You’re sitting on the couch watching TV, when you hear a knock on the door. The police have just arrived to arrest your spouse— for murder. This accusation comes as a total shock. In your experience, your partner has always been gentle and loving, and you can't imagine them committing a grisly murder. But the evidence is serious: their fingerprints were found on the murder weapon. Your spouse insists they're innocent. “I know it looks bad,” they say, “but you have to believe me! If you don’t, who will?” Should you believe your spouse, even though the evidence against them looks damning? Take a second to think what you would believe in this situation.
Vous êtes assis sur le canapé à regarder la TV, quand quelqu’un frappe à la porte. La police est là pour arrêter votre conjoint— pour meurtre. Cette accusation est une surprise totale. Votre conjoint a toujours été gentil et attentionné avec vous, et vous ne pouvez pas l’imaginer commettre un crime macabre. Mais les preuves sont accablantes : ses empreintes ont été retrouvées sur l’arme du crime. Votre conjoint insiste sur son innocence. «Je sais que ça sent mauvais, mais tu dois me croire », dit-il. «Sinon, qui me croira ?» Devez-vous croire votre conjoint, en dépit des preuves si accablantes ? Prenez de temps de réfléchir comment vous réagiriez dans une telle situation.
This dilemma is part of what philosophers call the ethics of belief:
Ce dilemme fait partie de ce que les philosophes nomment
a field of study that explores how we ought to form beliefs, and whether we have ethical duties to believe certain things. The question here isn't about what you should do, such as whether or not you should find your spouse guilty in a court of law. After all, you wouldn’t be on the jury in their trial! Rather, it’s about what you should believe to be true. So, what factors should you consider?
l’éthique de la croyance : un champ d’étude qui explore comment on devrait former ses croyances, et si on a un devoir éthique de croire certaines choses. La question ici n’est pas de savoir ce que vous devriez faire, comme savoir si vous jugeriez coupable votre conjoint dans un tribunal. Après tout, vous ne serez pas dans le jury lors de son procès. Il s’agit plutôt de savoir ce que vous devriez croire comme vrai. Dès lors, quels facteurs prendre en compte ?
Perhaps the most obvious is your evidence. After all, to believe something is to take it to be true. And evidence is, by definition, all information that helps us determine what's true. From this, some philosophers draw the conclusion that evidence is the only thing that ought to determine what you believe. This view is called evidentialism, and a strict evidentialist would say it doesn’t matter that the accused is your spouse. You should evaluate the evidence from a neutral, objective point of view. Taking the perspective of an unbiased third party, your judgment of your spouse's character is a relevant consideration. But finding their fingerprints at the crime scene is surely stronger evidence. So, from an evidentialist point of view, you should either believe your spouse is guilty, or at best remain undecided.
Celui qui semble le plus évident est la preuve. Après tout, croire en quelque chose c’est le considérer comme vrai. Et une preuve est, par définition, toutes informations qui nous aide à déterminer ce qui est vrai. À partir de cette idée, des philosophes ont tiré la conclusion que la preuve est la seule chose qui doit déterminer ce que vous croyez. Ce point de vue est l’évidentialisme, et pour un évidentialiste strict, ça n’a pas d’importance que l’accusé soit votre conjoint. Vous devez évaluer la situation selon un point de vue neutre et objectif. En adoptant le point de vue d’une tierce personne, le jugement que vous portez sur le caractère de votre conjoint est pertinent. Mais trouver ses empreintes sur la scène du crime est une preuve bien plus solide. Donc, d’un point de vue évidentialiste, vous devriez soit croire que votre époux est coupable, soit rester indécis.
Some philosophers present evidentialism only as a view of what’s most rational to believe. But others, like 19th century evidentialist W.K. Clifford, think that following the evidence is also morally required. One argument for this view is that having well-informed, accurate beliefs is often vitally important to determining the ethical way to act. Another argument is that there’s something unethical about being dishonest, and refusing to follow the evidence is a way of being dishonest with oneself.
Certain philosophes présentent l’évidentialisme comme une simple vue de ce qui est le plus rationnel de croire. Mais d’autres, comme l’évidentialiste du 19e siècle, W.K. Clifford, pensent que suivre la preuve est également une obligation morale. Un argument en faveur de cette idée est qu’avoir des croyances fondées et précises est souvent vital pour déterminer la façon éthique d’agir. Un autre argument est qu’il y a quelque chose de peu éthique à être malhonnête, et refuser de suivre une preuve est une façon d’être malhonnête avec soi-même.
However, perhaps there are other ethical factors in play. Although the evidence against your spouse is strong, there’s still a chance that they’re actually innocent. Think for a moment about how it would feel to be innocent, and have no one believe you— not even your own partner! By not trusting your spouse, you run the risk of seriously hurting them in their crucial hour of need. Moreover, consider what this lack of trust would do to your marriage. It would be incredibly difficult to continue a loving relationship with someone that you believed— or even strongly suspected— was a murderer. You might try to pretend to believe that your spouse is innocent, but could you really go on living that lie?
En revanche, d’autre facteurs éthiques pourraient entrer en ligne de compte. Même si la preuve contre votre conjoint est robuste, il y a toujours une chance pour qu’il soit innocent. Imaginez un moment ce que ça ferez d’être innocent, et de n’avoir personne qui vous croit — pas même votre propre partenaire ! En ne croyant pas votre conjoint, vous risquez de le blesser horriblement au moment où il a le plus besoin de vous. De plus, considérez l’effet de ce manque de confiance sur votre mariage. Ça serait incroyablement difficile de continuer une relation amoureuse avec quelqu’un que vous avez cru — ou du moins fortement suspecté — être un meurtrier. Vous pouvez essayer de prétendre croire qu’il est innocent, mais pourrez-vous réellement vivre avec ce mensonge ?
According to a theory of the ethics of belief called pragmatism, these kinds of practical considerations can sometimes make it right to believe something even without strong evidence. Some pragmatists would even say that you morally owe it to your spouse to believe them.
D’après une théorie de l’éthique de la croyance appelée pragmatisme, ce genre de considération peuvent parfois rendre acceptable la croyance d’une chose, même sans preuve tangible. Certains pragmatistes diraient même que vous êtes moralement tenu de croire votre conjoint.
But is it even possible to believe your spouse is innocent just because you think it’ll be good for your relationship? Or because you think you owe it to the accused? You might desperately want to believe they’re innocent, but can you control your beliefs in the same way you control your actions? It seems like you can’t just believe whatever you like when the truth is staring you in the face. But on the other hand, recall your spouse’s plea. When we say things like this, we seem to be assuming that it is possible to control our beliefs in some way. So what do you think? Can you control what beliefs you have? And if so, what will you believe about your spouse?
Mais est-ce possible de croire que votre conjoint est innocent simplement parce que vous pensez que c’est bon pour votre relation ? Ou parce que vous pensez que c’est votre devoir vis-à-vis de l’accusé ? Vous pouvez vouloir croire en son innocence, mais pouvez vous contrôler vos croyances comme vos actions ? Il semble impossible de croire ce que l’on souhaite quand les faits sont patents. Mais d’un autre côté, rappelez-vous de l’appel de votre conjoint. Quand nous disons de telles choses, nous partons du principe qu’il est possible de contrôler nos croyances. Alors qu’en pensez-vous ? Pouvez-vous contrôler vos croyances ? Et si oui, qui croiriez-vous si c’était votre conjoint ?