I'm going to talk today about energy and climate. And that might seem a bit surprising, because my full-time work at the foundation is mostly about vaccines and seeds, about the things that we need to invent and deliver to help the poorest two billion live better lives. But energy and climate are extremely important to these people; in fact, more important than to anyone else on the planet. The climate getting worse means that many years, their crops won't grow: there will be too much rain, not enough rain; things will change in ways their fragile environment simply can't support. And that leads to starvation, it leads to uncertainty, it leads to unrest. So, the climate changes will be terrible for them.
Je vais aujourd'hui vous parler d'énergie et de climat. Et cela peut sembler un peu surprenant parce que mon travail à temps plein à la Fondation concerne plutôt les vaccins et les semences, les choses que nous devons inventer et distribuer pour aider les deux milliards des plus pauvres à vivre mieux. Mais l'énergie et le climat sont extrêmement importants pour ces personnes, en fait, plus importants que pour quiconque sur la planète. Le climat se détériore, ce qui signifie qu'il y aura de nombreuses années où leurs cultures ne pousseront pas. Il y aura trop de pluie, ou pas assez de pluie. Les choses vont évoluer dans des directions que leur environnement fragile ne peut tout simplement pas supporter. Et cela conduit à la famine. Cela conduit à l'incertitude. Cela conduit à des troubles. Les changements climatiques seront terribles pour eux.
Also, the price of energy is very important to them. In fact, if you could pick just one thing to lower the price of to reduce poverty, by far you would pick energy. Now, the price of energy has come down over time. Really advanced civilization is based on advances in energy. The coal revolution fueled the Industrial Revolution, and, even in the 1900s, we've seen a very rapid decline in the price of electricity, and that's why we have refrigerators, air-conditioning; we can make modern materials and do so many things. And so, we're in a wonderful situation with electricity in the rich world. But as we make it cheaper -- and let's say, let's go for making it twice as cheap -- we need to meet a new constraint, and that constraint has to do with CO2.
Le prix de l'énergie, également, est très important pour eux. En fait, si vous ne pouviez baisser le prix que d'une seule chose, pour réduire la pauvreté, ce serait, de loin, celui de l'énergie. Or, le prix de l'énergie a baissé au fil du temps. Vraiment, les avancées de la civilisation sont fondées sur les avancées de l'énergie. La révolution du charbon a alimenté la révolution industrielle, et, même dans les années 1900, nous avons assisté à une diminution très rapide du prix de l'électricité, et c'est grâce à ça que nous avons des réfrigérateurs, l'air conditionné, que nous pouvons fabriquer des matériaux modernes et faire tant de choses. Dans le monde riche, tout va bien par rapport à l'électricité . Mais, en même temps qu'on abaisse son prix - et c'est parti pour le diviser par 2 -- nous devons répondre à une nouvelle contrainte, et cette contrainte concerne le CO2.
CO2 is warming the planet, and the equation on CO2 is actually a very straightforward one. If you sum up the CO2 that gets emitted, that leads to a temperature increase, and that temperature increase leads to some very negative effects: the effects on the weather; perhaps worse, the indirect effects, in that the natural ecosystems can't adjust to these rapid changes, and so you get ecosystem collapses.
Le CO2 réchauffe la planète, et l'équation sur le CO2 est en réalité très simple. Si vous prenez le total du CO2 rejeté, cela conduit à une augmentation de température, et cette augmentation de température conduit à des effets très négatifs. Des effets sur la météo et, peut-être pire, des effets indirects, parce que les écosystèmes naturels ne peuvent pas s'adapter à ces changements rapides, et alors on voit l'effondrement de ces écosystèmes.
Now, the exact amount of how you map from a certain increase of CO2 to what temperature will be, and where the positive feedbacks are -- there's some uncertainty there, but not very much. And there's certainly uncertainty about how bad those effects will be, but they will be extremely bad. I asked the top scientists on this several times: Do we really have to get down to near zero? Can't we just cut it in half or a quarter? And the answer is, until we get near to zero, the temperature will continue to rise. And so that's a big challenge. It's very different than saying, "We're a twelve-foot-high truck trying to get under a ten-foot bridge, and we can just sort of squeeze under." This is something that has to get to zero.
C'est vrai que sur les chiffres exacts, quelle température on aura, à partir de quelle augmentation de CO2, et à quel endroit on aura des effets secondaires positifs, là, on rencontre une certaine incertitude, mais pas beaucoup. Et si on ne connait pas exactement le degré de gravité de ces effets, on sait qu'ils seront extrêmement graves. A plusieurs reprises, j'ai demandé à des scientifiques de haut niveau s'il fallait vraiment descendre jusqu'à près de zéro? Ne peut-on pas simplement diminuer de la moitié ou du quart? Et la réponse est que, jusqu'à ce que nous approchions de zéro, la température continuera à augmenter. Et donc c'est un grand défi. C'est très différent que de dire qu'on est un camion de 3,5 m de haut essayant de passer sous un pont de 3 m, et qu'on va trouver le moyen de s'y glisser. Là, c'est quelque chose qui doit arriver à zéro.
Now, we put out a lot of carbon dioxide every year -- over 26 billion tons. For each American, it's about 20 tons. For people in poor countries, it's less than one ton. It's an average of about five tons for everyone on the planet. And somehow, we have to make changes that will bring that down to zero. It's been constantly going up. It's only various economic changes that have even flattened it at all, so we have to go from rapidly rising to falling, and falling all the way to zero.
Chaque année, nous rejetons une grande quantité de CO2, plus de 26 milliards de tonnes. Pour chaque américain, ça représente près de 20 tonnes. Pour un habitant d'un pays pauvre, c'est moins d'une tonne. La moyenne est d'environ cinq tonnes par personne sur la planète. Et on doit trouver le moyen d'apporter les changements pour descendre à zéro. L'augmentation a été constante. Ce n'est qu'à cause de divers changements économiques que ça s'est ralenti, alors nous devons donc passer d'une hausse rapide à une baisse, jusqu'à descendre à zéro.
This equation has four factors, a little bit of multiplication. So you've got a thing on the left, CO2, that you want to get to zero, and that's going to be based on the number of people, the services each person is using on average, the energy, on average, for each service, and the CO2 being put out per unit of energy. So let's look at each one of these, and see how we can get this down to zero. Probably, one of these numbers is going to have to get pretty near to zero.
Cette équation a quatre facteurs. Faisons un peu de multiplication. Bon, on a quelque chose à gauche, le CO2, qu'on veut réduire à zéro, et ça va être basé sur le nombre de personnes, les services que chaque personne utilise, en moyenne, l'énergie utilisée en moyenne pour chaque service, et le CO2 rejeté, par unité d'énergie. Alors, penchons-nous sur chacun de ces membres, et voyons comment on peut réduire le résultat à zéro. Il faudra probablement que l'un de ces chiffres soit tout proche de zéro.
(Laughter)
C'est du niveau de l'algèbre du secondaire,
That's back from high school algebra. But let's take a look.
mais jetons un coup d'oeil.
First, we've got population. The world today has 6.8 billion people. That's headed up to about nine billion. Now, if we do a really great job on new vaccines, health care, reproductive health services, we could lower that by, perhaps, 10 or 15 percent. But there, we see an increase of about 1.3.
D'abord nous avons la population. Le monde compte aujourd'hui 6,8 milliards de personnes. On devrait atteindre les 9 milliards. Avec de très bons résultats sur les nouveaux vaccins, les soins de santé, le contrôle des naissances, on pourrait le réduire de, peut-être, 10 ou 15 pour cent, mais on gardera un facteur d'augmentation d'environ 1,3.
The second factor is the services we use. This encompasses everything: the food we eat, clothing, TV, heating. These are very good things. Getting rid of poverty means providing these services to almost everyone on the planet. And it's a great thing for this number to go up. In the rich world, perhaps the top one billion, we probably could cut back and use less, but every year, this number, on average, is going to go up, and so, overall, that will more than double the services delivered per person. Here we have a very basic service: Do you have lighting in your house to be able to read your homework? And, in fact, these kids don't, so they're going out and reading their schoolwork under the street lamps.
Le deuxième facteur concerne les services que nous utilisons. Cela englobe tout, la nourriture que nous mangeons, les vêtements, la télévision, le chauffage. Ce sont de très bonnes choses, et se débarrasser de la pauvreté signifie pouvoir fournir ces services à presque tout le monde sur la planète. Et c'est une bonne chose que ce chiffre augmente. Dans le monde riche, peut-être le milliard du haut, nous pourrions probablement les réduire, en utiliser moins, mais chaque année, ce chiffre, en moyenne, va monter, et finira par plus que doubler le nombre de services fournis par personne. Ici nous avons un exemple de service très basique. Vous avez à la maison un éclairage suffisant pour lire et faire les devoirs scolaires. Pas ces enfants. Alors ils sortent et font leurs devoirs à la lumière des lampadaires de la rue.
Now, efficiency, "E," the energy for each service -- here, finally we have some good news. We have something that's not going up. Through various inventions and new ways of doing lighting, through different types of cars, different ways of building buildings -- there are a lot of services where you can bring the energy for that service down quite substantially. Some individual services even bring it down by 90 percent. There are other services, like how we make fertilizer, or how we do air transport, where the rooms for improvement are far, far less. And so overall, if we're optimistic, we may get a reduction of a factor of three to even, perhaps, a factor of six. But for these first three factors now, we've gone from 26 billion to, at best, maybe 13 billion tons, and that just won't cut it.
Maintenant, l'efficacité, "E", la quantité d'énergie pour chaque service, et ici, nous avons enfin de bonnes nouvelles. Nous avons quelque chose qui ne grimpe pas. Grâce à diverses inventions et de nouvelles façons de faire de la lumière, grâce à de nouveaux types de voitures, des façons différentes de construire les bâtiments. Il y a beaucoup de services pour lesquels on peut réduire l'énergie de façon substantielle, et pour certains services particuliers, la réduire de 90 pour cent. Il existe d'autres services comme la façon de fabriquer les l'engrais, ou d'effectuer le transport aérien, où les marges d'amélioration sont beaucoup beaucoup plus réduites. Et donc, en gros, en étant optimistes, on pourrait obtenir une diminution d'un facteur de trois à, peut-être même, un facteur de six. Pour l'ensemble de ces trois premiers facteurs, nous sommes au mieux passés de 26 milliards à, peut-être 13 milliards de tonnes, et ce n'est pas suffisant.
So let's look at this fourth factor -- this is going to be a key one -- and this is the amount of CO2 put out per each unit of energy. So the question is: Can you actually get that to zero? If you burn coal, no. If you burn natural gas, no. Almost every way we make electricity today, except for the emerging renewables and nuclear, puts out CO2. And so, what we're going to have to do at a global scale, is create a new system. So we need energy miracles.
Alors, voyons ce quatrième facteur -- qui va être un facteur clé -- et c'est la quantité de CO2 dégagée par unité d'énergie. Et donc, la question est: "Peut-on le réduire à zéro ?" En brûlant du charbon, la réponse est non. Si vous brûlez du gaz naturel, non plus. Presque toutes les techniques pour produire aujourd'hui de l'électricité, en dehors des énergies renouvelables et du nucléaire, rejettent du CO2. Et donc, ce que nous allons devoir faire à une échelle globale, c'est de créer un nouveau système. Alors, il nous faut des miracles dans le domaine de l'énergie.
Now, when I use the term "miracle," I don't mean something that's impossible. The microprocessor is a miracle. The personal computer is a miracle. The Internet and its services are a miracle. So the people here have participated in the creation of many miracles. Usually, we don't have a deadline where you have to get the miracle by a certain date. Usually, you just kind of stand by, and some come along, some don't. This is a case where we actually have to drive at full speed and get a miracle in a pretty tight timeline.
Mais quand j'utilise le mot miracle, je ne veux pas dire quelque chose d'impossible. Le microprocesseur est un miracle. L'ordinateur personnel est un miracle. L'Internet et les services web sont un miracle. Dans ce sens, les gens présents ici ont participé à la création de nombreux miracles. D'habitude, on n'a pas de date butoir, où il faut réaliser le miracle pour une date donnée. D'habitude, on se tient juste prêts, et alors certains se produisent, d'autres pas. Dans le cas présent, il faut aller à toute vitesse et obtenir un miracle avec un calendrier assez restreint.
Now, I thought, "How could I really capture this? Is there some kind of natural illustration, some demonstration that would grab people's imagination here?" I thought back to a year ago when I brought mosquitoes, and somehow people enjoyed that.
Je me suis demandé comment je pourrais résumer visuellement cela. Y aurait-il une sorte d'illustration venant de la nature, une démonstration qui saisirait l'imagination des gens ici? J'ai repensé à l'année dernière, quand j'avais apporté des moustiques, les gens avaient bien aimé.
(Laughter)
(Rires)
It really got them involved in the idea of, you know, there are people who live with mosquitoes. With energy, all I could come up with is this. I decided that releasing fireflies would be my contribution to the environment here this year. So here we have some natural fireflies. I'm told they don't bite; in fact, they might not even leave that jar.
Ça leur avait permis de vraiment intégrer l'idée qu'il y a des gens qui vivent avec les moustiques. Donc, avec l'énergie, tout ce que à quoi j'ai pu arriver, c'est ça. J'ai décidé que libérer des lucioles serait ma contribution à l'environnement ici, cette année. Voici donc ici des lucioles naturelles. On m'a dit qu'elles ne mordent pas, en fait, elles pourraient bien ne pas quitter ce pot.
(Laughter)
(Rires)
Now, there's all sorts of gimmicky solutions like that one, but they don't really add up to much. We need solutions, either one or several, that have unbelievable scale and unbelievable reliability. And although there's many directions that people are seeking, I really only see five that can achieve the big numbers. I've left out tide, geothermal, fusion, biofuels. Those may make some contribution, and if they can do better than I expect, so much the better. But my key point here is that we're going to have to work on each of these five, and we can't give up any of them because they look daunting, because they all have significant challenges.
Il y a toutes sortes de solutions astucieuses comme ça, mais elles n'apportent pas grand chose, en fait. Nous avons besoin d'une ou de plusieurs solutions, qui fonctionnent à une échelle immense, avec une immense fiabilité, et, bien qu'on cherche dans nombreuses directions, Je n'en vois vraiment que cinq qui tiennent la route. J'ai laissé de côté l'énergie marémotrice, la géothermie, la fusion, les biocarburants. Elles apporteront leur contribution, et si c'est plus que je ne pense, tant mieux, mais mon idée là-dessus, c'est que sur ces cinq-là, il y a encore du travail à faire, et nous ne pouvons en laisser tomber aucune, même si ça paraît difficile, même si les défis à relever semblent importants.
Let's look first at burning fossil fuels, either burning coal or burning natural gas. What you need to do there seems like it might be simple, but it's not. And that's to take all the CO2, after you've burned it, going out the flue, pressurize it, create a liquid, put it somewhere, and hope it stays there. Now, we have some pilot things that do this at the 60 to 80 percent level. But getting up to that full percentage -- that will be very tricky. And agreeing on where these CO2 quantities should be put will be hard, but the toughest one here is this long-term issue: Who's going to be sure? Who's going to guarantee something that is literally billions of times larger than any type of waste you think of in terms of nuclear or other things? This is a lot of volume. So that's a tough one.
Regardons d'abord la combustion des combustibles fossiles, qu'il s'agisse du charbon ou du gaz naturel. Ce qu'il faut faire là paraît simple, mais ça ne l'est pas, c'est de prendre tout le CO2, après la combustion, le sortir du circuit, le mette sous pression, le rendre liquide, le mettre quelque part, et espérer qu'il y reste. Il y a des projets avancés permettant de réaliser cela à 60 à 80 %, mais arriver à 100%, ça sera très délicat, et ce sera difficile de convenir de l'endroit où tout ce CO2 devrait être mis, mais le plus dur est ici la question du long terme. Qui pourra avoir cette certitude ? Qui pourra garantir quelque chose qui est des milliards de fois plus volumineux que tout autre type de déchets auquel vous pouvez penser, nucléaires ou autres? Cela fait beaucoup de volume. Alors ce sera difficile pour cette solution.
Next would be nuclear. It also has three big problems: cost, particularly in highly regulated countries, is high; the issue of safety, really feeling good about nothing could go wrong, that, even though you have these human operators, the fuel doesn't get used for weapons. And then what do you do with the waste? Although it's not very large, there are a lot of concerns about that. People need to feel good about it. So three very tough problems that might be solvable, and so, should be worked on.
Ensuite, il y a le nucléaire. Qui présente aussi trois gros problèmes : Le coût, en particulier dans les pays fortement réglementés, est élevé. La question de la sécurité, d'être vraiment sûrs qu'il n y aura pas de problème, que, même en ayant des opérateurs humains, le combustible ne soit pas utilisé pour les armes. Et puis, que faire avec les déchets? Et, bien que le volume ne soit pas pas très impotant, il pose de nombreux problèmes. Les gens ont besoin de se sentir bien là-dessus. Donc, trois problèmes très difficiles qui pourraient être résolus, et donc, sur lesquels il faudrait travailler.
The last three of the five, I've grouped together. These are what people often refer to as the renewable sources. And they actually -- although it's great they don't require fuel -- they have some disadvantages. One is that the density of energy gathered in these technologies is dramatically less than a power plant. This is energy farming, so you're talking about many square miles, thousands of times more area than you think of as a normal energy plant. Also, these are intermittent sources. The sun doesn't shine all day, it doesn't shine every day, and likewise, the wind doesn't blow all the time. And so, if you depend on these sources, you have to have some way of getting the energy during those time periods that it's not available. So we've got big cost challenges here. We have transmission challenges; for example, say this energy source is outside your country, you not only need the technology, but you have to deal with the risk of the energy coming from elsewhere.
Les trois derniers des cinq, je les ai regroupés. Ce sont ceux auxquels les gens font souvent référence en tant qu'énergies renouvelables. Mais en fait - même si c'est génial qu'elles ne nécessitent aucun carburant -- elles présentent quelques inconvénients. Le premier est que la densité d'énergie produite grâce à ces technologies est considérablement inférieure à celle d'une centrale électrique. Il s'agit de fermes à énergie, on parle là de nombreux kilomètres carrés, des milliers de fois plus d'espace que pour une centrale à énergie normale. De plus ce sont des sources fonctionnant par intermittence. Le soleil ne brille pas toute la journée, il ne brille pas tous les jours, et, pareillement, le vent ne souffle pas tout le temps. Et donc, si vous dépendez de ces sources, vous devez avoir un moyen d'obtenir de l'énergie pendant ces périodes de temps où elle n'est pas disponible. Nous avons ici de gros problèmes de coûts . Nous avons des problèmes de transmission. Par exemple, disons que cette source d'énergie est en dehors de votre pays, alors non seulement vous avez besoin de la technologie, mais vous devez faire face au risque d'une énergie venue d'ailleurs.
And, finally, this storage problem. To dimensionalize this, I went through and looked at all the types of batteries made -- for cars, for computers, for phones, for flashlights, for everything -- and compared that to the amount of electrical energy the world uses. What I found is that all the batteries we make now could store less than 10 minutes of all the energy. And so, in fact, we need a big breakthrough here, something that's going to be a factor of 100 better than the approaches we have now. It's not impossible, but it's not a very easy thing. Now, this shows up when you try to get the intermittent source to be above, say, 20 to 30 percent of what you're using. If you're counting on it for 100 percent, you need an incredible miracle battery.
Et, finalement, il y a ce problème de stockage. Alors, pour dimensionner cela, j'ai étudié tous les types de batteries qu'on fabrique, pour les voitures, pour les ordinateurs, les téléphones, les lampes de poche, pour tout, et comparé cela à la quantité d'énergie électrique utilisée dans le monde, et ce que j'ai constaté, c'est que la totalité des batteries que nous faisons aujourd'hui pourrait stocker moins de 10 minutes de toute l'énergie. Alors, en fait, nous avons besoin d'une percée importante ici, quelque chose qui puisse améliorer d'un facteur de 100 les approches que nous avons actuellement. Ce n'est pas impossible, mais ce n'est pas une chose très facile. C'est ce qu'on voit quand on essaie d'obtenir d'une source intermittente plus de, disons, 20 à 30 pour cent de ce qu'on utilise. Si on compte sur cette source pour fournir les 100%, vous avez besoin d'une incroyable batterie miracle.
Now, how are we going to go forward on this -- what's the right approach? Is it a Manhattan Project? What's the thing that can get us there? Well, we need lots of companies working on this -- hundreds. In each of these five paths, we need at least a hundred people. A lot of them, you'll look at and say, "They're crazy." That's good. And, I think, here in the TED group, we have many people who are already pursuing this. Bill Gross has several companies, including one called eSolar that has some great solar thermal technologies. Vinod Khosla is investing in dozens of companies that are doing great things and have interesting possibilities, and I'm trying to help back that. Nathan Myhrvold and I actually are backing a company that, perhaps surprisingly, is actually taking the nuclear approach. There are some innovations in nuclear: modular, liquid. Innovation really stopped in this industry quite some ago, so the idea that there's some good ideas laying around is not all that surprising.
Bon, essayons d'avancer sur la question de la bonne approche à adopter. Est-ce que c'est un nouveau "Projet Manhattan" ? Quels moyens pour y arriver ? Eh bien, il nous faut un grand nombre d'entreprises pour travailler sur le sujet, des centaines. Dans chacune de ces cinq voies, nous avons besoin d'au moins une centaine de personnes. Et pour beaucoup d'entre eux, vous penserez qu'ils sont fous. C'est parfait. Et, je pense qu'ici, dans le groupe TED, beaucoup de gens poursuivent déjà ces voies. Bill Gross possède plusieurs sociétés, dont une appelé eSolar qui maîtrise quelques importantes technologies thermiques solaires. Vinod Khosla investit dans des douzaines d'entreprises qui font de grandes choses et ont d'intéressantes possibilités, et j'essaie d'aider à soutenir financièrement ces projets. En fait, Nathan Myhrvold et moi, nous soutenons financièrement une société qui, cela vous étonnera peut-être, a choisi l'approche nucléaire. Il ya quelques innovations dans le nucléaire: modulaire, liquide. Et l'innovation avait vraiment cessé dans cette industrie depuis un certain temps, Alors, l'idée qu'il y ait quelques bonnes idées qui traînent n'est pas surprenant. L'idée de Terrapower est, qu'au lieu de brûler une partie de l'uranium,
The idea of TerraPower is that, instead of burning a part of uranium -- the one percent, which is the U235 -- we decided, "Let's burn the 99 percent, the U238." It is kind of a crazy idea. In fact, people had talked about it for a long time, but they could never simulate properly whether it would work or not, and so it's through the advent of modern supercomputers that now you can simulate and see that, yes, with the right materials approach, this looks like it would work.
ce un pour cent, qui est le U235, on a décidé de brûler les autres 99 %, le U238. C'est une idée un peu folle. En fait, ça faisait longtemps que des gens en parlaient, mais ils n'étaient jamais arrivés à simuler correctement si ça marcherait ou non, alors c'est grâce à l'avènement des super-ordinateurs modernes qu'on a pu effectuer la simulation, et voir que, oui, avec la bonne approche sur les matériaux, il semble que ça peut marcher.
And because you're burning that 99 percent, you have greatly improved cost profile. You actually burn up the waste, and you can actually use as fuel all the leftover waste from today's reactors. So instead of worrying about them, you just take that, it's a great thing. It breeds this uranium as it goes along, so it's kind of like a candle. You see it's a log there, often referred to as a traveling wave reactor. In terms of fuel, this really solves the problem. I've got a picture here of a place in Kentucky. This is the leftover, the 99 percent, where they've taken out the part they burn now, so it's called depleted uranium. That would power the US for hundreds of years. And simply by filtering seawater in an inexpensive process, you'd have enough fuel for the entire lifetime of the rest of the planet.
Et, parce que vous brûlez ces 99 pour cent, vous avez énormément amélioré le profil des coûts. Ce que vous brûlez, ce sont les déchets, et vous pouvez utiliser comme combustible tous les surplus de déchets produits par les réacteurs d'aujourd'hui. Ainsi, au lieu de s'en inquiéter à leur sujet, on les utilise. Ça, c'est quelque chose. Ça aspire cet uranium en fonctionnant. C'est un peu comme une bougie. Vous pouvez voir ça comme une bûche, on en a souvent parlé comme du "réacteur à vague d'ondes". En termes de carburant, ça résout vraiment le problème. J'ai une photo ici d'un lieu dans le Kentucky. Ce sont les "restes", les 99 pour cent, dont on a enlevé toute la partie qu'on brûle actuellement, alors on appelle ça "uranium appauvri". Cela permettrait d'alimenter les États-Unis pour des centaines d'années. Et, par un processus peu coûteux, simplement en filtrant l'eau de mer on aurait assez de carburant pour toute la vie du reste de la planète.
So, you know, it's got lots of challenges ahead, but it is an example of the many hundreds and hundreds of ideas that we need to move forward. So let's think: How should we measure ourselves? What should our report card look like? Well, let's go out to where we really need to get, and then look at the intermediate. For 2050, you've heard many people talk about this 80 percent reduction. That really is very important, that we get there. And that 20 percent will be used up by things going on in poor countries -- still some agriculture; hopefully, we will have cleaned up forestry, cement. So, to get to that 80 percent, the developed countries, including countries like China, will have had to switch their electricity generation altogether. The other grade is: Are we deploying this zero-emission technology, have we deployed it in all the developed countries and are in the process of getting it elsewhere? That's super important. That's a key element of making that report card.
D'accord, il reste encore beaucoup de chemin à faire, mais c'est un exemple parmi les centaines et les centaines d'idées dont nous avons besoin pour avancer. Réfléchissons, comment allons-nous établir notre échelle de notation ? De quoi devrait avoir l'air notre feuille de route ? Commençons par le but que nous devons atteindre, et puis regardons les étapes intermédiaires. Pour 2050, vous avez entendu beaucoup de gens parler de cette réduction de 80 pour cent. C'est vraiment très important que nous y arrivions. Et que les 20 % proviennent de ce qui se passe dans les pays pauvres, ou encore un peu de l'agriculture. Espérons que d'ici là nous aurons une sylviculture et une industrie du ciment propres. Donc, pour arriver à ces 80 %, les pays développés, y compris des pays comme la Chine, auront eu à transformer complètement leurs méthodes de production d'électricité. Le niveau suivant, ce sera de mettre en oeuvre cette technologie zéro émission, de l'avoir mise en oeuvre dans tous les pays développés et d'être en passe de le faire dans les autres pays. C'est super important. C'est un élément essentiel pour tenir la feuille de route.
Backing up from there, what should the 2020 report card look like? Well, again, it should have the two elements. We should go through these efficiency measures to start getting reductions: The less we emit, the less that sum will be of CO2, and therefore, the less the temperature. But in some ways, the grade we get there, doing things that don't get us all the way to the big reductions, is only equally, or maybe even slightly less, important than the other, which is the piece of innovation on these breakthroughs.
Alors, en revenant en arrière à partir de là, à quoi ressemble la feuille de route de 2020 ? Eh bien, là encore, on devrait avoir les deux éléments. Nous devons passer par des mesures d'efficacité pour commencer à obtenir des réductions. Moins nous émettons, moins grande sera la somme de CO2, et, par conséquent, moins chaude sera la température. Mais à certains égards, le niveau que nous atteindrons ici, en faisant des choses qui ne conduisent pas tout de suite à d'importantes réductions, n'est pas plus important, et peut-être même moins, que cet autre, qui est l'innovation sur laquelle reposent ces percées.
These breakthroughs, we need to move those at full speed, and we can measure that in terms of companies, pilot projects, regulatory things that have been changed. There's a lot of great books that have been written about this. The Al Gore book, "Our Choice," and the David MacKay book, "Sustainable Energy Without the Hot Air." They really go through it and create a framework that this can be discussed broadly, because we need broad backing for this. There's a lot that has to come together.
Ces progrès, il faut que nous les réalisions à toute vitesse, et nous pouvons quantifier cela en termes de sociétés, de projets pilotes, de modifications des dispositions réglementaires. Beaucoup de grands livres ont été écrits à ce sujet. Le livre de Al Gore, "Notre Choix" et le livre de David McKay, «L'énergie durable sans air chaud". Ils éclairent vraiment bien le sujet, et créent un cadre qui ouvre largement à la discussion, parce qu'on a besoin d'un soutien large pour cela. Beaucoup de choses doivent se produire en même temps.
So this is a wish. It's a very concrete wish that we invent this technology. If you gave me only one wish for the next 50 years -- I could pick who's president, I could pick a vaccine, which is something I love, or I could pick that this thing that's half the cost with no CO2 gets invented -- this is the wish I would pick. This is the one with the greatest impact. If we don't get this wish, the division between the people who think short term and long term will be terrible, between the US and China, between poor countries and rich, and most of all, the lives of those two billion will be far worse.
Il s'agit donc d'un souhait. C'est un vœu très concret, que l'on invente cette technologie. Si on me donnait un seul vœu à faire pour les 50 prochaines années, si je pouvais choisir le prochain Président, ou choisir un vaccin, ce qui est quelque chose que j'aime, ou encore choisir que cette chose soit inventée, un coût divisé par deux sans aucune émission de CO2, c'est ce dernier que je choisirais. C'est celui qui aurait le plus grand impact. Si ce souhait ne se réalise pas, la division entre les gens qui pensent à court terme et à long terme sera terrible, entre les Etats-Unis et la Chine, entre pays pauvres et pays riches, et la vie sera bien pire pour la plupart de ces deux milliards de gens.
So what do we have to do? What am I appealing to you to step forward and drive? We need to go for more research funding. When countries get together in places like Copenhagen, they shouldn't just discuss the CO2. They should discuss this innovation agenda. You'd be stunned at the ridiculously low levels of spending on these innovative approaches. We do need the market incentives -- CO2 tax, cap and trade -- something that gets that price signal out there. We need to get the message out. We need to have this dialogue be a more rational, more understandable dialogue, including the steps that the government takes. This is an important wish, but it is one I think we can achieve.
Alors, qu'avons-nous à faire? En quoi fais-je appel à vous pour aller de l'avant ? Il faut plus de financement pour la recherche. Lorsque les pays se réunissent, comme à Copenhague, ils ne devraient pas discuter seulement du CO2. Ils devraient discuter de ce programme d'innovation, et vous seriez étonnés par le niveau de dépenses ridiculement faible nécessité par ces approches innovantes. Nous avons besoin d'incitations pour le marché, une taxe CO2, avec plafonnement et échanges, quelque chose qui active un signal de prix. Nous devons faire passer le message. Nous avons besoin que ce dialogue devienne plus rationnel, plus compréhensible, y compris les étapes, les mesures que le gouvernement prend. C'est un souhait important, mais je pense que nous pouvons l'accomplir.
Thank you.
Merci.
(Applause) (Applause ends)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
Chris Anderson: Thank you. Thank you.
Chris Anderson: Je vous remercie. Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
CA: Thank you. So to understand more about TerraPower. I mean, first of all, can you give a sense of what scale of investment this is?
Merci. Juste pour mieux comprendre, à propos de Terrapower, je veux dire, tout d'abord, pouvez-vous donner une idée de l'ampleur des investissements que cela représente?
Bill Gates: To actually do the software, buy the supercomputer, hire all the great scientists, which we've done, that's only tens of millions. And even once we test our materials out in a Russian reactor to make sure our materials work properly, then you'll only be up in the hundreds of millions. The tough thing is building the pilot reactor -- finding the several billion, finding the regulator, the location that will actually build the first one of these. Once you get the first one built, if it works as advertised, then it's just clear as day, because the economics, the energy density, are so different than nuclear as we know it.
Bill Gates: Pour finaliser le logiciel avec le supercalculateur, embaucher les meilleurs scientifiques, ce que nous avons fait, ça se chiffre seulement en dizaines de millions, et même en ayant testé nos matériels dans un réacteur russe pour s'assurer qu'ils fonctionnent correctement, on arrive seulement dans les centaines de millions Le plus dur est la construction du réacteur pilote, trouver les quelques milliards, trouver le régulateur, l'emplacement voilà comment on construira le premier. Une fois que le premier sera construit, si tout fonctionne comme annoncé, alors ça deviendra une évidence, avec des données économiques et une densité d'énergie, tellement différentes de celles du nucléaire que nous connaissons. CA: Alors, pour bien comprendre, cela implique de construire, profond dans le sol,
CA: So to understand it right, this involves building deep into the ground, almost like a vertical column of nuclear fuel, of this spent uranium, and then the process starts at the top and kind of works down?
quelque chose comme une sorte de colonne verticale de combustible nucléaire, faite de cet uranium appauvri, et puis le processus commence par le haut et continue vers le bas ?
BG: That's right. Today, you're always refueling the reactor, so you have lots of people and lots of controls that can go wrong, where you're opening it up and moving things in and out -- that's not good. So if you have very --
BG: C'est ça. Aujourd'hui, on doit constamment ravitailler le réacteur en carburant, ça nécessite donc beaucoup de gens et beaucoup de contrôles peuvent mal tourner, comme quand il faut l'ouvrir, et y faire entrer et sortir des choses. Ce n'est pas bon. Mais si on a un carburant très bon marché qu'on peut y mettre pour 60 ans --
(Laughter)
very cheap fuel that you can put 60 years in -- just think of it as a log -- put it down and not have those same complexities. And it just sits there and burns for the 60 years, and then it's done.
pensez-y simplement comme à une bûche -- le poser là sans avoir tous ces mêmes problèmes complexes. Il est là, il va brûler pendant les 60 ans et puis c'est fini.
CA: It's a nuclear power plant that is its own waste disposal solution.
CA: Il s'agit d'une centrale nucléaire qui est sa propre solution d'élimination des déchets.
BG: Yeah; what happens with the waste, you can let it sit there -- there's a lot less waste under this approach -- then you can actually take that and put it into another one and burn that. And we start out, actually, by taking the waste that exists today that's sitting in these cooling pools or dry-casking by reactors -- that's our fuel to begin with. So the thing that's been a problem from those reactors is actually what gets fed into ours, and you're reducing the volume of the waste quite dramatically as you're going through this process.
BG: Oui. Eh bien, ce qui se passe avec les déchets, c'est que vous pouvez les laisser sur place - il y a beaucoup moins de déchets avec cette approche -- et puis vous pouvez les récupérer, les mettre dans un autre réacteur et brûler le tout. En fait, on démarre avec les déchets qui existent aujourd'hui, qui sont dans ces bassins de refroidissement dans des tonneaux secs, près du réacteur. C'est ça, le carburant avec lequel on commence. Ce qui a été un problème avec les anciens réacteurs, c'est ce qui nourrit le nôtre, et on réduit radicalement le volume des déchets avec ce processus.
CA: You're talking to different people around the world about the possibilities. Where is there most interest in actually doing something with this?
CA: Mais quand vous parlez aux gens autour de vous, dans le monde entier, des possibilités qu'on a ici, où montre-t-on le plus d'intérêt à en faire réellement quelque chose ?
BG: Well, we haven't picked a particular place, and there's all these interesting disclosure rules about anything that's called "nuclear." So we've got a lot of interest. People from the company have been in Russia, India, China. I've been back seeing the secretary of energy here, talking about how this fits into the energy agenda. So I'm optimistic. The French and Japanese have done some work. This is a variant on something that has been done. It's an important advance, but it's like a fast reactor, and a lot of countries have built them, so anybody who's done a fast reactor is a candidate to be where the first one gets built.
BG: Eh bien, nous n'avons pas choisi de lieu particulier, et il y a toutes ces règles de divulgation concernant tout ce qui se rapporte au nucléaire, alors, nous éveillons donc beaucoup d'intérêt, et la société a envoyé des gens en Russie, en Inde, en Chine. Je suis retourné voir le Secrétaire à l'Énergie ici, parler de comment cela s'intègre dans l'agenda énergétique. Je suis optimiste. Vous savez que les Français et les Japonais ont fait du bon travail. Il s'agit là d'une variante de quelque chose qui a déjà été réalisé. C'est un progrès important, mais c'est comme un réacteur rapide, et de nombreux pays en ont déjà construits, donc chacun de ceux-là est candidat pour être le premier pays où nous construirons le premier..
CA: So, in your mind, timescale and likelihood of actually taking something like this live?
CA: Quels sont, selon vous, l'échéance et la probabilité de mener cela à bien dans la réalité ?
BG: Well, we need -- for one of these high-scale, electro-generation things that's very cheap, we have 20 years to invent and then 20 years to deploy. That's sort of the deadline that the environmental models have shown us that we have to meet. And TerraPower -- if things go well, which is wishing for a lot -- could easily meet that. And there are, fortunately now, dozens of companies -- we need it to be hundreds -- who, likewise, if their science goes well, if the funding for their pilot plants goes well, that they can compete for this. And it's best if multiple succeed, because then you could use a mix of these things. We certainly need one to succeed.
BG: Eh bien, pour une de ces unités de production électrique à grande échelle, et ce n'est qu'une approximation, nous devons compter 20 an pour inventer, et 20 ans pour mettre en œuvre. C'est à ce genre d'échéance que les modèles environnementaux nous ont montré qu'il fallait nous attendre. Et, vous savez, Terrapower, si les choses vont bien, ce qui est beaucoup espérer, pourrait facilement tenir ces délais. Et il y a heureusement, aujourd'hui, des dizaines d'entreprises, et il faut qu'il y en ait des centaines, qui pourront, si le côté scientifique avance bien, et si le financement de leurs usines pilotes se passe bien, entrer aussi dans la compétition. Et ce sera mieux si on assiste à plusieurs succès, car alors on pourra utiliser un mélange de tout ça. Il faut absolument qu'un de ces projets réussisse.
CA: In terms of big-scale possible game changers, is this the biggest that you're aware of out there?
CA: En termes de changements des règles du jeu à grande échelle, est-ce que c'est le plus important dont vous ayez entendu parler ?
BG: An energy breakthrough is the most important thing. It would have been, even without the environmental constraint, but the environmental constraint just makes it so much greater. In the nuclear space, there are other innovators. You know, we don't know their work as well as we know this one, but the modular people, that's a different approach. There's a liquid-type reactor, which seems a little hard, but maybe they say that about us. And so, there are different ones, but the beauty of this is a molecule of uranium has a million times as much energy as a molecule of, say, coal. And so, if you can deal with the negatives, which are essentially the radiation, the footprint and cost, the potential, in terms of effect on land and various things, is almost in a class of its own.
BG: Une percée dans le domaine de l'énergie est la chose la plus importante. Ça l'aurait été, même sans la contrainte de l'environnement, mais la contrainte environnementale la rend simplement tellement plus importante. Dans le domaine nucléaire, il y a d'autres innovateurs. Vous savez, on ne connait pas aussi bien leur travail que celui-ci, mais il y a ceux qui étudient l'approche par modules, c'est une approche différente. Il y a le réacteur de type liquide, ce qui semble un peu difficile, mais c'est peut-être ce qu'ils pensaient aussi de nous. Donc, il y a différentes voies, mais la beauté de tout ça, c'est qu'une molécule d'uranium renferme un million de fois plus d'énergie qu'une molécule de, disons, de charbon, et qu'ainsi, si l'on sait traiter les aspects négatifs, c'est à dire essentiellement la radiation, alors, l'empreinte et le coût, le potentiel, en termes d'effets sur la terre et sur le reste, le place quasiment dans une catégorie à part.
CA: If this doesn't work, then what? Do we have to start taking emergency measures to try and keep the temperature of the earth stable?
CA: Et si ça ne marche pas, alors que faire ? Devons-nous commencer à prendre des mesures d'urgence pour essayer de garder stable la température de la terre?
BG: If you get into that situation, it's like if you've been overeating, and you're about to have a heart attack. Then where do you go? You may need heart surgery or something. There is a line of research on what's called geoengineering, which are various techniques that would delay the heating to buy us 20 or 30 years to get our act together. Now, that's just an insurance policy; you hope you don't need to do that. Some people say you shouldn't even work on the insurance policy because it might make you lazy, that you'll keep eating because you know heart surgery will be there to save you. I'm not sure that's wise, given the importance of the problem, but there's now the geoengineering discussion about: Should that be in the back pocket in case things happen faster, or this innovation goes a lot slower than we expect?
BG: Si vous arrivait dans cette situation, ce serait comme si vous aviez trop mangé, et que vous étiez prêt à avoir un infarctus. Alors, où allez-vous? Il vous faut une chirurgie cardiaque ou quelque chose comme ça. Il ya une ligne de recherche sur ce qu'on appelle la géo-ingénierie, portant sur différentes techniques, qui retarderaient le réchauffement, pour gagner les 20 ou 30 ans nécessaires pour nous prendre en main. Ce n'est rien de plus qu'une police d'assurance. On espère ne pas en avoir besoin. Certains disent qu'il ne faudrait même pas travailler dans cette direction, car elle pourrait nous rendre paresseux, comme si vous continuiez à manger parce que vous savez que la chirurgie cardiaque sera là pour vous sauver. Je ne suis pas sûr que ce soit avisé, étant donné l'ampleur du problème, mais, bon, il y a cette histoire de géo-ingénierie, à garder au fond de la poche, au cas où les choses arrivent plus vite que prévu, ou que l'innovation soit beaucoup plus lente.
CA: Climate skeptics: If you had a sentence or two to say to them, how might you persuade them that they're wrong?
CA: Les climato-sceptiques : si vous aviez une ou deux phrases à leur dire, comment pourriez-vous les persuader qu'ils ont tort?
BG: Well, unfortunately, the skeptics come in different camps. The ones who make scientific arguments are very few. Are they saying there's negative feedback effects that have to do with clouds that offset things? There are very, very few things that they can even say there's a chance in a million of those things. The main problem we have here -- it's kind of like with AIDS: you make the mistake now, and you pay for it a lot later.
BG: Eh bien, malheureusement, les sceptiques sont dans des camps différents. Ceux dont les arguments sont scientifiques sont très peu nombreux. Disent-ils qu'il y a des effets de rétroaction négative qui ont à voir avec les nuages qui ont compensé les choses? Il y a très, très peu de choses qu'ils puissent même dire, il y a une chance sur un million pour cela. Le principal problème que nous ayons ici est un peu comme avec le SIDA. Vous faites une erreur maintenant, et vous en payez le prix beaucoup plus tard.
And so, when you have all sorts of urgent problems, the idea of taking pain now that has to do with a gain later, and a somewhat uncertain pain thing. In fact, the IPCC report -- that's not necessarily the worst case, and there are people in the rich world who look at IPCC and say, "OK, that isn't that big of a deal." The fact is it's that uncertain part that should move us towards this. But my dream here is that, if you can make it economic, and meet the CO2 constraints, then the skeptics say, "OK, I don't care that it doesn't put out CO2, I kind of wish it did put out CO2. But I guess I'll accept it, because it's cheaper than what's come before."
Quand vous avez n'importe quel genre de problème urgent, cette idée de souffrir maintenant, avec un gain plus tard -- par rapport à une douleur dont on n'est pas sûrs. En fait, le rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, ce n'est pas nécessairement le pire des cas, et il ya des gens dans les pays riches qui regardent le GIEC et se disent "Ok, ce n'est pas si important." Le fait est que c'est cette part d'incertitude qui devrait nous pousser dans cette direction. Mais mon rêve est que, si vous pouvez faire que ce soit économique, et répondre aux contraintes de CO2, alors les sceptiques diront : "OK, ça m'est égal qu'il ne rejette pas de CO2, j'aurais préféré qu'il émette du CO2, mais je crois que je vais l'accepter parce que c'est meilleur marché que ceux d'avant.
(Applause)
(Applaudissements)
CA: So that would be your response to the Bjørn Lomborg argument, basically if you spend all this energy trying to solve the CO2 problem, it's going to take away all your other goals of trying to rid the world of poverty and malaria and so forth, it's a stupid waste of the Earth's resources to put money towards that when there are better things we can do.
CA: Et alors, ce serait votre réponse à l'argument de Bjorn Lomborg, que, si on dépense toute cette énergie à essayer de résoudre le problème du CO2, ça va l'emporter tous les autres objectifs, comme d'essayer de débarrasser le monde de la pauvreté et du paludisme, etc. Que c'est un gaspillage stupide des ressources que de dépenser de l'argent pour ça,quand il y a bien mieux à faire. BG: Eh bien, les dépenses réellement consacrées en Recherche & Développement --
BG: Well, the actual spending on the R&D piece -- say the US should spend 10 billion a year more than it is right now -- it's not that dramatic. It shouldn't take away from other things. The thing you get into big money on, and reasonable people can disagree, is when you have something that's non-economic and you're trying to fund that -- that, to me, mostly is a waste. Unless you're very close, and you're just funding the learning curve and it's going to get very cheap, I believe we should try more things that have a potential to be far less expensive. If the trade-off you get into is, "Let's make energy super expensive," then the rich can afford that. I mean, all of us here could pay five times as much for our energy and not change our lifestyle. The disaster is for that two billion.
disons, si les États-Unis dépensaient 10 milliards de plus par an qu'actuellement -- ce ne serait pas si dramatique. Ça ne remettrait pas les autres postes de dépense en cause. Là où les gens raisonnables peuvent ne pas être d'accord, et on parle ici de grosses sommes, c'est quand vous avez quelque chose de pas économique, et que vous essayez de le financer. C'est surtout ça, pour moi, qui est du gâchis. Sauf si on est très proche de la solution, et que ce qu'on finance c'est la progression du savoir, et que ça va être très bon marché. Je crois qu'on devrait essayer plus de choses choses qui pourraient, potentiellement, coûter beaucoup moins cher. Si l'arbitrage que vous choississez, c'est " Rendons l'énergie super chère", alors seuls les riches pourront se le permettre. Ce que je veux dire, c'est que nous tous, ici, nous pourrions nous permettre de payer notre énergie 5 fois plus cher, sans changer notre mode de vie. La catastrophe serait pour ces deux milliards de gens.
And even Lomborg has changed. His shtick now is, "Why isn't the R&D getting more discussed?" He's still, because of his earlier stuff, still associated with the skeptic camp, but he's realized that's a pretty lonely camp, and so, he's making the R&D point. And so there is a thread of something that I think is appropriate. The R&D piece -- it's crazy how little it's funded.
Et même Lomborg a changé. Son truc, maintenant, c'est de répéter "pourquoi ne discute-t-on pas plus de R&D." Il est encore, à cause de l'affaire d'avant, toujours associé avec le camp des climato-sceptiques, mais il a compris que c'est une position assez solitaire, alors, il ramène son truc de R&D. Mais là-dedans, il y a quelque chose qui ne me semble pas faux. C'est dingue de voir à quel point la R&D est peu financée.
CA: Well, Bill, I suspect I speak on behalf of most people here to say I really hope your wish comes true. Thank you so much.
CA: Et bien Bill, je pense que je parle au nom de la plupart des gens ici en disant que j'espère vraiment que ton souhait devienne réalité. Merci beaucoup. BG: Je vous remercie.
BG: Thank you.
(Applaudissements)
(Applause)