.
Une des choses auxquelles je pense que nous devrions réfléchir, est le pourquoi et le comment de cette anesthésie. Ça ne peut pas être que de l'accoutumance. L'autre chose que nous faisons est de rendre certain tout ce qui est incertain. La religion est passée d'une croyance en la foi et les mystères, à une certitude. J'ai raison, tu as tort. Ferme-la. Point final. C'est certain. Plus nous sommes effrayés, plus nous sommes vulnérables, et plus nous sommes effrayés encore. Voilà à quoi ressemble la politique de nos jours. Il n'y a plus de discours désormais. Il n'y a plus de débat. Il n'y a que la recherche d'un coupable à blâmer. Vous savez comment je décris cela dans mes recherches ? Une façon de se décharger de la douleur et de l'inconfort. Nous perfectionnons tout. Si il y a quelqu'un qui voudrait que sa vie soit parfaite, c'est bien moi, mais ça ne marche pas. Parce que ce que nous faisons, c'est de prendre la graisse de nos derrières et de la mettre dans nos joues.
(Laughter)
(Rires)
Which just, I hope in 100 years, people will look back and go, "Wow."
Ce qui, je l'espère, dans une centaine d'années, fera dire aux gens qui nous étudierons : "Wow..."
(Laughter)
(Rires)
And we perfect, most dangerously, our children. Let me tell you what we think about children. They're hardwired for struggle when they get here. And when you hold those perfect little babies in your hand, our job is not to say, "Look at her, she's perfect. My job is just to keep her perfect -- make sure she makes the tennis team by fifth grade and Yale by seventh." That's not our job. Our job is to look and say, "You know what? You're imperfect, and you're wired for struggle, but you are worthy of love and belonging." That's our job. Show me a generation of kids raised like that, and we'll end the problems, I think, that we see today. We pretend that what we do doesn't have an effect on people. We do that in our personal lives. We do that corporate -- whether it's a bailout, an oil spill ... a recall. We pretend like what we're doing doesn't have a huge impact on other people. I would say to companies, this is not our first rodeo, people. We just need you to be authentic and real and say ... "We're sorry. We'll fix it."
Et le plus dangereux, c'est que nous perfectionnons nos enfants. Laissez moi vous expliquer comment nous pensons de nos enfants. Ils sont conçus dès le départ pour avoir des problèmes. Et quand vous tenez ces petits êtres parfaits dans vos mains, votre devoir n'est pas de dire : "Regardez-le, il est parfait. Ma tâche est de le garder parfait -- m'assurer qu'il intègre l'équipe de tennis dès le CM2, et l'Université de Yale avant la 5ème. " Ça n'est pas ça, notre devoir. Notre devoir, c'est de le regarder, et de lui dire : " Tu sais quoi ? Tu n'es pas parfait, et tu es conçu pour avoir des problèmes, mais tu mérites de recevoir de l'amour et d'être parmi nous. Ça, c'est notre devoir. Donnez-moi une génération de gosses élevés comme ça, et on réglera les problèmes que nous connaissons aujourd'hui, je pense. Nous aimons croire que nos actions n'ont pas de conséquences sur les autres. Nous faisons cela dans nos vies personnelles. Nous faisons cela dans les entreprises -- que ce soit lors d'un renflouement, une fuite de pétrole, une convocation -- nous nous comportons comme si nos actions n'avaient pas un énorme impact sur les autres. J'ai envie de dire aux entreprises : " Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie, les gars. On a seulement besoin que vous soyez authentiques et vrais, et que vous nous disiez : ' Nous sommes désolés. On va régler ça.' "
But there's another way, and I'll leave you with this. This is what I have found: To let ourselves be seen, deeply seen, vulnerably seen ... to love with our whole hearts, even though there's no guarantee -- and that's really hard, and I can tell you as a parent, that's excruciatingly difficult -- to practice gratitude and joy in those moments of terror, when we're wondering, "Can I love you this much? Can I believe in this this passionately? Can I be this fierce about this?" just to be able to stop and, instead of catastrophizing what might happen, to say, "I'm just so grateful, because to feel this vulnerable means I'm alive." And the last, which I think is probably the most important, is to believe that we're enough. Because when we work from a place, I believe, that says, "I'm enough" ... then we stop screaming and start listening, we're kinder and gentler to the people around us, and we're kinder and gentler to ourselves.
Mais il y a une autre voie, et je vais finir là-dessus. Voici ce que j'ai découvert : c'est d'accepter de se montrer, de se montrer vraiment, de se montrer vulnérable ; d'aimer de tout notre cœur, même si il n'y a aucune certitude -- et ça, c'est vraiment dur, et je peux vous le dire en tant que parent, c'est atrocement difficile -- de s'exercer à la gratitude et à la joie dans ces moments de terreur, où nous nous demandons : " Suis-je capable de t'aimer à ce point ? Suis-je capable de croire en cela avec autant de passion ? Suis-je capable d'être aussi fervent ? " Juste pouvoir s'arrêter et, au lieu de s'imaginer les catastrophes qui risquent d'arriver, de dire : " Je suis simplement reconnaissant, parce que me sentir si vulnérable signifie que je suis vivant. " Et pour finir, ce qui je pense est le plus important, c'est de croire que nous sommes bien comme nous sommes. Parce je pense que que quand on écoute la petite voix qui nous dit : " Je suis bien comme je suis ", alors nous arrêtons de hurler, et nous commençons à écouter, nous devenons plus gentils et plus doux avec notre entourage, et nous sommes plus gentils et plus doux avec nous-mêmes.
That's all I have. Thank you.
C'est tout ce que j'ai. Merci.
(Applause)
(Applaudissements)