Democracy is in trouble, no question about that, and it comes in part from a deep dilemma in which it is embedded. It's increasingly irrelevant to the kinds of decisions we face that have to do with global pandemics, a cross-border problem; with HIV, a transnational problem; with markets and immigration, something that goes beyond national borders; with terrorism, with war, all now cross-border problems.
La démocratie est en difficulté, aucun doute là-dessus, et cela est dû en partie au profond dilemme dans laquelle elle est enfermée. Elle est de plus en plus inapte à prendre des décisions en ce qui concerne les pandémies globales, un problème transfrontalier, ou sur le Sida, un problème transnational, ou encore sur les marchés ou l'immigration, qui s'étendent au-delà des frontières nationales, sur le terrorisme, la guerre, tous devenus aujourd'hui des problèmes transfrontaliers.
In fact, we live in a 21st-century world of interdependence, and brutal interdependent problems, and when we look for solutions in politics and in democracy, we are faced with political institutions designed 400 years ago, autonomous, sovereign nation-states with jurisdictions and territories separate from one another, each claiming to be able to solve the problem of its own people. Twenty-first-century, transnational world of problems and challenges, 17th-century world of political institutions. In that dilemma lies the central problem of democracy. And like many others, I've been thinking about what can one do about this, this asymmetry between 21st-century challenges and archaic and increasingly dysfunctional political institutions like nation-states.
En réalité, nous vivons au XXIe siècle dans un monde d'interdépendance, et de terribles problèmes interdépendants, et quand on cherche des solutions dans la politique ou dans la démocratie, on se trouve face à des institutions politiques conçues il y a 400 ans, des Etats-Nations autonomes et souverains, avec des juridictions et des territoires distincts les uns des autres, chacun prétendant être capable de résoudre les problèmes de son propre peuple. Le XXIe siècle, un monde transnational de problèmes et de menaces, avec des institutions politiques du XVIIe siècle. Dans ce dilemme se trouve le problème central de la démocratie. Comme beaucoup d'autres, j'ai réfléchi à ce qu'on pouvait y faire, à cette asymétrie entre les défis du XXIe siècle et des institutions archaïques et fonctionnant de moins en moins bien, comme les Etats Nations.
And my suggestion is that we change the subject, that we stop talking about nations, about bordered states, and we start talking about cities. Because I think you will find, when we talk about cities, we are talking about the political institutions in which civilization and culture were born. We are talking about the cradle of democracy.
Je propose de changer de sujet, d'arrêter de parler de nations, de frontières nationales, et de commencer à parler des grandes villes. Car je crois que vous allez découvrir que quand on parle de grandes villes, on parle des institutions politiques dans lesquelles la civilisation et la culture sont nées. On parle du creuset de la démocratie.
We are talking about the venues in which those public spaces where we come together to create democracy, and at the same time protest those who would take our freedom, take place. Think of some great names: the Place de la Bastille, Zuccotti Park, Tahrir Square, Taksim Square in today's headlines in Istanbul, or, yes, Tiananmen Square in Beijing.
On parle du cadre dans lequel s'inscrivent ces espaces publics où l'on se réunit pour créer la démocratie et, en même temps, pour protester contre ceux qui veulent nous priver de liberté. Pensez à quelques noms célèbres : la place de la Bastille, le Parc Zuccotti, la place Tahrir, la place Taksim, aujourd'hui à la une des journaux d'Istanbul, ou encore, la place Tien'Anmen, à Pékin.
(Applause)
(Applaudissements)
Those are the public spaces where we announce ourselves as citizens, as participants, as people with the right to write our own narratives. Cities are not only the oldest of institutions, they're the most enduring. If you think about it, Constantinople, Istanbul, much older than Turkey. Alexandria, much older than Egypt. Rome, far older than Italy. Cities endure the ages. They are the places where we are born, grow up, are educated, work, marry, pray, play, get old, and in time, die. They are home. Very different than nation-states, which are abstractions. We pay taxes, we vote occasionally, we watch the men and women we choose rule rule more or less without us. Not so in those homes known as our towns and cities where we live. Moreover, today, more than half of the world's population live in cities. In the developed world, it's about 78 percent. More than three out of four people live in urban institutions, urban places, in cities today. So cities are where the action is. Cities are us. Aristotle said in the ancient world, man is a political animal. I say we are an urban animal. We are an urban species, at home in our cities. So to come back to the dilemma, if the dilemma is we have old-fashioned political nation-states unable to govern the world, respond to the global challenges that we face like climate change, then maybe it's time for mayors to rule the world, for mayors and the citizens and the peoples they represent to engage in global governance.
Ce sont les espaces publics où nous proclamons que nous sommes des citoyens, des participants, des individus avec le droit d'écrire notre propre histoire. Les cités ne sont pas seulement les plus anciennes institutions, elles sont les plus résistantes. Réfléchissez-y : Constantinople, Istanbul, bien plus ancienne que la Turquie. Alexandrie, bien plus ancienne que l'Egypte. Rome, beaucoup plus vieille que l'Italie. Les villes résistent au temps. C'est là que nous sommes nés, là où nous grandissons, où nous étudions, travaillons, nous marions, là où nous prions, jouons, vieillissons et, finalement, mourons. Elles sont notre foyer. Très différentes des Etats-Nations, qui sont des abstractions. On paie des impôts, on vote de temps en temps, on regarde les hommes et les femmes qu'on a élus gouverner plus ou moins sans nous. Rien de tout cela dans ces foyers que sont nos villes, et les cités dans lesquelles nous vivons. De plus, aujourd'hui, plus de moitié de la population mondiale vit en ville. Dans les pays industrialisés, c'est 78 pour cent. Plus de 3 personnes sur 4 vivent aujourd'hui dans des communautés urbaines, des sites urbanisés, ou des villes. Les villes sont l'endroit où les choses se passent. Les villes, c'est nous. Aristote disait, dans l'Antiquité : l'homme est un animal politique. Je dis que nous sommes un animal urbain. Nous sommes une espèce urbaine, dans notre élément en ville. Alors revenons à notre dilemme. Si le dilemme est que nous avons de vieux Etats-Nations politiques incapables de gouverner le monde, de répondre aux menaces à l'échelle mondiale comme le changement climatique, alors il est peut-être temps pour les maires de gouverner le monde, pour les maires, les citoyens, et toutes les personnes qu'ils représentent, de s'engager dans la gouvernance mondiale.
When I say if mayors ruled the world, when I first came up with that phrase, it occurred to me that actually, they already do. There are scores of international, inter-city, cross-border institutions, networks of cities in which cities are already, quite quietly, below the horizon, working together to deal with climate change, to deal with security, to deal with immigration, to deal with all of those tough, interdependent problems that we face. They have strange names: UCLG, United Cities and Local Governments; ICLEI, the International Council for Local Environmental Issues. And the list goes on: Citynet in Asia; City Protocol, a new organization out of Barcelona that is using the web to share best practices among countries. And then all the things we know a little better, the U.S. Conference of Mayors, the Mexican Conference of Mayors, the European Conference of Mayors. Mayors are where this is happening.
Quand je dis « Si les maires gouvernaient le monde », lorsque j'ai dit ça pour la première fois, il m'est apparu qu'en réalité, ils le font déjà. Il y a un grand nombre d'institutions internationales, intercités, transfrontalières, des réseaux de villes dans lesquelles elles sont déjà en train de s'attaquer ensemble, assez tranquillement, dans les coulisses, au changement climatique, à l'insécurité, à l'immigration, à résoudre tous ces difficiles problèmes interdépendants auxquels nous sommes confrontés. Elles ont des noms étranges : UCLG, Cités et Gouvernements Locaux Unis, ICLEI, Conseil International pour les Initiatives Écologiques Locales. Et la liste continue : Citynet en Asie, City Protocol, une nouvelle organisation née à Barcelone, qui utilise le web pour échanger les meilleures pratiques entre pays. Et aussi celles qu'on connait un peu mieux, la Convention US des Maires, la Convention Mexicaine des Maires, la Convention Européenne des Maires. Les maires sont là où ça se passe.
And so the question is, how can we create a world in which mayors and the citizens they represent play a more prominent role? Well, to understand that, we need to understand why cities are special, why mayors are so different than prime ministers and presidents, because my premise is that a mayor and a prime minister are at the opposite ends of a political spectrum. To be a prime minister or a president, you have to have an ideology, you have to have a meta-narrative, you have to have a theory of how things work, you have to belong to a party. Independents, on the whole, don't get elected to office. But mayors are just the opposite. Mayors are pragmatists, they're problem-solvers. Their job is to get things done, and if they don't, they're out of a job. Mayor Nutter of Philadelphia said, we could never get away here in Philadelphia with the stuff that goes on in Washington, the paralysis, the non-action, the inaction. Why? Because potholes have to get filled, because the trains have to run, because kids have to be able to get to school. And that's what we have to do, and to do that is about pragmatism in that deep, American sense, reaching outcomes. Washington, Beijing, Paris, as world capitals, are anything but pragmatic, but real city mayors have to be pragmatists. They have to get things done, they have to put ideology and religion and ethnicity aside and draw their cities together. We saw this a couple of decades ago when Teddy Kollek, the great mayor of Jerusalem in the '80s and the '90s, was besieged one day in his office by religious leaders from all of the backgrounds, Christian prelates, rabbis, imams. They were arguing with one another about access to the holy sites. And the squabble went on and on, and Kollek listened and listened, and he finally said, "Gentlemen, spare me your sermons, and I will fix your sewers."
Et la question devient alors, comment pouvons-nous créer un monde où les maires et les citoyens qu'ils représentent jouent un rôle plus important ? Eh bien, pour comprendre cela, nous devons comprendre en quoi les villes sont spéciales, en quoi les maires sont différents des premiers ministres et des présidents, car mon postulat de départ est qu'un maire et un premier ministre sont aux extrémités opposées du spectre politique. Pour être premier ministre ou président, vous devez avoir une idéologie, vous devez avoir une méta-narration, vous devez avoir une théorie sur le fonctionnement des choses, vous devez appartenir à un parti. Les indépendants, de manière générale, ne sont pas élus. Mais les maires sont juste le contraire. Les maires sont pragmatiques, ils résolvent des problèmes. Leur boulot est de le faire, et s'ils ne font pas, ils se retrouvent au chômage. M. Nutter, le maire de Philadelphie, disait : on ne pourra jamais s'en sortir ici à Philadelphie, en s'y prenant comme à Washington, la paralysie, la non-action, l'inaction. Pourquoi ? Parce que les nids de poule doivent être bouchés, parce que les trains doivent rouler, parce que les enfants doivent pouvoir aller à l'école. C'est ça qu'on doit faire, ça doit se faire avec pragmatisme, ce profond bon sens américain qui donne des résultats. Washington, Pékin, Paris, en tant que capitales mondiales, sont tout sauf pragmatiques, mais les maires des vraies villes doivent l'être. Ils doivent arriver à des résultats, ils doivent mettre de côté l'idéologie, la religion, la question ethnique, et rassembler les forces de leurs villes. On a vu ça il y a une vingtaine d'années, quand Teddy Kollek, le grand maire de Jérusalem, dans les années 80 et 90, a été assiégé un jour à son bureau par des leaders religieux de toutes confessions, des prélats chrétiens, des rabbins, des imams. Ils se disputaient entre eux à propos de l'accès aux sites sacrés. La querelle n'en finissait pas, et Kollek écoutait, écoutait, et il dit finalement : « Messieurs, épargnez-moi vos sermons, et je réparerai vos égoûts. »
(Laughter)
(Rires)
That's what mayors do. They fix sewers, they get the trains running. There isn't a left or a right way of doing. Boris Johnson in London calls himself an anarcho-Tory. Strange term, but in some ways, he is. He's a libertarian. He's an anarchist. He rides to work on a bike, but at the same time, he's in some ways a conservative. Bloomberg in New York was a Democrat, then he was a Republican, and finally he was an Independent, and said the party label just gets in the way. Luzhkov, 20 years mayor in Moscow, though he helped found a party, United Party with Putin, in fact refused to be defined by the party and finally, in fact, lost his job not under Brezhnev, not under Gorbachev, but under Putin, who wanted a more faithful party follower. So mayors are pragmatists and problem-solvers. They get things done.
C'est ce que font les maires. Ils réparent les égouts, ils font rouler les trains. Il n'y pas de façon de gauche ou de droite de faire ça. Boris Johnson, de Londres, se qualifie lui-même d'anarcho-conservateur. Étrange appellation, mais d'une certaine façon, c'est ce qu'il est. C'est un libertaire. C'est un anarchiste. Il se rend à son travail à vélo, et en même temps, il est par certains côtés un conservateur. Bloomberg, à New-York, était d'abord un Démocrate, puis il est devenu Républicain, et enfin il est devenu indépendant, en disant que l'étiquette des partis ne fait qu'encombrer le chemin. Lujkov, maire de Moscou pendant 20 ans, bien qu'il ait fondé un parti, Russie Unie, avec Poutine, refusait en fait d'être défini par le parti et finalement, a perdu son job, non pas sous Brejnev, non pas sous Gorbatchev, mais sous Poutine, qui voulait un membre du parti plus fidèle. Donc, les maires sont des pragmatiques et ils résolvent des problèmes. Ils font les choses.
But the second thing about mayors is they are also what I like to call homeboys, or to include the women mayors, homies. They're from the neighborhood. They're part of the neighborhood. They're known. Ed Koch used to wander around New York City saying, "How am I doing?" Imagine David Cameron wandering around the United Kingdom asking, "How am I doing?" He wouldn't like the answer. Or Putin. Or any national leader. He could ask that because he knew New Yorkers and they knew him. Mayors are usually from the places they govern. It's pretty hard to be a carpetbagger and be a mayor. You can run for the Senate out of a different state, but it's hard to do that as a mayor.
Mais la seconde caractéristique des maires, c'est qu'ils sont aussi ce que j'aime appeler des gars du pays, ou, pour inclure les femmes maires, des filles du pays. Ils viennent du quartier. Ils font partie du voisinage. Ils sont connus. Ed Koch avait l'habitude de se promener dans New York en demandant « Comment trouvez-vous que je me débrouille ? » Imaginez David Cameron se baladant au Royaume-Uni en demandant : « Comment je me débrouille ? » Il n'aimerait pas la réponse. Ou Poutine. Ou n'importe quel dirigeant national. Il pouvait demander ça parce qu'il connaissait les New-Yorkais et que ceux-ci le connaissaient. Les maires sont souvent issus des villes qu'ils gouvernent. C'est assez difficile d'être en même temps un profiteur et un maire. Vous pouvez être candidat au Sénat dans un autre Etat que le vôtre, mais c'est difficile de le faire comme maire.
And as a result, mayors and city councillors and local authorities have a much higher trust level, and this is the third feature about mayors, than national governing officials. In the United States, we know the pathetic figures: 18 percent of Americans approve of Congress and what they do. And even with a relatively popular president like Obama, the figures for the Presidency run about 40, 45, sometimes 50 percent at best. The Supreme Court has fallen way down from what it used to be. But when you ask, "Do you trust your city councillor, do you trust your mayor?" the rates shoot up to 70, 75, even 80 percent, because they're from the neighborhood, because the people they work with are their neighbors, because, like Mayor Booker in Newark, a mayor is likely to get out of his car on the way to work and go in and pull people out of a burning building -- that happened to Mayor Booker -- or intervene in a mugging in the street as he goes to work because he sees it. No head of state would be permitted by their security details to do it, nor be in a position to do it.
En conséquence, les maires, les conseillers municipaux, et les autorités locales bénéficient d'un degré de confiance bien plus grand que les officiels des gouvernements nationaux, et c'est la troisième particularité des maires. Aux États-Unis, on connait les tristes chiffres : 18 pour cent des américains approuvent le Congrès et ce qu'ils y font. Et même pour un président relativement populaire comme Obama, les chiffres pour la Présidence tournent autour de 40, 45 pour cent, parfois 50 pour cent au mieux. La Cour Suprême a beaucoup dégringolé par rapport à ce qu'elle était. Mais quand vous demandez, « Faites-vous confiance à votre conseiller municipal, faites-vous confiance à votre maire ? », les scores grimpent à 70, 75, voire 80 pour cent, parce qu'ils sont du coin, parce que les gens avec lesquels ils travaillent sont leurs voisins, parce que, comme M. Booker, le maire de Newark, il est possible qu'un maire, en allant à son travail, sorte de sa voiture, et aide à sortir les gens d'un immeuble en flamme, - c'est arrivé au maire Booker - ou qu'il intervienne lors d'une agression dans la rue parce qu'il tombe dessus en allant au travail. Aucun chef d'État ne serait jamais autorisé à faire ça par sa sécurité, ni ne se retrouverait dans une situation où le faire.
That's the difference, and the difference has to do with the character of cities themselves, because cities are profoundly multicultural, open, participatory, democratic, able to work with one another.
C'est la différence, et la différence est en rapport avec les caractéristiques des villes elles-mêmes, parce que les villes sont profondément multi-culturelles, ouvertes, participatives, démocratiques, capables de travailler les unes avec les autres.
When states face each other, China and the U.S., they face each other like this. When cities interact, they interact like this. China and the U.S., despite the recent meta-meeting in California, are locked in all kinds of anger, resentment, and rivalry for number one. We heard more about who will be number one. Cities don't worry about number one. They have to work together, and they do work together. They work together in climate change, for example. Organizations like the C40, like ICLEI, which I mentioned, have been working together many, many years before Copenhagen. In Copenhagen, four or five years ago, 184 nations came together to explain to one another why their sovereignty didn't permit them to deal with the grave, grave crisis of climate change, but the mayor of Copenhagen had invited 200 mayors to attend. They came, they stayed, and they found ways and are still finding ways to work together, city-to-city, and through inter-city organizations. Eighty percent of carbon emissions come from cities, which means cities are in a position to solve the carbon problem, or most of it, whether or not the states of which they are a part make agreements with one another. And they are doing it. Los Angeles cleaned up its port, which was 40 percent of carbon emissions, and as a result got rid of about 20 percent of carbon. New York has a program to upgrade its old buildings, make them better insulated in the winter, to not leak energy in the summer, not leak air conditioning. That's having an impact. Bogota, where Mayor Mockus, when he was mayor, he introduced a transportation system that saved energy, that allowed surface buses to run in effect like subways, express buses with corridors. It helped unemployment, because people could get across town, and it had a profound impact on climate as well as many other things there. Singapore, as it developed its high-rises and its remarkable public housing, also developed an island of parks, and if you go there, you'll see how much of it is green land and park land. Cities are doing this, but not just one by one. They are doing it together. They are sharing what they do, and they are making a difference by shared best practices. Bike shares, many of you have heard of it, started 20 or 30 years ago in Latin America. Now it's in hundreds of cities around the world. Pedestrian zones, congestion fees, emission limits in cities like California cities have, there's lots and lots that cities can do even when opaque, stubborn nations refuse to act.
Quand les États se font face, la Chine et les USA, ils se font face comme ça. Quand les cités interagissent, elles interagissent comme ça. La Chine et les USA, malgré leur récent méta-meeting, en Californie, sont paralysés par toutes sortes de colères, de ressentiment et de rivalités pour devenir numéro un. On a surtout entendu parler de qui sera numéro un. Les villes se soucient peu de devenir numéro un. Elles doivent travailler ensemble, et c'est ce qu'elles font. Elles travaillent ensemble sur le changement climatique, par exemple. Les organisations comme le C40, comme l'ICLEI, que j'ai mentionné, ont travaillé ensemble bien longtemps avant Copenhague. A Copenhague, il y a quatre ou cinq ans, 184 nations sont venues expliquer les unes aux autres pourquoi leur souveraineté ne leur permettait pas de s'occuper de la grave, grave crise du changement climatique, mais le maire de Copenhague avait invité 200 maires à participer. Ils sont venus, ils sont restés, et ils ont trouvé des façons de travailler ensemble, et continuent à en trouver, de ville à ville, et à travers leurs organisations inter-cités. 80 pour cent des émissions de carbone proviennent des villes, ce qui veut dire que les villes sont bien placées pour résoudre le problème du carbone, du moins en grande partie, peu importe que les états dont elles font partie signent des accords entre eux ou non. Et c'est ce qu'elles font. Los Angeles a nettoyé son port, qui comptait pour 40 pour cent des émissions, et en retour a diminué de 20 pour cent son carbone. New York a un programme pour réhabiliter ses vieux immeubles, mieux les isoler en hiver, pour limiter les pertes d'énergie en été, limiter la climatisation. Ça a un impact. A Bogota, M. Mockus, lorsqu'il était maire, a introduit un moyen de transport qui économise l'énergie et qui permet aux bus en surface de fonctionner comme des métros, des bus express avec des couloirs réservés. Ça a aidé l'emploi, parce que les gens ont pu traverser la ville, et ça a aussi eu un profond impact sur le climat et sur beaucoup d'autres choses là-bas. Singapour, en même temps qu'elle construisait ses grandes tours et ses remarquables logements sociaux, a aussi parsemé l'île de parcs, et si vous y allez, vous verrez la place qui est réservée aux espaces verts et aux parcs. Les villes font tout cela, mais pas séparément. Elles le font ensemble. Elles partagent ce qu'elle font, et elles obtiennent des résultats en partageant les meilleures pratiques. Le partage de vélos, beaucoup d'entre vous en ont entendu parler, a commencé il y a 20 ou 30 ans en Amérique Latine. Maintenant, ça existe dans des centaines de villes à travers le monde. Zones piétonnes, péages urbains, normes de pollution, comme dans les villes de Californie, les villes peuvent faire tant de choses, même quand les nations opaques et butées refusent d'agir.
So what's the bottom line here? The bottom line is, we still live politically in a world of borders, a world of boundaries, a world of walls, a world where states refuse to act together. Yet we know that the reality we experience day to day is a world without borders, a world of diseases without borders and doctors without borders, maladies sans frontières, Médecins Sans Frontières, of economics and technology without borders, of education without borders, of terrorism and war without borders. That is the real world, and unless we find a way to globalize democracy or democratize globalization, we will increasingly not only risk the failure to address all of these transnational problems, but we will risk losing democracy itself, locked up in the old nation-state box, unable to address global problems democratically.
Alors, que faut-il en conclure ? Il faut en conclure que nous continuons à vivre politiquement dans un monde de frontières, un monde de limites, un monde de murs, un monde dans lequel les états refusent d'agir ensemble. Et pourtant, nous savons que la réalité que nous vivons au jour le jour est celle d'un monde sans frontières, un monde de maladies sans frontières et de médecins sans frontières, "Maladies sans frontières", "Médecins Sans Frontières", d'économies et de technologies sans frontières, d'éducation sans frontières, de terrorisme et de guerres sans frontières. Ca, c'est le monde réel, et à moins qu'on trouve le moyen de mondialiser la démocratie, ou de démocratiser la mondialisation, nous allons non seulement risquer de plus en plus d'échouer dans la résolution de tous ces problèmes transnationaux, mais on va risquer de perdre la démocratie elle-même, enfermés dans la boîte du vieil État-Nation, incapable de gérer les problèmes mondiaux de façon démocratique.
So where does that leave us? I'll tell you. The road to global democracy doesn't run through states. It runs through cities. Democracy was born in the ancient polis. I believe it can be reborn in the global cosmopolis. In that journey from polis to cosmopolis, we can rediscover the power of democracy on a global level. We can create not a League of Nations, which failed, but a League of Cities, not a United or a dis-United Nations, but United Cities of the World. We can create a global parliament of mayors. That's an idea. It's in my conception of the coming world, but it's also on the table in City Halls in Seoul, Korea, in Amsterdam, in Hamburg, and in New York. Mayors are considering that idea of how you can actually constitute a global parliament of mayors, and I love that idea, because a parliament of mayors is a parliament of citizens and a parliament of citizens is a parliament of us, of you and of me.
Alors, où tout cela nous conduit-il ? Je vais vous le dire. La route de la démocratie mondiale ne passe pas par les états. Elle passe par les villes. La démocratie est née dans les anciennes polis. Je crois qu'elle peut renaître dans la cosmopolis mondiale. Dans ce voyage de la polis à la cosmopolis, on peut redécouvrir le pouvoir de la démocratie à l'échelon mondial. Nous pouvons créer non pas une Société des Nations, qui a échoué, mais une Société des Cités, non pas les Nations-Unies ou les Nations-dés-Unies, mais les Cités Unies du Monde. Nous pouvons créer un parlement mondial des maires. C'est une idée. C'est ma conception du monde à venir, mais c'est aussi sur le bureau des maires de Séoul, en Corée, d'Amsterdam, de Hambourg et de New York. Les maires sont en train de réfléchir à la façon de constituer un parlement mondial des maires, et j'aime cette idée, parce qu'un parlement de maires est un parlement de citoyens, et un parlement de citoyens, c'est un parlement de nous, de vous et de moi.
If ever there were citizens without borders, I think it's the citizens of TED who show the promise to be those citizens without borders. I am ready to reach out and embrace a new global democracy, to take back our democracy. And the only question is, are you?
S'il y avait un jour des citoyens sans frontières, je crois que ce seraient les citoyens de TED, qui promettent d'être ces citoyens sans frontières. Je suis prêt à rejoindre et à accueillir une nouvelle démocratie mondiale, pour nous réapproprier notre démocratie. Et la seule question est : l'êtes-vous ?
Thank you so much, my fellow citizens.
Merci beaucoup, mes concitoyens.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you. (Applause)
Merci. (Applaudissements)