When someone mentions Cuba, what do you think about? Classic, classic cars? Perhaps good cigars? Maybe you think of a famous baseball player. What about when somebody mentions North Korea? You think about those missile tests, maybe their notorious leader or his good friend, Dennis Rodman.
Si on vous parle de Cuba, à quoi pensez-vous ? Aux vieilles voitures ? À de bons cigares peut-être ? Ou encore à un joueur de base-ball célèbre. Si on parle de Corée du Nord ? Vous penserez aux lancements de missiles, à son célèbre dirigeant ou à son bon ami, Dennis Rodman.
(Laughter)
(Rires)
One thing that likely doesn't come to mind is a vision of a country, an open economy, whose citizens have access to a wide range of affordable consumer products.
Une chose ne vous viendra pas à l'esprit : la vision d'un pays, une économie ouverte où les citoyens ont accès à un large panel de produits de consommation abordables.
I'm not here to argue how these countries got to where they are today. I simply want to use them as an example of countries and citizens who have been affected, negatively affected, by a trade policy that restricts imports and protects local industries. Recently we've heard a number of countries talk about restricting imports and protecting their local, domestic industries. Now, this may sound fine in a sound bite, but what it really is is protectionism. We heard a lot about this during the 2016 presidential election. We heard about it during the Brexit debates and most recently during the French elections. In fact, it's been a really important topic being talked about around the world, and many aspiring political leaders are running on platforms positioning protectionism as a good thing.
Je ne suis pas là pour débattre comment ces pays en sont arrivés là. Je les utilise comme une illustration de pays et de citoyens qui ont été touchés, négativement touchés, par des politiques commerciales qui limitent les importations et protègent l'industrie locale. Récemment, on entend un certain nombre de pays parler de réduire leurs importations et de protéger leur industrie locale, l'industrie nationale. Ça peut sembler attrayant dans un spot publicitaire mais en fait, il s'agit de protectionnisme. On en a beaucoup entendu parler pendant la campagne présidentielle de 2016. On en a entendu parler pendant les débats sur le Brexit et aussi, plus récemment, pendant les élections françaises. C'est un fait que c'est devenu un sujet très important discuté partout dans le monde et de nombreux candidats politiques ont dans leur programme que le protectionnisme est une bonne chose.
Now, I could see why they think protectionism is good, because sometimes it seems like trade is unfair. Some have blamed trade for some of the problems we've been having here at home in the US. For years we've been hearing about the loss of high-paying US manufacturing jobs. Many think that manufacturing is declining in the US because companies are moving their operations offshore to markets with lower-cost labor like China, Mexico and Vietnam. They also think trade agreements sometimes are unfair, like NAFTA and the Trans-Pacific Partnership, because these trade agreements allow companies to reimport those cheaply produced goods back into the US and other countries from where the jobs were taken. So it kind of feels like the exporters win and the importers lose.
Je peux comprendre pourquoi ils pensent ainsi, car le commerce extérieur peut en effet parfois sembler injuste. Certains tiennent le commerce extérieur responsable de problèmes que nous rencontrons ici, aux États-Unis. Depuis des années, on nous serine sur la perte des emplois manufacturiers bien payés aux États-Unis. Beaucoup pensent que l'industrie est en déclin car les entreprises délocalisent leurs opérations à l'étranger dans des pays où le coût du travail est meilleur marché comme la Chine, le Mexique et le Vietnam. Ils pensent aussi que les accords commerciaux sont inéquitables, le NAFTA ou l'accord de partenariat transpacifique par exemple, car ces accords commerciaux permettent aux entreprises de ré-importer ces produits fabriqués à bas prix aux États-Unis et d'autres pays, dont ils privés les emplois. Ça donne l'impression que les exportateurs sont les gagnants et que les importateurs perdent.
Now, the reality is output in the manufacturing sector in the US is actually growing, but we are losing jobs. We're losing lots of them. In fact, from 2000 to 2010, 5.7 million manufacturing jobs were lost. But they're not being lost for the reasons you might think. Mike Johnson in Toledo, Ohio didn't lose his jobs at the factory to Miguel Sanchez in Monterrey, Mexico. No. Mike lost his job to a machine. 87 percent of lost manufacturing jobs have been eliminated because we've made improvements in our own productivity through automation. So that means that one out of 10 lost manufacturing jobs was due to offshoring. Now, this is not just a US phenomenon. No. In fact, automation is spreading to every production line in every country around the world.
La réalité est la suivante : la production manufacturière américaine est en fait en croissance, bien que nous perdions des emplois. On en perd beaucoup. Entre 2000 et 2010, 5,7 millions d'emplois manufacturiers ont été perdus. Mais ils n'ont pas disparu pour les raisons que vous pensez. Mike Johnson, à Toledo, dans l'Ohio, n'a pas perdu son emploi à l'usine au bénéfice de Miguel Sanchez, à Monterrey, au Mexique. Non. Mike a perdu son emploi à cause d'une machine. 87% des emplois manufacturiers qui ont disparu ont été supprimés parce que nous avons amélioré notre propre productivité grâce à l'automatisation. Ça signifie donc qu'un emploi perdu sur 10 dans le secteur manufacturier est causé par la délocalisation. Ce phénomène n'est pas propre aux États-Unis. Non. L'automatisation se répand dans toutes les lignes de production dans tous les pays dans le monde.
But look, I get it: if you just lost your job and then you read in the newspaper that your old company just struck up a deal with China, it's easy to think you were just replaced in a one-for-one deal.
Mais je comprends : si vous venez de perdre votre emploi et que vous lisez dans le journal que votre ancien employeur vient de signer un contrat avec la Chine, c'est facile de penser que vous avez été remplacé dans un contrat, un homme pour un autre.
When I hear stories like this, I think that what people picture is that trade happens between only two countries. Manufacturers in one country produce products and they export them to consumers in other countries, and it feels like the manufacturing countries win and the importing countries lose.
Quand j'entends de tels récits, je pense que les gens imaginent que le commerce a lieu entre deux pays uniquement. Les producteurs dans un pays, fabriquent des produits et les exportent pour des consommateurs, dans un autre pays. Ça donne l'impression que les pays manufacturiers sont gagnants et que les pays importateurs perdent au change.
Well, reality's a little bit different. I'm a supply chain professional, and I live and work in Mexico. And I work in the middle of a highly connected network of manufacturers all collaborating from around the world to produce many of the products we use today. What I see from my front-row seat in Mexico City actually looks more like this. And this is a more accurate depiction of what trade really looks like. I've had the pleasure of being able to see how many different products are manufactured, from golf clubs to laptop computers to internet servers, automobiles and even airplanes. And believe me, none of it happens in a straight line.
La réalité est sensiblement différente. Je suis un spécialiste de la chaîne logistique. Je vis et travaille au Mexique. Je travaille au centre d'un réseau hautement connecté de producteurs qui collaborent de partout dans le monde pour fabriquer de nombreux produits que nous utilisons. Ce que je peux observer de mon siège au premier rang à Mexico ressemble plutôt à ceci. C'est une illustration plus précise du commerce extérieur. J'ai eu la chance de pouvoir observer la diversité de tous les produits fabriqués, des clubs de golf aux ordinateurs portables, en passant par les serveurs Internet, les voitures et même les avions. Croyez-moi, aucun n'est produit de manière linéaire.
Let me give you an example. A few months ago, I was touring the manufacturing plant of a multinational aerospace company in Querétaro, Mexico, and the VP of logistics points out a completed tail assembly. It turns out the tail assemblies are assembled from panels that are manufactured in France, and they're assembled in Mexico using components imported from the US. When those tail assemblies are done, they're exported via truck to Canada to their primary assembly plant where they come together with thousands of other parts, like the wings and the seats and the little shades over the little windows, all coming in to become a part of a new airplane. Think about it. These new airplanes, before they even take their first flight, they have more stamps in their passports than Angelina Jolie.
Voici un exemple. il y a quelques mois, je visitais un centre de production d'une entreprise multinationale active dans l'aérospatial, à Querétaro, au Mexique. Le directeur adjoint logistique montre la queue d'un avion entièrement assemblée. Il se fait que l'assemblage se fait avec des panneaux qui sont produits en France et ensuite assemblés au Mexique avec des composants importés des États-Unis. Quand les queues d'avions sont prêtes, elles sont exportées par la route au Canada, vers l'usine d'assemblage principale où elles rejoignent des milliers d'autres modules comme les ailes, les sièges et les petits volets devant les fenêtres, tous prêts à devenir un morceau d'un nouvel avion. Réfléchissez-y. Ces nouveaux avions, avant même d'avoir pris leur premier envol ont déjà plus de tampons sur leur passeport qu'Angelina Jolie.
Now, this approach to processing goes on all around the world to manufacture many of the products we use every day, from skin cream to airplanes. When you go home tonight, take a look in your house. You might be surprised to find a label that looks like this one: "Manufactured in the USA from US and foreign parts."
Cette approche de l'industrie existe partout dans le monde, pour fabriquer de nombreux produits que nous employons tous les jours, des crèmes de jour aux avions. Quand vous rentrerez à la maison, faites-en le tour. Vous serez étonné de découvrir une étiquette comme celle-ci : « Fabriqué aux États-Unis avec des composants des États-Unis et d'autres pays. »
Economist Michael Porter described what's going on here best. Many decades ago, he said that it's most beneficial for a country to focus on producing the products it can produce most efficiently and trading for the rest. So what he's talking about here is shared production, and efficiency is the name of the game. You've probably seen an example of this at home or at work.
L'économiste Michael Porter décrit très bien ce qu'il se passe. Il y a plusieurs décennies, il a affirmé que c'est plus avantageux pour un pays de se concentrer sur la fabrication de produits qu'il peut réaliser le plus efficacement et d'acheter les autres. Ce dont il parle ici, c'est de production partagée avec l'efficacité comme but ultime. Vous en êtes le témoin à la maison et au travail.
Let's take a look at an example. Think about how your house was built or your kitchen renovated. Typically, there's a general contractor who is responsible for coordinating the efforts of all the different contractors: an architect to draw the plans, an earth-moving company to dig the foundation, a plumber, a carpenter and so on. So why doesn't the general contractor pick just one company to do all the work, like, say, the architect? Because this is silly. The general contractor selects experts because it takes years to learn and master how to do each of the tasks it takes to build a house or renovate a kitchen, some of them requiring special training. Think about it: Would you want your architect to install your toilet? Of course not.
Prenons un nouvel exemple. Pensez à comment votre maison a été construite ou comment on a rénové votre cuisine. Normalement, une entreprise générale est responsable de la coordination des efforts entre les divers sous-traitants : l'architecte qui dessine les plans, le terrassier qui va préparer les fondations, le plombier, le charpentier, etc. Pourquoi l'entrepreneur général ne choisit-il pas une seule entreprise pour réaliser tous les travaux, un architecte, par exemple ? Parce que c'est stupide. L'entrepreneur général sélectionne les experts car cela prend des années pour apprendre et maîtriser comment réaliser chaque tâche pour construire une maison, et rénover une cuisine. Certains travaux requièrent des formations particulières. Imagineriez-vous demander à un architecte d'installer vos toilettes ? Bien sûr que non.
So let's apply this process to the corporate world. Companies today focus on manufacturing what they produce best and most efficiently, and they trade for everything else. So this means they rely on a global, interconnected, interdependent network of manufacturers to produce these products. In fact, that network is so interconnected it's almost impossible to dismantle and produce products in just one country.
Transposons cela dans le monde de l'industrie. Les entreprises se concentrent dans la production de ce qu'elles produisent le mieux avec la plus grande efficacité et achètent tous le reste. Ça signifie qu'elles se reposent sur un réseau mondial, interconnecté et interdépendant de producteurs pour fabriquer ces éléments. En réalité, ce réseau est si interconnecté qu'il est presque impossible de le démanteler et de fabriquer des produits dans un seul pays.
Let's take a look at the interconnected web we saw a few moments ago, and let's focus on just one strand between the US and Mexico. The Wilson Institute says that shared production represents 40 percent of the half a trillion dollars in trade between the US and Mexico. That's about 200 billion dollars, or the same as the GDP for Portugal. So let's just imagine that the US decides to impose a 20 percent border tax on all imports from Mexico. OK, fine. But do you think Mexico is just going to stand by and let that happen? No. No way. So in retaliation, they impose a similar tax on all goods being imported from the US, and a little game of tit-for-tat ensues, and 20 percent -- just imagine that 20 percent duties are added to every good, product, product component crossing back and forth across the border, and you could be looking at more than a 40 percent increase in duties, or 80 billion dollars. Now, don't kid yourself, these costs are going to be passed along to you and to me. Now, let's think about what impact that might have on some of the products, or the prices of the products, that we buy every day. So if a 30 percent increase in duties were actually passed along, we would be looking at some pretty important increases in prices. A Lincoln MKZ would go from 37,000 dollars to 48,000. And the price of a Sharp 60-inch HDTV would go from 898 dollars to 1,167 dollars. And the price of a 16-ounce jar of CVS skin moisturizer would go from 13 dollars to 17 dollars. Now, remember, this is only looking at one strand of the production chain between the US and Mexico, so multiply this out across all of the strands. The impact could be considerable.
Observons le réseau interconnecté que nous regardions auparavant et concentrons notre regard sur un segment entre les États-Unis et le Mexique. Selon l'Institut Wilson, la co-production représente 40% des 500 milliards de dollars d'échanges entre les US et le Mexique. Environ 200 milliards de dollars, soit l'équivalent du PNB du Portugal. Imaginons un instant que les États-Unis décident d'imposer une taxe douanière de 20% sur la totalité des importations du Mexique. Bon, d'accord. Croyez-vous vraiment que le Mexique va accepter ça sans rien faire ? Non. Impossible. En représailles, le Mexique va imposer une taxe identique sur tous les biens importés des États-Unis, ce qui débouchera sur un jeu d'un prêté pour un rendu. 20%, imaginez ça, 20% de taxe douanière, sont ajoutés à chaque bien, produit ou composant qui traverse la frontière dans un sens et dans l'autre. On peut estimer une augmentation douanière de 40%, environ 80 milliards de dollars. Ne soyons pas naïfs, ces coûts seront forcément répercutés sur vous et moi. Envisageons à présent l'impact que ça peut avoir sur certains produits ou le prix de ce que nous achetons tous les jours. Si une augmentation de 30% de la taxe douanière percole jusqu'à nous, ça signifie des augmentations significatives des prix. Une Lincoln MKZ passerait de 37 000 à 48 000 dollars. Le prix d'une télévision Sharp de 60 pouces, haute définition passerait de 898 dollars, à 1 167 dollars. Un pot de 500 gr de crème hydratante coûterait 17 dollars au lieu de 13 dollars. N'oubliez pas que nous n'avons pris qu'un seul lien de la chaîne de production entre les États-Unis et le Mexique. Il faut donc multiplier cela avec le nombre total de liens. L'impact serait considérable.
Now, just think about this: even if we were able to dismantle this network and produce products in just one country, which by the way is easier said than done, we would still only be saving or protecting one out of 10 lost manufacturing jobs. That's right, because remember, most of those jobs, 87 percent, were lost due to improvements in our own productivity. And unfortunately, those jobs, they're gone for good. So the real question is, does it make sense for us to drive up prices to the point where many of us can't afford the basic goods we use every day for the purpose of saving a job that might be eliminated in a couple of years anyway?
Réfléchissez maintenant à ceci : même si nous étions capables de démanteler ce réseau et de fabriquer les produits dans un seul pays, ce qui est plus facile à dire qu'à faire, nous ne sauverions ou protégerions qu'un emploi manufacturier perdu sur 10. En effet, rappelez-vous que la plupart de ces emplois, 87%, ont disparu à cause des améliorations de notre propre productivité. Malheureusement, ces emplois, ils ont disparu pour de bon. La bonne question à se poser est donc : est-il censé de causer l'augmentation des prix à un point tel que la plupart d'entre nous ne pourra plus se permettre des biens basiques et usuels afin de sauver un emploi qui sera de toute façon perdu dans quelques années ?
The reality is that shared production allows us to manufacture higher quality products at lower costs. It's that simple. It allows us to get more out of the limited resources and expertise we have and at the same time benefit from lower prices. It's really important to remember that for shared production to be effective, it relies on efficient cross-border movement of raw materials, components and finished products.
La réalité est que la co-production nous permet de produire des biens de meilleure qualité à des coûts inférieurs. C'est aussi simple que ça. Ça nous permet d'obtenir davantage des ressources et de l'expertise limitées que nous possédons tout en profitant de prix moins élevés. C'est essentiel de se souvenir qu'une co-production efficace est fondée sur les flux transfrontaliers des matières premières, des composants et des produits finis.
So remember this: the next time you're hearing somebody try to sell you on the idea that protectionism is a good deal, it's just not.
Souvenez-vous de ceci : la prochaine fois que quelqu'un essaie de vous vendre l'idée que le protectionnisme est préférable, il se trompe.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)