Chris Anderson: Welcome, Bill Gates.
Chris Anderson : Bienvenue, Bill Gates.
Bill Gates: Thank you.
Bill Gates : Merci.
CA: Alright. It's great to have you here, Bill. You know, we had a TED conversation about three months ago about this pandemic, and back then, I think fewer than -- I think that was the end of March -- back then, fewer than 1,000 people in the US had died and fewer than 20,000 worldwide. I mean, the numbers now are, like, 128,000 dead in the US and more than half a million worldwide, in three months. In three months. What is your diagnosis of what is possible for the rest of this year? You look at a lot of models. What do you think best- and worst-case scenarios might be?
CA : Parfait. Je suis ravi que vous soyez là, Bill. Nous avons eu une discussion TED il y a environ trois mois sur cette pandémie, et à l'époque, je pense un peu moins – je crois que c'était fin mars – moins de 1 000 personnes étaient mortes aux États-Unis et moins de 20 000 dans le monde. Les chiffres sont maintenant de 128 000 morts aux États-Unis et de plus de 500 000 décès dans le monde en trois mois. En trois mois. Quel est votre avis sur les possibilités pour le reste de l'année ? Vous regardez beaucoup de modèles. Selon vous, quels sont les meilleurs et les pires scénarios ?
BG: Well, the range of scenarios, sadly, is quite large, including that, as we get into the fall, we could have death rates that rival the worst of what we had in the April time period. If you get a lot of young people infected, eventually, they will infect old people again, and so you'll get into the nursing homes, the homeless shelters, the places where we've had a lot of our deaths. The innovation track, which probably we'll touch on -- diagnostics, therapeutics, vaccines -- there's good progress there, but nothing that would fundamentally alter the fact that this fall in the United States could be quite bad, and that's worse than I would have expected a month ago, the degree to which we're back at high mobility, not wearing masks, and now the virus actually has gotten into a lot of cities that it hadn't been in before in a significant way, so it's going to be a challenge.
BG : La gamme des scénarios est malheureusement assez grande, y compris celle, en entrant dans l'automne, d'avoir des taux de mortalité qui rivalisent avec les pires taux du mois d'avril. Si beaucoup de jeunes sont infectés, Ils finiront par infecter à nouveau les personnes âgées, et il y aura des cas dans les maisons de retraite, les refuges de sans-abris, les endroits où nous avons déjà eu beaucoup de morts. La voie de l'innovation, que nous allons probablement évoquer – les diagnostics, les thérapies, les vaccins – il y a de bons progrès dans ce domaine, mais rien qui ne puisse fondamentalement changer le fait que cet automne aux États-Unis pourrait être très mauvais, et c'est pire que ce à quoi je m'attendais il y a un mois, le degré de notre retour à une mobilité élevée, sans porter de masque, et maintenant le virus a atteint de nombreuses villes où il n'était pas présent auparavant de façon significative, donc ce sera un défi.
There's no case where we get much below the current death rate, which is about 500 deaths a day, but there's a significant risk we'd go back up to the even 2,000 a day that we had before, because we don't have the distancing, the behavior change, to the degree that we had in April and May. And we know this virus is somewhat seasonal, so that the force of infection, both through temperature, humidity, more time indoors, will be worse as we get into the fall.
Il n'y a pas de scénario bien inférieur au taux de mortalité actuel, qui s'élève à environ 500 morts par jour, mais il y a un risque élevé de remonter jusqu'à 2 000 morts par jour comme auparavant, parce que nous n'avons pas établi la distanciation nécessaire, ni modifié nos comportements, comme nous l'avions fait en avril et en mai. Et nous savons que ce virus est relativement saisonnier, ainsi que la vigueur de l'infection, due à la température, à l'humidité ou au temps passé à l'intérieur, s'aggravera à l'approche de l'automne
CA: So there are scenarios where in the US, like, if you extrapolate those numbers forward, we end up with, what, more than a quarter of a million deaths, perchance, even this year if we're not careful, and worldwide, I guess the death toll could, by the end of the year, be well into the millions, with an "s." Is there evidence that the hotter temperatures of the summer actually have been helping us?
CA : Dans des scénarios aux États-Unis, si vous extrapolez ces chiffres, nous nous retrouvons avec plus de 250 000 décès, peut-être même cette année si nous ne sommes pas prudents. Dans le monde, le nombre de morts pourrait, d'ici la fin de l'année, se compter en millions, avec un « s ». Y a-t-il des preuves que les températures plus élevées de l'été nous ont vraiment aidés ?
BG: They're not absolutely sure, but certainly, the IHME model definitely wanted to use the season, including temperature and humidity, to try and explain why May wasn't worse than it was. And so as we came out and the mobility numbers got higher, the models expected more infections and deaths to come out of that, and the model kept wanting to say, "But I need to use this seasonality to match why May wasn't worse, why June wasn't worse than it was."
BG : Ils n'en sont pas absolument sûrs, mais il est vrai que le modèle de l'IHME a cherché à prendre en compte la saison, la température et l'humidité, pour essayer d'expliquer pourquoi le mois de mai n'a pas été pire que prévu. Et à mesure que nous sortions, que la mobilité augmentait, les modèles s'attendaient à ce qu'il y ait plus d'infections et de décès, et le modèle n'arrêtait pas de dire : « Mais il faut tenir compte de cette saisonnalité pour savoir pourquoi mai n'a pas été pire, pourquoi juin n'a pas été pire. »
And we see in the Southern Hemisphere, you know, Brazil, which is the opposite season, now all of South America is having a huge epidemic. South Africa is having a very fast-growing epidemic. Fortunately, Australia and New Zealand, the last countries in the Southern Hemisphere, are at really tiny case counts, and so although they have to keep knocking it down, they're talking about, "Oh, we have 10 cases, that's a big deal, let's go get rid of that." So they're one of these amazing countries that got the numbers so low that test, quarantine and trace is working to get them, keep them at very near zero.
Et nous voyons dans l'hémisphère sud, le Brésil, dont la saison est le contraire, toute l'Amérique du Sud est en proie à une énorme épidémie. L'Afrique du Sud connaît une croisse très rapide de l'épidémie. Heureusement, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les derniers pays de l'hémisphère sud, ont des nombres de cas vraiment faibles, et donc, bien qu'ils doivent continuer à faire baisser leurs cas, ils disent : « Oh, nous avons 10 cas, c'est très sérieux, débarrassons-nous de ça. » Ce sont donc des pays étonnants qui ont des chiffres si bas que les tests, le traçage et la quarantaine s'efforcent de les maintenir, à un niveau très proche de zéro.
CA: Aided perhaps a bit by being easier to isolate and by less density, less population density. But nonetheless, smart policies down there.
CA : Aidés peut-être un peu par leur isolement géographique et par une densité moindre, moins de densité de population. Mais néanmoins, ils ont des politiques intelligentes.
BG: Yeah, everything is so exponential that a little bit of good work goes a long way. It's not a linear game. You know, contact tracing, if you have the number of cases we have in the US, it's super important to do, but it won't get you back down to zero. It'll help you be down, but it's too overwhelming.
BG : Oui, tout est tellement exponentiel qu'un peu de bon travail suffit amplement. Ce n'est pas un problème linéaire. La recherche de contacts, avec le nombre de cas actuellement aux États-Unis, c'est extrêmement important de le faire, mais cela ne ramènera pas à zéro. Cela vous aidera à diminuer, mais c'est trop contraignant.
CA: OK, so in May and June in the US, the numbers were slightly better than some of the models predicted, and it's hypothesized that that might be partly because of the warmer weather. Now we're seeing, really, would you describe it as really quite alarming upticks in case rates in the US?
CA : OK, donc en mai et juin aux États-Unis, les chiffres étaient un peu meilleurs que les prédictions des modèles et on suppose que cela pourrait être en partie dû à une météo plus clémente. Aujourd'hui, nous constatons ce qu'on décrirait comme une augmentation très alarmante du nombre de cas aux États-Unis ?
BG: That's right, it's -- In, say, the New York area, the cases continue to go down somewhat, but in other parts of the country, primarily the South right now, you have increases that are offsetting that, and you have testing-positive rates in young people that are actually higher than what we saw even in some of the tougher areas. And so, clearly, younger people have come out of mobility more than older people have increased their mobility, so the age structure is right now very young, but because of multigenerational households, people work in nursing care homes, unfortunately, that will work its way back, both the time lag and the transmission, back up into the elderly, will start to push the death rate back up, which, it is down -- way down from 2,000 to around 500 right now.
BG : C'est vrai, c'est – Dans la région de New York, par exemple, les cas continuent à diminuer quelque peu, mais dans d'autres régions du pays, principalement le sud en ce moment, des augmentations compensent cela, et le taux de tests positifs chez les jeunes est plus élevé que ce que nous avons vu, même dans les zones les plus touchées. Ainsi, clairement, les jeunes sont redevenus plus mobiles que les personnes âgées, donc la pyramide des âges des infections est en ce moment très jeune, mais en raison des ménages multigénérationnels et des employés dans les maisons de santé, malheureusement, cela va remonter, à la fois le décalage et la transmission, de nouveau vers les personnes âgées et leur taux de mortalité va commencer à remonter, alors qu'il était en baisse – de 2 000 à près de 500 actuellement.
CA: And is that partly because there's a three-week lag between case numbers and fatality numbers? And also, perhaps, partly because there have been some effective interventions, and we're actually seeing the possibility that the overall fatality rate is actually falling a bit now that we've gained some extra knowledge?
CA : Est-ce en partie dû au décalage de trois semaines entre le nombre de cas et le nombre de décès ? Et aussi, peut-être, en partie parce que il y a eu des mesures efficaces et que nous voyons la possibilité que le taux global de mortalité diminue un peu maintenant que nous avons acquis plus de connaissances ?
BG: Yeah, certainly your fatality rate is always lower when you're not overloaded. And so Italy, when they were overloaded, Spain, even New York at the start, certainly China, there you weren't even able to provide the basics, the oxygen and things. A study that our foundation funded in the UK found the only thing other than remdesivir that is a proven therapeutic, which is the dexamethasone, that for serious patients, is about a 20 percent death reduction, and there's still quite a pipeline of those things.
BG : Oui, le taux de mortalité est toujours plus faible quand on évite la surcharge. Et donc l'Italie, au moment de la surcharge, l'Espagne, voire New York au début, certainement la Chine, où on ne pouvait même pas apporter les soins basiques, l'oxygène et le reste. Une étude que notre fondation a financée au Royaume-Uni a découvert que le seul autre médicament que le remdésivir qui a fait ses preuves sur le plan thérapeutique, c'est la dexaméthasone, qui pour les patients gravement atteints, réduit d'environ 20 % les décès, et il y a encore beaucoup de choses comme ça.
You know, hydroxychloroquine never established positive data, so that's pretty much done. There's still a few trials ongoing, but the list of things being tried, including, eventually, the monoclonal antibodies, we will have some additional tools for the fall. And so when you talk about death rates, the good news is, some innovation we already have, and we'll have more, even in the fall. We should start to have monoclonal antibodies, which is the single therapeutic that I'm most excited about.
L'hydroxychloroquine n'a jamais produit de données positives. Donc les études cliniques sont presque clôturées. Il y a encore quelques tests cliniques en cours, mais avec la liste de choses qui sont testées, y compris, finalement, les anticorps monoclonaux, nous aurons quelques outils en plus pour l'automne. Et donc, quand on parle de taux de mortalité, la bonne nouvelle, c'est que nous avons déjà certaines innovations et nous en aurons d'autres, même à l'automne. Nous devrions commencer à disposer d'anticorps monoclonaux, l'unique thérapie à m'enthousiasmer autant.
CA: I'll actually ask you to tell me a bit more about that in one sec, but just putting the pieces together on death rates: so in a well-functioning health system, so take the US when places aren't overcrowded, what do you think the current fatality numbers are, approximately, going forward, like as a percentage of total cases? Are we below one percent, perhaps?
CA : Je vais vous demander de m'en dire un peu plus dans une seconde, mais pour faire le point sur le taux de mortalité : dans un système de santé performant, prenez les États-Unis en dehors des endroits surpeuplés, quel est selon vous le nombre actuel de décès, approximativement, en pourcentage du nombre total de cas ? Sommes-nous en dessous de 1%, peut-être ?
BG: If you found every case, yes, you're well below one percent. People argue, you know, 0.4, 0.5. By the time you bring in the never symptomatics, it probably is below 0.5, and that's good news. This disease could have been a five-percent disease. The transmission dynamics of this disease are more difficult than even the experts predicted. The amount of presymptomatic and never symptomatic spread and the fact that it's not coughing, where you would kind of notice, "Hey, I'm coughing" -- most respiratory diseases make you cough. This one, in its early stages, it's not coughing, it's singing, laughing, talking, actually, still, particularly for the super-spreaders, people with very high viral loads, causes that spread, and that's pretty novel, and so even the experts have to say, "Wow, this caught us by surprise." The amount of asymptomatic spread and the fact that there's not a coughing element is not a major piece like the flu or TB.
BG : Si vous avez détecté chaque cas, oui, vous êtes bien en dessous de 1 %. Les spécialistes se disputent entre 0,4 et 0,5. Quand on parle des asymptomatiques, ce taux est probablement inférieur à 0,5 et c'est une bonne nouvelle. Cette maladie aurait pu être une maladie à 5 %. La dynamique de transmission de cette maladie est plus complexe que ce que même les experts avaient prévu. Le nombre de cas présymptomatiques et asymptomatiques et le fait qu'ils n'aient pas de toux, qu'on pourrait remarquer : « Hé, je tousse » – la plupart des maladies respiratoires vous font tousser. Celle-ci, à ses débuts, ne fait pas tousser. On continue de chanter, rire, parler. En fait, ce sont notamment les super-diffuseurs, avec une charge virale très élevée, qui provoquent la contagion. Et c'est plutôt nouveau, même les experts ont dû dire : « Nous avons été pris de court ». L'ampleur de la propagation asymptomatique et l'absence de toux empêchent de le détecter comme pour la grippe ou la tuberculose.
CA: Yeah, that is devilish cunning by the virus. I mean, how much is that nonsymptomatic transmission as a percentage of total transmission? I've heard numbers it could be as much as half of all transmissions are basically presymptomatic.
CA : Oui, c'est une ruse diabolique du virus. Quel est le pourcentage de la transmission asymptomatique comparé au total des transmissions ? J'ai entendu dire que peut-être près de la moitié des transmissions sont tout simplement présymptomatiques.
BG: Yeah, if you count presymptomatics, then most of the studies show that's like at 40 percent, and we also have never symptomatics. The amount of virus you get in your upper respiratory area is somewhat disconnected. Some people will have a lot here and very little in their lungs, and what you get in your lungs causes the really bad symptoms -- and other organs, but mostly the lungs -- and so that's when you seek treatment. And so the worst case in terms of spreading is somebody who's got a lot in the upper respiratory tract but almost none in their lungs, so they're not care-seeking.
BG : Oui, si vous comptez les présymptomatiques, alors la plupart des études montrent que c'est environ à 40 % et il n'y a jamais non plus de symptômes. La quantité de virus reçue dans les voies respiratoires supérieures est quelque peu déconnectée. Certains y en ont beaucoup, mais très peu dans les poumons et ce qui arrive dans les poumons provoque de très mauvais symptômes – ainsi que dans d'autres organes, mais principalement les poumons – et c'est à ce moment-là que vous allez vous soigner. Le pire des cas en matière de diffusion, c'est d'avoir beaucoup de virus dans les voies respiratoires supérieures mais presque pas dans les poumons, donc on ne cherche pas à se soigner.
CA: Right. And so if you add in the never symptomatic to the presymptomatic, do you get above 50 percent of the transmission is actually from nonsymptomatic people?
CA : C'est vrai. Donc, si vous ajoutez les asymptomatiques aux présymptomatiques, est-ce que plus de 50 % de la transmission vient en fait des asymptomatiques ?
BG: Yeah, transmission is harder to measure. You know, we see certain hotspots and things, but that's a huge question with the vaccine: Will it, besides avoiding you getting sick, which is what the trial will test, will it also stop you from being a transmitter?
BG : Oui, la transmission est plus difficile à mesurer. Nous observons certains points chauds, mais c'est un enjeu énorme avec le vaccin : est-ce que, en plus d'éviter de tomber malade, ce que veut tester l'essai, il empêchera aussi de diffuser le virus aux autres ?
CA: So that vaccine, it's such an important question, let's come on to that. But before we go there, any other surprises in the last couple months that we've learned about this virus that really impact how we should respond to it?
CA : Donc, ce vaccin, c'est une question majeure, parlons-en. Mais avant d'y arriver, y a-t-il eu d'autres surprises ces derniers mois concernant ce virus qui ont un impact réel sur la façon dont nous devons y faire face ?
BG: We're still not able to characterize who the super-spreaders are in terms of what that profile is, and we may never. That may just be quite random. If you could identify them, they're responsible for the majority of transmission, a few people who have very high viral loads. But sadly, we haven't figured that out. This mode of transmission, if you're in a room and nobody talks, there's way less transmission. That's partly why, although planes can transmit, it's less than you would expect just in terms of time proximity measures, because unlike, say, a choir or a restaurant, you're not exhaling in loud talking quite as much as in other indoor environments.
BG : Nous ne pouvons toujours pas déterminer qui sont les super-diffuseurs en fonction de leur profil. On n'y arrivera peut-être pas. C'est peut-être tout simplement aléatoire. Si nous pouvions les identifier, ils sont à l'origine de la majorité des transmissions, quelques personnes avec des charges virales très élevées. Mais malheureusement, nous n'avons pas encore réussi. Pour ce mode de diffusion, si vous êtes dans une pièce et que personne ne parle, il y a beaucoup moins de transmission. Et donc bien que le virus puisse se transmettre dans un avion, la durée de contact ou la proximité ne sont pas si importantes, parce que contrairement à une chorale ou un restaurant par exemple, on n'expire pas en parlant fort autant que dans d'autres environnements intérieurs.
CA: Hmm. What do you think about the ethics of someone who would go on a plane and refuse to wear a mask?
CA : Hmm. Que pensez-vous de l'éthique d'une personne qui prend l'avion et refuse de porter un masque ?
BG: If they own the plane, that would be fine. If there's other people on the plane, that would be endangering those other people.
BG : Si l'avion lui appartient, pas de problème. S'il y a d'autres personnes dans l'avion, qui mettent en danger ces autres personnes.
CA: Early on in the pandemic, the WHO did not advise that people wear masks. They were worried about taking them away from frontline medical providers. In retrospect, was that a terrible mistake that they made?
CA : Au début de la pandémie, l'OMS n'a pas conseillé que les gens portent des masques. Ils craignaient de les soustraire aux soignants en première ligne. Rétrospectivement, ont-ils commis une grave erreur ?
BG: Yes. All the experts feel bad that the value of masks -- which ties back somewhat to the asymptomatics; if people were very symptomatic, like an Ebola, then you know it and you isolate, and so you don't have a need for a masklike thing. The value of masks, the fact that the medical masks was a different supply chain than the normal masks, the fact you could scale up the normal masks so well, the fact that it would stop that presymptomatic, never symptomatic transmission, it's a mistake. But it's not a conspiracy. It's something that, we now know more. And even now, our error bars on the benefit of masks are higher than we'd like to admit, but it's a significant benefit.
BG : Oui. Tous les experts regrettent que l'importance des masques – qui est liée en quelque sorte au nombre d'asymptomatiques ; si les gens étaient très symptomatiques, comme pour Ebola, alors ils seraient identifiés et isolés et donc il n'y aurait pas besoin d'une chose comme un masque. L'importance des masques, que les masques médicaux ont une chaîne d'approvisionnement différente des masques normaux, qu'il était possible de produire autant de masques normaux, que cela arrêterait cette contagion présymptomatique, jamais symptomatique, c'était une erreur. Mais ce n'était pas une conspiration. C'est quelque chose que, désormais, nous connaissons mieux. Encore aujourd'hui, nous en savons moins sur les masques que ce que nous ne voulons admettre, mais nous savons qu'ils sont importants.
CA: Alright, I'm going to come in with some questions from the community. Let's pull them up there. Jim Pitofsky, "Do you think reopening efforts in the US have been premature, and if so, how far should the US go to responsibly confront this pandemic?"
CA : Très bien, je vais prendre quelques questions de la communauté. On va les remonter. Jim Pitofsky : « Les États-Unis ont-ils, selon vous, déconfiné trop tôt ? Si oui, que doivent faire les États-Unis pour bien affronter cette pandémie ? »
BG: Well, the question of how you make trade-offs between the benefits, say, of going to school versus the risk of people getting sick because they go to school, those are very tough questions that I don't think any single person can say, "I will tell you how to make all these trade-offs." The understanding of where you have transmission, and the fact that young people do get infected and are part of the multigenerational transmission chain, we should get that out. If you just look at the health aspect, we have opened up too liberally.
BG : La question des arbitrages à faire entre les avantages d'aller à l'école face au risque des enfants de tomber malades parce qu'ils vont à l'école, ce sont des questions très difficiles et je ne pense pas que quelqu'un puisse dire : « Je vais vous dire comment faire tous ces arbitrages. » Comprendre d'où vient la transmission, le fait que les jeunes sont bel et bien infectés et font partie de la chaîne de transmission multigénérationnelle, nous devons le faire savoir. Si l'on regarde seulement du côté de la santé, nous avons déconfiné trop facilement.
Now, opening up in terms of mental health and seeking normal health things like vaccines or other care, there are benefits. I think some of our opening up has created more risk than benefit. Opening the bars up as quickly as they did, you know, is that critical for mental health? Maybe not. So I don't think we've been as tasteful about opening up as I'm sure, as we study it, that we'll realize some things we shouldn't have opened up as fast. But then you have something like school, where even sitting here today, the exact plan, say, for inner-city schools for the fall, I wouldn't have a black-and-white view on the relative trade-offs involved there.
Déconfiner pour préserver la santé mentale, tout en cherchant des solutions classiques comme les vaccins ou d'autres soins, présente des avantages. Je pense que certains déconfinements ont créé plus de risques que de bénéfices. Ouvrir les bars aussi rapidement qu'ils l'ont fait, est-ce que c'est essentiel pour la santé mentale ? Peut-être pas. Je ne pense pas que nous aurions déconfiné avec autant d'empressement si, à mesure que nous l'étudions, nous avions compris que nous n'aurions pas dû rouvrir aussi rapidement. Mais il y a aussi les écoles, là où je suis aujourd'hui. Pour l'organisation exacte à l'automne des écoles en zone urbaine, je n'ai pas de vision tranchée sur les arbitrages spécifiques qui sont en jeu.
There are huge benefits to letting those kids go to school, and how do you weigh the risk? If you're in a city without many cases, I would say probably the benefit is there. Now that means that you could get surprised. The cases could show up, and then you'd have to change that, which is not easy. But I think around the US, there will be places where that won't be a good trade-off.
Il y a d'énormes avantages à laisser ces enfants aller à l'école, mais comment évaluez-vous le risque ? Dans une ville où il n'y a pas beaucoup de cas, je dirais que le bénéfice est réel. Mais cela implique aussi une surprise potentielle. Les cas pourraient apparaître et il faudrait alors tout changer, ce qui n'est pas simple. Mais je pense qu'aux États-Unis, il y aura des endroits où ce ne sera pas un bon arbitrage.
So almost any dimension of inequity, this disease has made worse: job type, internet connection, ability of your school to do online learning. White-collar workers, people are embarrassed to admit it, some of them are more productive and enjoying the flexibility that the at-home thing has created, and that feels terrible when you know lots of people are suffering in many ways, including their kids not going to school.
Presque toutes les inégalités ont été aggravées par cette maladie : le type d'emploi, l'accès à Internet, la capacité de votre école à organiser l'apprentissage en ligne. Les cols blancs, les gens sont gênés de l'admettre, certains sont plus productifs et profitent de la flexibilité que le confinement à domicile a créée. Et c'est terrible quand vous savez que beaucoup de gens souffrent à bien des égards, y compris leurs enfants qui ne vont pas à l'école.
CA: Indeed. Let's have the next question. [Nathalie Munyampenda] "For us in Rwanda, early policy interventions have made the difference. At this point, what policy interventions do you suggest for the US now?" Bill, I dream of the day where you are appointed the coronavirus czar with authority to actually speak to the public. What would you do?
CA : Oui. Passons à la question suivante. [Nathalie Munyampenda] « Pour nous au Rwanda, une intervention politique précoce a fait la différence. Quelles interventions politiques suggérer à ce stade aux États-Unis ? » Bill, je rêve du jour où vous seriez nommé haut commissaire au coronavirus avec le pouvoir de parler au public. Que feriez-vous ?
BG: Well, the innovation tools are where I and the foundation probably has the most expertise. Clearly, some of the policies on opening up have been too generous, but I think everybody could engage in that. We need leadership in terms of admitting that we've still got a huge problem here and not turning that into almost a political thing of, "Oh, isn't it brilliant what we did?" No, it's not brilliant, but there's many people, including the experts -- there's a lot they didn't understand, and everybody wishes a week earlier whatever action they took, they'd taken that a week earlier. The innovation tools, that's where the foundation's work on antibodies, vaccines, we have deep expertise, and it's outside of the private sector, and so we have kind of a neutral ability to work with all the governments and the companies to pick.
BG : Les outils d'innovation sont probablement les atouts pour moi et la fondation. Il est clair que certaines politiques de déconfinement ont été trop permissives, mais je pense que tout le monde peut s'engager dans cette voie. Il nous faut des dirigeants qui admettent que le problème est toujours énorme et qui ne le détournent pas seulement en quelque chose de politique, du genre : « Oh, n'est-ce pas génial ce que nous avons fait ? » Non, ce n'est pas génial, mais il y a beaucoup de gens, y compris des experts – qui n'avait pas une compréhension approfondie, et tout le monde regrette, quelle que soit l'action entreprise, ne pas l'avoir entreprise une semaine plus tôt. Les outils d'innovation concentrent le travail de la fondation : les anticorps, les vaccins. Nous disposons d'une grande expertise, en dehors du secteur privé. Nous pouvons donc travailler de façon neutre avec l'ensemble des États et des entreprises.
Particularly when you're doing break-even products, which one should get the resources? There's no market signal for that. Experts have to say, "OK, this antibody deserves the manufacturing. This vaccine deserves the manufacturing," because we have very limited manufacturing for both of those things, and it'll be cross-company, which never happens in the normal case, where one company invents it and then you're using the manufacturing plants of many companies to get maximum scale of the best choice. So I would be coordinating those things, but we need a leader who keeps us up to date, is realistic and shows us the right behavior, as well as driving the innovation track.
Notamment pour décider si un produit est rentable, lequel doit être financé ? Il n'y a pas de signal de marché pour cela. Les experts doivent dire : « Cet anticorps mérite d'être fabriqué. Ce vaccin mérite d'être fabriqué. » Parce que nous avons une production très limitée pour ces deux choses, et c'est interentreprises, ce qui n'arrive jamais dans le cas normal, quand une entreprise l'invente et puis utilise les usines de production de nombreuses entreprises pour avoir le meilleur choix d'échelle maximale. C'est donc moi qui devrait coordonner ces choses, mais nous avons besoin d'un dirigeant qui nous tient informés, qui est réaliste et qui nous montre le comportement à suivre, ainsi que la voie de l'innovation.
CA: I mean, you have to yourself be a master diplomat in how you talk about this stuff. So I appreciate, almost, the discomfort here. But I mean, you talk regularly with Anthony Fauci, who is a wise voice on this by most people's opinion. But to what extent is he just hamstrung? He's not allowed to play the full role that he could play in this circumstance.
CA : Vous devez être un maître en diplomatie dans votre façon d'en parler. Je comprends presque le malaise qui règne ici. Mais vous parlez régulièrement avec Anthony Fauci, qui est une voix avisée sur ce sujet selon la plupart des gens. Mais dans quelle mesure est-il paralysé ? Il n'est pas habilité à jouer pleinement le rôle qu'il pourrait avoir dans ces circonstances.
BG: Dr. Fauci has emerged where he was allowed to have some airtime, and even though he was stating things that are realistic, his prestige has stuck. He can speak out in that way. Typically, the CDC would be the primary voice here. It's not absolutely necessary, but in previous health crises, you let the experts inside the CDC be that voice. They're trained to do these things, and so it is a bit unusual here how much we've had to rely on Fauci as opposed to the CDC. It should be Fauci, who's a brilliant researcher, so experienced, particularly in vaccines. In some ways, he has become, taking the broad advice that's the epidemiology advice and explaining it in the right way, where he'll admit, "OK, we may have a rebound here, and this is why we need to behave that way." But it's fantastic that his voice has been allowed to come through.
BG : Le docteur Fauci a pu bénéficier d'un certain temps d'antenne, et même s'il a tenu des propos réalistes, son prestige est resté intact. Il peut s'exprimer de cette manière. En règle générale, le CDC est le principal porte-parole dans ce domaine. Ce n'est pas absolument nécessaire, mais lors des précédentes crises sanitaires, on a laissé les experts du CDC être les porte-paroles. Ils sont formés à cela, et il est donc un peu inhabituel de voir à quel point il a fallu se fier à Fauci plutôt qu'au CDC. Il a fallu que ce soit Fauci, qui est un brillant chercheur, si expérimenté, notamment en matière de vaccins. D'une certaine manière, il l'est devenu, en suivant les conseils généraux d'épidémiologie et en les expliquant de la bonne manière, ce qu'il admet : « OK, nous avons peut-être un rebondissement ici, et c'est pourquoi nous avons besoin d'agir de la sorte. » Mais c'est fantastique que sa voix ait pu se faire entendre.
CA: Sometimes. Let's have the next question. Nina Gregory, "How are you and your foundation addressing the ethical questions about which countries get the vaccine first, assuming you find one?" And maybe, Bill, use this as a moment to just talk about where the quest for the vaccine is and what are just some of the key things we should all be thinking about as we track the news on this.
CA : Parfois. Passons à la question suivante. Nina Gregory : « Comment vous et votre fondation abordez-vous la question éthique de quel pays recevra en premier le vaccin, à supposer que vous en trouviez un ? » Et peut-être, Bill, dites-nous où en est la recherche du vaccin et quels sont les éléments clés auxquels nous devrions tous penser en suivant les actualités à ce sujet.
BG: There's three vaccines that are, if they work, are the earliest: the Moderna, which unfortunately, won't scale very easily, so if that works, it'll be mostly a US-targeted thing; then you have the AstraZeneca, which comes from Oxford; and the Johnson and Johnson. Those are the three early ones. And we have animal data that looks potentially good but not definitive, particularly will it work in the elderly, and we'll have human data over the next several months.
BG : Il y a trois vaccins qui sont, s'ils fonctionnent, les premiers : le Moderna, qui malheureusement, ne pourra pas être étendu très facilement, donc s'il fonctionne, ce sera surtout destiné aux États-Unis ; puis il y a l'AstraZeneca, qui vient d'Oxford ; et le Johnson and Johnson. Ce sont les trois premiers. Et nous avons des données sur les animaux qui ont l'air prometteuses mais pas définitives, notamment pour les personnes âgées, et nous aurons des données humaines au cours des prochains mois.
Those three will be gated by the safety and efficacy trial. That is, we'll be able to manufacture those, although not as much as we want. We'll be able to manufacture those before the end of the year. Whether the Phase 3 will succeed and whether it'll complete before the end of the year, I wouldn't be that optimistic about. Phase 3 is where you need to really look at all the safety profile and efficacy, but those will get started. And then there's four or five vaccines that use different approaches that are maybe three or four months behind that: Novavax, Sanofi, Merck. And so we're funding factory capacity for a lot of these -- some complex negotiations are taking place right now on this -- to get factories that will be dedicated to the poorer countries, what's called low- and middle-income. And the very scalable constructs that include AstraZeneca and Johnson and Johnson, we'll focus on those, the ones that are inexpensive and you can build a single factory to make 600 million doses.
Ces trois vaccins seront contrôlés par un test de fiabilité et d'efficacité. C'est-à-dire que nous pourrons en fabriquer, mais pas autant que nous le souhaitons. Nous serons en mesure d'en fabriquer avant la fin de l'année. Quant à la réussite de la phase 3 et son achèvement d'ici la fin de l'année, je ne suis pas très optimiste. La phase 3 est celle où il faut examiner de façon exhaustive la fiabilité et l'efficacité, mais elle va bientôt commencer. Et puis, il y a quatre ou cinq vaccins avec des approches différentes qui ont peut-être trois ou quatre mois de retard : Novavax, Sanofi, Merck. Nous finançons la capacité des usines pour beaucoup de ces – quelques négociations complexes se déroulent actuellement sur ce – pour que des usines soient dédiées aux pays les plus pauvres, ceux à revenus faibles et moyens. Il y a des vaccins très évolutifs comme ceux d'AstraZeneca et Johnson et Johnson. On se concentre sur eux, ceux qui sont peu coûteux et pour lesquels avec une seule usine, on peut fabriquer 600 millions de doses.
So a number of the vaccine constructs are potential. I don't see anything before the end of the year. That's really the best case, and it's down to a few constructs now, which, typically, you have high failure rates.
Ainsi, un certain nombre de vaccins sont en création. Je ne vois rien avant la fin de l'année. C'est vraiment dans le meilleur des cas. Et quand il ne reste plus que quelques vaccins, ils ont généralement un taux d'échec élevé.
CA: Bill, is it the case that if you and your foundation weren't in the picture here that market dynamics would likely lead to a situation where, as soon as a promising vaccine candidate emerged, the richer countries would basically snap up, gobble up all available initial supply -- it just takes a while to manufacture these, and there would be nothing for the poorer countries -- but that what, effectively, you're doing by giving manufacturing guarantees and capability to some of these candidates, you're making it possible that at least some of the early vaccine units will go to poorer countries? Is that correct?
CA : Bill, est-il vrai que si vous et votre fondation n'étiez pas impliqués, la dynamique du marché conduirait probablement à une situation où, dès qu'apparaît un nouveau vaccin prometteur, les pays les plus riches se précipiteraient pour engloutir toute la production initiale disponible – cela prend peu de temps pour la fabriquer, mais il n'y aurait rien pour les pays les plus pauvres – mais est-ce que, concrètement, en donnant des garanties et des capacités de fabrication à certains nouveaux vaccins, vous permettez qu'au moins quelques premiers vaccins produits aillent aux pays les plus pauvres ? Est-ce exact ?
BG: Well, it's not just us, but yes, we're in the central role there, along with a group we created called CEPI, Coalition for Epidemic Preparedness, and the European leaders agree with this. Now we have the expertise to look at each of the constructs and say, "OK, where is there a factory in the world that has capacity that can build that? Which one should we put the early money into? What should the milestones be where we'll shift the money over to a different one?" Because the kind of private sector people who really understand that stuff, some of them work for us, and we're a trusted party on these things, we get to coordinate a lot of it, particularly that manufacturing piece.
BG : Il n'y a pas que nous, mais oui, nous jouons un rôle central, avec un groupe, le CEPI, la Coalition de préparation aux épidémies, que nous avons créé en accord avec les dirigeants européens. Nous avons maintenant l'expertise pour examiner chaque vaccin et dire : « Où y a-t-il une usine dans le monde qui a les capacités pour le produire ? Où devrions-nous mettre l'argent pour démarrer ? Quels doivent être les étapes pour transférer l'argent à un autre ? » Parce que le type de personnes du secteur privé qui comprennent vraiment ce genre de choses, certains travaillent pour nous et, sur ce sujet, nous sommes un tiers de confiance, nous devons en grande partie coordonner, en particulier l'étape de la fabrication.
Usually, you'd expect the US to think of this as a global problem and be involved. So far, no activity on that front has taken place. I am talking to people in the Congress and the Administration about when the next relief bill comes along that maybe one percent of that could go for the tools to help the entire world. And so it's possible, but it's unfortunate, and the vacuum here, the world is not that used to, and a lot of people are stepping in, including our foundation, to try and have a strategy, including for the poorer countries, who will suffer a high percentage of the deaths and negative effects, including their health systems being overwhelmed. Most of the deaths will be in developing countries, despite the huge deaths we've seen in Europe and the US.
En général, on pense que les États-Unis voient cela comme un problème mondial et s'y impliquent. Jusqu'à présent, aucune activité n'a eu lieu en ce sens. Je parle avec les membres du Congrès et de l'administration de la date du prochain projet de loi qui accordera peut-être 1% de ses fonds à ces outils pour aider le monde entier. C'est donc possible, mais c'est regrettable, et il y a ce vide, auquel le monde n'est pas si habitué. Beaucoup de gens interviennent, y compris notre fondation, pour essayer d'avoir une stratégie, y compris pour les pays les plus pauvres, qui souffriront d'un pourcentage élevé de décès et d'effets négatifs, notamment le fait que leur système de santé vont être dépassés. Les pays en développement auront la plupart des décès, malgré l'énorme quantité de décès qui ont eu lieu en Europe et aux États-Unis.
CA: I mean, I wish I could be a fly on the wall and hearing you and Melinda talk about this, because of all of the ethical ... "crimes," let's say, executed by leaders who should know better, I mean, it's one thing to not model mask-wearing, but to not play a role in helping the world when faced with a common enemy, respond as one humanity, and instead ... you know, catalyze a really unseemly scramble between nations to fight for vaccines, for example. That just seems -- surely, history is going to judge that harshly. That is just sickening. Isn't it? Am I missing something?
CA : J'aimerais être une mouche sur le mur et vous entendre, vous et Melinda, parler de ça, de tous les problèmes éthiques – de ces « crimes » disons, commis par des dirigeants qui devraient être mieux avisés. Je veux dire, c'est une chose de ne pas prévoir le port du masque, mais c'en est une autre de ne pas contribuer à aider le monde face à un ennemi commun, de réagir unis dans l'humanité, et à la place – favoriser une course vraiment inconvenante entre les nations pour lutter pour les vaccins, par exemple. Cela semble juste – il est certain que l'histoire jugera cela sévèrement. C'est tout simplement écoeurant. Est-ce que j'ai raison ?
BG: Well, it's not quite as black-and-white as that. The US has put more money out to fund the basic research on these vaccines than any country by far, and that research is not restricted. There's not, like, some royalty that says, "Hey, if you take our money, you have to pay the US a royalty." They do, to the degree they fund research, it's for everybody. To the degree they fund factories, it's just for the US. The thing that makes this tough is that in every other global health problem, the US totally leads smallpox eradication, the US is totally the leader on polio eradication, with key partners -- CDC, WHO, Rotary, UNICEF, our foundation. So the world -- and on HIV, under President Bush's leadership, but it was very bipartisan, this thing called PEPFAR was unbelievable. That has saved tens of millions of lives.
BG : Ce n'est pas tout à fait aussi noir et blanc que cela. Les États-Unis ont débloqué plus d'argent pour financer la recherche fondamentale sur ces vaccins que n'importe quel pays, et de loin, et ces recherches ne sont pas limitées. Il n'y a pas une sorte de redevance : « Si vous prenez notre argent, vous devez payer une taxe aux États-Unis ». Ils le font, dans la mesure où ils financent la recherche, c'est pour tout le monde. Le financement des usines, c'est juste pour les États-Unis. Ce qui rend la tâche difficile, c'est que pour tous les problèmes de santé mondiaux, les États-Unis sont en tête de l'éradication de la variole, les États-Unis sont en tête de l'éradication de la polio, avec des partenaires clés – le CDC, l'OMS, le Rotary, l'UNICEF, notre fondation. Donc le monde – et pour le VIH, sous la direction du président Bush, mais c'était très bipartisan, le PEPFAR était incroyable. Il a permis de sauver des dizaines de millions de vies.
And so it's that the world always expected the US to at least be at the head of the table, financially, strategy, OK, how do you get these factories for the world, even if it's just to avoid the infection coming back to the US or to have the global economy working, which is good for US jobs to have demand outside the US. And so the world is kind of -- you know, there's all this uncertainty about which thing will work, and there's this, "OK, who's in charge here?"
Et c'est ainsi que le monde a toujours attendu des États-Unis qu'ils soient au moins les premiers, financièrement, stratégiquement, pour produire pour le monde entier, même si c'est juste pour éviter que l'infection ne revienne aux États-Unis ou pour relancer l'économie mondiale, ce qui aide l'emploi aux États-Unis grâce à la demande en dehors des États-Unis. Le monde est donc en quelque sorte – il y a toute cette incertitude à propos de ce qui fonctionnera, et il y a cette question : « Qui est aux manettes ici ? »
And so the worst thing, the withdrawal from WHO, that is a difficulty that hopefully will get remedied at some point, because we need that coordination through WHO.
Et donc la pire des choses, le retrait de l'OMS, c'est une difficulté qui, espérons-le, sera corrigée à un moment donné, parce que nous avons besoin de cette coordination par l'intermédiaire de l'OMS.
CA: Let's take another question. Ali Kashani, "Are there any particularly successful models of handling the pandemic that you have seen around the world?"
CA : Prenons une autre question. Ali Kashani : « Y a-t-il des modèles particulièrement réussis de gestion de la pandémie que vous avez observés dans le monde ? »
BG: Well, it's fascinating that, besides early action, there are definitely things where you take people who have tested positive and you monitor their pulse ox, which is the oxygen saturation level in their blood, which is a very cheap detector, and then you know to get them to the hospitals fairly early. Weirdly, patients don't know things are about to get severe. It's an interesting physiological reason that I won't get into. And so Germany has quite a low case fatality rate that they've done through that type of monitoring. And then, of course, once you get into facilities, we've learned that the ventilator, actually, although extremely well-meaning, was actually overused and used in the wrong mode in those early days. So the health -- the doctors are way smarter about treatment today. Most of that, I would say, is global. Using this pulse ox as an early indicator, that'll probably catch on broadly, but Germany was a pioneer there. And now, of course, dexamethasone -- fortunately, it's cheap, it's oral, we can ramp up manufacture. That'll go global as well.
BG : C'est fascinant, en plus d'agir très tôt, il y a bien sûr le fait de prendre des personnes testées positives pour surveiller leur pouls, qui est la saturation en oxygène dans le sang, un détecteur très bon marché, et puis vous savez s'il faut les emmener à l'hôpital assez tôt. Bizarrement, les patients ne savent pas quand les choses vont s'aggraver. C'est un élément physiologique intéressant que je n'aborderai pas. Et c'est ainsi que l'Allemagne a un taux de létalité assez faible obtenu grâce à ce type de surveillance. Et puis, bien sûr, concernant les équipements, nous avons appris que les respirateurs, bien qu'extrêmement importants, ont en fait été trop utilisés d'une mauvaise façon dans les premiers jours. Donc, la santé – les médecins connaissent bien plus le traitement aujourd'hui. La majeure partie de ce phénomène est mondiale. Utiliser le pouls comme indicateur précoce, va probablement se répandre, même si l'Allemagne y a fait figure de pionnier. Et, bien sûr, la dexaméthasone – c'est bon marché, c'est oral, on peut accélérer sa production à l'échelle mondiale.
CA: Bill, I want to ask you something about what it's been like for you personally through this whole process. Because, weirdly, even though your passion and good intent on this topic seems completely bloody obvious to anyone who has spent a moment with you, there are these crazy conspiracy theories out there about you. I just checked in with a company called Zignal that monitors social media spaces. They say that, to date, I think on Facebook alone, more than four million posts have taken place that associate you with some kind of conspiracy theory around the virus. I read that there was a poll that more than 40 percent of Republicans believe that the vaccine that you would roll out would somehow plant a microchip in people to track their location. I mean, I can't even believe that poll number. And then some people are taking this seriously enough, and some of them have even been recirculated on "Fox News" and so forth, some people are taking this seriously enough to make really quite horrible threats and so forth. You seem to do a good job sort of shrugging this off, but really, like, who else has ever been in this position? How are you managing this? What on earth world are we in that this kind of misinformation can be out there? What can we do to help correct it?
CA : Bill, je voudrais vous demander comment vous avez personnellement vécu tout ce processus. Parce que, bizarrement, même si votre ardeur et vos bonnes intentions semblent complètement évidentes pour tous ceux qui vous ont rencontré, il y a ces folles théories du complot qui circulent à votre sujet. Je viens de le vérifier grâce à une société appelée Zignal qui surveille les réseaux sociaux. Ils disent qu'à ce jour, rien que sur Facebook je pense, plus de quatre millions de messages ont été publiés qui vous associent à une sorte de théorie du complot autour du virus. J'ai lu que selon un sondage, plus de 40 % des Républicains pensent que le vaccin que vous allez lancer va implanter une sorte de micropuce dans les gens pour les localiser. Je n'arrive même pas à comprendre ce chiffre. Et puis des gens pensent que c'est suffisamment sérieux, certains d'entre eux en ont même parlé sur "Fox News » et ainsi de suite. Des gens prennent ça tellement sérieusement qu'ils font des menaces tout à fait horribles. Vous semblez faire du bon travail en faisant abstraction de tout cela, mais en réalité, qui d'autre a déjà été dans cette position ? Comment gérez-vous la situation ? Dans quel monde vivons-nous pour que ce type de désinformation puisse exister ? Que faire pour aider à la corriger ?
BG: I'm not sure. And it's a new thing that there's conspiracy theories. I mean, Microsoft had its share of controversy, but at least that related to the real world, you know? Did Windows crash more than it should? We definitely had antitrust problems. But at least I knew what that was. When this emerged, I have to say, my instinct was to joke about it. People have said that's really inappropriate, because this is a very serious thing. It is going to make people less willing to take a vaccine. And, of course, once we have that vaccine, it'll be like masks, where getting lots of people, particularly when it's a transmission-blocking vaccine, there's this huge community benefit to widespread adoption of that vaccine. So I am caught a little bit, unsure of what to say or do, because the conspiracy piece is a new thing for me, and what do you say that doesn't give credence to the thing? The fact that a "Fox News" commentator, Laura Ingraham, was saying this stuff about me microchipping people, that survey isn't that surprising because that's what they heard on the TV. It's wild. And people are clearly seeking simpler explanations than going and studying virology.
BG : Je ne suis pas sûr qu'on peut y arriver. Et c'est quelque chose de nouveau, ces théories du complot. Microsoft avait sa part de controverses, mais au moins c'était lié au monde réel. Windows a-t-il planté plus qu'il ne le devrait ? Il y a eu des problèmes d'antitrust. Mais au moins, je savais ce que c'était. Quand ces théories sont apparues, ma première réaction a été d'en rire. On m'a dit que c'était complètement inapproprié, parce que c'est un sujet très sérieux. Ces théories vont contribuer à ce que moins de gens veuillent se faire vacciner. Et, bien sûr, une fois que nous aurons ce vaccin, ce sera comme avec les masques, plus il y a des gens vaccinés, en particulier s'il s'agit d'un vaccin qui bloque la transmission, plus il y a un bénéfice commun important de généraliser l'adoption de ce vaccin. Je suis donc un peu coincé, ne sachant pas trop quoi dire ou quoi faire, parce que les théories du complot sont quelque chose de nouveau pour moi. Et que dire pour ne pas donner de crédit à ces théories ? Avec le fait qu'une journaliste de Fox News, Laura Ingraham, ait dit que j'allais installer des puces aux gens, ce sondage n'est pas si surprenant car c'est ce que les gens ont entendu à la télévision. C'est dingue. Et de toute évidence, les gens cherchent des explications plus simples que d'aller se renseigner sur la virologie.
CA: I mean, TED is nonpolitical, but we believe in the truth. I would say this: Laura Ingraham, you owe Bill Gates an apology and a retraction. You do. And anyone who's watching this who thinks for a minute that this man is involved in some kind of conspiracy, you want your head examined. You are crazy. Enough of us know Bill over many years and have seen the passion and engagement in this to know that you are crazy. So get over it, and let's look at the actual problem of solving this pandemic. Honestly. If anyone in the chat here has a suggestion, a positive suggestion for how you can, how do you get rid of conspiracies, because they feed on each other. Now, "Oh, well I would say that, because I'm part of the conspiracy," or whatever. Like, how do we get back to a world where information can be trusted? We have to do better on it. Are there any other questions out there from the community? Aria Bendix from New York City: "What are your personal recommendations for those who want to reduce their risk of infection amid an uptick in cases?"
CA : Enfin, TED est apolitique, mais nous croyons en la vérité. Je dirais ceci : Laura Ingraham, vous devez à Bill Gates des excuses et de rétablir la vérité. Vous le devez. Et tous ceux qui nous regardent, si vous pensez un instant que cet homme est impliqué dans une sorte de complot, allez vous faire examiner. Vous délirez. Nous connaissons Bill depuis suffisamment d'années et avons été témoins de sa passion et de son engagement pour savoir que vous délirez. Alors, laissez tomber, et concentrons-nous sur le problème réel de la résolution de cette pandémie. Honnêtement. Si quelqu'un sur le forum a une suggestion, une suggestion positive sur comment se débarrasser des théories du complot, parce qu'elles s'autoalimentent. « Oh, eh bien je dis ça parce que je fais partie de la conspiration », et ainsi de suite. Comment revenir à un monde où on peut croire les informations ? Nous devons faire mieux. Y a-t-il d'autres questions de la communauté ? Aria Bendix de New York : « Quelles sont vos recommandations pour ceux qui veulent réduire leur risque d'infection dans un contexte de hausse des cas ? »
BG: Well, it's great if you have a job that you can stay at your house and do it through digital meetings, and even some of your social activities, you know, I do video calls with lots of friends. I have friends in Europe that, who knows when I'll see them, but we schedule regular calls to talk. If you stay fairly isolated, you don't run much risk, and it's when you're getting together with lots of other people, either through work or socialization, that drives that risk, and particularly in these communities where you have increased cases, even though it's not going to be mandated, hopefully, the mobility numbers will show people responding and minimizing those kind of out-of-the-house contacts.
BG : C'est parfait si vous avez un emploi qui vous permet de rester chez vous et de faire des réunions à distance, et même certaines de vos activités sociales. Je fais des appels vidéo avec beaucoup d'amis. J'ai des amis en Europe, qui sait quand je les reverrai, mais nous prévoyons des appels réguliers pour discuter. Si vous restez assez isolé, vous ne courez pas beaucoup de risques, et c'est quand en se réunissant avec beaucoup d'autres personnes, soit au travail ou en socialisant, que le risque augmente, en particulier dans les endroits où le nombre de cas augmente, même si ce n'est pas rendu obligatoire, espérons que les chiffres de la mobilité montreront que les gens réagissent en réduisant ce genre de contacts en dehors de leur domicile.
CA: Bill, I wonder if I could just ask you just a little bit about philanthropy. Obviously, your foundation has played a huge role in this, but philanthropy more generally. You know, you've started this Giving Pledge movement, recruited all these billionaires who have pledged to give away half their net worth before or after their death. But it's really hard to do. It's really hard to give away that much money. You yourself, I think, since The Giving Pledge was started -- what? 10 years ago or something, I'm not sure when -- but your own net worth, I think, has doubled since that period despite being the world's leading philanthropist. Is it just fundamentally hard to give away money effectively to make the world better? Or should the world's donors, and especially the world's really rich donors, start to almost commit to a schedule, like, "Here's a percentage of my net worth each year that, as I get older, maybe that goes up. If I'm to take this seriously, I have to give away -- somehow, I've got to find a way of doing that effectively." Is that an unfair and crazy question?
CA : Bill, puis-je vous en demander un peu plus sur la philanthropie. Il est évident que votre fondation a joué un rôle énorme à cet égard, mais la philanthropie de manière générale. Vous avez commencé ce mouvement « The Giving Pledge », recruté tous ces milliardaires qui se sont engagés à donner la moitié de leur patrimoine net avant ou après leur mort. Mais c'est très difficile. C'est très difficile de donner autant d'argent. Vous-même, je pense, depuis la création de « The Giving Pledge » il y a une dizaine d'années je crois, votre propre patrimoine net a, je crois, doublé pendant cette période même si vous êtes un philanthrope de premier plan dans le monde. Est-il fondamentalement difficile de donner efficacement de l'argent pour rendre le monde meilleur ? Ou bien les donateurs du monde entier, et surtout les donateurs très riches, devraient s'engager à respecter un calendrier du type : « Voici un pourcentage de mon patrimoine net chaque année qui, plus je vieillis, plus va peut-être augmenter. Si je le fais sérieusement, d'une manière ou d'une autre, je dois trouver un moyen de le faire efficacement. » Est-ce une question absurde et insensée ?
BG: Well, it'd be great to up the rate, and our goal, both as the Gates Foundation or through The Giving Pledge, is to help people find causes they connect to. People give through passion. Yes, numbers are important, but there's so many causes out there. The way you're going to pick is you see somebody who's sick, you see somebody who's not getting social services. You see something that helps reduce racism. And you're very passionate, and so you give to that. And, of course, some philanthropic gifts won't work out. We do need to up the ambition level of philanthropists. Now, collaborative philanthropy that you're helping to facilitate through Audacious, there's four or five other groups that are getting philanthropists together, that is fantastic, because then they learn from each other, they get confidence from each other, they feel like, "Hey, I put in x, and the four other people put money in, so I'm getting more impact," and hopefully, it can be made fun for them even when they find out, OK, that particular gift didn't work out that well, but let's keep going. So philanthropy, yes, I would like to see the rate go up, and people who do get going, it is fun, it's fulfilling, you pick which of the family members are partnered in doing it. In my case, Melinda and I love doing this stuff together, learning together. Some families, it will even involve the kids in the activities. Sometimes the kids are pushing.
BG : Ce serait bien d'augmenter le taux, et notre objectif, à la Fondation Gates ou par le biais de « The Giving Pledge », est d'aider les gens à trouver les causes auxquelles ils sont liés. Les gens donnent par passion. Oui, les chiffres sont importants, mais il y a tellement de causes à soutenir. La façon dont vous allez choisir c'est en voyant quelqu'un de malade, quelqu'un qui ne bénéficie pas des services sociaux. Vous pensez à quelque chose qui aide à réduire le racisme. Vous êtes passionné et donc vous donnez pour cela. Et, bien sûr, certains dons ne fonctionneront pas. Nous devons relever le niveau d'ambition des philanthropes. La philanthropie collaborative que vous contribuez à faciliter avec « The Audacious Project », il y a quatre ou cinq autres groupes qui rassemblent les philanthropes, c'est formidable, car ils apprennent les uns des autres, ils se font mutuellement confiance, ils pensent : « Je finance x et quatre autres personnes y ont mis de l'argent, donc j'ai plus d'impact. » Espérons qu'ils puissent apprécier même s'ils découvrent, que ce don particulier n'a pas très bien fonctionné, mais qu'ils continuent quand même. Donc la philanthropie, oui, j'aimerais voir sa part augmenter, ainsi que le nombre de gens qui s'y mettent, c'est amusant, c'est épanouissant, vous choisissez quel membre de la famille est partenaire de cette démarche. Dans mon cas, Melinda et moi aimons faire ces choses ensemble, apprendre ensemble. Certaines familles impliqueront même les enfants dans ces activités. Les enfants sont parfois moteurs.
When you have lots of money, you still think of a million dollars as a lot of money, but if you have billions, you should be giving hundreds of millions. So it's kind of charming that, in terms of your personal expenditure, you stay at the level you were at before. That's societally quite appropriate. But on your giving, you need to scale up or else it will be your will, and you won't get to shape it and enjoy it quite that same way. And so without -- we don't want to mandate it, but yes, both you and I want to inspire philanthropists to see that passion, to see those opportunities significantly faster than in the past, because whether it's race or disease, or all the other social ills, the innovation of what philanthropy can go to and do quickly that, if it works, government can come in behind it and scale it up, God knows we need solutions, we need that kind of hope and progress that expectations are high that will solve very tough problems.
Quand vous avez beaucoup d'argent, vous voyez un million de dollars comme beaucoup d'argent, mais quand vous avez des milliards, vous devez donner des centaines de millions. C'est donc assez séduisant que, pour vos dépenses personnelles, vous restiez au même niveau qu'avant. C'est tout à fait approprié sur le plan social. Mais en ce qui concerne vos dons, vous devez les augmenter sinon ce sera votre testament, et vous n'aurez pas la possibilité d'en profiter de la même manière. Et donc sans – nous ne voulons pas le rendre obligatoire, mais oui, vous et moi voulons inspirer les philanthropes à voir cette passion, à voir ces possibilités beaucoup plus rapidement que par le passé, car, qu'il s'agisse de race ou de maladie, ou tous les autres problèmes sociaux, la philanthropie peut innover, s'en charger et agir rapidement et, si cela fonctionne, l’État peut soutenir et amplifier, Dieu sait que nous avons besoin de solutions, nous avons besoin de ce genre d'espoir et de progrès. Les attentes sont élevées pour résoudre des problèmes très difficiles.
CA: I mean, most philanthropists, even the best of them, find it hard to give away more than about a percent of their net worth every year, and yet the world's richest often have access to great investment opportunities. Many of them are gaining wealth at seven to 10 percent plus per year. Isn't it the case that to have a real chance of giving away half your fortune, at some point you have to plan to give away five, six, seven, eight, 10 percent of your net worth annually? And that is, isn't that the logic of what should be happening?
CA : La plupart des philanthropes, même les meilleurs d'entre eux, ont du mal à donner plus de 1 % de leur patrimoine net chaque année, et pourtant les personnes les plus riches au monde peuvent souvent beaucoup investir. Beaucoup d'entre eux s'enrichissent de 7 à 10 % par an. N'est-il pas vrai que pour avoir une chance de donner la moitié de sa fortune, à un moment donné, il faut prévoir de donner 5 %, 6 %, 7%, 8%, 10 % de votre patrimoine net chaque année ? Et n'est-ce pas en toute logique ce qui devrait se passer ?
BG: Yeah, there are people like Chuck Feeney, who set a good example and gave away all of his money. Even Melinda and I are talking about, should we up the rate that we give at? As you say, we've been very lucky on the investment side through a variety of things. Tech fortunes in general have done well, even this year, which is one of those great contrasts in what's going on in the world. And I do think there's an expectation that we should speed up, and there's a reason to speed up, and government is going to miss a lot of needs. Yes, there's tons of government money out there, but helping it be spent well, helping find places it's not stepping up, and if people are willing to give to the developing world, they don't have governments that can print checks for 15 percent of GDP, and so the suffering there broadly, just the economic stuff alone, put aside the pandemic, is tragic. It's about a five-year setback in terms of these countries moving forward, and in a few cases, it's tough enough that the very stability of the country is in question.
BG : Oui, il y a des gens comme Chuck Feeney qui montrent le bon exemple en donnant tout son argent. Même Melinda et moi discutons de s'il faut augmenter le taux auquel nous donnons. Comme vous le dites, nous avons fait des investissements très heureux dans une variété de choses. En général, les fortunes issues de la technologie ont bien prospéré, et même cette année, ce qui est l'un des grands paradoxes de ce qui se passe dans le monde. Je pense qu'il y a une attente à ce que nous accélérions. Et il y a une raison à cela, l’État va ignorer beaucoup de besoins. Oui, il y a des tonnes d'argent public dépensées, mais aider à bien le dépenser, à trouver là où il n'y a pas de progrès, et si les gens sont prêts à donner aux pays en développement, ils n'ont pas d’États qui peuvent signer des chèques représentant 15 % du PIB. La souffrance qui règne là-bas en général, rien que sur les aspects économiques, en mettant à part la pandémie, c'est tragique. Il s'agit d'un recul de cinq ans en matière de croissance pour ces pays, et dans quelques cas, c'est suffisant pour la stabilité même du pays soit remise en cause.
CA: Well, Bill, I'm in awe of what you and Melinda have done. You walk this narrow path of trying to juggle so many different things, and the amount of time that you dedicate to the betterment of the world at large, and definitely the amount of money and the amount of passion you put into it -- I mean, it's pretty awesome, and I'm really grateful to you for spending this time with us now. Thank you so much, and honestly, the rest of this year, your skills and resources are going to be needed more than ever, so good luck.
CA : Bill, je suis impressionné par ce que vous et Melinda avez accompli. Vous marchez sur ce sentier étroit en essayant de jongler avec tellement de choses différentes. Et le temps que vous y consacrez pour améliorer globalement le monde, et certainement la quantité d'argent et de passion que vous y mettez – c'est absolument génial. Je vous suis très reconnaissant d'avoir passé ce moment avec nous. Merci beaucoup, et honnêtement, en cette fin d'année, vos compétences et vos ressources seront plus nécessaires que jamais, alors bonne chance.
BG: Well, thanks. It's fun work and I'm optimistic, so thanks, Chris.
BG : Merci. C'est passionnant et je suis optimiste, merci, Chris.